Actualités de l'Urgence - APM

DE FORTES DISPARITÉS TERRITORIALES DANS L'ACTIVITÉ DES SMUR (ÉTUDE DREES)
Les 455 Smur répartis sur l'ensemble des départements français ont effectué 577.800 interventions primaires (prises en charge de patients en situation d'urgence médicale hors de l'hôpital) en 2017, soit 8,7 sorties pour 1.000 habitants en moyenne.
Ce taux d'intervention varie fortement selon les départements: "les taux départementaux vont de 3 interventions pour 1.000 habitants en Loire-Atlantique à 27 interventions pour 1.000 habitants en Haute-Corse", souligne la Drees.
Les trois départements ayant les taux d'interventions les plus élevés (de 22 à 27 interventions pour 1.000 habitants) sont la Corse-du-Sud, la Haute-Corse et le Territoire de Belfort.
"La forte activité des Smur en Corse peut en partie s'expliquer par la nature très touristique du territoire", note la Drees, sa population effective -qui comprend les touristes- étant bien plus importante que sa population résidente à partir de laquelle le taux est calculé.
"L'unique Smur situé dans le Territoire de Belfort doit probablement une partie de sa très forte activité à ses sorties dans le Doubs, le Jura et la Haute-Saône, étant donné que les Samu de ces quatre départements de Franche-Comté sont regroupés [au CHU de Besançon]", ajoute la Drees en précisant que le taux d'intervention pour l'ensemble de la Franche-Comté est supérieur à la moyenne nationale (13 sorties primaires pour 1.000 habitants).
"Des taux plus faibles sont observables en Rhône-Alpes (hors Savoie et Haute-Savoie), dans les Pays-de-la-Loire et en Lorraine", rapporte l'étude, "à l'opposé, les Hauts-de-France, la Bourgogne et l'ouest de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur ont des taux plus élevés".
Une variabilité qui s'explique en fonction des moyens et du territoire
Cette variabilité des taux d'intervention des Smur s'explique "notamment [par] les moyens qui leur sont dédiés et les caractéristiques des établissements de santé où ils se trouvent", indique la Drees.
Les Smur ayant plus de moyens en personnels, ceux situés dans le même établissement qu'un Samu et ceux qui disposent d'au moins un moyen de transport aérien "ont en général des taux d'intervention estimés plus élevés que les autres".
"Les Smur qui couvrent des communes situées en altitude sont aussi en général plus actifs", note la Drees en expliquant ce phénomène en raison de la nature touristique des communes de montagne, et donc d'une population effective plus importante que la population résidente, et par une fréquence d'intervention plus importante en raison des accidents de montagne.
En revanche, le taux d'intervention des Smur est moins élevé lorsqu'ils "couvrent de vastes aires d'intervention et lorsque davantage d'habitants vivent loin de leur implantation géographique", car les temps d'intervention sont plus longs.
La densité des structures d'urgence sur l'aire d'intervention des Smur exerce également un effet sur leur taux d'intervention: "les patients peuvent plus facilement se rendre aux urgences par leurs propres moyens dans ces zones, ce qui tendrait à diminuer l'activité des Smur qui s'y trouvent", relève la Drees.
"Une activité plus ou moins forte des Smur est également associée à des caractéristiques des populations prises en charge", note-t-elle également, en citant notamment le nombre de personnes vivant seules et atteintes d'une affection de longue durée (ALD) parmi les facteurs d'une hausse d'activité.
"La part de personnes âgées de plus de 80 ans [...] semble avoir une influence à la baisse sur le taux d'intervention des Smur", souligne la Drees, en ajoutant que "ce résultat est difficile à interpréter, étant donné que les plus de 80 ans sont plus souvent pris en charge par les Smur que les personnes moins âgées".
"On peut supposer que la plupart des interventions auprès de personnes très âgées prennent plus de temps qu'auprès de patients plus jeunes", avance l'étude.
Des interventions majoritairement centrées sur l'urgence médicale
Dans cette étude, la Drees confirme que les Smur interviennent très majoritairement pour les urgences médicales.
Si seuls 5% des dossiers de régulation médicale (DRM) du Samu donnent lieu au déclenchement d'un Smur, "59 % de ces sorties primaires -avec prise en charge de patients en situation d'urgence médicale hors de l'hôpital- ont donné lieu au transport médicalisé d'un patient".
Dans 20% des cas de sorties primaires, la prise en charge par le Smur s'est suivie d'un transport non médicalisé.
Dans leur rapport définitif sur l'amélioration de la situation dans les services d'urgence, le député Thomas Mesnier (LREM, Charente) et le Pr Pierre Carli ont recommandé de diversifier les modes de prise en charge des Smur pour optimiser leurs ressources médicales (cf dépêche du 19/12/2019 à 19:15).
La Drees souligne également que 35% des patients amenés par un Smur aux urgences sont pris en charge en salle d'accueil des urgences vitales (SAUV) et 55% sont hospitalisés à l'issue de leur passage aux urgences.
gl/ab/APMnews
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DE FORTES DISPARITÉS TERRITORIALES DANS L'ACTIVITÉ DES SMUR (ÉTUDE DREES)
Les 455 Smur répartis sur l'ensemble des départements français ont effectué 577.800 interventions primaires (prises en charge de patients en situation d'urgence médicale hors de l'hôpital) en 2017, soit 8,7 sorties pour 1.000 habitants en moyenne.
Ce taux d'intervention varie fortement selon les départements: "les taux départementaux vont de 3 interventions pour 1.000 habitants en Loire-Atlantique à 27 interventions pour 1.000 habitants en Haute-Corse", souligne la Drees.
Les trois départements ayant les taux d'interventions les plus élevés (de 22 à 27 interventions pour 1.000 habitants) sont la Corse-du-Sud, la Haute-Corse et le Territoire de Belfort.
"La forte activité des Smur en Corse peut en partie s'expliquer par la nature très touristique du territoire", note la Drees, sa population effective -qui comprend les touristes- étant bien plus importante que sa population résidente à partir de laquelle le taux est calculé.
"L'unique Smur situé dans le Territoire de Belfort doit probablement une partie de sa très forte activité à ses sorties dans le Doubs, le Jura et la Haute-Saône, étant donné que les Samu de ces quatre départements de Franche-Comté sont regroupés [au CHU de Besançon]", ajoute la Drees en précisant que le taux d'intervention pour l'ensemble de la Franche-Comté est supérieur à la moyenne nationale (13 sorties primaires pour 1.000 habitants).
"Des taux plus faibles sont observables en Rhône-Alpes (hors Savoie et Haute-Savoie), dans les Pays-de-la-Loire et en Lorraine", rapporte l'étude, "à l'opposé, les Hauts-de-France, la Bourgogne et l'ouest de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur ont des taux plus élevés".
Une variabilité qui s'explique en fonction des moyens et du territoire
Cette variabilité des taux d'intervention des Smur s'explique "notamment [par] les moyens qui leur sont dédiés et les caractéristiques des établissements de santé où ils se trouvent", indique la Drees.
Les Smur ayant plus de moyens en personnels, ceux situés dans le même établissement qu'un Samu et ceux qui disposent d'au moins un moyen de transport aérien "ont en général des taux d'intervention estimés plus élevés que les autres".
"Les Smur qui couvrent des communes situées en altitude sont aussi en général plus actifs", note la Drees en expliquant ce phénomène en raison de la nature touristique des communes de montagne, et donc d'une population effective plus importante que la population résidente, et par une fréquence d'intervention plus importante en raison des accidents de montagne.
En revanche, le taux d'intervention des Smur est moins élevé lorsqu'ils "couvrent de vastes aires d'intervention et lorsque davantage d'habitants vivent loin de leur implantation géographique", car les temps d'intervention sont plus longs.
La densité des structures d'urgence sur l'aire d'intervention des Smur exerce également un effet sur leur taux d'intervention: "les patients peuvent plus facilement se rendre aux urgences par leurs propres moyens dans ces zones, ce qui tendrait à diminuer l'activité des Smur qui s'y trouvent", relève la Drees.
"Une activité plus ou moins forte des Smur est également associée à des caractéristiques des populations prises en charge", note-t-elle également, en citant notamment le nombre de personnes vivant seules et atteintes d'une affection de longue durée (ALD) parmi les facteurs d'une hausse d'activité.
"La part de personnes âgées de plus de 80 ans [...] semble avoir une influence à la baisse sur le taux d'intervention des Smur", souligne la Drees, en ajoutant que "ce résultat est difficile à interpréter, étant donné que les plus de 80 ans sont plus souvent pris en charge par les Smur que les personnes moins âgées".
"On peut supposer que la plupart des interventions auprès de personnes très âgées prennent plus de temps qu'auprès de patients plus jeunes", avance l'étude.
Des interventions majoritairement centrées sur l'urgence médicale
Dans cette étude, la Drees confirme que les Smur interviennent très majoritairement pour les urgences médicales.
Si seuls 5% des dossiers de régulation médicale (DRM) du Samu donnent lieu au déclenchement d'un Smur, "59 % de ces sorties primaires -avec prise en charge de patients en situation d'urgence médicale hors de l'hôpital- ont donné lieu au transport médicalisé d'un patient".
Dans 20% des cas de sorties primaires, la prise en charge par le Smur s'est suivie d'un transport non médicalisé.
Dans leur rapport définitif sur l'amélioration de la situation dans les services d'urgence, le député Thomas Mesnier (LREM, Charente) et le Pr Pierre Carli ont recommandé de diversifier les modes de prise en charge des Smur pour optimiser leurs ressources médicales (cf dépêche du 19/12/2019 à 19:15).
La Drees souligne également que 35% des patients amenés par un Smur aux urgences sont pris en charge en salle d'accueil des urgences vitales (SAUV) et 55% sont hospitalisés à l'issue de leur passage aux urgences.
gl/ab/APMnews