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COVID-19: LA SFMU SOULIGNE L'IMPORTANCE DE SURVEILLER LA FRÉQUENCE RESPIRATOIRE CHEZ LES PATIENTS SUIVIS EN AMBULATOIRE
Organisée par le ministère des solidarités et de la santé, la Caisse nationale de l'assurance maladie (Cnam), le Collège de médecine générale, les conseils nationaux professionnels de médecine d'urgence, de pneumologie, de maladies infectieuses et tropicales, de médecine intensive et réanimation ainsi que la Fédération nationale des établissements d'hospitalisation à domicile (Fnehad), cette réunion rebondissait notamment sur la réponse rapide publiée la semaine dernière par la Haute autorité de santé (HAS) sur la place du saturomètre ou oxymètre de pouls dans la prise en charge ambulatoire du Covid-19 (cf dépêche du 13/04/2021 à 18:21).
Dans ces recommandations, la HAS préconise notamment de mesurer la saturation pulsée en oxygène (SpO2) au repos et si elle est égale ou supérieure à 96%, de le faire également à l'effort, avec une surveillance renforcée chez les patients de 65 ans et plus, ayant d'autres facteurs de risque de forme grave de la Covid-19 ou des signes respiratoires.
Cependant, l'infection Covid-19 se caractérise par "un ressenti un peu troublant par rapport à d'autres infections respiratoires, les patients n'ayant pas de sensation de détresse respiratoire", a souligné le Pr Nicolas Peschanski du Samu de Rennes, intervenant pour la SFMU. "C'est l'hypoxémie heureuse: il y a un effondrement soudain mais le patient ne ressent pas la gravité de l'atteinte."
"Au repos, avec une SpO2 supérieure à 95%, il existe une différence entre un patient avec une fréquence ventilatoire de 16 par minute et 36 par minute!", a-t-il souligné, proposant que soit pris en compte un seuil de fréquence de 20 cycles respiratoires par minute au repos et de 24 cycles par minute lors d'un effort modéré, sur la base de données américaines.
Ces éléments seraient à prendre en compte "en complément" de ce que recommande la HAS, a ajouté le Pr Peschanski, se déclarant étonné que la SFMU n'ait pas été consultée pour cette réponse rapide alors qu'un recours au Samu est prévu.
Selon lui, il faut "faire évoluer un peu cet algorithme" car tous les Samu et équipes hospitalières témoignent de patients qui se dégradent parfois très vite et sont admis directement en réanimation, notamment entre J6 et J12 après le début de l'infection. Au Samu Centre 15, "nous demandons au patient de se placer devant un miroir et nous comptons avec lui sa fréquence respiratoire".
"C'est un paramètre qu'on ne demandait jamais avant au patient mais avec la crise Covid, cette culture est en train de s'installer", a commenté le Pr Peschanski.
Il a souligné l'utilité des "visios" dans certains centres équipés pour faire cette évaluation, à l'aide d'une application mobile sécurisée qui est installée de manière transitoire sur le téléphone du patient à qui un SMS a été envoyé avec le lien de téléchargement. "C'est un réel apport pour la régulation."
Cette surveillance peut être également effectuée par téléconsultation par le médecin généraliste de manière quotidienne, pendant quelques jours, a-t-il ajouté.
Représentant la Société de pneumologie de langue française (SPLF) lors de cette réunion, le Pr Jesus Gonzalez de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris (AP-HP) a fait observer que dans la réponse rapide, le critère essentiellement de la SpO2 avait été retenu pour "ratisser le plus large possible", tout en rapportant son expérience avec une femme présentant une SpO2 de 98% mais une fréquence respiratoire à 44 par min. "Elle faisait une embolie pulmonaire, c'est un chiffre qui nous oriente franchement!"
Interrogé par ailleurs sur le seuil de SpO2 fixé à 95% concernant des patients atteints d'obésité, un facteur de risque bien identifié de Covid-19 grave, le Pr Peschanski a fait observer qu'il fallait vérifier avec le médecin traitant pour adapter le seuil d'alerte, en particulier chez des patients qui ont habituellement une saturation plus basse.
Les différents intervenants ont également fait le point sur les traitements qu'il est possible d'administrer en amont d'une hospitalisation voire sans hospitalisation, l'administration d'oxygène à domicile, en particulier au décours d'une hospitalisation, avec la possibilité de recourir à une télésurveillance et/ou une hospitalisation à domicile (cf dépêche du 09/04/2021 à 11:48).
ld/ab/APMnews
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COVID-19: LA SFMU SOULIGNE L'IMPORTANCE DE SURVEILLER LA FRÉQUENCE RESPIRATOIRE CHEZ LES PATIENTS SUIVIS EN AMBULATOIRE
Organisée par le ministère des solidarités et de la santé, la Caisse nationale de l'assurance maladie (Cnam), le Collège de médecine générale, les conseils nationaux professionnels de médecine d'urgence, de pneumologie, de maladies infectieuses et tropicales, de médecine intensive et réanimation ainsi que la Fédération nationale des établissements d'hospitalisation à domicile (Fnehad), cette réunion rebondissait notamment sur la réponse rapide publiée la semaine dernière par la Haute autorité de santé (HAS) sur la place du saturomètre ou oxymètre de pouls dans la prise en charge ambulatoire du Covid-19 (cf dépêche du 13/04/2021 à 18:21).
Dans ces recommandations, la HAS préconise notamment de mesurer la saturation pulsée en oxygène (SpO2) au repos et si elle est égale ou supérieure à 96%, de le faire également à l'effort, avec une surveillance renforcée chez les patients de 65 ans et plus, ayant d'autres facteurs de risque de forme grave de la Covid-19 ou des signes respiratoires.
Cependant, l'infection Covid-19 se caractérise par "un ressenti un peu troublant par rapport à d'autres infections respiratoires, les patients n'ayant pas de sensation de détresse respiratoire", a souligné le Pr Nicolas Peschanski du Samu de Rennes, intervenant pour la SFMU. "C'est l'hypoxémie heureuse: il y a un effondrement soudain mais le patient ne ressent pas la gravité de l'atteinte."
"Au repos, avec une SpO2 supérieure à 95%, il existe une différence entre un patient avec une fréquence ventilatoire de 16 par minute et 36 par minute!", a-t-il souligné, proposant que soit pris en compte un seuil de fréquence de 20 cycles respiratoires par minute au repos et de 24 cycles par minute lors d'un effort modéré, sur la base de données américaines.
Ces éléments seraient à prendre en compte "en complément" de ce que recommande la HAS, a ajouté le Pr Peschanski, se déclarant étonné que la SFMU n'ait pas été consultée pour cette réponse rapide alors qu'un recours au Samu est prévu.
Selon lui, il faut "faire évoluer un peu cet algorithme" car tous les Samu et équipes hospitalières témoignent de patients qui se dégradent parfois très vite et sont admis directement en réanimation, notamment entre J6 et J12 après le début de l'infection. Au Samu Centre 15, "nous demandons au patient de se placer devant un miroir et nous comptons avec lui sa fréquence respiratoire".
"C'est un paramètre qu'on ne demandait jamais avant au patient mais avec la crise Covid, cette culture est en train de s'installer", a commenté le Pr Peschanski.
Il a souligné l'utilité des "visios" dans certains centres équipés pour faire cette évaluation, à l'aide d'une application mobile sécurisée qui est installée de manière transitoire sur le téléphone du patient à qui un SMS a été envoyé avec le lien de téléchargement. "C'est un réel apport pour la régulation."
Cette surveillance peut être également effectuée par téléconsultation par le médecin généraliste de manière quotidienne, pendant quelques jours, a-t-il ajouté.
Représentant la Société de pneumologie de langue française (SPLF) lors de cette réunion, le Pr Jesus Gonzalez de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris (AP-HP) a fait observer que dans la réponse rapide, le critère essentiellement de la SpO2 avait été retenu pour "ratisser le plus large possible", tout en rapportant son expérience avec une femme présentant une SpO2 de 98% mais une fréquence respiratoire à 44 par min. "Elle faisait une embolie pulmonaire, c'est un chiffre qui nous oriente franchement!"
Interrogé par ailleurs sur le seuil de SpO2 fixé à 95% concernant des patients atteints d'obésité, un facteur de risque bien identifié de Covid-19 grave, le Pr Peschanski a fait observer qu'il fallait vérifier avec le médecin traitant pour adapter le seuil d'alerte, en particulier chez des patients qui ont habituellement une saturation plus basse.
Les différents intervenants ont également fait le point sur les traitements qu'il est possible d'administrer en amont d'une hospitalisation voire sans hospitalisation, l'administration d'oxygène à domicile, en particulier au décours d'une hospitalisation, avec la possibilité de recourir à une télésurveillance et/ou une hospitalisation à domicile (cf dépêche du 09/04/2021 à 11:48).
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