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27/11 2020
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COVID-19: LA "PRESSION A ÉTÉ EXTRÊMEMENT FORTE" MAIS L'AP-HM A TENU (JEAN-OLIVIER ARNAUD)

MARSEILLE, 27 novembre 2020 (APMnews) - L'Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM) "a été soumise à une pression extrêmement forte" durant la deuxième vague de Covid-19, bien supérieure à la première, mais l'institution a réussi à passer le pic épidémique, a expliqué vendredi lors d'une visioconférence le directeur général, Jean-Olivier Arnaud.

"Nous sommes en phase de décroissance" avec 187 patients Covid pris en charge vendredi dont 93 patients en réanimation et 94 en hospitalisation conventionnelle (contre 230 lundi dont 98 en réanimation), a expliqué Jean-Olivier Arnaud.

"Evidemment, le nombre de patients baisse moins vite en réanimation car l'hospitalisation y est beaucoup plus longue" mais "la pression est bien moins forte qu'il y a une quinzaine de jours", a-t-il poursuivi.

Le CHU marseillais a reçu "plus de malades que lors de la première vague" et cette deuxième vague a été également "plus importante par sa gravité", a complété le Pr Dominique Rossi, président de la commission médicale d'établissement (CME).

Le pic en hospitalisation conventionnelle a été enregistré le 9 novembre, avec 240 malades Covid. Le pic en réanimation a été atteint le 18 novembre avec 110 malades Covid, "et ce décalage dans le temps se poursuit dans la décroissance", a souligné Dominique Rossi.

"L'AP-HM a été soumise à une pression extrêmement forte et je veux remercier toutes les équipes, les médecins, les réanimateurs, les soignants qui, pendant ces deux mois, ont permis de faire face et d'accueillir tous les patients", a salué Jean-Olivier Arnaud.

La situation reste encore tendue avec une part importante de déprogrammation

Toutefois, la situation reste tendue puisqu'"une grande partie de notre capacité initiale en réanimation [110 lits] est occupée par des patients Covid", sans compter les non Covid, a insisté Dominique Rossi. Au bloc opératoire, seulement "60% à 70% de l'activité" est maintenue actuellement mais "on espère augmenter ce chiffre dans les jours à venir".

L'AP-HM a par ailleurs indiqué à APMnews qu'aucune activité de recours n'a été suspendue au plus fort de la crise, par exemple les greffes rénales ou pulmonaires.

En outre, les capacités de réanimation n'ont pas été saturées, a expliqué à APMnews le Pr Laurent Papazian, chef du service de réanimation à l'hôpital Nord et coordonnateur de la réanimation pour l'agence régionale de santé (ARS) de Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca).

Au moment du pic, l'AP-HM "disposait encore d'une petite marge", a-t-il rapporté. Toutefois, "nous n'aurions pas pu tenir longtemps sans les mesures de reconfinement et de couvre-feu", a-t-il ajouté. Au niveau régional, "nous avions anticipé une augmentation supplémentaire qui aurait permis d'atteindre 1.000 lits de réanimation, contre un peu moins de 500 [ouverts] actuellement".

La difficulté majeure de cette deuxième vague a été "d'armer les unités", et non plus de faire face à des problèmes d'approvisionnement en matériel (contrairement à la première vague), a souligné Dominique Rossi.

Le pic a pu être passé notamment grâce à la "coordination avec l'ARS, qui a été très importante et nécessaire", en particulier "pour nous aider à trouver" le personnel manquant, a complété Jean-Olivier Arnaud.

La mobilisation de 200 élèves paramédicaux a été "indispensable"

Le directeur général a particulièrement remercié les écoles d'infirmiers et de soins qui "nous ont accompagnés, même si cela a pu provoquer des émotions", évoquant la fronde de syndicats et fédérations d'étudiants contre la suspension de leurs formations en Paca (cf dépêche du 26/11/2020 à 15:55 et dépêche du 20/11/2020 à 15:39).

La mobilisation des élèves "a été absolument indispensable". Sans eux, "nous n'aurions pas pu accueillir tous les patients", a-t-il soutenu. Au total, 200 élèves paramédicaux sont venus prêter main forte à l'AP-HM, ainsi que 50 soignants de la réserve sanitaire.

Au niveau des ressources humaines (RH), 755 équivalents temps plein (ETP) ont été recrutés durant cette deuxième vague dont 80% de soignants, personnels médico-techniques ou affectés dans des services de soins.

"Sur ces personnels, nous allons en garder une partie", a indiqué le secrétaire général de l'AP-HM, Pierre Pinzelli. Un travail est en cours "pour savoir comment nous allons en intégrer le plus possible".

L'AP-HM a "besoin de compétences et des postes sont régulièrement vacants, c'est donc l'occasion pour nous de les pourvoir". D'ores et déjà, ces personnels nouvellement recrutés seront gardés jusqu'"aux fêtes de fin d'année", a prévenu le secrétaire général.

Depuis le début de la deuxième vague, 1.048 agents de l'AP-HM ont été testés positifs au Covid dont 780 non médicaux et 268 médecins, sur 12.000 tests organisés par la médecine du travail. "Ces personnes ont fait l'objet d'une éviction systématique contrairement à d'autres établissements", même si "elles pouvaient être asymptomatiques", a rapporté vendredi le secrétaire général de l'AP-HM.

Concernant l'absentéisme, il devrait se situer autour de "12% ou 12,5%" en 2020, contre 10,3% en 2019, a-t-il ajouté.

syl/eh/APMnews

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MARSEILLE, 27 novembre 2020 (APMnews) - L'Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM) "a été soumise à une pression extrêmement forte" durant la deuxième vague de Covid-19, bien supérieure à la première, mais l'institution a réussi à passer le pic épidémique, a expliqué vendredi lors d'une visioconférence le directeur général, Jean-Olivier Arnaud.

"Nous sommes en phase de décroissance" avec 187 patients Covid pris en charge vendredi dont 93 patients en réanimation et 94 en hospitalisation conventionnelle (contre 230 lundi dont 98 en réanimation), a expliqué Jean-Olivier Arnaud.

"Evidemment, le nombre de patients baisse moins vite en réanimation car l'hospitalisation y est beaucoup plus longue" mais "la pression est bien moins forte qu'il y a une quinzaine de jours", a-t-il poursuivi.

Le CHU marseillais a reçu "plus de malades que lors de la première vague" et cette deuxième vague a été également "plus importante par sa gravité", a complété le Pr Dominique Rossi, président de la commission médicale d'établissement (CME).

Le pic en hospitalisation conventionnelle a été enregistré le 9 novembre, avec 240 malades Covid. Le pic en réanimation a été atteint le 18 novembre avec 110 malades Covid, "et ce décalage dans le temps se poursuit dans la décroissance", a souligné Dominique Rossi.

"L'AP-HM a été soumise à une pression extrêmement forte et je veux remercier toutes les équipes, les médecins, les réanimateurs, les soignants qui, pendant ces deux mois, ont permis de faire face et d'accueillir tous les patients", a salué Jean-Olivier Arnaud.

La situation reste encore tendue avec une part importante de déprogrammation

Toutefois, la situation reste tendue puisqu'"une grande partie de notre capacité initiale en réanimation [110 lits] est occupée par des patients Covid", sans compter les non Covid, a insisté Dominique Rossi. Au bloc opératoire, seulement "60% à 70% de l'activité" est maintenue actuellement mais "on espère augmenter ce chiffre dans les jours à venir".

L'AP-HM a par ailleurs indiqué à APMnews qu'aucune activité de recours n'a été suspendue au plus fort de la crise, par exemple les greffes rénales ou pulmonaires.

En outre, les capacités de réanimation n'ont pas été saturées, a expliqué à APMnews le Pr Laurent Papazian, chef du service de réanimation à l'hôpital Nord et coordonnateur de la réanimation pour l'agence régionale de santé (ARS) de Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca).

Au moment du pic, l'AP-HM "disposait encore d'une petite marge", a-t-il rapporté. Toutefois, "nous n'aurions pas pu tenir longtemps sans les mesures de reconfinement et de couvre-feu", a-t-il ajouté. Au niveau régional, "nous avions anticipé une augmentation supplémentaire qui aurait permis d'atteindre 1.000 lits de réanimation, contre un peu moins de 500 [ouverts] actuellement".

La difficulté majeure de cette deuxième vague a été "d'armer les unités", et non plus de faire face à des problèmes d'approvisionnement en matériel (contrairement à la première vague), a souligné Dominique Rossi.

Le pic a pu être passé notamment grâce à la "coordination avec l'ARS, qui a été très importante et nécessaire", en particulier "pour nous aider à trouver" le personnel manquant, a complété Jean-Olivier Arnaud.

La mobilisation de 200 élèves paramédicaux a été "indispensable"

Le directeur général a particulièrement remercié les écoles d'infirmiers et de soins qui "nous ont accompagnés, même si cela a pu provoquer des émotions", évoquant la fronde de syndicats et fédérations d'étudiants contre la suspension de leurs formations en Paca (cf dépêche du 26/11/2020 à 15:55 et dépêche du 20/11/2020 à 15:39).

La mobilisation des élèves "a été absolument indispensable". Sans eux, "nous n'aurions pas pu accueillir tous les patients", a-t-il soutenu. Au total, 200 élèves paramédicaux sont venus prêter main forte à l'AP-HM, ainsi que 50 soignants de la réserve sanitaire.

Au niveau des ressources humaines (RH), 755 équivalents temps plein (ETP) ont été recrutés durant cette deuxième vague dont 80% de soignants, personnels médico-techniques ou affectés dans des services de soins.

"Sur ces personnels, nous allons en garder une partie", a indiqué le secrétaire général de l'AP-HM, Pierre Pinzelli. Un travail est en cours "pour savoir comment nous allons en intégrer le plus possible".

L'AP-HM a "besoin de compétences et des postes sont régulièrement vacants, c'est donc l'occasion pour nous de les pourvoir". D'ores et déjà, ces personnels nouvellement recrutés seront gardés jusqu'"aux fêtes de fin d'année", a prévenu le secrétaire général.

Depuis le début de la deuxième vague, 1.048 agents de l'AP-HM ont été testés positifs au Covid dont 780 non médicaux et 268 médecins, sur 12.000 tests organisés par la médecine du travail. "Ces personnes ont fait l'objet d'une éviction systématique contrairement à d'autres établissements", même si "elles pouvaient être asymptomatiques", a rapporté vendredi le secrétaire général de l'AP-HM.

Concernant l'absentéisme, il devrait se situer autour de "12% ou 12,5%" en 2020, contre 10,3% en 2019, a-t-il ajouté.

syl/eh/APMnews

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