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15/02 2021
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COVID-19: LE MINISTÈRE DE LA SANTÉ DEMANDE AUX ARS ET ÉTABLISSEMENTS DE SE PRÉPARER À UNE ÉVENTUELLE TROISIÈME VAGUE (ACTUALISATION)

(Avec des précisions de la DGOS)

PARIS, 15 février 2021 (APMnews) - Le ministère de la santé a demandé aux agences régionales de santé (ARS) et établissements de santé de se préparer à une éventuelle troisième vague d'hospitalisations pour Covid-19, a déclaré le ministère des solidarités et de la santé à APMnews, confirmant une information dévoilée par le Journal du dimanche (JDD).

Interrogé dimanche par APMnews, le ministère a confirmé la diffusion d'une "instruction interne", dans le cadre d'une "démarche d'anticipation" visant à tenir "compte d'une pression sanitaire" liée à l'épidémie "toujours forte", avec un nombre important d'hospitalisations pour Covid-19 et de personnes en réanimation.

"Son objectif est de mobiliser tous les acteurs de santé d'un territoire dans l'éventualité d'une reprise épidémique qui, alors que les variants du virus circulent, peut se produire", a expliqué le ministère.

Selon l'instruction, une organisation de crise doit être mise en oeuvre dans chaque région, quel que soit le niveau de tension hospitalière, et être opérationnelle dès le jeudi 18 février, a rapporté le JDD dans son édition du 14 février.

L’instruction qui vient "compléter et actualiser les différentes instructions envoyées à échéance régulière par le ministère des solidarités et de la santé dans le cadre de la gestion de crise sanitaire", contient "des mesures d’anticipation qui couvrent tous les champs de l’offre de soins", a précisé la direction générale de l'offre de soins (DGOS), lundi en fin de journée, à APMnews.

Afin "d’améliorer l’organisation de l’offre de soins", des actions ont été mises en place "selon trois axes".

Tout d'abord, pour "disposer d’une organisation de crise robuste et résiliente", il a été demandé aux ARS de renforcer la cellule régionale d’appui et de pilotage sanitaire (Craps) en veillant à y intégrer une cellule d’évacuation sanitaire et une cellule de recherche et de suivi des lits de réanimation disponibles, et d'identifier un Samu de coordination régionale en charge, avec les services concernés, d’organiser l’orientation des patients en réanimation.

Les établissements de santé doivent pour leur part activer ou maintenir à minima le plan de mobilisation interne (niveau 1), voire, en fonction des niveaux de tension observés, le plan blanc (niveau 2).

Ensuite, pour "augmenter le capacitaire installé et disponible en lits de réanimation", "toutes les régions doivent, indépendamment de leur niveau de tension hospitalière, mettre en oeuvre une 'cellule régionale de recherche et de suivi des lits de réanimation disponibles'" et "mobiliser l’ensemble des acteurs de la région en les associant à l’organisation de la réponse (médecine de ville, HAD, SSR...)" ainsi que "l’ensemble des établissements publics et privés".

Parallèlement, le ministère demande de "déprogrammer" l'activité "de manière graduée et adaptée à la situation épidémique et à l’activité médico-chirurgicale locale afin de mobiliser le personnel soignant et le matériel médical vers les services de soins critiques".

Sur le plan des ressources humaines, les établissements sont appelés à "mobiliser l’ensemble des viviers de RH disponibles pour renforcer les équipes locales" et à "former de manière accélérée des personnels paramédicaux IDE [infirmiers diplômés d'Etat] et aides-soignants de tous les secteurs de soins".

Le troisième axe vise à "optimiser les parcours de soins des patients Covid en fonction de leur état clinique" pour ainsi "garantir le 'juste soin' afin de soulager le système hospitalier".

Pour ce faire, il est demandé à chaque région de "mobiliser les professionnels de santé de médecine de ville pour éviter le recours systématique à l’hospitalisation conventionnelle pour les patients Covid dont l’état est compatible avec un maintien à domicile avec une possible oxygénothérapie si nécessaire", et de "renforcer le recours à l’hospitalisation à domicile, y compris de très courte durée, notamment pour fluidifier la sortie d’hospitalisation conventionnelle".

Les autres actions préconisées sont de "déployer systématiquement une unité de soins intensifs Covid auprès de toutes les réanimations accueillant des patients Covid", de "fluidifier les transferts vers les services d’aval", de "mobiliser la filière SSR Covid", de "recourir à la télésanté" et de "déployer des actions de promotion afin d’encourager le recours à l’oxygénothérapie".

En complément, la stratégie d’Evasan (évacuations sanitaires) a été rappelée aux ARS: le ministère de la santé établit au niveau national la stratégie relative à la solidarité inter-régionale; les ARS remontent quotidiennement la synthèse des disponibilités de lits de réanimation par département; le ministère établit chaque début de semaine les régions de soutien et les grandes lignes des manoeuvre d’Evasan pour la semaine à venir.

Eviction des personnels positifs asymptomatiques

Comme l'a indiqué le JDD, suite à l’avis complémentaire à l’avis du Haut conseil de la santé publique (HCSP) du 14 janvier relatif aux mesures de contrôle et de prévention de la diffusion de nouveaux variants du Sars-CoV-2, "les règles de mobilisation RH ont été actualisées afin notamment de tenir compte des recommandations relatives à l’éviction des personnels Covid+", a confirmé la DGOS.

Le HCSP a préconisé une règle selon laquelle en cas de découverte chez un professionnel asymptomatique d’un prélèvement nasopharyngé positif, il faut "prévoir une éviction de 7 jours après la RT-PCR et le respect des mesures barrières renforcées pendant les 7 jours suivants" (cf dépêche du 28/01/2021 à 12:15). "Cette règle ne doit souffrir d’aucune dérogation et supprime cette possibilité ouverte dans son avis du 23 mai 2020", souligne la DGOS.

"Tous les professionnels, soignants et non-soignants, au sein d’un établissement de santé ou d’un établissement social ou médico-social (ESMS) sont donc désormais potentiellement concernés par une mesure d’éviction, en tant que cas confirmé de Covid-19 ou personne contact à risque d’un cas confirmé", précise-t-elle.

Elle ajoute que suivant les préconisations de l’avis du HCSP du 23 mai 2020, les personnels personnes contacts "peuvent continuer à exercer sauf s’ils deviennent symptomatiques ou s’ils ne sont pas en mesure de respecter les gestes barrières". "Le personnel 'personne contact' maintenu en poste doit cependant pratiquer une autosurveillance de ses symptômes, bénéficier d’un prélèvement nasopharyngé entre J5 et J7 du dernier contact à risque, et respecter strictement les mesures d’hygiène et de distanciation physique."

Reconduction des mesures de mobilisation des personnels de la FPH

Outre le rappel des mesures de prévention à l’ensemble des acteurs du soin et du médico-social, l'instruction indique également qu'afin d’éviter des risques de rupture de la continuité des soins, il a été décidé une reconduction des mesures de mobilisation RH Covid pour les personnels de la fonction publique hospitalière (FPH), ajoute la DGOS.

"Les mesures facilitant l’augmentation du temps de travail des professionnels et permettant l’annulation de congés sollicitées pour les prochaines vacances scolaires sont reconduites avec une majoration des heures supplémentaires de 50% (comme lors de la deuxième vague)", de même que "l'indemnité exceptionnelle de compensation de congés payés non pris pour raison de service".

Il est précisé que les établissements qui craignent une rupture de la continuité des soins "doivent alerter leur ARS pour sécuriser l’intervention de renforts RH".

Ces renforts peuvent prendre différentes formes, comme "le recours à la plateforme 'renfort RH' nationale", la "mise en place pour permettre une régulation et une priorisation des besoins de renforts en situation de crise", une "campagne de recrutement en urgence", une "mobilisation de Pôle emploi et des missions locales" ainsi que celle des "étudiants en santé".

san/nc-ab/APMnews

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(Avec des précisions de la DGOS)

PARIS, 15 février 2021 (APMnews) - Le ministère de la santé a demandé aux agences régionales de santé (ARS) et établissements de santé de se préparer à une éventuelle troisième vague d'hospitalisations pour Covid-19, a déclaré le ministère des solidarités et de la santé à APMnews, confirmant une information dévoilée par le Journal du dimanche (JDD).

Interrogé dimanche par APMnews, le ministère a confirmé la diffusion d'une "instruction interne", dans le cadre d'une "démarche d'anticipation" visant à tenir "compte d'une pression sanitaire" liée à l'épidémie "toujours forte", avec un nombre important d'hospitalisations pour Covid-19 et de personnes en réanimation.

"Son objectif est de mobiliser tous les acteurs de santé d'un territoire dans l'éventualité d'une reprise épidémique qui, alors que les variants du virus circulent, peut se produire", a expliqué le ministère.

Selon l'instruction, une organisation de crise doit être mise en oeuvre dans chaque région, quel que soit le niveau de tension hospitalière, et être opérationnelle dès le jeudi 18 février, a rapporté le JDD dans son édition du 14 février.

L’instruction qui vient "compléter et actualiser les différentes instructions envoyées à échéance régulière par le ministère des solidarités et de la santé dans le cadre de la gestion de crise sanitaire", contient "des mesures d’anticipation qui couvrent tous les champs de l’offre de soins", a précisé la direction générale de l'offre de soins (DGOS), lundi en fin de journée, à APMnews.

Afin "d’améliorer l’organisation de l’offre de soins", des actions ont été mises en place "selon trois axes".

Tout d'abord, pour "disposer d’une organisation de crise robuste et résiliente", il a été demandé aux ARS de renforcer la cellule régionale d’appui et de pilotage sanitaire (Craps) en veillant à y intégrer une cellule d’évacuation sanitaire et une cellule de recherche et de suivi des lits de réanimation disponibles, et d'identifier un Samu de coordination régionale en charge, avec les services concernés, d’organiser l’orientation des patients en réanimation.

Les établissements de santé doivent pour leur part activer ou maintenir à minima le plan de mobilisation interne (niveau 1), voire, en fonction des niveaux de tension observés, le plan blanc (niveau 2).

Ensuite, pour "augmenter le capacitaire installé et disponible en lits de réanimation", "toutes les régions doivent, indépendamment de leur niveau de tension hospitalière, mettre en oeuvre une 'cellule régionale de recherche et de suivi des lits de réanimation disponibles'" et "mobiliser l’ensemble des acteurs de la région en les associant à l’organisation de la réponse (médecine de ville, HAD, SSR...)" ainsi que "l’ensemble des établissements publics et privés".

Parallèlement, le ministère demande de "déprogrammer" l'activité "de manière graduée et adaptée à la situation épidémique et à l’activité médico-chirurgicale locale afin de mobiliser le personnel soignant et le matériel médical vers les services de soins critiques".

Sur le plan des ressources humaines, les établissements sont appelés à "mobiliser l’ensemble des viviers de RH disponibles pour renforcer les équipes locales" et à "former de manière accélérée des personnels paramédicaux IDE [infirmiers diplômés d'Etat] et aides-soignants de tous les secteurs de soins".

Le troisième axe vise à "optimiser les parcours de soins des patients Covid en fonction de leur état clinique" pour ainsi "garantir le 'juste soin' afin de soulager le système hospitalier".

Pour ce faire, il est demandé à chaque région de "mobiliser les professionnels de santé de médecine de ville pour éviter le recours systématique à l’hospitalisation conventionnelle pour les patients Covid dont l’état est compatible avec un maintien à domicile avec une possible oxygénothérapie si nécessaire", et de "renforcer le recours à l’hospitalisation à domicile, y compris de très courte durée, notamment pour fluidifier la sortie d’hospitalisation conventionnelle".

Les autres actions préconisées sont de "déployer systématiquement une unité de soins intensifs Covid auprès de toutes les réanimations accueillant des patients Covid", de "fluidifier les transferts vers les services d’aval", de "mobiliser la filière SSR Covid", de "recourir à la télésanté" et de "déployer des actions de promotion afin d’encourager le recours à l’oxygénothérapie".

En complément, la stratégie d’Evasan (évacuations sanitaires) a été rappelée aux ARS: le ministère de la santé établit au niveau national la stratégie relative à la solidarité inter-régionale; les ARS remontent quotidiennement la synthèse des disponibilités de lits de réanimation par département; le ministère établit chaque début de semaine les régions de soutien et les grandes lignes des manoeuvre d’Evasan pour la semaine à venir.

Eviction des personnels positifs asymptomatiques

Comme l'a indiqué le JDD, suite à l’avis complémentaire à l’avis du Haut conseil de la santé publique (HCSP) du 14 janvier relatif aux mesures de contrôle et de prévention de la diffusion de nouveaux variants du Sars-CoV-2, "les règles de mobilisation RH ont été actualisées afin notamment de tenir compte des recommandations relatives à l’éviction des personnels Covid+", a confirmé la DGOS.

Le HCSP a préconisé une règle selon laquelle en cas de découverte chez un professionnel asymptomatique d’un prélèvement nasopharyngé positif, il faut "prévoir une éviction de 7 jours après la RT-PCR et le respect des mesures barrières renforcées pendant les 7 jours suivants" (cf dépêche du 28/01/2021 à 12:15). "Cette règle ne doit souffrir d’aucune dérogation et supprime cette possibilité ouverte dans son avis du 23 mai 2020", souligne la DGOS.

"Tous les professionnels, soignants et non-soignants, au sein d’un établissement de santé ou d’un établissement social ou médico-social (ESMS) sont donc désormais potentiellement concernés par une mesure d’éviction, en tant que cas confirmé de Covid-19 ou personne contact à risque d’un cas confirmé", précise-t-elle.

Elle ajoute que suivant les préconisations de l’avis du HCSP du 23 mai 2020, les personnels personnes contacts "peuvent continuer à exercer sauf s’ils deviennent symptomatiques ou s’ils ne sont pas en mesure de respecter les gestes barrières". "Le personnel 'personne contact' maintenu en poste doit cependant pratiquer une autosurveillance de ses symptômes, bénéficier d’un prélèvement nasopharyngé entre J5 et J7 du dernier contact à risque, et respecter strictement les mesures d’hygiène et de distanciation physique."

Reconduction des mesures de mobilisation des personnels de la FPH

Outre le rappel des mesures de prévention à l’ensemble des acteurs du soin et du médico-social, l'instruction indique également qu'afin d’éviter des risques de rupture de la continuité des soins, il a été décidé une reconduction des mesures de mobilisation RH Covid pour les personnels de la fonction publique hospitalière (FPH), ajoute la DGOS.

"Les mesures facilitant l’augmentation du temps de travail des professionnels et permettant l’annulation de congés sollicitées pour les prochaines vacances scolaires sont reconduites avec une majoration des heures supplémentaires de 50% (comme lors de la deuxième vague)", de même que "l'indemnité exceptionnelle de compensation de congés payés non pris pour raison de service".

Il est précisé que les établissements qui craignent une rupture de la continuité des soins "doivent alerter leur ARS pour sécuriser l’intervention de renforts RH".

Ces renforts peuvent prendre différentes formes, comme "le recours à la plateforme 'renfort RH' nationale", la "mise en place pour permettre une régulation et une priorisation des besoins de renforts en situation de crise", une "campagne de recrutement en urgence", une "mobilisation de Pôle emploi et des missions locales" ainsi que celle des "étudiants en santé".

san/nc-ab/APMnews

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