Actualités de l'Urgence - APM

DANS LE HAUT-DOUBS, LE RAPPROCHEMENT HÔPITAL-CPTS S'EST IMPOSÉ COMME UNE ÉVIDENCE POUR RENFORCER L'ACCÈS AUX SOINS
PONTARLIER, 1er août 2025 (APMnews) - La communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) entre Doubs et Jura a cultivé depuis sa création une coopération très intégrée avec le centre hospitalier (CH) voisin de Pontarlier pour renforcer l'accès aux soins et fluidifier le parcours des patients, a-t-on appris jeudi lors d'un échange avec la directrice de la CPTS, Laure Jagiello, et la coordinatrice ville-hôpital au sein du CH de Pontarlier, Rachel Pianet.
Située dans le Haut-Doubs, sur le territoire du CH de Pontarlier et à proximité du nord du Jura, la CPTS entre Doubs et Jura couvre un bassin de population de plus de 87.000 habitants, avec près de 900 professionnels.
Après avoir été directrice des soins au sein d'un hôpital, puis dirigé deux centres de soins et d'un service de soins infirmiers à domicile (Ssiad) sur le secteur de Pontarlier, Laure Jagiello a pris la direction de la CPTS entre Doubs et Jura.
Infirmière de formation ayant exercé pendant 30 ans à l'hôpital, Rachel Pianet a notamment travaillé en hôpital de jour de diabétologie sur les enjeux d'éducation thérapeutique en lien avec le monde libéral, avant de prendre le poste de coordinatrice ville-hôpital à sa création au CH de Pontarlier.
Cet entretien a été effectué dans le cadre d'une série d'interviews réalisées par APMnews au cours de l'été sur les relations entre les hôpitaux et les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) (cf dépêche du 22/07/2025 à 16:14 et dépêche du 28/07/2025 à 10:08). |
APMnews: Qu'est-ce qui a conduit à la mise en place d'une collaboration entre le CH de Pontarlier et la CPTS entre Doubs et Jura?

Pour nous, c'était important que tout le monde soit représenté, parce que si on veut fluidifier les parcours, cela concerne aussi le social et le médico-social. Ça a vraiment soudé les professionnels sur le territoire et quand on a signé les ACI, on a tout de suite engagé Rachel comme coordonnatrice ville-hôpital; le rôle de Rachel est vraiment de faire le lien.
Rachel Pianet: Cela fait plus de trente ans que je suis à l'hôpital de Pontarlier et on m'a détachée pour travailler auprès de la CPTS [avec un poste aux quatre cinquièmes partagé à hauteur de 50% pour la CPTS et 30% à l'hôpital]. Mais mon bureau est à l'hôpital, parce que c'est plus facile pour pouvoir discuter avec les médecins, la direction et les autres professionnels.
APMnews: Comment ce partenariat se traduit-il et quelles actions concrètes communes ont-elles été mises en place?
Laure Jagiello: Après la création du poste de Rachel, nous avons fait une maison médicale de garde [en juillet 2024] car nous avions un gros problème de garde en période de permanence des soins ambulatoires [PDSA], avec des médecins qui faisaient une, voire deux semaines de garde d'affilée, qui s'épuisaient, et cela n'attirait pas de nouveaux médecins.
En même temps, il y avait une crise des urgences à l'hôpital du fait du manque de médecins urgentistes, donc nous avons travaillé sur un double projet: d'une part, aller aider les urgences via des médecins de ville qui ont accepté d'aller faire des soins aux urgences quand il y avait des trous dans les plannings, et d'autre part, ouvrir cette maison médicale de garde juste en face de l'hôpital pour collaborer dans l'orientation des patients.
Ce qui fait que maintenant, quand il y a un patient qui vient aux urgences pour une otite, il est réorienté sur la maison médicale de garde [MMG], et quand on a des patients qui arrivent à la MMG et qui nécessitent un plateau technique, par exemple pour une douleur abdominale, ils sont réorientés vers les urgences [depuis juillet 2024, 3.844 patients ont été orientés vers la MMG, dont 711 directement adressés par les urgences, NDLR].
Rachel Pianet: Et il y a eu l'établissement de protocoles de réorientation ville-hôpital, qui a été important.
Laure Jagiello: On a même des médecins spécialistes qui acceptent de se déplacer à la maison médicale de garde, pour une consultation d'un enfant en pédiatrie, quand le médecin généraliste a un doute. Il y avait très peu de médecins [libéraux] favorables au départ, car ils ne faisaient plus leurs consultations dans leurs cabinets, ils devaient se déplacer sur Pontarlier, mais aujourd'hui, quasiment tous les médecins adhèrent à la MMG. On a des secrétaires médicales de l'hôpital qui aident les médecins généralistes.
APMnews: Et quelles initiatives hôpital-CPTS ont suivi la création de cette MMG?
Laure Jagiello: Avant, l'hôpital organisait ses propres soirées pour attirer les internes et nous, nous faisions la même chose. Et on s'est dit: pourquoi pas faire une soirée commune, comme on l'a fait le 12 juin, avec une sorte de speed-dating où chaque médecin généraliste ou hospitalier venait présenter son projet aux internes et Saspas [stages autonomes en soins primaires ambulatoires supervisés] du territoire? Et on a fini par une soirée fondue qui a permis d'échanger, puisque tout le monde était là. On n'est pas en train d'essayer de se "piquer" des médecins, le principal, c'est qu'ils restent sur le territoire!
Rachel Pianet: Dans le même cadre, j'organise des soirées pluriprofessionnelles, animées par un professionnel libéral ou de l'hôpital, sur une thématique, et comme je suis beaucoup sur l'hôpital et que je rencontre les internes hospitaliers, ils sont invités aux côtés des médecins libéraux et cela crée des temps d'échange et une dynamique sur le territoire.
Laure Jagiello: On a des premiers internes qui ont demandé à avoir un peu plus d'informations et à être mis en contact avec les porteurs de projets, donc nous sommes plutôt contents. Cela donne envie de poursuivre sur cette dynamique.
Rachel Pianet: Nous avons aussi travaillé, depuis un an, sur le parcours ville-hôpital, sur les entrées et les sorties d'hospitalisation, avec la création d'un groupe de travail, pour réunir les libéraux avec les professionnels de l'hôpital, les cadres et les médecins, pour essayer de travailler sur les entrées, améliorer les entrées directes, et essayer de sécuriser les sorties d'hospitalisation, avec la création de logigrammes, mais ne serait-ce que faire se rencontrer des médecins de ville et d'hôpital dans un cadre où chacun peut exposer sa problématique, c'est déjà un premier pas. Nous travaillons aussi sur un parcours de suivi post-hospitalisation sur l'insuffisance cardiaque, [dans le cadre du] lien ville-hôpital.
Laure Jagiello: Ce dernier projet a débouché sur l'engagement par l'hôpital d'une infirmière en pratique avancée (IPA), spécialisée en maladies chroniques, et notamment en cardiologie, cofinancé par la CPTS, pour bien asseoir ce parcours et avoir un véritable suivi du patient après son passage à l'hôpital, afin d'éviter une réhospitalisation.
APMnews: Quelles sont les difficultés que vous avez pu rencontrer lors de la mise en place de ce partenariat?
Laure Jagiello: J'ai envie de dire aucune, car quand vous tombez avec le bon timing d'une part, et que d'autre part il y a le constat d'une scission entre la ville et l'hôpital et l'envie de collaborer davantage, les gens sont partants. Sur le groupe de travail entrées-sorties, plus d'une quarantaine de professionnels hospitaliers et de ville se sont déplacés, c'est énorme sur notre secteur. Il y a une vraie volonté d'avancer et chacun y voit son intérêt.
Rachel Pianet: Du côté libéral, il y avait vraiment une demande vis-à-vis de l'hôpital, alors que l'hôpital, au départ, n'était pas en demande par rapport aux professionnels libéraux, en se disant "nous, nous faisons bien notre travail, je ne vois pas pourquoi on changerait ça". Parce que l'hôpital, depuis des années, a été centré sur lui-même.
Le frein, au début, c'est pour l'hôpital de comprendre le libéral et l'intérêt à s'ouvrir à la ville. Depuis la création de la CPTS, et peut-être de mon poste, quand il y a une problématique, par exemple sur les résultats de biologie, on va m'interpeller pour que je voie avec les laboratoires en ville pourquoi ça ne fonctionne pas et comment on peut arranger ça.
Laure Jagiello: Nous avons d'ailleurs accepté d'étendre notre territoire à la demande de l'ARS [agence régionale de santé], parce qu'il y avait l'hôpital de Champagnole [Jura] et qu'on s'est dit que la dynamique ville-hôpital pourrait marcher sur ce territoire-là. J'ai déjà rencontré la direction, et ils ont plein des projets en tête: mettre en lumière les consultations avancées, redévelopper le service de radiologie et attirer des nouveaux médecins sur des postes mixtes (libéral et hospitalier)…
Rachel Pianet: Je me suis aperçu en prenant le poste que l'hôpital avait peu de messageries sécurisées, et que même les libéraux ne les utilisaient pas tant que ça, donc il faudrait que l'on arrive à développer [l'usage de] ces messageries sécurisées. Nous essayons d'avoir aussi un outil de coordination, par exemple, dans le parcours insuffisance cardiaque, nous sommes sur un projet de plateforme de télésurveillance, mais ce n'est pas évident de trouver un outil qui corresponde à tout le monde.
Vers une direction commune entre le CH de Pontarlier et le CHU de BesançonProlongée une première fois en septembre 2024 (cf dépêche du 11/09/2024 à 18:21) après la suspension de Jean-David Pillot en avril de la même année, le temps pour l'ARS de mener une enquête administrative à son sujet (cf dépêche du 30/04/2024 à 17:59), la direction par intérim du CH de Pontarlier par le directeur du CHU de Besançon, Thierry Gamond-Rius, a été de nouveau prolongée par l'agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté, et est amenée à s'inscrire "dans la durée", a-t-on appris auprès de l'agence. "[L'intérim] est organisé pour renforcer les synergies médicales entre les deux établissements, sécuriser et développer l'hôpital de Pontarlier", a développé l'agence: "Cela a commencé avec la maternité en 2024 et se poursuit en 2025 avec la chirurgie." "Afin d'inscrire cette coopération dans le temps, tout en préservant l'indépendance du CH de Pontarlier, une direction commune pourra être envisagée, sous réserve de l'accord des deux [conseils de surveillance] après avis du [comité social d'établissement] et bien entendu de leurs communautés médicales", a complété l'agence. Alors que le parquet de Besançon avait annoncé ouvrir une enquête préliminaire pour harcèlement moral à l'encontre de Jean-David Pillot (cf dépêche du 02/05/2024 à 17:39), ce dernier "a été admis d'office à faire valoir ses droits à la retraite par arrêté du CNG à compter du 14 décembre 2024", a-t-on également appris auprès de l'ARS. |
gl/lb/APMnews
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DANS LE HAUT-DOUBS, LE RAPPROCHEMENT HÔPITAL-CPTS S'EST IMPOSÉ COMME UNE ÉVIDENCE POUR RENFORCER L'ACCÈS AUX SOINS
PONTARLIER, 1er août 2025 (APMnews) - La communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) entre Doubs et Jura a cultivé depuis sa création une coopération très intégrée avec le centre hospitalier (CH) voisin de Pontarlier pour renforcer l'accès aux soins et fluidifier le parcours des patients, a-t-on appris jeudi lors d'un échange avec la directrice de la CPTS, Laure Jagiello, et la coordinatrice ville-hôpital au sein du CH de Pontarlier, Rachel Pianet.
Située dans le Haut-Doubs, sur le territoire du CH de Pontarlier et à proximité du nord du Jura, la CPTS entre Doubs et Jura couvre un bassin de population de plus de 87.000 habitants, avec près de 900 professionnels.
Après avoir été directrice des soins au sein d'un hôpital, puis dirigé deux centres de soins et d'un service de soins infirmiers à domicile (Ssiad) sur le secteur de Pontarlier, Laure Jagiello a pris la direction de la CPTS entre Doubs et Jura.
Infirmière de formation ayant exercé pendant 30 ans à l'hôpital, Rachel Pianet a notamment travaillé en hôpital de jour de diabétologie sur les enjeux d'éducation thérapeutique en lien avec le monde libéral, avant de prendre le poste de coordinatrice ville-hôpital à sa création au CH de Pontarlier.
Cet entretien a été effectué dans le cadre d'une série d'interviews réalisées par APMnews au cours de l'été sur les relations entre les hôpitaux et les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) (cf dépêche du 22/07/2025 à 16:14 et dépêche du 28/07/2025 à 10:08). |
APMnews: Qu'est-ce qui a conduit à la mise en place d'une collaboration entre le CH de Pontarlier et la CPTS entre Doubs et Jura?

Pour nous, c'était important que tout le monde soit représenté, parce que si on veut fluidifier les parcours, cela concerne aussi le social et le médico-social. Ça a vraiment soudé les professionnels sur le territoire et quand on a signé les ACI, on a tout de suite engagé Rachel comme coordonnatrice ville-hôpital; le rôle de Rachel est vraiment de faire le lien.
Rachel Pianet: Cela fait plus de trente ans que je suis à l'hôpital de Pontarlier et on m'a détachée pour travailler auprès de la CPTS [avec un poste aux quatre cinquièmes partagé à hauteur de 50% pour la CPTS et 30% à l'hôpital]. Mais mon bureau est à l'hôpital, parce que c'est plus facile pour pouvoir discuter avec les médecins, la direction et les autres professionnels.
APMnews: Comment ce partenariat se traduit-il et quelles actions concrètes communes ont-elles été mises en place?
Laure Jagiello: Après la création du poste de Rachel, nous avons fait une maison médicale de garde [en juillet 2024] car nous avions un gros problème de garde en période de permanence des soins ambulatoires [PDSA], avec des médecins qui faisaient une, voire deux semaines de garde d'affilée, qui s'épuisaient, et cela n'attirait pas de nouveaux médecins.
En même temps, il y avait une crise des urgences à l'hôpital du fait du manque de médecins urgentistes, donc nous avons travaillé sur un double projet: d'une part, aller aider les urgences via des médecins de ville qui ont accepté d'aller faire des soins aux urgences quand il y avait des trous dans les plannings, et d'autre part, ouvrir cette maison médicale de garde juste en face de l'hôpital pour collaborer dans l'orientation des patients.
Ce qui fait que maintenant, quand il y a un patient qui vient aux urgences pour une otite, il est réorienté sur la maison médicale de garde [MMG], et quand on a des patients qui arrivent à la MMG et qui nécessitent un plateau technique, par exemple pour une douleur abdominale, ils sont réorientés vers les urgences [depuis juillet 2024, 3.844 patients ont été orientés vers la MMG, dont 711 directement adressés par les urgences, NDLR].
Rachel Pianet: Et il y a eu l'établissement de protocoles de réorientation ville-hôpital, qui a été important.
Laure Jagiello: On a même des médecins spécialistes qui acceptent de se déplacer à la maison médicale de garde, pour une consultation d'un enfant en pédiatrie, quand le médecin généraliste a un doute. Il y avait très peu de médecins [libéraux] favorables au départ, car ils ne faisaient plus leurs consultations dans leurs cabinets, ils devaient se déplacer sur Pontarlier, mais aujourd'hui, quasiment tous les médecins adhèrent à la MMG. On a des secrétaires médicales de l'hôpital qui aident les médecins généralistes.
APMnews: Et quelles initiatives hôpital-CPTS ont suivi la création de cette MMG?
Laure Jagiello: Avant, l'hôpital organisait ses propres soirées pour attirer les internes et nous, nous faisions la même chose. Et on s'est dit: pourquoi pas faire une soirée commune, comme on l'a fait le 12 juin, avec une sorte de speed-dating où chaque médecin généraliste ou hospitalier venait présenter son projet aux internes et Saspas [stages autonomes en soins primaires ambulatoires supervisés] du territoire? Et on a fini par une soirée fondue qui a permis d'échanger, puisque tout le monde était là. On n'est pas en train d'essayer de se "piquer" des médecins, le principal, c'est qu'ils restent sur le territoire!
Rachel Pianet: Dans le même cadre, j'organise des soirées pluriprofessionnelles, animées par un professionnel libéral ou de l'hôpital, sur une thématique, et comme je suis beaucoup sur l'hôpital et que je rencontre les internes hospitaliers, ils sont invités aux côtés des médecins libéraux et cela crée des temps d'échange et une dynamique sur le territoire.
Laure Jagiello: On a des premiers internes qui ont demandé à avoir un peu plus d'informations et à être mis en contact avec les porteurs de projets, donc nous sommes plutôt contents. Cela donne envie de poursuivre sur cette dynamique.
Rachel Pianet: Nous avons aussi travaillé, depuis un an, sur le parcours ville-hôpital, sur les entrées et les sorties d'hospitalisation, avec la création d'un groupe de travail, pour réunir les libéraux avec les professionnels de l'hôpital, les cadres et les médecins, pour essayer de travailler sur les entrées, améliorer les entrées directes, et essayer de sécuriser les sorties d'hospitalisation, avec la création de logigrammes, mais ne serait-ce que faire se rencontrer des médecins de ville et d'hôpital dans un cadre où chacun peut exposer sa problématique, c'est déjà un premier pas. Nous travaillons aussi sur un parcours de suivi post-hospitalisation sur l'insuffisance cardiaque, [dans le cadre du] lien ville-hôpital.
Laure Jagiello: Ce dernier projet a débouché sur l'engagement par l'hôpital d'une infirmière en pratique avancée (IPA), spécialisée en maladies chroniques, et notamment en cardiologie, cofinancé par la CPTS, pour bien asseoir ce parcours et avoir un véritable suivi du patient après son passage à l'hôpital, afin d'éviter une réhospitalisation.
APMnews: Quelles sont les difficultés que vous avez pu rencontrer lors de la mise en place de ce partenariat?
Laure Jagiello: J'ai envie de dire aucune, car quand vous tombez avec le bon timing d'une part, et que d'autre part il y a le constat d'une scission entre la ville et l'hôpital et l'envie de collaborer davantage, les gens sont partants. Sur le groupe de travail entrées-sorties, plus d'une quarantaine de professionnels hospitaliers et de ville se sont déplacés, c'est énorme sur notre secteur. Il y a une vraie volonté d'avancer et chacun y voit son intérêt.
Rachel Pianet: Du côté libéral, il y avait vraiment une demande vis-à-vis de l'hôpital, alors que l'hôpital, au départ, n'était pas en demande par rapport aux professionnels libéraux, en se disant "nous, nous faisons bien notre travail, je ne vois pas pourquoi on changerait ça". Parce que l'hôpital, depuis des années, a été centré sur lui-même.
Le frein, au début, c'est pour l'hôpital de comprendre le libéral et l'intérêt à s'ouvrir à la ville. Depuis la création de la CPTS, et peut-être de mon poste, quand il y a une problématique, par exemple sur les résultats de biologie, on va m'interpeller pour que je voie avec les laboratoires en ville pourquoi ça ne fonctionne pas et comment on peut arranger ça.
Laure Jagiello: Nous avons d'ailleurs accepté d'étendre notre territoire à la demande de l'ARS [agence régionale de santé], parce qu'il y avait l'hôpital de Champagnole [Jura] et qu'on s'est dit que la dynamique ville-hôpital pourrait marcher sur ce territoire-là. J'ai déjà rencontré la direction, et ils ont plein des projets en tête: mettre en lumière les consultations avancées, redévelopper le service de radiologie et attirer des nouveaux médecins sur des postes mixtes (libéral et hospitalier)…
Rachel Pianet: Je me suis aperçu en prenant le poste que l'hôpital avait peu de messageries sécurisées, et que même les libéraux ne les utilisaient pas tant que ça, donc il faudrait que l'on arrive à développer [l'usage de] ces messageries sécurisées. Nous essayons d'avoir aussi un outil de coordination, par exemple, dans le parcours insuffisance cardiaque, nous sommes sur un projet de plateforme de télésurveillance, mais ce n'est pas évident de trouver un outil qui corresponde à tout le monde.
Vers une direction commune entre le CH de Pontarlier et le CHU de BesançonProlongée une première fois en septembre 2024 (cf dépêche du 11/09/2024 à 18:21) après la suspension de Jean-David Pillot en avril de la même année, le temps pour l'ARS de mener une enquête administrative à son sujet (cf dépêche du 30/04/2024 à 17:59), la direction par intérim du CH de Pontarlier par le directeur du CHU de Besançon, Thierry Gamond-Rius, a été de nouveau prolongée par l'agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté, et est amenée à s'inscrire "dans la durée", a-t-on appris auprès de l'agence. "[L'intérim] est organisé pour renforcer les synergies médicales entre les deux établissements, sécuriser et développer l'hôpital de Pontarlier", a développé l'agence: "Cela a commencé avec la maternité en 2024 et se poursuit en 2025 avec la chirurgie." "Afin d'inscrire cette coopération dans le temps, tout en préservant l'indépendance du CH de Pontarlier, une direction commune pourra être envisagée, sous réserve de l'accord des deux [conseils de surveillance] après avis du [comité social d'établissement] et bien entendu de leurs communautés médicales", a complété l'agence. Alors que le parquet de Besançon avait annoncé ouvrir une enquête préliminaire pour harcèlement moral à l'encontre de Jean-David Pillot (cf dépêche du 02/05/2024 à 17:39), ce dernier "a été admis d'office à faire valoir ses droits à la retraite par arrêté du CNG à compter du 14 décembre 2024", a-t-on également appris auprès de l'ARS. |
gl/lb/APMnews