Actualités de l'Urgence - APM

ILE-DE-FRANCE: Le CH de Gonesse (Val-d'Oise) certifié sous conditions

SAINT-DENIS (Seine-Saint-Denis) - Le centre hospitalier (CH) de Gonesse (Val-d'Oise) a été certifié sous conditions par la Haute autorité de santé (HAS) et une nouvelle visite sera programmée dans un délai de six à 12 mois, selon une décision et un rapport mis en ligne mercredi.

S'agissant du patient, le rapport note que l'établissement de 956 lits et places assure l'information du patient, à l'exception notamment de la possibilité de déclarer un évènement indésirable. Les directives anticipées ne sont pas systématiquement recueillies et la forme et les modalités de remplissage du questionnaire de satisfaction e-Satis "se révèlent peu adaptées au bassin de population accueillie". La HAS pointe la persistance de chambres à trois lits en psychiatrie adulte ou l'existence d'une chambre d'isolement sans lavabo, mais des travaux ont été engagés depuis les recommandations du contrôleur général des lieux de privation de liberté en 2022 et une rénovation en psychiatrie adultes doit s'achever en 2025.

Des améliorations sont attendues au niveau du circuit du médicament, par exemple sur l'identification de plaquettes de médicaments découpées en psychiatrie et en chirurgie ambulatoire, ou au niveau de la formation aux précautions complémentaires dans les secteurs interventionnels par rapport au risque infectieux. Le rapport pointe aussi l'absence d'analyse des résultats de couverture vaccinale des professionnels ou des retours d'expériences dans le cadre de l'évaluation des pratiques, ainsi que le fait que les presqu'accidents soient rarement déclarés.

En attendant une nouvelle visite, la HAS encourage "prioritairement l'établissement à améliorer, en psychiatrie adulte, le respect de l'intimité/dignité du patient (dans les chambres à trois lits, dans une chambre d'isolement et sur les horaires des douches trop restreints), la pertinence du recours à la restriction de liberté (non-accès direct du patient à ses effets personnels), la gestion des épisodes de violence (aucune anticipation) et l'identification des patients (aucun dispositif).

Dans tous les secteurs, il lui conseille de maîtriser l'administration des médicaments (autonomie, identification) et le stockage des médicaments thermosensibles.

Enfin, il lui semble important que l'hôpital fasse évaluer les pratiques par les équipes notamment concernant la réalisation de la check-list, la prise en charge en soins critiques, l'expérience patient et les indicateurs.

Décision et rapport de certification du CH de Gonesse, HAS, janvier 2024

BRETAGNE: Une mission d'appui en cours pour aider le CH Centre Bretagne

PARIS - L'agence régionale de santé (ARS) Bretagne a diligenté une mission d'appui pour aider le centre hospitalier (CH) Centre Bretagne confronté à de graves difficultés de recrutement, a indiqué Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, mercredi lors d'une séance de questions orales au gouvernement au Sénat.

Le sénateur PS du Morbihan, Simon Uzenat, a interpellé le gouvernement sur la situation du CH Centre Bretagne à Pontivy (Morbihan) qui connaît des "difficultés majeures" de recrutement (cf dépêche du 25/01/2024 à 17:29) avec "des conséquences en chaîne sur la dégradation du fonctionnement des services, de la maternité jusqu'aux Ehpad" et notamment aux urgences, parlant d'un établissement "en péril".

L'application de la loi Rist a aggravé la situation sachant que le vivier d'intérimaires représentait 40% des médecins et jusqu'à 70% aux urgences, a-t-il pointé.

Aurore Bergé a noté que l'accès aux urgences de l'établissement était régulé (la nuit jusqu'au 18 mars) (cf dépêche du 30/01/2024 à 18:06), ce qui est, selon elle, "une bonne chose puisque fait à la demande des professionnels pour sécuriser son fonctionnement". "Le Smur fonctionne bien puisque ce sont 7,5 équivalents temps plein urgentistes qui sont présents et un nombre de passages moyen de 88 patients par jour", a-t-elle déclaré.

Aurore Bergé a indiqué que l’ARS Bretagne avait proposé au CH de diligenter une mission d’appui "pour analyser les difficultés rencontrées et proposer des solutions dans l'accès aux soins et l'organisation". "Cette mission a débuté le 3 décembre" 2023 et elle répondra "à l'organisation des soins sur le territoire et à l'avenir du CH", a-t-elle ajouté.

Le sénateur n'a pas partagé son constat évoquant "40 lits de SMR [soins médicaux et de réadaptation] fermés, 32 lits d'Ehpad fermés; faute de lits disponibles des urgences qui deviennent un service d'hospitalisation; un Smur fermé [la veille]". Selon lui, "il faut cesser les audits et donner au CH les moyens de bien fonctionner".

Sollicitée par APMnews, l'ARS Bretagne a répondu que la mission n'était pas terminée à ce jour.

PACA: Le CHI de Toulon/La Seyne-sur-Mer met en place un parcours de soins autour de l'insuffisance cardiaque

TOULON, LA SEYNE-SUR-MER (Var) - Le centre hospitalier intercommunal (CHI) de Toulon/La Seyne-sur-Mer a développé un parcours de soins pour les patients atteints d'insuffisance cardiaque, annonce-t-il dans un communiqué transmis jeudi.

"Le Dr Jean-Michel Tartière et son équipe [de quatre cardiologues] ont créé et développé un outil, 'FIL-EAS ic2', pour améliorer le parcours de soins de ces patients, en réduisant notamment la durée moyenne de leur hospitalisation, en favorisant les prises en charge ambulatoires (hospitalisation à domicile et hôpital de jour) et en utilisant la solution de télésurveillance Satelia Cardio* (leader dans la télésurveillance des maladies chroniques en France) autour d’une équipe médicale et paramédicale dédiée", résume-t-il.

"Cette filière a pour objectif d’améliorer la coordination du parcours de soins des patients porteurs d’insuffisance cardiaque en favorisant les échanges entre professionnels de santé en ville et à l’hôpital, avec la participation des patients et des aidants", ajoute-t-il.

Il relève que la coordination des parcours de soins autour de l'insuffisance cardiaque est souvent complexe voire illusoire compte tenu de la multiplicité des intervenants.

Le programme se décompose en trois étapes: une hospitalisation de 3,5 jours en moyenne pour sécuriser le patient, avant une hospitalisation à domicile (HAD) d'environ 10 jours pour "équilibrer" le patient, puis l'application d'un projet de soins médical, paramédical, social et d'éducation thérapeutique, avec éventuellement de la télésurveillance.

"Les bénéfices attendus pour le patient sont nombreux : amélioration de sa survie et de sa qualité de vie, accompagnement et suivi sécurisés dans son environnement, implication dans sa prise en charge et meilleure observance des traitements, coordination de son cercle de soins avec une prise en charge adaptée à ses besoins, implication et prise en compte des aidants", assure le CHI.

Ce projet a été lauréat des "Trophées Outil'ic" récompensant "les initiatives portées par les professionnels de santé dans la prévention et la prise en charge de l'insuffisance cardiaque", fait-il valoir.

/cb-sl-bd/ab/APMnews