Actualités de l'Urgence - APM

29/10 2020
Retour

COVID-19: OLIVIER VÉRAN DEMANDE DES DÉPROGRAMMATIONS MASSIVES DANS LES RÉGIONS EN TENSION

PARIS, 29 octobre 2020 (APMnews) - Le ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, a demandé aux établissements de santé situés dans les régions les plus en tension au regard de l'épidémie de déprogrammer toutes les activités chirurgicales et médicales pouvant l'être, dès lors qu'elles peuvent permettre de dégager des ressources humaines pour prendre en charge des patients Covid, dans un courrier adressé mercredi.

En anticipation de l'effet du "rebond épidémique" sur la capacité hospitalière, "vous avez mis en place avec les agences régionales de santé pendant l'été des stratégies capacitaires par paliers qui permettent d'organiser graduellement l'augmentation des capacités de soins critiques", rappelle le ministre dans son courrier, dont APMnews a eu copie.

"A ce jour, des stratégies par paliers ont été déclenchées dans de nombreuses régions en concertation avec les acteurs."

"Malgré ces efforts, la situation devient inquiétante et dans certains territoires, des établissements de santé sont exposés à des risques de saturation." Le ministre rappelle que les modèles réalisés par l'Institut Pasteur et les données remontées par les établissements montrent que "les 15 prochains jours vont être extrêmement difficiles, avec un très grand nombre d'entrées en hospitalisation et réanimation".

Il devient donc nécessaire d'augmenter plus fortement les possibilités de prise en charge de patients en soins critiques et dans les services de médecine, ce qui doit se faire "dans les régions déjà fortement impactées et dans celles encore relativement épargnées, afin de permettre une solidarité inter-régionale pour la prise en charge des patients".

Il est ainsi demandé de "déclencher sans attendre, pour tous les établissements ne l'ayant pas encore fait, les premiers paliers de déprogrammation afin de libérer de la disponibilité en lits de soins critiques et en médecine Covid, tout en ajustant au mieux les besoins de prise en charge non Covid".

De fait, tous les établissements doivent avoir déclenché le niveau 2 du plan blanc.

Aux établissements se situant dans les régions les plus en tension, il est demandé "d'activer sans attendre les paliers de déprogrammation plus élevés, en déprogrammant toutes les activités chirurgicales (y compris ambulatoires) et médicales pouvant l'être, dès lors qu'elles sont consommatrices de ressources humaines qui pourraient être utilement affectées dans les services de soins critiques et de médecine prenant en charge des patients Covid".

Le ministre ajoute toutefois que les patients "pris en charge pour cancer, les personnes en attente de greffe ou les patients suivis pour une maladie chronique et requérant des soins urgents doivent pouvoir être pris en charge dans les meilleures conditions possibles, soit en hospitalisation, soit en ambulatoire".

Les besoins de prise en charge en santé mentale de la population, "notamment les publics mineurs avec handicap psychique", doivent également être pris en compte, "dans le respect des conditions sanitaires en vigueur".

"Toutes les mesures qui peuvent atténuer la pression sur les services hospitaliers doivent être mises en oeuvre, comme l'hospitalisation à domicile, les sorties précoces ainsi que tous les dispositifs de télésuivi des patients."

Pour la mise en oeuvre de ces actions, le dialogue doit être renforcé avec les associations de patients, souligne le ministre.

Il rappelle que "les déprogrammations doivent faire l'objet d'une décision collégiale de la communauté médicale, accompagnée d'une analyse médicale bénéfices/risques en fonction de la situation du patients". Elles doivent "s'organiser en lien avec les ARS qui supervisent la stratégie capacitaire de la région".

Le ministre demande également aux établissements "qui sont en mesure de le faire d'activer sans tarder l'armement de lits supplémentaires de soins critiques (réanimation et surveillance continue) pour atteindre le plus rapidement possible les capacités maximales".

Transferts interrégionaux

"Cette disponibilité capacitaire est un enjeu majeur pour répondre aux tensions à l'échelle intra-régionale, mais également pour assurer une solidarité des territoires par le transfert de prise en charge de patients vers des régions actuellement moins en tension."

Les coopérations entres structures, quel que soit leur statut, pourront "prendre la forme de déport de certaines activités vers d'autres sites hospitaliers et/ou transferts, y compris interrégionaux, de patients non Covid en situation de fortes pertes de chances".

En matière de ressources humaines, "les étudiants en santé peuvent être mobilisés, soit dans le cadre de maintien en stage, soit, lorsque la situation épidémique nécessite des renforts nombreux, en mettant en suspens partiellement ou totalement leurs formations dans les instituts, écoles et universités afin que les étudiants soient mobilisables sans les établissements (vacations ou réquisitions selon les situations locales)".

Lors de son allocution au cours de laquelle il a annoncé un reconfinement national, mercredi soir, Emmanuel Macron a expliqué que les capacités en réanimation étaient actuellement de 6.000 lits et qu'elles allaient être portées "au-delà de 10.000 lits" (cf dépêche du 28/10/2020 à 22:41). "Nous savons que, quoi que nous fassions, près de 9.000 patients seront en réanimation à la mi-novembre, soit la quasi-totalité des capacités françaises", a-t-il affirmé.

L'ARS Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) a fait savoir jeudi qu'elle avait demandé aux établissements publics et privés de déprogrammer "les activités médicales et chirurgicales non urgentes", ce qui correspond au palier 4 du plan régional de gestion de crise (cf dépêche du 29/10/2020 à 14:01).

Les établissements de la région Ile-de-France ont reçu pour instruction de passer au "palier 3" des déprogrammations à partir de vendredi, soit jusqu'à 60% de leur activité, ce taux atteignant déjà pour certains 80% (cf dépêche du 27/10/2020 à 16:55).

Médecins libéraux: des tests antigéniques "dès la semaine prochaine"

Dans un autre courrier adressé aux médecins libéraux, également daté de mercredi, Olivier Véran annonce que l'assurance maladie va réactiver le mécanisme d'aide aux spécialités médicales souffrant des déprogrammations d'activité.

Ces mesures avaient été mises en place au printemps, lors du premier épisode de la crise sanitaire, rappelle-t-on (cf dépêche du 03/04/2020 à 16:44).

Il mentionne aussi la possibilité pour les médecins libéraux, "dès la semaine prochaine", de se fournir en tests antigéniques auprès des pharmaciens d'officine.

"J'ai demandé aux agences régionales de santé d'être à votre écoute dans le déploiement des organisations territoriales adaptées (centres Covid, équipes mobiles, dispositifs ad hoc de permanence des soins…) en lien étroit avec les caisses d'assurance maladie", précise-t-il par ailleurs.

Il rappelle également le remboursement à 100% de la télémédecine, la facilitation des consultations téléphoniques, ou encore celle des interventions de médecins libéraux au sein des établissement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), "en particulier l'application de la majoration d'urgence pour chaque visite réalisée au sein de l'Ehpad".

mlb-san/bd/ab/APMnews

Les données APM Santé sont la propriété de APM International. Toute copie, republication ou redistribution des données APM Santé, notamment via la mise en antémémoire, l'encadrement ou des moyens similaires, est expressément interdite sans l'accord préalable écrit de APM. APM ne sera pas responsable des erreurs ou des retards dans les données ou de toutes actions entreprises en fonction de celles-ci ou toutes décisions prises sur la base du service. APM, APM Santé et le logo APM International, sont des marques d'APM International dans le monde. Pour de plus amples informations sur les autres services d'APM, veuillez consulter le site Web public d'APM à l'adresse www.apmnews.com

Copyright © APM-Santé - Tous droits réservés.

Informations professionnelles

29/10 2020
Retour

COVID-19: OLIVIER VÉRAN DEMANDE DES DÉPROGRAMMATIONS MASSIVES DANS LES RÉGIONS EN TENSION

PARIS, 29 octobre 2020 (APMnews) - Le ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, a demandé aux établissements de santé situés dans les régions les plus en tension au regard de l'épidémie de déprogrammer toutes les activités chirurgicales et médicales pouvant l'être, dès lors qu'elles peuvent permettre de dégager des ressources humaines pour prendre en charge des patients Covid, dans un courrier adressé mercredi.

En anticipation de l'effet du "rebond épidémique" sur la capacité hospitalière, "vous avez mis en place avec les agences régionales de santé pendant l'été des stratégies capacitaires par paliers qui permettent d'organiser graduellement l'augmentation des capacités de soins critiques", rappelle le ministre dans son courrier, dont APMnews a eu copie.

"A ce jour, des stratégies par paliers ont été déclenchées dans de nombreuses régions en concertation avec les acteurs."

"Malgré ces efforts, la situation devient inquiétante et dans certains territoires, des établissements de santé sont exposés à des risques de saturation." Le ministre rappelle que les modèles réalisés par l'Institut Pasteur et les données remontées par les établissements montrent que "les 15 prochains jours vont être extrêmement difficiles, avec un très grand nombre d'entrées en hospitalisation et réanimation".

Il devient donc nécessaire d'augmenter plus fortement les possibilités de prise en charge de patients en soins critiques et dans les services de médecine, ce qui doit se faire "dans les régions déjà fortement impactées et dans celles encore relativement épargnées, afin de permettre une solidarité inter-régionale pour la prise en charge des patients".

Il est ainsi demandé de "déclencher sans attendre, pour tous les établissements ne l'ayant pas encore fait, les premiers paliers de déprogrammation afin de libérer de la disponibilité en lits de soins critiques et en médecine Covid, tout en ajustant au mieux les besoins de prise en charge non Covid".

De fait, tous les établissements doivent avoir déclenché le niveau 2 du plan blanc.

Aux établissements se situant dans les régions les plus en tension, il est demandé "d'activer sans attendre les paliers de déprogrammation plus élevés, en déprogrammant toutes les activités chirurgicales (y compris ambulatoires) et médicales pouvant l'être, dès lors qu'elles sont consommatrices de ressources humaines qui pourraient être utilement affectées dans les services de soins critiques et de médecine prenant en charge des patients Covid".

Le ministre ajoute toutefois que les patients "pris en charge pour cancer, les personnes en attente de greffe ou les patients suivis pour une maladie chronique et requérant des soins urgents doivent pouvoir être pris en charge dans les meilleures conditions possibles, soit en hospitalisation, soit en ambulatoire".

Les besoins de prise en charge en santé mentale de la population, "notamment les publics mineurs avec handicap psychique", doivent également être pris en compte, "dans le respect des conditions sanitaires en vigueur".

"Toutes les mesures qui peuvent atténuer la pression sur les services hospitaliers doivent être mises en oeuvre, comme l'hospitalisation à domicile, les sorties précoces ainsi que tous les dispositifs de télésuivi des patients."

Pour la mise en oeuvre de ces actions, le dialogue doit être renforcé avec les associations de patients, souligne le ministre.

Il rappelle que "les déprogrammations doivent faire l'objet d'une décision collégiale de la communauté médicale, accompagnée d'une analyse médicale bénéfices/risques en fonction de la situation du patients". Elles doivent "s'organiser en lien avec les ARS qui supervisent la stratégie capacitaire de la région".

Le ministre demande également aux établissements "qui sont en mesure de le faire d'activer sans tarder l'armement de lits supplémentaires de soins critiques (réanimation et surveillance continue) pour atteindre le plus rapidement possible les capacités maximales".

Transferts interrégionaux

"Cette disponibilité capacitaire est un enjeu majeur pour répondre aux tensions à l'échelle intra-régionale, mais également pour assurer une solidarité des territoires par le transfert de prise en charge de patients vers des régions actuellement moins en tension."

Les coopérations entres structures, quel que soit leur statut, pourront "prendre la forme de déport de certaines activités vers d'autres sites hospitaliers et/ou transferts, y compris interrégionaux, de patients non Covid en situation de fortes pertes de chances".

En matière de ressources humaines, "les étudiants en santé peuvent être mobilisés, soit dans le cadre de maintien en stage, soit, lorsque la situation épidémique nécessite des renforts nombreux, en mettant en suspens partiellement ou totalement leurs formations dans les instituts, écoles et universités afin que les étudiants soient mobilisables sans les établissements (vacations ou réquisitions selon les situations locales)".

Lors de son allocution au cours de laquelle il a annoncé un reconfinement national, mercredi soir, Emmanuel Macron a expliqué que les capacités en réanimation étaient actuellement de 6.000 lits et qu'elles allaient être portées "au-delà de 10.000 lits" (cf dépêche du 28/10/2020 à 22:41). "Nous savons que, quoi que nous fassions, près de 9.000 patients seront en réanimation à la mi-novembre, soit la quasi-totalité des capacités françaises", a-t-il affirmé.

L'ARS Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) a fait savoir jeudi qu'elle avait demandé aux établissements publics et privés de déprogrammer "les activités médicales et chirurgicales non urgentes", ce qui correspond au palier 4 du plan régional de gestion de crise (cf dépêche du 29/10/2020 à 14:01).

Les établissements de la région Ile-de-France ont reçu pour instruction de passer au "palier 3" des déprogrammations à partir de vendredi, soit jusqu'à 60% de leur activité, ce taux atteignant déjà pour certains 80% (cf dépêche du 27/10/2020 à 16:55).

Médecins libéraux: des tests antigéniques "dès la semaine prochaine"

Dans un autre courrier adressé aux médecins libéraux, également daté de mercredi, Olivier Véran annonce que l'assurance maladie va réactiver le mécanisme d'aide aux spécialités médicales souffrant des déprogrammations d'activité.

Ces mesures avaient été mises en place au printemps, lors du premier épisode de la crise sanitaire, rappelle-t-on (cf dépêche du 03/04/2020 à 16:44).

Il mentionne aussi la possibilité pour les médecins libéraux, "dès la semaine prochaine", de se fournir en tests antigéniques auprès des pharmaciens d'officine.

"J'ai demandé aux agences régionales de santé d'être à votre écoute dans le déploiement des organisations territoriales adaptées (centres Covid, équipes mobiles, dispositifs ad hoc de permanence des soins…) en lien étroit avec les caisses d'assurance maladie", précise-t-il par ailleurs.

Il rappelle également le remboursement à 100% de la télémédecine, la facilitation des consultations téléphoniques, ou encore celle des interventions de médecins libéraux au sein des établissement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), "en particulier l'application de la majoration d'urgence pour chaque visite réalisée au sein de l'Ehpad".

mlb-san/bd/ab/APMnews

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.