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02/01 2022
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COVID-19: LES DURÉES D'ISOLEMENT RÉDUITES POUR LES PERSONNES POSITIVES ET LES CAS CONTACTS (OLIVIER VÉRAN)

PARIS, 2 janvier 2022 (APMnews) - Les règles d'isolement des personnes positives au Sars-Cov-2 et des cas contacts évoluent à partir de lundi afin d'éviter une "déstabilisation de la vie sociale et économique", a annoncé le ministre de la solidarité et de la santé dans une interview au Journal du dimanche (JDD).

Alors que le nombre de cas par jour dépasse 200.000 (cf dépêche du 29/12/2021 à 17:51), le ministre dévoile dimanche les nouvelles règles d'isolement tenant compte de l'avis relatif aux mesures d'allégement de la stratégie d'isolement social et professionnel rendu vendredi par le Haut conseil de la santé publique (HCSP), comme cela avait été annoncé en début de semaine (cf dépêche du 27/12/2021 à 21:49).

"Chacun peut entendre que si tout le monde est à l'isolement, le pays est à l'arrêt, ce qui est dommageable, y compris pour la santé des Français", fait valoir Olivier Véran, en soulignant que "l'évolution des règles n'est possible que grâce à [l']excellent taux de couverture vaccinale".

Dans son avis, le HCSP distingue trois phases d'évolution possible de la situation épidémiologique selon les impacts sur la vie sociale économique et sanitaire, est-il indiqué dans une note du ministère de la santé transmise à la presse.

Afin d'éviter d'importantes perturbations sociales et économiques et compte tenu des premières données virologiques montrant une durée d'incubation d'omicron plus rapide, le gouvernement a décidé de mettre en place dès lundi les conduites à tenir en matière d'isolement et de quarantaine de la phase 3 de l'avis du HSCP.

Première évolution, les consignes sont désormais "identiques quel que soit le variant contaminant", annonce le ministre dans le JDD.

Dès lundi, "les personnes positives dont le schéma vaccinal est complet devront s'isoler pendant sept jours" (au lieu de 10 jours actuellement), annonce Olivier Véran. "Cet isolement pourra être levé au bout de cinq jours en cas de test antigénique ou PCR négatif."

La personne ne doit plus non plus avoir des signes cliniques d'infection, est-il précisé dans la note. Si le test est positif ou si la personne ne réalise pas de test, son isolement est maintenu à 7 jours. Ces consignes valent aussi pour les enfants de moins de 12 ans.

"Ceux qui ne sont pas vaccinés [ou ont un schéma vaccinal incomplet] devront s'isoler 10 jours, avec une sortie possible au bout de sept jours [à compter de la date du dernier contact] selon les mêmes conditions", annonce le ministre.

Pour les cas contacts non vaccinés ou n'ayant pas fait leur rappel dans les temps, ils devront toujours s'isoler sept jours.

En revanche, les personnes ayant un schéma vaccinal complet pourront "continuer [leurs] activités à condition de faire des tests réguliers", le premier (un PCR ou un antigénique) à J0 puis un autotest à J+2 et J+4 après le dernier contact avec la personne positive. Elles devront appliquer les mesures barrières de manière stricte et télétravailler dans la mesure du possible.

Olivier Véran précise qu'elles pourront recevoir "gratuitement tous les autotests nécessaires" à leur suivi, en apportant "la preuve de [leur] premier dépistage à J0 en pharmacie", en soulignant le "rôle clé" des pharmaciens dans ce dispositif.

Actuellement, les cas contacts d'un malade susceptible d'être porteur du variant omicron doivent s'isoler immédiatement et jusqu'à 7 jours après la date de guérison du malade (soit 17 jours à compter de l'apparition des symptômes ou du test du malade).

Pour les enfants, les "mêmes règles que pour l'ensemble de la population" seront appliquées: sept jours d'isolement pour les cas positifs, annonce le ministre. "Mais, pour éviter de fermer massivement des classes, le recours pour les autres élèves potentiellement contacts sera trois tests consécutifs permettant de venir à l'école tant que ces derniers sont négatifs", explique-t-il. Le détail du protocole scolaire sera présenté lundi.

Dans la note, il est précisé qu'à l'école, les enfants de moins de 12 ans cas contact devront réaliser un test antigénique ou PCR dès l'apparition d'un cas et pourront retourner en classe sur présentation du résultat négatif. Les parents devront présenter une attestation sur l'honneur de réalisation d'autotests à J2 et J4 pour permettre le maintien en classe de l'élève.

Le ministre rappelle par ailleurs que le HCSP "a validé la possibilité pour un soignant de déroger sous certaines conditions à l'isolement et de continuer à travailler même s'il a le Covid-19, s'il n'a pas ou peu de symptômes" (cf dépêche du 29/12/2021 à 18:51).

"Les soignants étant par nature vaccinés, il s'agit de permettre la continuité de soins, compte tenu de la très grande tension sanitaire et du nombre élevé de personnels positifs ou cas contact", commente-t-il.

Un rappel à effectuer au maximum 4 mois après la 2e dose

Le schéma vaccinal complet correspond à celui exigé pour le passe sanitaire.

"Selon la règle déjà en vigueur, il correspond jusqu'au 15 janvier à deux doses, sauf pour les plus de 65 ans, qui depuis le 15 décembre [2021] doivent avoir fait leur rappel au maximum sept mois après leur deuxième dose", rappelle le ministre.

Cette règle des sept mois pour la troisième dose s'appliquera à partir du samedi 15 janvier à toutes les personnes de plus de 18 ans.

Le gouvernement a décidé de faire évoluer également ces consignes en exigeant un rappel au maximum 4 mois après la deuxième dose et non plus 7 mois pour avoir un schéma vaccinal complet. Cette modification entrera en vigueur à compter du 15 février afin de laisser "à chacun le temps de faire son rappel".

"Dans ce parcours, une infection équivaudra toujours à une injection" et ainsi, "une personne qui a ses deux doses, n'a pas encore fait son rappel mais a été récemment contaminée par le virus répond aux conditions posées", note le ministre.

Actuellement 45 millions de Français sont éligibles à une dose de rappel et environ 25 millions l'ont déjà reçue.

Pour que chacun puisse avoir son passe vaccinal le 15 février, Olivier Véran annonce "l'objectif collectif le plus ambitieux de l'histoire de la vaccination dans notre pays". "Ensemble, nous devons atteindre en cinq semaines au moins 25 millions d'injections. Soit en moyenne près de 5 millions d'injections par semaine. Ce serait un exploit logistique jamais vu."

Il assure que la France disposera des doses nécessaires, avec 13 millions de doses du vaccin Pfizer et 25 millions de doses de rappel de celui de Moderna attendues en janvier.

"À côté des centres de vaccination, des pharmaciens, des médecins de ville et des sages-femmes, nous allons encore accroître notre effort avec le renfort des pompiers, des militaires, des associations de sécurité civile, des secouristes…"

S'agissant de la vaccination des enfants, le ministre précise qu'"un peu moins de 100.000 enfants" sont vaccinés pour l'instant. "Nous avons reçu 2 millions de doses de Pfizer pédiatrique, et nous attendons de nouvelles livraisons en janvier et février", ce qui permettra de couvrir "largement" les besoins. "L'enjeu, c'est l'ouverture de créneaux de vaccination réservés aux enfants", observe-t-il, indiquant avoir "demandé qu'il y ait au moins trois ou quatre centres par département susceptibles de les vacciner".

Freiner delta pour limiter les hospitalisations en réanimation

Interrogé sur la prise de mesures de restriction beaucoup plus strictes dans d'autres pays européens, il souligne qu'en France "nous sommes très vaccinés" et qu'"Omicron est trop contagieux pour être totalement stoppé, sauf à revenir à un confinement absolu".

"Dans les pays où les restrictions sont plus sévères, on constate la même vitesse de circulation du virus que chez nous", note-t-il en indiquant que la volonté de la France est de freiner la circulation d'omicron "en évitant les superclusters liés aux grands rassemblements".

S'agissant du port du FFP2 imposé dans les transports dans certains pays, il rappelle qu'il "ne souhaite pas en faire l'alpha et l'omega de la lutte contre le virus" car "il ne suffit pas d'en porter un pour ne pas être contaminé" et "le masque chirurgical offre un niveau de protection très élevé".

Olivier Véran se montre néanmoins rassurant en évoquant des données anglaises qui confirment qu'il y a trois fois moins de formes graves de la maladie avec le variant omicron qu'avec delta. Il s'attend "à ce qu'omicron fasse augmenter fortement le nombre d'hospitalisations, et moins fortement les admissions en soins critiques ou en réanimation".

"S'il estime que la situation le justifie, le HCSP peut proposer de faire évoluer la doctrine sur ce point à tout moment" et nous suivrions alors ses préconisations" mais "pour le moment, ce n'est pas le cas."

Aujourd'hui, c'est le variant delta qui est "responsable de la montée des hospitalisations en réanimation dans toute la France", avec plusieurs milliers de contaminations par jour. "Nous aurions pu espérer un effet de compétition entre les deux variants, qu'omicron remplace delta, mais ce n'est pas le cas" et "c'est pour cela que nous avons encore besoin de mesures, comme le port du masque, la limitation des rassemblements, le télétravail. Pour freiner delta."

Olivier Véran prend l'exemple des Bouches-du-Rhône où le taux d'occupation des lits de réanimation réservés au Covid atteint 100%, avec plus de 90% de patients non vaccinés, ce qui "entraîne déjà des déprogrammations massives de soins, et des tensions" car "certains soignants ont des difficultés à renoncer à soigner leurs patients pour prendre en charge des personnes non vaccinées".

Il rappelle que 90% de la population française est vaccinée mais que ce sont les non-vaccinés qui sont majoritaires en réanimation. Parmi les vaccinés en réanimation, une "immense majorité" sont immunodéprimés (maladie chronique ou greffe du rein). "Le quinquagénaire totalement vacciné, non immunodéprimé et en réanimation est un fantasme d'antivax."

Néanmoins "aucun médecin ne se demande s'il devrait laisser sur le parking un patient en danger de mort qui doit entrer en réanimation, qu'il soit vacciné ou non", assure-t-il. Il se déclare conscient que les "équipes sont fatiguées, sous tension, moins enclines à prêter main forte en réanimation compte tenu de la nature des patients hospitalisés" mais les appelle encore à se mobiliser.

"Votre apport au pays est inestimable depuis deux ans. La France s'en souviendra." Dans les suites du Ségur de la santé, il prévoit de continuer à "faire monter en compétences ces professions" et à tracer "des perspectives majeures en ce sens en début d'année".

"Cette cinquième vague sera peut-être la dernière. Omicron est tellement contagieux qu'il va toucher toutes les populations du monde. Il va entraîner une immunité renforcée: on sera tous plus armés après son passage", espère-t-il en insistant sur la nécessité de continuer à "vacciner la planète en urgence, notamment dans les pays où l'accès aux doses est plus compliqué".

"Parce que c'est là que peuvent émerger les variants les plus dangereux: les populations y sont plus souvent immunodéprimées, notamment du fait de l'épidémie de sida", alerte-t-il en soulignant que la France est le 3e contributeur mondial d'envoi de vaccins vers les pays les plus pauvres.

cb/san/APMnews polsan-une

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PARIS, 2 janvier 2022 (APMnews) - Les règles d'isolement des personnes positives au Sars-Cov-2 et des cas contacts évoluent à partir de lundi afin d'éviter une "déstabilisation de la vie sociale et économique", a annoncé le ministre de la solidarité et de la santé dans une interview au Journal du dimanche (JDD).

Alors que le nombre de cas par jour dépasse 200.000 (cf dépêche du 29/12/2021 à 17:51), le ministre dévoile dimanche les nouvelles règles d'isolement tenant compte de l'avis relatif aux mesures d'allégement de la stratégie d'isolement social et professionnel rendu vendredi par le Haut conseil de la santé publique (HCSP), comme cela avait été annoncé en début de semaine (cf dépêche du 27/12/2021 à 21:49).

"Chacun peut entendre que si tout le monde est à l'isolement, le pays est à l'arrêt, ce qui est dommageable, y compris pour la santé des Français", fait valoir Olivier Véran, en soulignant que "l'évolution des règles n'est possible que grâce à [l']excellent taux de couverture vaccinale".

Dans son avis, le HCSP distingue trois phases d'évolution possible de la situation épidémiologique selon les impacts sur la vie sociale économique et sanitaire, est-il indiqué dans une note du ministère de la santé transmise à la presse.

Afin d'éviter d'importantes perturbations sociales et économiques et compte tenu des premières données virologiques montrant une durée d'incubation d'omicron plus rapide, le gouvernement a décidé de mettre en place dès lundi les conduites à tenir en matière d'isolement et de quarantaine de la phase 3 de l'avis du HSCP.

Première évolution, les consignes sont désormais "identiques quel que soit le variant contaminant", annonce le ministre dans le JDD.

Dès lundi, "les personnes positives dont le schéma vaccinal est complet devront s'isoler pendant sept jours" (au lieu de 10 jours actuellement), annonce Olivier Véran. "Cet isolement pourra être levé au bout de cinq jours en cas de test antigénique ou PCR négatif."

La personne ne doit plus non plus avoir des signes cliniques d'infection, est-il précisé dans la note. Si le test est positif ou si la personne ne réalise pas de test, son isolement est maintenu à 7 jours. Ces consignes valent aussi pour les enfants de moins de 12 ans.

"Ceux qui ne sont pas vaccinés [ou ont un schéma vaccinal incomplet] devront s'isoler 10 jours, avec une sortie possible au bout de sept jours [à compter de la date du dernier contact] selon les mêmes conditions", annonce le ministre.

Pour les cas contacts non vaccinés ou n'ayant pas fait leur rappel dans les temps, ils devront toujours s'isoler sept jours.

En revanche, les personnes ayant un schéma vaccinal complet pourront "continuer [leurs] activités à condition de faire des tests réguliers", le premier (un PCR ou un antigénique) à J0 puis un autotest à J+2 et J+4 après le dernier contact avec la personne positive. Elles devront appliquer les mesures barrières de manière stricte et télétravailler dans la mesure du possible.

Olivier Véran précise qu'elles pourront recevoir "gratuitement tous les autotests nécessaires" à leur suivi, en apportant "la preuve de [leur] premier dépistage à J0 en pharmacie", en soulignant le "rôle clé" des pharmaciens dans ce dispositif.

Actuellement, les cas contacts d'un malade susceptible d'être porteur du variant omicron doivent s'isoler immédiatement et jusqu'à 7 jours après la date de guérison du malade (soit 17 jours à compter de l'apparition des symptômes ou du test du malade).

Pour les enfants, les "mêmes règles que pour l'ensemble de la population" seront appliquées: sept jours d'isolement pour les cas positifs, annonce le ministre. "Mais, pour éviter de fermer massivement des classes, le recours pour les autres élèves potentiellement contacts sera trois tests consécutifs permettant de venir à l'école tant que ces derniers sont négatifs", explique-t-il. Le détail du protocole scolaire sera présenté lundi.

Dans la note, il est précisé qu'à l'école, les enfants de moins de 12 ans cas contact devront réaliser un test antigénique ou PCR dès l'apparition d'un cas et pourront retourner en classe sur présentation du résultat négatif. Les parents devront présenter une attestation sur l'honneur de réalisation d'autotests à J2 et J4 pour permettre le maintien en classe de l'élève.

Le ministre rappelle par ailleurs que le HCSP "a validé la possibilité pour un soignant de déroger sous certaines conditions à l'isolement et de continuer à travailler même s'il a le Covid-19, s'il n'a pas ou peu de symptômes" (cf dépêche du 29/12/2021 à 18:51).

"Les soignants étant par nature vaccinés, il s'agit de permettre la continuité de soins, compte tenu de la très grande tension sanitaire et du nombre élevé de personnels positifs ou cas contact", commente-t-il.

Un rappel à effectuer au maximum 4 mois après la 2e dose

Le schéma vaccinal complet correspond à celui exigé pour le passe sanitaire.

"Selon la règle déjà en vigueur, il correspond jusqu'au 15 janvier à deux doses, sauf pour les plus de 65 ans, qui depuis le 15 décembre [2021] doivent avoir fait leur rappel au maximum sept mois après leur deuxième dose", rappelle le ministre.

Cette règle des sept mois pour la troisième dose s'appliquera à partir du samedi 15 janvier à toutes les personnes de plus de 18 ans.

Le gouvernement a décidé de faire évoluer également ces consignes en exigeant un rappel au maximum 4 mois après la deuxième dose et non plus 7 mois pour avoir un schéma vaccinal complet. Cette modification entrera en vigueur à compter du 15 février afin de laisser "à chacun le temps de faire son rappel".

"Dans ce parcours, une infection équivaudra toujours à une injection" et ainsi, "une personne qui a ses deux doses, n'a pas encore fait son rappel mais a été récemment contaminée par le virus répond aux conditions posées", note le ministre.

Actuellement 45 millions de Français sont éligibles à une dose de rappel et environ 25 millions l'ont déjà reçue.

Pour que chacun puisse avoir son passe vaccinal le 15 février, Olivier Véran annonce "l'objectif collectif le plus ambitieux de l'histoire de la vaccination dans notre pays". "Ensemble, nous devons atteindre en cinq semaines au moins 25 millions d'injections. Soit en moyenne près de 5 millions d'injections par semaine. Ce serait un exploit logistique jamais vu."

Il assure que la France disposera des doses nécessaires, avec 13 millions de doses du vaccin Pfizer et 25 millions de doses de rappel de celui de Moderna attendues en janvier.

"À côté des centres de vaccination, des pharmaciens, des médecins de ville et des sages-femmes, nous allons encore accroître notre effort avec le renfort des pompiers, des militaires, des associations de sécurité civile, des secouristes…"

S'agissant de la vaccination des enfants, le ministre précise qu'"un peu moins de 100.000 enfants" sont vaccinés pour l'instant. "Nous avons reçu 2 millions de doses de Pfizer pédiatrique, et nous attendons de nouvelles livraisons en janvier et février", ce qui permettra de couvrir "largement" les besoins. "L'enjeu, c'est l'ouverture de créneaux de vaccination réservés aux enfants", observe-t-il, indiquant avoir "demandé qu'il y ait au moins trois ou quatre centres par département susceptibles de les vacciner".

Freiner delta pour limiter les hospitalisations en réanimation

Interrogé sur la prise de mesures de restriction beaucoup plus strictes dans d'autres pays européens, il souligne qu'en France "nous sommes très vaccinés" et qu'"Omicron est trop contagieux pour être totalement stoppé, sauf à revenir à un confinement absolu".

"Dans les pays où les restrictions sont plus sévères, on constate la même vitesse de circulation du virus que chez nous", note-t-il en indiquant que la volonté de la France est de freiner la circulation d'omicron "en évitant les superclusters liés aux grands rassemblements".

S'agissant du port du FFP2 imposé dans les transports dans certains pays, il rappelle qu'il "ne souhaite pas en faire l'alpha et l'omega de la lutte contre le virus" car "il ne suffit pas d'en porter un pour ne pas être contaminé" et "le masque chirurgical offre un niveau de protection très élevé".

Olivier Véran se montre néanmoins rassurant en évoquant des données anglaises qui confirment qu'il y a trois fois moins de formes graves de la maladie avec le variant omicron qu'avec delta. Il s'attend "à ce qu'omicron fasse augmenter fortement le nombre d'hospitalisations, et moins fortement les admissions en soins critiques ou en réanimation".

"S'il estime que la situation le justifie, le HCSP peut proposer de faire évoluer la doctrine sur ce point à tout moment" et nous suivrions alors ses préconisations" mais "pour le moment, ce n'est pas le cas."

Aujourd'hui, c'est le variant delta qui est "responsable de la montée des hospitalisations en réanimation dans toute la France", avec plusieurs milliers de contaminations par jour. "Nous aurions pu espérer un effet de compétition entre les deux variants, qu'omicron remplace delta, mais ce n'est pas le cas" et "c'est pour cela que nous avons encore besoin de mesures, comme le port du masque, la limitation des rassemblements, le télétravail. Pour freiner delta."

Olivier Véran prend l'exemple des Bouches-du-Rhône où le taux d'occupation des lits de réanimation réservés au Covid atteint 100%, avec plus de 90% de patients non vaccinés, ce qui "entraîne déjà des déprogrammations massives de soins, et des tensions" car "certains soignants ont des difficultés à renoncer à soigner leurs patients pour prendre en charge des personnes non vaccinées".

Il rappelle que 90% de la population française est vaccinée mais que ce sont les non-vaccinés qui sont majoritaires en réanimation. Parmi les vaccinés en réanimation, une "immense majorité" sont immunodéprimés (maladie chronique ou greffe du rein). "Le quinquagénaire totalement vacciné, non immunodéprimé et en réanimation est un fantasme d'antivax."

Néanmoins "aucun médecin ne se demande s'il devrait laisser sur le parking un patient en danger de mort qui doit entrer en réanimation, qu'il soit vacciné ou non", assure-t-il. Il se déclare conscient que les "équipes sont fatiguées, sous tension, moins enclines à prêter main forte en réanimation compte tenu de la nature des patients hospitalisés" mais les appelle encore à se mobiliser.

"Votre apport au pays est inestimable depuis deux ans. La France s'en souviendra." Dans les suites du Ségur de la santé, il prévoit de continuer à "faire monter en compétences ces professions" et à tracer "des perspectives majeures en ce sens en début d'année".

"Cette cinquième vague sera peut-être la dernière. Omicron est tellement contagieux qu'il va toucher toutes les populations du monde. Il va entraîner une immunité renforcée: on sera tous plus armés après son passage", espère-t-il en insistant sur la nécessité de continuer à "vacciner la planète en urgence, notamment dans les pays où l'accès aux doses est plus compliqué".

"Parce que c'est là que peuvent émerger les variants les plus dangereux: les populations y sont plus souvent immunodéprimées, notamment du fait de l'épidémie de sida", alerte-t-il en soulignant que la France est le 3e contributeur mondial d'envoi de vaccins vers les pays les plus pauvres.

cb/san/APMnews polsan-une

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