Actualités de l'Urgence - APM

DANS LA VIE DES ÉTABLISSEMENTS: CHU DE BREST, CHU DE ROUEN, CHU DE LILLE ET CHU D'AMIENS, CH DE CHÂTEAUROUX-LE BLANC, CHU DE NANCY, CH DE LUNÉVILLE, AP-HP
BRETAGNE: Le CHU de Brest s'est complètement réorganisé face au coronavirus
BREST (Finistère) - Le CHU de Brest, qui a déjà accueilli à deux reprises des patients transférés d'autres régions, s'est totalement réorganisé pour faire face à l'épidémie de coronavirus en coopération avec les établissements du territoire, explique sa direction dans un communiqué diffusé vendredi.A ce jour, 18 patients Covid sont pris en charge en réanimation, dont 14 transférés d’autres régions, 29 patients au pôle 3 de l’hôpital de La Cavale Blanche, 2 patients en soins de suite et de réadaptation (SSR) à Guilers, 6 patients en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), soit au total, 55 patients sur le CHU.
Pour répondre à cette crise sanitaire, le CHU s’est entièrement réorganisé en augmentant les capacités de soins critiques pour arriver à 96 lits au CHU, 14 lits à l’hôpital d'instruction des armées (HIA) Clermont-Tonnerre, 18 lits à l’hôpital de Morlaix, 10 lits à la clinique Keraudren (Elsan), soit un potentiel sur le territoire de 138 lits. Les patients atteints du Covid-19 qui ont besoin d’une hospitalisation sont tous pris en charge au sein du pôle 3 de l’hôpital de La Cavale Blanche sur 3 étages. Cette organisation a nécessité des déménagements de services et de nombreuses formations.
Le service des urgences a été totalement réorganisé. L’essentiel des capacités d’accueil du service est réservé aux urgences respiratoires en lien avec l’épidémie. Les urgences bénéficient désormais d’un poste médical avancé en cas de besoin. Des fluides médicaux ont été déployés dans ces nouveaux espaces par les services techniques en 48 heures. Enfin, le sous-sol du service réservé aux situations sanitaires exceptionnelles a été armé. Il dispose d’un potentiel d’accueil de 16 patients en réanimation.
Le Samu 29 reçoit depuis le début de la crise 40% d’appels en plus. Une cellule de régulation spécifique au Covid a été constituée et les capacités de réponse ont été multipliées par deux. 500 volontaires se sont manifestés pour compléter les effectifs.
La pharmacie du CHU assume la gestion de tous les stocks sensibles de dispositifs médicaux et la dispensation de ceux-ci, pour l’ensemble du groupement hospitalier de territoire (GHT) de Bretagne Occidentale. Le laboratoire de virologie travaille 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 et est en mesure de réaliser 400 analyses par jour sur les prélèvements effectués. Cette production peut être doublée au besoin pour atteindre 800 analyses par jour. L’imagerie a déployé un circuit spécialisé pour les patients Covid. Un scanner est entièrement réservé à cette activité et le service peut réaliser jusqu’à 100 scanners Covid par jour.
La cellule d'urgence médico-psychologique (Cump), destinée aux professionnels et aux patients de tout le Finistère, a triplé ses effectifs pour accompagner ceux qui en ressentent le besoin.
Le CHU complète son dispositif pour les publics fragiles avec notamment un circuit et des locaux spécifiques pour les patients dialysés hospitalisés au sein du pôle 3 de l’hôpital de La Cavale Blanche. Sur le site de psychiatrie à Bohars, une unité pour patients Covid a été définie avec des chambres individuelles et des équipements nécessaires. A l’Institut de cancérologie et d’hématologie de l’hôpital Morvan, un protocole précis a été arrêté afin de protéger ces patients immunodéprimés. Des prises de températures régulières sont organisées. Un filtrage à l’entrée des services est organisé.
La coopération s'organise au sein du GHT et avec les acteurs de l'hospitalisation privée, c'est-à-dire avec la fondation Ildys et les cliniques brestoises.
Trois unités mobiles ont été créées pour réaliser des prélèvements et des évaluations de patients dans les Ehpad. Les téléconsultations ont été ouvertes pour le suivi des patients chroniques: 191 médecins utilisent ce dispositif pour rester en lien avec leurs patients. Un suivi à domicile des patients Covid dont l’état de santé ne justifie pas une hospitalisation est proposé par l’application E-fitback dont le CHU de Brest était promoteur. Cette application a été déployée sur tout le GHT. Elle est actuellement proposée aux médecins généralistes pour leurs patients.
Cette organisation a permis de faire acte de solidarité en accueillant la semaine passée 4 patients Covid en provenance de Mulhouse et de Colmar dans le cadre de l'opération Morphée (cf dépêche du 25/03/2020 à 13:04). Mercredi 10 patients supplémentaires ont été accueillis au CHU et 6 par l’HIA Clermont-Tonnerre après un transport en TGV sanitaire (cf dépêche du 02/04/2020 à 19:54), opération qui a mobilisé 130 professionnels de tous les métiers de l’établissement (personnels logistiques, Samu, réanimation, pharmacie etc.).
Le fonds de dotation Innoveo coordonne les dons. Le PDG d'Armor Lux, Jean-Guy Le Floch, ambassadeur d’Innoveo, a souhaité faire un geste solidaire: depuis la semaine dernière, des couturières de l'entreprise, rappelées spécialement pour la crise, confectionnent des masques en papier de stérilisation. Ainsi 45.000 masques par semaine seront produits selon un procédé validé par la Société française d’hygiène hospitalière (SF2H).
NORMANDIE: Le CHU de Rouen s'inquiète d'une baisse de fréquentation pour pathologies graves autres que le Covid-19
ROUEN - Le CHU de Rouen s'inquiète d'une baisse de fréquentation pour pathologies graves et rappelle qu'il continue à prendre en charge toutes les urgences malgré l'énergie consacrée à l'accueil et au traitement des patients atteints de Covid-19, dans un communiqué diffusé mercredi."Même si l’hôpital concentre une grande partie de son énergie dans l’organisation de la prise en charge des patients atteints de Covid-19, les autres pathologies sévères (AVC, crises cardiaques, maladies chroniques sévères…) continuent d’être prises en charge au CHU de Rouen", indique l'établissement.
"C'est notre entrepôt de données de santé qui a transmis quelques retours qui nous ont alertés. Une baisse significative du nombre de passages aux urgences a été relevée avec une centaine de passages en moins environ depuis février et notamment pour les AVC, appendicites et infarctus", précise-t-on au CHU.
"En cas d’urgence: venez au CHU", encourage-t-il. "Il est important de rappeler aux patients que nous sommes toujours là pour les accueillir et les soigner pour leurs autres pathologies, même en ces temps troublés par l’épidémie de coronavirus", rappelle haut et fort le Pr Luc-Marie Joly, chef du service des urgences adultes du CHU de Rouen, cité dans le communiqué.
"Je comprends que les patients n’aient pas envie de nous déranger, parce qu’ils voient les reportages dans les médias sur les services de soins des hôpitaux français débordés, ou bien qu’ils aient peur de venir 'attraper' le Covid-19 dans l’enceinte de l’hôpital. Mais il y a de réelles pertes de chance à ne pas venir à l’hôpital lorsque votre santé est en jeu! Nous sommes là pour soigner tout le monde. Nous avons des blocs opératoires d’urgence qui fonctionnent pour cela en parallèle. Et puis, côté hygiène, nous prenons toutes les mesures nécessaires, pour les soignants comme pour les patients, pour éviter les contaminations à l’hôpital", poursuit l’urgentiste.
"Si vous avez un symptôme important et/ou inhabituel, une douleur par exemple, et plus encore si ce symptôme dure, vous pouvez venir aux urgences où vous serez pris en charge dans un circuit différent de celui des patients suspects de Covid-19. Dans les situations où une pathologie grave est possible, mieux vaut l’avis d’un médecin qui fera le bilan adéquat que de laisser évoluer la pathologie avec une perte de chance pour le patient. Et si à la fin le bilan permet de conclure que ce n’était pas grave, nous nous en réjouirons. Et au moindre doute, faites le 15 qui vous guidera", conseille le Pr Joly.
"Nous constatons une baisse significative du nombre d’appels 'non Covid-19', à croire que les autres problèmes graves de santé sont en confinement", s’étonne le Dr Cédric Damm, responsable du Samu-Centre 15.
Des téléconsultations ont été développées dans de nombreux services (anesthésie, chirurgie thoracique et vasculaire, dermatologie, neurologie, médecine interne…) pour ne pas perdre le lien avec les patients et éviter les déplacements à l’hôpital dès lors que cela est possible. "Il est important de maintenir une continuité des soins. Nos patients atteints de maladies chroniques, par exemple, ne peuvent pas 'faire une pause' dans leur traitement. Nous devons les suivre régulièrement. Sinon, cela représente une perte de chance inacceptable", indique le Dr Priscille Carvalho, dermatologue.
HAUTS-DE-FRANCE: Dix patients Covid-19 du CHU d'Amiens transférés au CHU de Lille
LILLE, AMIENS - Dix patients Covid-19 en réanimation du CHU d'Amiens sont héliportés vendredi au CHU de Lille, a annoncé ce dernier dans un communiqué diffusé vendredi."Les deux hélicoptères sanitaires des deux CHU assurent ainsi le transfert Amiens/Lille de 9h à 21h", est-il précisé. L'objectif de l'opération est de "désengorger" les services de réanimation du CHU d'Amiens consacrés aux patients touchés par le coronavirus,
L'opération est "menée en lien [...] entre le Samu 80 et le Samu 59, qui assure la coordination en tant que Samu de zone".
Le CHU de Lille assure être "en mesure d’armer un nombre suffisant de lits de réanimation pour soutenir les hôpitaux du sud des Hauts-de-France et en particulier le CHU Amiens [...] sans compromettre les capacités d’accueil des patients Covid-19 du nord de la région".
CENTRE-VAL DE LOIRE: Le CH de Châteauroux-Le Blanc a augmenté ses capacités de réanimation pour faire face aux arrivées de patients Covid-19
CHÂTEAUROUX - Le centre hospitalier (CH) de Châteauroux-Le Blanc a développé ses capacités en réanimation pour les patients Covid-19 pour, notamment, soulager des établissements sollicités dans des villes de départements voisins, a exposé le Dr Michel Hira, président de la commission médicale d'établissement (CME), lors d’une conférence de presse, mercredi."Cela fait trois semaines que nous sommes sur le qui-vive, a fait valoir le Dr Michel Hira. On a commencé d'abord avec une unité de 12 lits Covid-19, qui ont été très vite débordés, car, au bout d'une semaine, il a fallu ouvrir 20 lits supplémentaires".
"On avait 10 lits de réanimation et 6 lits de soins en continu. Actuellement, nous n'avons plus de lits de soins continus", évoquant les transformations de ces derniers "pour s'adapter à la demande". En dehors de la quinzaine de lits de réanimation pouvant prendre des patients Covid-19, 5 lits de réanimation créés au bloc opératoire -avec la transformation d'une partie des lits de la salle de réveil- sont mobilisables pour des patients non Covid-19. Il a souligné l'importance de la coopération avec la clinique Saint-François, située à Châteauroux, "qui a ouvert 4 lits de réanimation supplémentaire" pour prendre en charge des patients non-Covid-19.
Le président de la CME a ajouté que le CH peut encore transformer deux salles techniques en lits de réanimation, plutôt non-Covid-19 en raison d'"un problème de ventilation des locaux". Il a ajouté que le CH dispose actuellement "de 4 à 6 lits" Covid-19 libres en réanimation pour pouvoir prendre en charge une vague épidémique rapide".
L'agence régionale de santé (ARS) Centre-Val de Loire a incité le CH à développer ses capacités en réanimation, notamment car "Dreux et Chartres prenaient des patients de la région parisienne", une zone très touchée par l'épidémie de coronavirus, rappelle-t-on. Le président de la CME a fait valoir que l'ouverture de lits de réanimatio à Châteauroux a permis au CHU de Tours et aux cliniques privées de la ville d'être moins débordés et d'avoir le temps d'ouvrir des lits de réanimations Covid-19.
GRAND EST: Le CHU de Nancy reprend en urgence les activités de biologie médicale du CH de Lunéville
NANCY - Le CHU de Nancy a repris "en extrême urgence la collecte, la réalisation et le rendu de résultats de tous les examens d'analyses de biologie médicale" du centre hospitalier (CH) de Lunéville (Meurthe-et-Moselle), a annoncé le CHU vendredi dans un communiqué.Le CH de Lunéville et le laboratoire privé Biomer, qui assurait jusqu'alors ces activités, n'ont pas trouvé d'accord alors que le marché qui les unissait est arrivé à son terme mercredi.
Faute d'accord, le laboratoire Biomer a interrompu l'ensemble de ses prestations pour le CH de Lunéville.
"Le centre hospitalier proposait une prolongation d’un an tandis que le laboratoire souhaitait une prolongation de 4 années", a rapporté le CHU.
Le laboratoire a notamment retiré du service d'urgence la machine utilisée par les soignants pour la réalisation des gaz du sang permettant la mesure du taux d’oxygène et de CO2 au niveau sanguin des patients, "essentielle pour permettre une bonne prise en charge [...] en pleine épidémie Covid-19 chez les personnes présentant des signes de détresse respiratoire".
Les équipes du pôle laboratoires du CHU de Nancy sont venues en appui aux équipes lunévilloises pour installer des machines pour la réalisation des examens de biologie urgente et un système de navettes a été mis en place "pour l'acheminement H24 des prélèvements de Lunéville jusqu'au CHU", adossées à des interfaces informatiques pour le rendu des résultats aux médecins lunévillois.
"Le dispositif déployé en lien avec les équipes logistiques et informatiques, sera encore renforcé dans les prochains jours pour garantir un niveau de prestation de qualité optimale", a assuré l’établissement nancéen.
ILE-DE-FRANCE: Covid-19: 20.000 utilisateurs pour la plateforme d'e-learning de l'AP-HP
PARIS - L'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) recense 20.000 utilisateurs pour sa plateforme d'e-learning des professionnels de santé, mise en place dans le cadre de la prise en charge des patients atteints du Covid-19, a-t-elle indiqué vendredi dans un communiqué.L'AP-HP, "ses universités partenaires, avec le soutien de l'agence régionale de santé Ile-de-France, annoncent la mise à disposition de tous les soignants d'une plateforme de formation en ligne sur la prise en charge des patients présentant une atteinte respiratoire grave liée au Covid-19".
Ouverte à tous les soignants depuis le 21 mars, cette plateforme a pour objectif de:
- diffuser des rappels ou informations à destination de professionnels de santé spécialisés
- proposer les connaissances indispensables aux professionnels de santé mobilisés pour intervenir en appui des équipes spécialisées.
"Les professionnels mobilisés dans le cadre de cette crise pour la prise en charge des patients Covid-19 et ceux qui ont rejoint les équipes à travers le site www.renfort-covid.fr pourront" bénéficier de ces formations en ligne.
La plateforme propose déjà plusieurs parcours de formation:
- "B.A-BA de la ventilation"
- "Covid-19 en réanimation"
- "Prise en charge des patients Covid-19: recommandations en hygiène"
- "Formation étudiants en médecine"
- "Covid-19 et grossesse".
"D'autres parcours seront disponibles dans les tout prochains jours afin de répondre à des besoins spécifiques pour la prise en charge de patients en gériatrie ou en psychiatrie", fait savoir l'AP-HP.
La plateforme présente également "des paroles et recommandations d’experts". Parmi ses utilisateurs figurent 46% d'infirmiers, 30% de médecins et 10% de sages-femmes.
/sl-jyp-gl-mlb/ab/APMnews
Informations professionnelles
- AFMU
- Agenda
- Annonces de postes
- Annuaire de l'urgence
- Audits
- Calculateurs
- Cas cliniques
- Cochrane PEC
- COVID-19
- DynaMed
- E-learning
- Géodes
- Grand public
- Librairie
- Médecine factuelle
- Outils professionnels
- Podcast
- Portail de l'urgence
- Recherche avancée
- Recommandations
- Recommandations SFMU
- Référentiels SFMU
- Textes réglementaires
- UrgencesDPC
- Webinaire
- Weblettre

DANS LA VIE DES ÉTABLISSEMENTS: CHU DE BREST, CHU DE ROUEN, CHU DE LILLE ET CHU D'AMIENS, CH DE CHÂTEAUROUX-LE BLANC, CHU DE NANCY, CH DE LUNÉVILLE, AP-HP
BRETAGNE: Le CHU de Brest s'est complètement réorganisé face au coronavirus
BREST (Finistère) - Le CHU de Brest, qui a déjà accueilli à deux reprises des patients transférés d'autres régions, s'est totalement réorganisé pour faire face à l'épidémie de coronavirus en coopération avec les établissements du territoire, explique sa direction dans un communiqué diffusé vendredi.A ce jour, 18 patients Covid sont pris en charge en réanimation, dont 14 transférés d’autres régions, 29 patients au pôle 3 de l’hôpital de La Cavale Blanche, 2 patients en soins de suite et de réadaptation (SSR) à Guilers, 6 patients en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), soit au total, 55 patients sur le CHU.
Pour répondre à cette crise sanitaire, le CHU s’est entièrement réorganisé en augmentant les capacités de soins critiques pour arriver à 96 lits au CHU, 14 lits à l’hôpital d'instruction des armées (HIA) Clermont-Tonnerre, 18 lits à l’hôpital de Morlaix, 10 lits à la clinique Keraudren (Elsan), soit un potentiel sur le territoire de 138 lits. Les patients atteints du Covid-19 qui ont besoin d’une hospitalisation sont tous pris en charge au sein du pôle 3 de l’hôpital de La Cavale Blanche sur 3 étages. Cette organisation a nécessité des déménagements de services et de nombreuses formations.
Le service des urgences a été totalement réorganisé. L’essentiel des capacités d’accueil du service est réservé aux urgences respiratoires en lien avec l’épidémie. Les urgences bénéficient désormais d’un poste médical avancé en cas de besoin. Des fluides médicaux ont été déployés dans ces nouveaux espaces par les services techniques en 48 heures. Enfin, le sous-sol du service réservé aux situations sanitaires exceptionnelles a été armé. Il dispose d’un potentiel d’accueil de 16 patients en réanimation.
Le Samu 29 reçoit depuis le début de la crise 40% d’appels en plus. Une cellule de régulation spécifique au Covid a été constituée et les capacités de réponse ont été multipliées par deux. 500 volontaires se sont manifestés pour compléter les effectifs.
La pharmacie du CHU assume la gestion de tous les stocks sensibles de dispositifs médicaux et la dispensation de ceux-ci, pour l’ensemble du groupement hospitalier de territoire (GHT) de Bretagne Occidentale. Le laboratoire de virologie travaille 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 et est en mesure de réaliser 400 analyses par jour sur les prélèvements effectués. Cette production peut être doublée au besoin pour atteindre 800 analyses par jour. L’imagerie a déployé un circuit spécialisé pour les patients Covid. Un scanner est entièrement réservé à cette activité et le service peut réaliser jusqu’à 100 scanners Covid par jour.
La cellule d'urgence médico-psychologique (Cump), destinée aux professionnels et aux patients de tout le Finistère, a triplé ses effectifs pour accompagner ceux qui en ressentent le besoin.
Le CHU complète son dispositif pour les publics fragiles avec notamment un circuit et des locaux spécifiques pour les patients dialysés hospitalisés au sein du pôle 3 de l’hôpital de La Cavale Blanche. Sur le site de psychiatrie à Bohars, une unité pour patients Covid a été définie avec des chambres individuelles et des équipements nécessaires. A l’Institut de cancérologie et d’hématologie de l’hôpital Morvan, un protocole précis a été arrêté afin de protéger ces patients immunodéprimés. Des prises de températures régulières sont organisées. Un filtrage à l’entrée des services est organisé.
La coopération s'organise au sein du GHT et avec les acteurs de l'hospitalisation privée, c'est-à-dire avec la fondation Ildys et les cliniques brestoises.
Trois unités mobiles ont été créées pour réaliser des prélèvements et des évaluations de patients dans les Ehpad. Les téléconsultations ont été ouvertes pour le suivi des patients chroniques: 191 médecins utilisent ce dispositif pour rester en lien avec leurs patients. Un suivi à domicile des patients Covid dont l’état de santé ne justifie pas une hospitalisation est proposé par l’application E-fitback dont le CHU de Brest était promoteur. Cette application a été déployée sur tout le GHT. Elle est actuellement proposée aux médecins généralistes pour leurs patients.
Cette organisation a permis de faire acte de solidarité en accueillant la semaine passée 4 patients Covid en provenance de Mulhouse et de Colmar dans le cadre de l'opération Morphée (cf dépêche du 25/03/2020 à 13:04). Mercredi 10 patients supplémentaires ont été accueillis au CHU et 6 par l’HIA Clermont-Tonnerre après un transport en TGV sanitaire (cf dépêche du 02/04/2020 à 19:54), opération qui a mobilisé 130 professionnels de tous les métiers de l’établissement (personnels logistiques, Samu, réanimation, pharmacie etc.).
Le fonds de dotation Innoveo coordonne les dons. Le PDG d'Armor Lux, Jean-Guy Le Floch, ambassadeur d’Innoveo, a souhaité faire un geste solidaire: depuis la semaine dernière, des couturières de l'entreprise, rappelées spécialement pour la crise, confectionnent des masques en papier de stérilisation. Ainsi 45.000 masques par semaine seront produits selon un procédé validé par la Société française d’hygiène hospitalière (SF2H).
NORMANDIE: Le CHU de Rouen s'inquiète d'une baisse de fréquentation pour pathologies graves autres que le Covid-19
ROUEN - Le CHU de Rouen s'inquiète d'une baisse de fréquentation pour pathologies graves et rappelle qu'il continue à prendre en charge toutes les urgences malgré l'énergie consacrée à l'accueil et au traitement des patients atteints de Covid-19, dans un communiqué diffusé mercredi."Même si l’hôpital concentre une grande partie de son énergie dans l’organisation de la prise en charge des patients atteints de Covid-19, les autres pathologies sévères (AVC, crises cardiaques, maladies chroniques sévères…) continuent d’être prises en charge au CHU de Rouen", indique l'établissement.
"C'est notre entrepôt de données de santé qui a transmis quelques retours qui nous ont alertés. Une baisse significative du nombre de passages aux urgences a été relevée avec une centaine de passages en moins environ depuis février et notamment pour les AVC, appendicites et infarctus", précise-t-on au CHU.
"En cas d’urgence: venez au CHU", encourage-t-il. "Il est important de rappeler aux patients que nous sommes toujours là pour les accueillir et les soigner pour leurs autres pathologies, même en ces temps troublés par l’épidémie de coronavirus", rappelle haut et fort le Pr Luc-Marie Joly, chef du service des urgences adultes du CHU de Rouen, cité dans le communiqué.
"Je comprends que les patients n’aient pas envie de nous déranger, parce qu’ils voient les reportages dans les médias sur les services de soins des hôpitaux français débordés, ou bien qu’ils aient peur de venir 'attraper' le Covid-19 dans l’enceinte de l’hôpital. Mais il y a de réelles pertes de chance à ne pas venir à l’hôpital lorsque votre santé est en jeu! Nous sommes là pour soigner tout le monde. Nous avons des blocs opératoires d’urgence qui fonctionnent pour cela en parallèle. Et puis, côté hygiène, nous prenons toutes les mesures nécessaires, pour les soignants comme pour les patients, pour éviter les contaminations à l’hôpital", poursuit l’urgentiste.
"Si vous avez un symptôme important et/ou inhabituel, une douleur par exemple, et plus encore si ce symptôme dure, vous pouvez venir aux urgences où vous serez pris en charge dans un circuit différent de celui des patients suspects de Covid-19. Dans les situations où une pathologie grave est possible, mieux vaut l’avis d’un médecin qui fera le bilan adéquat que de laisser évoluer la pathologie avec une perte de chance pour le patient. Et si à la fin le bilan permet de conclure que ce n’était pas grave, nous nous en réjouirons. Et au moindre doute, faites le 15 qui vous guidera", conseille le Pr Joly.
"Nous constatons une baisse significative du nombre d’appels 'non Covid-19', à croire que les autres problèmes graves de santé sont en confinement", s’étonne le Dr Cédric Damm, responsable du Samu-Centre 15.
Des téléconsultations ont été développées dans de nombreux services (anesthésie, chirurgie thoracique et vasculaire, dermatologie, neurologie, médecine interne…) pour ne pas perdre le lien avec les patients et éviter les déplacements à l’hôpital dès lors que cela est possible. "Il est important de maintenir une continuité des soins. Nos patients atteints de maladies chroniques, par exemple, ne peuvent pas 'faire une pause' dans leur traitement. Nous devons les suivre régulièrement. Sinon, cela représente une perte de chance inacceptable", indique le Dr Priscille Carvalho, dermatologue.
HAUTS-DE-FRANCE: Dix patients Covid-19 du CHU d'Amiens transférés au CHU de Lille
LILLE, AMIENS - Dix patients Covid-19 en réanimation du CHU d'Amiens sont héliportés vendredi au CHU de Lille, a annoncé ce dernier dans un communiqué diffusé vendredi."Les deux hélicoptères sanitaires des deux CHU assurent ainsi le transfert Amiens/Lille de 9h à 21h", est-il précisé. L'objectif de l'opération est de "désengorger" les services de réanimation du CHU d'Amiens consacrés aux patients touchés par le coronavirus,
L'opération est "menée en lien [...] entre le Samu 80 et le Samu 59, qui assure la coordination en tant que Samu de zone".
Le CHU de Lille assure être "en mesure d’armer un nombre suffisant de lits de réanimation pour soutenir les hôpitaux du sud des Hauts-de-France et en particulier le CHU Amiens [...] sans compromettre les capacités d’accueil des patients Covid-19 du nord de la région".
CENTRE-VAL DE LOIRE: Le CH de Châteauroux-Le Blanc a augmenté ses capacités de réanimation pour faire face aux arrivées de patients Covid-19
CHÂTEAUROUX - Le centre hospitalier (CH) de Châteauroux-Le Blanc a développé ses capacités en réanimation pour les patients Covid-19 pour, notamment, soulager des établissements sollicités dans des villes de départements voisins, a exposé le Dr Michel Hira, président de la commission médicale d'établissement (CME), lors d’une conférence de presse, mercredi."Cela fait trois semaines que nous sommes sur le qui-vive, a fait valoir le Dr Michel Hira. On a commencé d'abord avec une unité de 12 lits Covid-19, qui ont été très vite débordés, car, au bout d'une semaine, il a fallu ouvrir 20 lits supplémentaires".
"On avait 10 lits de réanimation et 6 lits de soins en continu. Actuellement, nous n'avons plus de lits de soins continus", évoquant les transformations de ces derniers "pour s'adapter à la demande". En dehors de la quinzaine de lits de réanimation pouvant prendre des patients Covid-19, 5 lits de réanimation créés au bloc opératoire -avec la transformation d'une partie des lits de la salle de réveil- sont mobilisables pour des patients non Covid-19. Il a souligné l'importance de la coopération avec la clinique Saint-François, située à Châteauroux, "qui a ouvert 4 lits de réanimation supplémentaire" pour prendre en charge des patients non-Covid-19.
Le président de la CME a ajouté que le CH peut encore transformer deux salles techniques en lits de réanimation, plutôt non-Covid-19 en raison d'"un problème de ventilation des locaux". Il a ajouté que le CH dispose actuellement "de 4 à 6 lits" Covid-19 libres en réanimation pour pouvoir prendre en charge une vague épidémique rapide".
L'agence régionale de santé (ARS) Centre-Val de Loire a incité le CH à développer ses capacités en réanimation, notamment car "Dreux et Chartres prenaient des patients de la région parisienne", une zone très touchée par l'épidémie de coronavirus, rappelle-t-on. Le président de la CME a fait valoir que l'ouverture de lits de réanimatio à Châteauroux a permis au CHU de Tours et aux cliniques privées de la ville d'être moins débordés et d'avoir le temps d'ouvrir des lits de réanimations Covid-19.
GRAND EST: Le CHU de Nancy reprend en urgence les activités de biologie médicale du CH de Lunéville
NANCY - Le CHU de Nancy a repris "en extrême urgence la collecte, la réalisation et le rendu de résultats de tous les examens d'analyses de biologie médicale" du centre hospitalier (CH) de Lunéville (Meurthe-et-Moselle), a annoncé le CHU vendredi dans un communiqué.Le CH de Lunéville et le laboratoire privé Biomer, qui assurait jusqu'alors ces activités, n'ont pas trouvé d'accord alors que le marché qui les unissait est arrivé à son terme mercredi.
Faute d'accord, le laboratoire Biomer a interrompu l'ensemble de ses prestations pour le CH de Lunéville.
"Le centre hospitalier proposait une prolongation d’un an tandis que le laboratoire souhaitait une prolongation de 4 années", a rapporté le CHU.
Le laboratoire a notamment retiré du service d'urgence la machine utilisée par les soignants pour la réalisation des gaz du sang permettant la mesure du taux d’oxygène et de CO2 au niveau sanguin des patients, "essentielle pour permettre une bonne prise en charge [...] en pleine épidémie Covid-19 chez les personnes présentant des signes de détresse respiratoire".
Les équipes du pôle laboratoires du CHU de Nancy sont venues en appui aux équipes lunévilloises pour installer des machines pour la réalisation des examens de biologie urgente et un système de navettes a été mis en place "pour l'acheminement H24 des prélèvements de Lunéville jusqu'au CHU", adossées à des interfaces informatiques pour le rendu des résultats aux médecins lunévillois.
"Le dispositif déployé en lien avec les équipes logistiques et informatiques, sera encore renforcé dans les prochains jours pour garantir un niveau de prestation de qualité optimale", a assuré l’établissement nancéen.
ILE-DE-FRANCE: Covid-19: 20.000 utilisateurs pour la plateforme d'e-learning de l'AP-HP
PARIS - L'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) recense 20.000 utilisateurs pour sa plateforme d'e-learning des professionnels de santé, mise en place dans le cadre de la prise en charge des patients atteints du Covid-19, a-t-elle indiqué vendredi dans un communiqué.L'AP-HP, "ses universités partenaires, avec le soutien de l'agence régionale de santé Ile-de-France, annoncent la mise à disposition de tous les soignants d'une plateforme de formation en ligne sur la prise en charge des patients présentant une atteinte respiratoire grave liée au Covid-19".
Ouverte à tous les soignants depuis le 21 mars, cette plateforme a pour objectif de:
- diffuser des rappels ou informations à destination de professionnels de santé spécialisés
- proposer les connaissances indispensables aux professionnels de santé mobilisés pour intervenir en appui des équipes spécialisées.
"Les professionnels mobilisés dans le cadre de cette crise pour la prise en charge des patients Covid-19 et ceux qui ont rejoint les équipes à travers le site www.renfort-covid.fr pourront" bénéficier de ces formations en ligne.
La plateforme propose déjà plusieurs parcours de formation:
- "B.A-BA de la ventilation"
- "Covid-19 en réanimation"
- "Prise en charge des patients Covid-19: recommandations en hygiène"
- "Formation étudiants en médecine"
- "Covid-19 et grossesse".
"D'autres parcours seront disponibles dans les tout prochains jours afin de répondre à des besoins spécifiques pour la prise en charge de patients en gériatrie ou en psychiatrie", fait savoir l'AP-HP.
La plateforme présente également "des paroles et recommandations d’experts". Parmi ses utilisateurs figurent 46% d'infirmiers, 30% de médecins et 10% de sages-femmes.
/sl-jyp-gl-mlb/ab/APMnews