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07/01 2022
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COVID-19: LA SITUATION AU CHU DE BORDEAUX EST "MAÎTRISÉE" PAR RAPPORT À D'AUTRES ÉTABLISSEMENTS (PRÉSIDENT DE LA CME)

BORDEAUX, 7 janvier 2022 (APMnews) - Le Pr Nicolas Grenier, président de la commission médicale d'établissement (CME) du CHU de Bordeaux, a estimé que la situation face au variant omicron est "maîtrisée dans l'établissement par rapport à d'autres CHU", malgré un "certain nombre de contraintes" parfois "très importantes", lors d'une conférence de presse tenue vendredi.

Nicolas Grenier a expliqué que ces fortes contraintes impliquent un "coût humain" vis-à-vis des patients et des personnels.

Il a rapporté que les urgences adultes comptent plus de 200 passages par jour et les urgences pédiatriques environ 180. La régulation reçoit plus de 13.100 appels quotidiens et fait face à un manque d'assistants de régulation médicale (ARM) que le CHU tente de pallier avec de nouveaux recrutements.

Le taux d'hospitalisation des patients venant aux urgences, qui est habituellement de 30%, grimpe désormais à 50%, a exposé le président de la CME, ajoutant que cela "implique un besoin quotidien de lits très élevé".

De 500 à 600 lits avaient été fermés durant les vacances de Noël sur "un capital de 2.300 lits". Cette semaine environ 260 lits ont été rouverts, mais ils ont été saturés en quelques jours, a-t-il déploré.

Nicolas Grenier a souligné que la cellule de régulation médicale se réunit ainsi tous les jours pour "prioriser les admissions".

Le président de la CME a constaté par ailleurs que des postes vacants impactent les urgences et que les urgentistes commencent à prendre des temps partiels.

"Les patients attendent de nombreuses heures avec parfois une mise à danger du fait d'une attente prolongée", a-t-il regretté.

Le CHU comptait vendredi 127 patients Covid, dont 45 en soins critiques. Yann Bubien, directeur général de l'établissement, a précisé que celui-ci est proche du pic des prises en charges pour Covid depuis le début de la pandémie qui s'établit à 130 patients.

Le Pr Didier Gruson, chef du service de médecine intensive-réanimation, a chiffré le taux d'occupation de patients Covid à plus de 50% en réanimation. Il a expliqué que cette forte proportion pose des difficultés d'accès aux patients non Covid.

Le taux de patients non vaccinés admis en réanimation est situé entre 70% et 80%. Le Pr Didier Gruson a précisé n'avoir jamais eu de patients ayant eu trois doses de vaccin anti-Covid. Il a en outre estimé à 20% le taux de mortalité en réanimation.

Nicolas Grenier a souligné que le recours aux personnels dans les blocs opératoires pour s'occuper des patients Covid entraîne la fermeture de 30% à 50% des salles selon les spécialités chirurgicales, "ce qui est très important" en termes d'impact sur les filières de soins et de "reports de programmations" médicales et chirurgicales.

Cinq fois plus de personnels contaminés par le Covid chaque jour

Par ailleurs, le Dr Catherine Verdun-Esquer, responsable de la médecine du travail du personnel du CHU, a exposé qu'il y a actuellement "une éviction" de plus de 500 personnels touchés par le Covid. Le nombre de cas Covid quotidiens chez les professionnels du CHU "a été multiplié par cinq depuis la vague omicron", a-t-elle assuré.

Cela a "un impact fort sur l'organisation de l'hôpital", a-t-elle estimé. Elle a ajouté qu'il "n'y a plus de possibilité de suivi individuel des agents positifs".

Son service fait en sorte que chacun "ait les bonnes consignes sur ce qu'il doit faire" et la meilleure façon d'accompagner les équipes sur les procédures à mettre en place sur le suivi, ou encore pour "faire face à [un nombre de] cas importants" dans les services.

Elle a assuré qu'un travail actif est mené pour "détecter les clusters importants" dans les services afin de "mettre en place des actions correctives très rapides de dépistage renforcé, entre autres, pour maintenir l'activité malgré le flux de cas positifs chez nos professionnels".

Yann Bubien a évoqué, en parallèle, des actions du CHU de Bordeaux pour accélérer le recrutement des paramédicaux en particulier, en plus des mesures issues du Ségur de la santé.

Il a indiqué que le CHU s'appuie sur ses 13 écoles paramédicales et développe l'apprentissage avec un centre de formation des apprentis (CFA) "qui commence dès cette année" pour les aides-soignants et les auxiliaires de puériculture, entre autres.

Il a annoncé la mise en place d'un système d'allocations d'études pour par exemple permettre à des infirmiers en 2e ou 3e année de signer "un contrat avec le CHU de Bordeaux" avec une rémunération mensuelle en échange d'un engagement d'une durée de travail d'un à trois ans au sein de l'établissement.

Yann Bubien a ajouté que le CHU procède désormais à des recrutements directement en CDI ou à des titularisations directes comme fonctionnaire pour les aides-soignants et les infirmières.

Il a expliqué que "les besoins sont en croissance" en personnels soignants en raison de la charge et de la lourdeur des patients. "On a eu beaucoup de départs de soignants. En ce moment, on n'arrive pas à combler [le fossé] entre le nombre de recrutements et les départs", même s'il "n'est pas très important", sans compter l'absentéisme accru, notamment de personnels touchés par le Covid-19.

Ouverture du service de neuroréanimation à l'été

Par ailleurs, Yann Bubien a évoqué les avancées du projet immobilier du CHU de Bordeaux, représentant un investissement de 1,2 milliard d'euros sur 10 ans, dont 800 millions d'euros (M€) pour le "nouveau CHU" (cf dépêche du 09/09/2021 à 11:25).

Il a rappelé que le nouvel hôpital des enfants, achevé en novembre 2021 et conférant 10.000 m² de surface supplémentaire pour les services d'urgences pédiatriques (2.600 m²), de réanimation et de blocs opératoires, ouvrira le 1er mars prochain, le temps de "la phase d'aménagement". Le coût total de l'opération représente 34 M€.

Le CHU accueille actuellement 45.000 passages annuels aux urgences pédiatriques. Il pourra monter à 60.000 grâce à ces nouvelles infrastructures, a expliqué le directeur général.

Au sein de l'hôpital Haut-Lévêque, les études pour les travaux de construction d'un nouveau bâtiment regroupant l'ensemble des services de biologie et pathologie du CHU ont démarré. "Ce sera sans doute le plus grand institut de biologie en France", a estimé Yann Bubien.

La reconstruction du service de neuroréanimation devrait aboutir à l'été 2022. Cela représentera une opération de 4,5 M€.

Il a ajouté que les travaux d'études de la reconstruction totale de l'Ehpad de Lormont ont été lancés.

jyp/nc/APMnews

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BORDEAUX, 7 janvier 2022 (APMnews) - Le Pr Nicolas Grenier, président de la commission médicale d'établissement (CME) du CHU de Bordeaux, a estimé que la situation face au variant omicron est "maîtrisée dans l'établissement par rapport à d'autres CHU", malgré un "certain nombre de contraintes" parfois "très importantes", lors d'une conférence de presse tenue vendredi.

Nicolas Grenier a expliqué que ces fortes contraintes impliquent un "coût humain" vis-à-vis des patients et des personnels.

Il a rapporté que les urgences adultes comptent plus de 200 passages par jour et les urgences pédiatriques environ 180. La régulation reçoit plus de 13.100 appels quotidiens et fait face à un manque d'assistants de régulation médicale (ARM) que le CHU tente de pallier avec de nouveaux recrutements.

Le taux d'hospitalisation des patients venant aux urgences, qui est habituellement de 30%, grimpe désormais à 50%, a exposé le président de la CME, ajoutant que cela "implique un besoin quotidien de lits très élevé".

De 500 à 600 lits avaient été fermés durant les vacances de Noël sur "un capital de 2.300 lits". Cette semaine environ 260 lits ont été rouverts, mais ils ont été saturés en quelques jours, a-t-il déploré.

Nicolas Grenier a souligné que la cellule de régulation médicale se réunit ainsi tous les jours pour "prioriser les admissions".

Le président de la CME a constaté par ailleurs que des postes vacants impactent les urgences et que les urgentistes commencent à prendre des temps partiels.

"Les patients attendent de nombreuses heures avec parfois une mise à danger du fait d'une attente prolongée", a-t-il regretté.

Le CHU comptait vendredi 127 patients Covid, dont 45 en soins critiques. Yann Bubien, directeur général de l'établissement, a précisé que celui-ci est proche du pic des prises en charges pour Covid depuis le début de la pandémie qui s'établit à 130 patients.

Le Pr Didier Gruson, chef du service de médecine intensive-réanimation, a chiffré le taux d'occupation de patients Covid à plus de 50% en réanimation. Il a expliqué que cette forte proportion pose des difficultés d'accès aux patients non Covid.

Le taux de patients non vaccinés admis en réanimation est situé entre 70% et 80%. Le Pr Didier Gruson a précisé n'avoir jamais eu de patients ayant eu trois doses de vaccin anti-Covid. Il a en outre estimé à 20% le taux de mortalité en réanimation.

Nicolas Grenier a souligné que le recours aux personnels dans les blocs opératoires pour s'occuper des patients Covid entraîne la fermeture de 30% à 50% des salles selon les spécialités chirurgicales, "ce qui est très important" en termes d'impact sur les filières de soins et de "reports de programmations" médicales et chirurgicales.

Cinq fois plus de personnels contaminés par le Covid chaque jour

Par ailleurs, le Dr Catherine Verdun-Esquer, responsable de la médecine du travail du personnel du CHU, a exposé qu'il y a actuellement "une éviction" de plus de 500 personnels touchés par le Covid. Le nombre de cas Covid quotidiens chez les professionnels du CHU "a été multiplié par cinq depuis la vague omicron", a-t-elle assuré.

Cela a "un impact fort sur l'organisation de l'hôpital", a-t-elle estimé. Elle a ajouté qu'il "n'y a plus de possibilité de suivi individuel des agents positifs".

Son service fait en sorte que chacun "ait les bonnes consignes sur ce qu'il doit faire" et la meilleure façon d'accompagner les équipes sur les procédures à mettre en place sur le suivi, ou encore pour "faire face à [un nombre de] cas importants" dans les services.

Elle a assuré qu'un travail actif est mené pour "détecter les clusters importants" dans les services afin de "mettre en place des actions correctives très rapides de dépistage renforcé, entre autres, pour maintenir l'activité malgré le flux de cas positifs chez nos professionnels".

Yann Bubien a évoqué, en parallèle, des actions du CHU de Bordeaux pour accélérer le recrutement des paramédicaux en particulier, en plus des mesures issues du Ségur de la santé.

Il a indiqué que le CHU s'appuie sur ses 13 écoles paramédicales et développe l'apprentissage avec un centre de formation des apprentis (CFA) "qui commence dès cette année" pour les aides-soignants et les auxiliaires de puériculture, entre autres.

Il a annoncé la mise en place d'un système d'allocations d'études pour par exemple permettre à des infirmiers en 2e ou 3e année de signer "un contrat avec le CHU de Bordeaux" avec une rémunération mensuelle en échange d'un engagement d'une durée de travail d'un à trois ans au sein de l'établissement.

Yann Bubien a ajouté que le CHU procède désormais à des recrutements directement en CDI ou à des titularisations directes comme fonctionnaire pour les aides-soignants et les infirmières.

Il a expliqué que "les besoins sont en croissance" en personnels soignants en raison de la charge et de la lourdeur des patients. "On a eu beaucoup de départs de soignants. En ce moment, on n'arrive pas à combler [le fossé] entre le nombre de recrutements et les départs", même s'il "n'est pas très important", sans compter l'absentéisme accru, notamment de personnels touchés par le Covid-19.

Ouverture du service de neuroréanimation à l'été

Par ailleurs, Yann Bubien a évoqué les avancées du projet immobilier du CHU de Bordeaux, représentant un investissement de 1,2 milliard d'euros sur 10 ans, dont 800 millions d'euros (M€) pour le "nouveau CHU" (cf dépêche du 09/09/2021 à 11:25).

Il a rappelé que le nouvel hôpital des enfants, achevé en novembre 2021 et conférant 10.000 m² de surface supplémentaire pour les services d'urgences pédiatriques (2.600 m²), de réanimation et de blocs opératoires, ouvrira le 1er mars prochain, le temps de "la phase d'aménagement". Le coût total de l'opération représente 34 M€.

Le CHU accueille actuellement 45.000 passages annuels aux urgences pédiatriques. Il pourra monter à 60.000 grâce à ces nouvelles infrastructures, a expliqué le directeur général.

Au sein de l'hôpital Haut-Lévêque, les études pour les travaux de construction d'un nouveau bâtiment regroupant l'ensemble des services de biologie et pathologie du CHU ont démarré. "Ce sera sans doute le plus grand institut de biologie en France", a estimé Yann Bubien.

La reconstruction du service de neuroréanimation devrait aboutir à l'été 2022. Cela représentera une opération de 4,5 M€.

Il a ajouté que les travaux d'études de la reconstruction totale de l'Ehpad de Lormont ont été lancés.

jyp/nc/APMnews

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