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22/10 2020
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COVID-19: LE CONSEIL SCIENTIFIQUE ESTIME INDISPENSABLE DE RELANCER "UN ENSEMBLE NUMÉRIQUE COMPLET"

PARIS, 22 octobre 2020 (APMnews) - Il est "indispensable" de relancer "un nouvel ensemble numérique composé de trois services" visant à lutter contre la propagation du virus et "améliorer l'efficacité sanitaire", estime le conseil scientifique placé auprès du gouvernement pour la gestion de l'épidémie de Covid-19, dans un avis transmis aux autorités sanitaires mardi et publié jeudi.

"Le conseil scientifique a été saisi le 8 octobre 2020 par les autorités gouvernementales d’une demande d’avis sur la promotion d’un nouvel ensemble numérique composé de trois services visant à lutter contre l’épidémie", a rappelé l'instance en préambule de son nouvel avis.

Ces trois services doivent permettre de respecter le triptyque "tester, tracer, isoler". Ainsi, les trois outils qui doivent permettre d'améliorer "l'efficacité sanitaire" et limiter la propagation du virus seraient:

  • l'outil d'orientation pour les tests Dépistage Covid, développé à partir de la cartographie Sante.fr
  • l'application de notifications des contacts StopCovid, qui devient jeudi TousAntiCovid pour sa 2e version
  • le site "Mes conseils Covid", service de prévention en ligne permettant de trouver une information fiable et personnalisée sur les conduites à tenir, notamment en matière d’isolement, "pour que les consignes des pouvoirs publics soient adaptées à la situation de chaque personne".

"La dynamique de l’épidémie et les limitations des outils à notre disposition, le conseil scientifique estime indispensable de déployer avec efficacité et diligence un ensemble numérique complet, comprenant notamment les trois fonctionnalités StopCovid [désormais TousAntiCovid, ndlr], Dépistage Covid et Mes conseils Covid", a-t-il déclaré.

"Cet ensemble a aussi son importance dans la perspective de préparer la sortie des couvre-feux pour les zones en alerte maximale, et d’éviter d'y rentrer pour les autres zones, avec de nouveaux outils dont l’utilité devra aussi être évaluée pour anticiper et accompagner la sortie de l’état d’urgence sanitaire", a également expliqué le conseil scientifique.

Ces outils devraient donc se retrouver liés à la nouvelle mouture de l'application de traçage gouvernementale.

Pour rappel, lors de son interview du 14 octobre, le président de la République Emmanuel Macron avait estimé que les pouvoirs publics n'ont pas réussi à faire de l'application StopCovid "un vrai outil d'alerte" au vu du nombre de "cas identifiés" via celle-ci (cf dépêche du 14/10/2020 à 22:38).

TousAntiCovid, la nouvelle application lancée jeudi, va comporter des informations sur la circulation du virus, sur les endroits pour se faire tester et des informations "générales" et "locales", avait-il détaillé.

Soulignant "une augmentation significative des déclarations de positivité dans l’application" StopCovid depuis début septembre, le conseil scientifique a déploré dans son avis un passage à l'échelle "sans augmentation des moyens dédiés".

Affirmant que l’application "présente toutes les garanties en matière de respect de la vie privée, d’anonymat et de protection des données personnelles", l'instance scientifique a rappelé que "pour accroître la confiance de l’usager", les données anonymes d’alerte de plus de 14 jours "sont effacées définitivement". "Les autorités se sont engagées formellement, dans un décret en Conseil d’Etat, à ce que les données ne servent qu’à une seule chose: alerter anonymement les cas contacts", peut-on lire dans l'avis.

L’application "a été conçue et promue, dans son principe, par des épidémiologistes européens, pour une seule fonction, qui est d’ordre sanitaire: celle d’alerter une personne ayant été en proximité immédiate et prolongée d’une personne ensuite testée positive au virus Covid-19. Par conception, elle ne peut devenir autre chose que ce pour quoi elle a été conçue", a martelé le conseil scientifique.

Un dispositif "réactif, personnalisé et évolutif"

Appelant à faire du nouvel ensemble numérique "un dispositif réactif, personnalisé et évolutif pour mettre en capacité les personnes d’agir utilement", le conseil a considéré que "l'accès à de l’information pertinente par le téléphone mobile" doit aujourd’hui être fortement encouragé pour faire face au rebond de l’épidémie et aux limites rencontrées par la stratégie "tester, tracer, isoler" et a exigé la disponibilité de tests à résultat immédiat.

Le conseil scientifique a également plaidé pour le "référencement et la promotion par les autorités" d’applications numériques complémentaires au dispositif officiel, qui pourraient renforcer l’efficacité du dispositif global.

"Un tel référencement permettrait de s’assurer que ces applications présentent les mêmes garanties de respect de la vie privée, de sécurité et de maîtrise souveraine par les autorités de santé de l’ensemble du code informatique utilisé que les applications publiques", a-t-il expliqué.

Des initiatives comme Maladiecoronavirus.fr (cf dépêche du 05/08/2020 à 15:33), qui a servi à construire "Mes conseils Covid" (outils de conseils personnalisés), Briserlachaine.org (outil d’aide pour alerter ses cas contacts), Covidom (cf dépêche du 09/07/2020 à 18:48), Rafael Covid-19 (cf dépêche du 08/04/2020 à 18:10) et Covid19.lifen.fr (outils de télésuivi à domicile de porteurs ou de cas suspects) "ont ainsi utilement contribué à l’effort national", a souligné le conseil.

En outre, l'instance a suggéré aux autorités sanitaires "plusieurs fonctionnalités" qui pourraient renforcer l’efficacité de l'ensemble numérique:

  • "une mesure personnalisée des temps d’exposition quotidiens pour "favoriser l’adaptation individuelle des comportements"
  • faire évoluer l’application StopCovid pour également mieux identifier "les événements de super-transmission" et alerter anonymement les participants [cette recommandation a été suivie puisque le gouvernement présente jeudi TousAntiCovid, note-t-on]
  • des programmes de science participative pour mieux comprendre les modalités de transmission."

Enfin, le conseil scientifique a recommandé aux pouvoirs publics de "lancer et animer une grande campagne de communication intégrée, déléguée et différenciée selon les publics et le niveau d’alerte des différentes zones", regrettant "une communication jusqu’ici insuffisante et isolée du dispositif global de communication".

L’application StopCovid avait été "lancée le 2 juin 2020, à un moment où la perception du risque de contamination par la population générale était réduite. Elle a en outre fait l’objet d’une communication publique limitée", a rappelé le conseil.

Pour éviter de retomber dans les mêmes écueils, il propose une nouvelle campagne "plus ambitieuse", qui mobiliserait, par exemple, des influenceurs, les réseaux sociaux ou les soignants, pour notamment susciter l'intérêt des plus jeunes, de facto plus technophiles. "L’utilisation de l’application [...] pourrait être considérée comme une des mesures barrières mises en oeuvre pour empêcher la propagation du virus", a-t-il ajouté.

"La contribution de l’écosystème de santé dans l’effort national de communication et de pédagogie permettant à chacun de faire usage de ces outils paraît crucial", a aussi conseillé l'instance, appelant à associer à cette démarche, "les communautés de santé et médicales, sociétés savantes, syndicats professionnels et mutuelles".

Avis du 20 octobre "Un nouvel ensemble numérique pour lutter contre le Sars-CoV-2"

wz/nc/APMnews

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COVID-19: LE CONSEIL SCIENTIFIQUE ESTIME INDISPENSABLE DE RELANCER "UN ENSEMBLE NUMÉRIQUE COMPLET"

PARIS, 22 octobre 2020 (APMnews) - Il est "indispensable" de relancer "un nouvel ensemble numérique composé de trois services" visant à lutter contre la propagation du virus et "améliorer l'efficacité sanitaire", estime le conseil scientifique placé auprès du gouvernement pour la gestion de l'épidémie de Covid-19, dans un avis transmis aux autorités sanitaires mardi et publié jeudi.

"Le conseil scientifique a été saisi le 8 octobre 2020 par les autorités gouvernementales d’une demande d’avis sur la promotion d’un nouvel ensemble numérique composé de trois services visant à lutter contre l’épidémie", a rappelé l'instance en préambule de son nouvel avis.

Ces trois services doivent permettre de respecter le triptyque "tester, tracer, isoler". Ainsi, les trois outils qui doivent permettre d'améliorer "l'efficacité sanitaire" et limiter la propagation du virus seraient:

  • l'outil d'orientation pour les tests Dépistage Covid, développé à partir de la cartographie Sante.fr
  • l'application de notifications des contacts StopCovid, qui devient jeudi TousAntiCovid pour sa 2e version
  • le site "Mes conseils Covid", service de prévention en ligne permettant de trouver une information fiable et personnalisée sur les conduites à tenir, notamment en matière d’isolement, "pour que les consignes des pouvoirs publics soient adaptées à la situation de chaque personne".

"La dynamique de l’épidémie et les limitations des outils à notre disposition, le conseil scientifique estime indispensable de déployer avec efficacité et diligence un ensemble numérique complet, comprenant notamment les trois fonctionnalités StopCovid [désormais TousAntiCovid, ndlr], Dépistage Covid et Mes conseils Covid", a-t-il déclaré.

"Cet ensemble a aussi son importance dans la perspective de préparer la sortie des couvre-feux pour les zones en alerte maximale, et d’éviter d'y rentrer pour les autres zones, avec de nouveaux outils dont l’utilité devra aussi être évaluée pour anticiper et accompagner la sortie de l’état d’urgence sanitaire", a également expliqué le conseil scientifique.

Ces outils devraient donc se retrouver liés à la nouvelle mouture de l'application de traçage gouvernementale.

Pour rappel, lors de son interview du 14 octobre, le président de la République Emmanuel Macron avait estimé que les pouvoirs publics n'ont pas réussi à faire de l'application StopCovid "un vrai outil d'alerte" au vu du nombre de "cas identifiés" via celle-ci (cf dépêche du 14/10/2020 à 22:38).

TousAntiCovid, la nouvelle application lancée jeudi, va comporter des informations sur la circulation du virus, sur les endroits pour se faire tester et des informations "générales" et "locales", avait-il détaillé.

Soulignant "une augmentation significative des déclarations de positivité dans l’application" StopCovid depuis début septembre, le conseil scientifique a déploré dans son avis un passage à l'échelle "sans augmentation des moyens dédiés".

Affirmant que l’application "présente toutes les garanties en matière de respect de la vie privée, d’anonymat et de protection des données personnelles", l'instance scientifique a rappelé que "pour accroître la confiance de l’usager", les données anonymes d’alerte de plus de 14 jours "sont effacées définitivement". "Les autorités se sont engagées formellement, dans un décret en Conseil d’Etat, à ce que les données ne servent qu’à une seule chose: alerter anonymement les cas contacts", peut-on lire dans l'avis.

L’application "a été conçue et promue, dans son principe, par des épidémiologistes européens, pour une seule fonction, qui est d’ordre sanitaire: celle d’alerter une personne ayant été en proximité immédiate et prolongée d’une personne ensuite testée positive au virus Covid-19. Par conception, elle ne peut devenir autre chose que ce pour quoi elle a été conçue", a martelé le conseil scientifique.

Un dispositif "réactif, personnalisé et évolutif"

Appelant à faire du nouvel ensemble numérique "un dispositif réactif, personnalisé et évolutif pour mettre en capacité les personnes d’agir utilement", le conseil a considéré que "l'accès à de l’information pertinente par le téléphone mobile" doit aujourd’hui être fortement encouragé pour faire face au rebond de l’épidémie et aux limites rencontrées par la stratégie "tester, tracer, isoler" et a exigé la disponibilité de tests à résultat immédiat.

Le conseil scientifique a également plaidé pour le "référencement et la promotion par les autorités" d’applications numériques complémentaires au dispositif officiel, qui pourraient renforcer l’efficacité du dispositif global.

"Un tel référencement permettrait de s’assurer que ces applications présentent les mêmes garanties de respect de la vie privée, de sécurité et de maîtrise souveraine par les autorités de santé de l’ensemble du code informatique utilisé que les applications publiques", a-t-il expliqué.

Des initiatives comme Maladiecoronavirus.fr (cf dépêche du 05/08/2020 à 15:33), qui a servi à construire "Mes conseils Covid" (outils de conseils personnalisés), Briserlachaine.org (outil d’aide pour alerter ses cas contacts), Covidom (cf dépêche du 09/07/2020 à 18:48), Rafael Covid-19 (cf dépêche du 08/04/2020 à 18:10) et Covid19.lifen.fr (outils de télésuivi à domicile de porteurs ou de cas suspects) "ont ainsi utilement contribué à l’effort national", a souligné le conseil.

En outre, l'instance a suggéré aux autorités sanitaires "plusieurs fonctionnalités" qui pourraient renforcer l’efficacité de l'ensemble numérique:

  • "une mesure personnalisée des temps d’exposition quotidiens pour "favoriser l’adaptation individuelle des comportements"
  • faire évoluer l’application StopCovid pour également mieux identifier "les événements de super-transmission" et alerter anonymement les participants [cette recommandation a été suivie puisque le gouvernement présente jeudi TousAntiCovid, note-t-on]
  • des programmes de science participative pour mieux comprendre les modalités de transmission."

Enfin, le conseil scientifique a recommandé aux pouvoirs publics de "lancer et animer une grande campagne de communication intégrée, déléguée et différenciée selon les publics et le niveau d’alerte des différentes zones", regrettant "une communication jusqu’ici insuffisante et isolée du dispositif global de communication".

L’application StopCovid avait été "lancée le 2 juin 2020, à un moment où la perception du risque de contamination par la population générale était réduite. Elle a en outre fait l’objet d’une communication publique limitée", a rappelé le conseil.

Pour éviter de retomber dans les mêmes écueils, il propose une nouvelle campagne "plus ambitieuse", qui mobiliserait, par exemple, des influenceurs, les réseaux sociaux ou les soignants, pour notamment susciter l'intérêt des plus jeunes, de facto plus technophiles. "L’utilisation de l’application [...] pourrait être considérée comme une des mesures barrières mises en oeuvre pour empêcher la propagation du virus", a-t-il ajouté.

"La contribution de l’écosystème de santé dans l’effort national de communication et de pédagogie permettant à chacun de faire usage de ces outils paraît crucial", a aussi conseillé l'instance, appelant à associer à cette démarche, "les communautés de santé et médicales, sociétés savantes, syndicats professionnels et mutuelles".

Avis du 20 octobre "Un nouvel ensemble numérique pour lutter contre le Sars-CoV-2"

wz/nc/APMnews

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