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26/02 2021
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COVID-19: LA VILLE DE PARIS SUGGÈRE UN RECONFINEMENT PLUTÔT QUE DES "DEMI-MESURES", EN CAS D'AGGRAVATION DE LA SITUATION

PARIS, 26 février 2021 (APMnews) - La Ville de Paris a avancé l'hypothèse d'un reconfinement de 3 semaines en cas de dégradation de la situation sanitaire, plutôt que de poursuivre des "demi-mesures" qui ne feraient que retarder un confinement plus dur, a déclaré vendredi Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la maire de Paris, lors d'une conférence de presse.

La Ville de Paris a organisé cette conférence de presse, retransmise sur BFMTV Paris, à la suite des déclarations du premier ministre, Jean Castex, jeudi soir selon lesquelles 20 départements, dont Paris, feraient l'objet d'une "surveillance renforcée" et d'une concertation afin de préparer d'éventuelles mesures comme celles déployées à Nice et Dunkerque (confinement du vendredi soir au lundi matin) voire des "mesures complémentaires", à compter du premier week-end de mars (cf dépêche du 25/02/2021 à 20:59).

Emmanuel Grégoire a rappelé que la Ville de Paris travaillait depuis plusieurs semaines avec son comité consultatif sur le Covid-19 pour faire des "propositions concrètes aux autorités". "Nous allons ce week-end travailler sur des propositions, que nous souhaitons mettre en débat et en consultation", avec la communauté scientifique, la préfecture, l'agence régionale de santé (ARS), les collectivités territoriales et les maires d’arrondissement.

Il a commenté deux options actuellement envisagées par le gouvernement, d'une part des mesures de fermeture administrative de commerces et d'autre part un confinement restreint au week-end.

Sur la première, il a indiqué que le critère de la taille (commerces de plus de 5.000 m²) serait "particulièrement inopérant" dans les grands centres urbains et à Paris. "Nous observons que les commerçants et l’activité économique en général [sont] déjà très durement touchés et que nous arrivons à un point où il est difficile d’envisager d’aller plus loin", d’autant que l'efficacité de ces mesures n'est pas scientifiquement démontrée.

Sur la seconde, il a rapporté que la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, fera part de son opposition. "Nous avons une grande réticence sur cette mesure" qui "nous semble extrêmement contraignante sur le plan de la vie quotidienne et trop faiblement efficace sur le plan sanitaire", a déclaré Emmanuel Grégoire.

Il estime nécessaire de discuter de l'acceptabilité de ce confinement restreint au week-end. "Nous ne pouvons pas faire de l’action publique uniquement par le prisme un peu utilitariste de l’activité économique et d’un modèle un peu productiviste de nos vies citoyennes", a-t-il souligné.

Pour la Ville de Paris, "on ne peut pas s’engager pendant encore des mois [...] dans un modèle métro-boulot-dodo où il est autorisé d’aller" dans les transports en commun, à l’école, en entreprise, au travail, mais où "il ne serait plus autorisé d’aller se promener le week-end".

Il a donc avancé d'autres hypothèses.

Si la situation ne se dégrade pas trop, il a indiqué que la Ville de Paris suggère plusieurs ajustements pour éviter d'envisager des mesures plus contraignantes. Elle se déclare prête à discuter avec les acteurs publics et privés pour trouver un moyen d'accélérer la campagne de vaccination, notamment dans les zones qui sont le plus durement touchées.

Elle demandera aussi la mise en place obligatoire du recours au télétravail et le renforcement des campagnes de dépistage ciblé dans deux lieux particulièrement à risque: les établissements scolaires et les entreprises.

Mais en cas d'aggravation de la situation, "nous disons que la politique des demi-mesures qui consiste à compléter par séquences, en rajoutant des difficultés aux difficultés, sans résultat sanitaire probant, pose la question [...] de l’arbitrage de l’exécutif national sur un confinement plus dur".

On doit "réfléchir à l’idée de faire des efforts plus importants à court terme avec la perspective de tout rouvrir beaucoup plus rapidement, plutôt que de rester en couvre-feu encore pendant des mois et des mois, alors que la vie sociale est assez largement à l’arrêt en dehors des activités professionnelles et alors que les résultats, pour le moment, sur le plan des indicateurs sanitaires ne sont pas suffisants". De nouvelles demi-mesures ne feraient que retarder un confinement plus dur et éprouveraient la patience et le moral des Français, a-t-il estimé.

Emmanuel Grégoire a donc fait part de la préférence de la Ville de Paris pour un reconfinement, accompagné d'un travail actif sur "des protocoles de réouverture généralisée" pour "retrouver la perspective d’une forme de retour à une vie normale au printemps". "C’est un moyen pour nous de redonner de l’espoir et de la visibilité", a-t-il commenté.

"Evidemment, cette hypothèse ne peut pas concerner que Paris" et "ce n’est pas une demande de notre part […] mais simplement une hypothèse que nous souhaitons mettre sur la table", a-t-il tenu à préciser, en rappelant que cette décision relève de l'exécutif national.

Sur les modalités pratiques, la Ville de Paris serait favorable au maintien de l’ouvertures des écoles mais en prévoyant d'inclure le personnel enseignant dans les publics prioritaires pour la vaccination. Est-ce que l’école, compte tenu des variants, est "un lieu très risqué pour la contamination" ou est-ce un risque soutenable?, s'est-il interrogé en observant que cette question devait être débattue.

Il a avancé la durée de 3 semaines pour un reconfinement, indiquant qu'il s'agit de la durée minimale pour observer de premiers résultats.

"On ne condamne pas la stratégie du gouvernement", qui fonctionnait jusqu'à présent, mais elle est désormais bousculée par la propagation des variants et par des "retards" dans le déploiement de la campagne de vaccination. "Il nous a demandé des hypothèses de travail, nous les mettons sur la table et il en fera ce qu’il veut".

cb/nc/APMnews

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COVID-19: LA VILLE DE PARIS SUGGÈRE UN RECONFINEMENT PLUTÔT QUE DES "DEMI-MESURES", EN CAS D'AGGRAVATION DE LA SITUATION

PARIS, 26 février 2021 (APMnews) - La Ville de Paris a avancé l'hypothèse d'un reconfinement de 3 semaines en cas de dégradation de la situation sanitaire, plutôt que de poursuivre des "demi-mesures" qui ne feraient que retarder un confinement plus dur, a déclaré vendredi Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la maire de Paris, lors d'une conférence de presse.

La Ville de Paris a organisé cette conférence de presse, retransmise sur BFMTV Paris, à la suite des déclarations du premier ministre, Jean Castex, jeudi soir selon lesquelles 20 départements, dont Paris, feraient l'objet d'une "surveillance renforcée" et d'une concertation afin de préparer d'éventuelles mesures comme celles déployées à Nice et Dunkerque (confinement du vendredi soir au lundi matin) voire des "mesures complémentaires", à compter du premier week-end de mars (cf dépêche du 25/02/2021 à 20:59).

Emmanuel Grégoire a rappelé que la Ville de Paris travaillait depuis plusieurs semaines avec son comité consultatif sur le Covid-19 pour faire des "propositions concrètes aux autorités". "Nous allons ce week-end travailler sur des propositions, que nous souhaitons mettre en débat et en consultation", avec la communauté scientifique, la préfecture, l'agence régionale de santé (ARS), les collectivités territoriales et les maires d’arrondissement.

Il a commenté deux options actuellement envisagées par le gouvernement, d'une part des mesures de fermeture administrative de commerces et d'autre part un confinement restreint au week-end.

Sur la première, il a indiqué que le critère de la taille (commerces de plus de 5.000 m²) serait "particulièrement inopérant" dans les grands centres urbains et à Paris. "Nous observons que les commerçants et l’activité économique en général [sont] déjà très durement touchés et que nous arrivons à un point où il est difficile d’envisager d’aller plus loin", d’autant que l'efficacité de ces mesures n'est pas scientifiquement démontrée.

Sur la seconde, il a rapporté que la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, fera part de son opposition. "Nous avons une grande réticence sur cette mesure" qui "nous semble extrêmement contraignante sur le plan de la vie quotidienne et trop faiblement efficace sur le plan sanitaire", a déclaré Emmanuel Grégoire.

Il estime nécessaire de discuter de l'acceptabilité de ce confinement restreint au week-end. "Nous ne pouvons pas faire de l’action publique uniquement par le prisme un peu utilitariste de l’activité économique et d’un modèle un peu productiviste de nos vies citoyennes", a-t-il souligné.

Pour la Ville de Paris, "on ne peut pas s’engager pendant encore des mois [...] dans un modèle métro-boulot-dodo où il est autorisé d’aller" dans les transports en commun, à l’école, en entreprise, au travail, mais où "il ne serait plus autorisé d’aller se promener le week-end".

Il a donc avancé d'autres hypothèses.

Si la situation ne se dégrade pas trop, il a indiqué que la Ville de Paris suggère plusieurs ajustements pour éviter d'envisager des mesures plus contraignantes. Elle se déclare prête à discuter avec les acteurs publics et privés pour trouver un moyen d'accélérer la campagne de vaccination, notamment dans les zones qui sont le plus durement touchées.

Elle demandera aussi la mise en place obligatoire du recours au télétravail et le renforcement des campagnes de dépistage ciblé dans deux lieux particulièrement à risque: les établissements scolaires et les entreprises.

Mais en cas d'aggravation de la situation, "nous disons que la politique des demi-mesures qui consiste à compléter par séquences, en rajoutant des difficultés aux difficultés, sans résultat sanitaire probant, pose la question [...] de l’arbitrage de l’exécutif national sur un confinement plus dur".

On doit "réfléchir à l’idée de faire des efforts plus importants à court terme avec la perspective de tout rouvrir beaucoup plus rapidement, plutôt que de rester en couvre-feu encore pendant des mois et des mois, alors que la vie sociale est assez largement à l’arrêt en dehors des activités professionnelles et alors que les résultats, pour le moment, sur le plan des indicateurs sanitaires ne sont pas suffisants". De nouvelles demi-mesures ne feraient que retarder un confinement plus dur et éprouveraient la patience et le moral des Français, a-t-il estimé.

Emmanuel Grégoire a donc fait part de la préférence de la Ville de Paris pour un reconfinement, accompagné d'un travail actif sur "des protocoles de réouverture généralisée" pour "retrouver la perspective d’une forme de retour à une vie normale au printemps". "C’est un moyen pour nous de redonner de l’espoir et de la visibilité", a-t-il commenté.

"Evidemment, cette hypothèse ne peut pas concerner que Paris" et "ce n’est pas une demande de notre part […] mais simplement une hypothèse que nous souhaitons mettre sur la table", a-t-il tenu à préciser, en rappelant que cette décision relève de l'exécutif national.

Sur les modalités pratiques, la Ville de Paris serait favorable au maintien de l’ouvertures des écoles mais en prévoyant d'inclure le personnel enseignant dans les publics prioritaires pour la vaccination. Est-ce que l’école, compte tenu des variants, est "un lieu très risqué pour la contamination" ou est-ce un risque soutenable?, s'est-il interrogé en observant que cette question devait être débattue.

Il a avancé la durée de 3 semaines pour un reconfinement, indiquant qu'il s'agit de la durée minimale pour observer de premiers résultats.

"On ne condamne pas la stratégie du gouvernement", qui fonctionnait jusqu'à présent, mais elle est désormais bousculée par la propagation des variants et par des "retards" dans le déploiement de la campagne de vaccination. "Il nous a demandé des hypothèses de travail, nous les mettons sur la table et il en fera ce qu’il veut".

cb/nc/APMnews

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