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30/06 2025
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DE FORTES INÉGALITÉS TERRITORIALES EN MATIÈRE DE SANTÉ CARDIONEUROVASCULAIRE (SPF)

PARIS, 30 juin 2025 (APMnews) - L'analyse des indicateurs de santé relatifs aux cardiopathies ischémiques, aux accidents vasculaires cérébraux (AVC) et aux insuffisances cardiaques en France confirme qu'il existe des "inégalités territoriales marquées" en matière d'incidence et prévalence des hospitalisations et de mortalité liées à ces maladies cardioneurovasculaires, signale Santé publique France (SPF) dans un communiqué diffusé lundi.

C'est la première fois que ces données sont "présentées à une échelle géographique aussi fine", à savoir celle des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), fait valoir l'agence sanitaire, selon qui les "écarts marqués entre les territoires" montrent "la nécessité de renforcer la prévention de la population", de "garantir une prise en charge rapide", mais aussi d'assurer un "suivi sur le long terme" des patients touchés.

En France, les maladies cardioneurovasculaires sont chaque année responsables de plus d'un million d'hospitalisations et à l'origine de 140.000 décès par an, soit plus d'un cinquième des décès, rappelle SPF.

Les données, diffusées dans des bulletins spécifiques à chaque région (sauf Mayotte, Saint-Barthélemy et Saint-Martin), doivent ainsi permettre aux agences régionales de santé (ARS), aux collectivités territoriales et aux acteurs de terrain "d'orienter et d'adapter encore davantage leur politique publique, au plus proche des besoins des territoires et des populations, notamment via les contrats locaux de santé", note SPF.

Dans ces bulletins, figurent les chiffres relatifs à l'incidence et à la prévalence d'hospitalisations et à la mortalité des "trois pathologies cardioneurovasculaires les plus fréquentes" que sont les cardiopathies ischémiques, les AVC et les insuffisances cardiaques, pour la période 2021-2023.

S'agissant des cardiopathies ischémiques (tel l'infarctus du myocarde), SPF note qu'un antécédent personnel était retrouvé chez 5,5% des adultes en France, "c'est-à-dire qu'ils avaient eu cette pathologie dans les dix années précédentes, avec possiblement des séquelles altérant la qualité de vie et un suivi et traitement sur le long terme".

La moyenne nationale des hospitalisations pour cardiopathie ischémique était de 459 personnes pour 100.000 habitants. Plusieurs régions avaient des taux plus élevés, comme la Corse (577 pour 100.000), le Grand Est (563), Provence-Alpes-Côte d’Azur (554), l'Occitanie (519) et La Réunion (491), quand d'autres étaient concernées par des taux plus bas, comme la Bretagne (401), les Pays de la Loire (389), l'Ile-de-France (403), la Guyane (322), la Martinique (235) et la Guadeloupe (238).

La mortalité annuelle par cardiopathie ischémique, de 59 décès pour 100.000 habitants en moyenne en France, atteignait, après standardisation, 81 pour 100.000 à La Réunion, 71 en Normandie et 67 dans les Hauts-de-France ainsi que dans le Centre-Val de Loire et en Bretagne.

Concernant les AVC, les taux retrouvés dans les départements ultramarins (La Réunion, Guyane, Martinique et Guadeloupe) étaient "bien supérieurs à ceux observés pour la France entière". Dans ces territoires, les taux standardisés d'incidence de patients hospitalisés étaient compris entre 291 et 384 pour 100.000, contre 231 pour la France entière, sachant qu'en métropole, les taux les plus élevés étaient observés en Bretagne (259) et dans les Hauts-de-France (254).

La prévalence standardisée était comprise entre 2,4% et 3% pour la population ultramarine, contre 2% en France entière, et la mortalité y était de 83-98 décès pour 100.000 habitants, contre 58 à l'échelle nationale.

En mars, SPF a publié un Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) consacré à l'épidémiologie des AVC, leur prise en charge et leur devenir, à partir du système national des données de santé (SNDS), près de dix ans après la fin du premier plan national 2010-2014. Ce bilan révélait notamment qu'en 2022, plus de 45% des patients victimes d'un AVC n'avaient pas été pris en charge en unité neurovasculaire (UNV) (cf dépêche du 04/03/2025 à 01:01).

S'agissant des insuffisances cardiaques, SPF rapporte notamment que le taux standardisé d'incidence de patients hospitalisés était particulièrement élevé à La Réunion, dans les Hauts-de-France et en Normandie, où il dépassait 400 pour 100.000 habitants, contre 344 pour la France entière.

Une campagne d'information autour du nouveau Nutri-Score

L'agence sanitaire note que les disparités observées "reflètent principalement les différences d'épidémiologie des facteurs de risque cardioneurovasculaire" et sont "le résultat des différences constatées dans la gravité des cas, le pronostic, le recours aux soins, et la prise en charge immédiate et au long cours de ces pathologies".

Rappelant que les maladies cardioneurovasculaires ont une "origine multifactorielle", avec des facteurs de risque comportementaux (tabac, alcool, alimentation, activité physique…) et métaboliques (hypertension artérielle, diabète, hypercholestérolémie LDL…), SPF précise avoir lancé dimanche une "nouvelle campagne pédagogique" sur le Nutri-Score.

Le mode de calcul du Nutri-Score a "évolué pour mieux remplir encore son double objectif: informer les consommateurs de manière claire et transparente sur la qualité nutritionnelle des produits qu'ils achètent et encourager les professionnels de l'agroalimentaire à améliorer la composition de leurs produits", rappelle-t-elle (cf dépêche du 14/03/2025 à 11:16 et dépêche du 07/05/2025 à 12:12).

La campagne d'information s'intitule "Nouveau Nutri-Score: Encore + juste. Encore + utile" et comprend notamment des spots TV et radio, ainsi que des vidéos et des bannières sur internet.

(SPF: Maladies cardio-neuro-vasculaires: de fortes disparités régionales qui persistent)

sb/lb/APMnews

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PARIS, 30 juin 2025 (APMnews) - L'analyse des indicateurs de santé relatifs aux cardiopathies ischémiques, aux accidents vasculaires cérébraux (AVC) et aux insuffisances cardiaques en France confirme qu'il existe des "inégalités territoriales marquées" en matière d'incidence et prévalence des hospitalisations et de mortalité liées à ces maladies cardioneurovasculaires, signale Santé publique France (SPF) dans un communiqué diffusé lundi.

C'est la première fois que ces données sont "présentées à une échelle géographique aussi fine", à savoir celle des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), fait valoir l'agence sanitaire, selon qui les "écarts marqués entre les territoires" montrent "la nécessité de renforcer la prévention de la population", de "garantir une prise en charge rapide", mais aussi d'assurer un "suivi sur le long terme" des patients touchés.

En France, les maladies cardioneurovasculaires sont chaque année responsables de plus d'un million d'hospitalisations et à l'origine de 140.000 décès par an, soit plus d'un cinquième des décès, rappelle SPF.

Les données, diffusées dans des bulletins spécifiques à chaque région (sauf Mayotte, Saint-Barthélemy et Saint-Martin), doivent ainsi permettre aux agences régionales de santé (ARS), aux collectivités territoriales et aux acteurs de terrain "d'orienter et d'adapter encore davantage leur politique publique, au plus proche des besoins des territoires et des populations, notamment via les contrats locaux de santé", note SPF.

Dans ces bulletins, figurent les chiffres relatifs à l'incidence et à la prévalence d'hospitalisations et à la mortalité des "trois pathologies cardioneurovasculaires les plus fréquentes" que sont les cardiopathies ischémiques, les AVC et les insuffisances cardiaques, pour la période 2021-2023.

S'agissant des cardiopathies ischémiques (tel l'infarctus du myocarde), SPF note qu'un antécédent personnel était retrouvé chez 5,5% des adultes en France, "c'est-à-dire qu'ils avaient eu cette pathologie dans les dix années précédentes, avec possiblement des séquelles altérant la qualité de vie et un suivi et traitement sur le long terme".

La moyenne nationale des hospitalisations pour cardiopathie ischémique était de 459 personnes pour 100.000 habitants. Plusieurs régions avaient des taux plus élevés, comme la Corse (577 pour 100.000), le Grand Est (563), Provence-Alpes-Côte d’Azur (554), l'Occitanie (519) et La Réunion (491), quand d'autres étaient concernées par des taux plus bas, comme la Bretagne (401), les Pays de la Loire (389), l'Ile-de-France (403), la Guyane (322), la Martinique (235) et la Guadeloupe (238).

La mortalité annuelle par cardiopathie ischémique, de 59 décès pour 100.000 habitants en moyenne en France, atteignait, après standardisation, 81 pour 100.000 à La Réunion, 71 en Normandie et 67 dans les Hauts-de-France ainsi que dans le Centre-Val de Loire et en Bretagne.

Concernant les AVC, les taux retrouvés dans les départements ultramarins (La Réunion, Guyane, Martinique et Guadeloupe) étaient "bien supérieurs à ceux observés pour la France entière". Dans ces territoires, les taux standardisés d'incidence de patients hospitalisés étaient compris entre 291 et 384 pour 100.000, contre 231 pour la France entière, sachant qu'en métropole, les taux les plus élevés étaient observés en Bretagne (259) et dans les Hauts-de-France (254).

La prévalence standardisée était comprise entre 2,4% et 3% pour la population ultramarine, contre 2% en France entière, et la mortalité y était de 83-98 décès pour 100.000 habitants, contre 58 à l'échelle nationale.

En mars, SPF a publié un Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) consacré à l'épidémiologie des AVC, leur prise en charge et leur devenir, à partir du système national des données de santé (SNDS), près de dix ans après la fin du premier plan national 2010-2014. Ce bilan révélait notamment qu'en 2022, plus de 45% des patients victimes d'un AVC n'avaient pas été pris en charge en unité neurovasculaire (UNV) (cf dépêche du 04/03/2025 à 01:01).

S'agissant des insuffisances cardiaques, SPF rapporte notamment que le taux standardisé d'incidence de patients hospitalisés était particulièrement élevé à La Réunion, dans les Hauts-de-France et en Normandie, où il dépassait 400 pour 100.000 habitants, contre 344 pour la France entière.

Une campagne d'information autour du nouveau Nutri-Score

L'agence sanitaire note que les disparités observées "reflètent principalement les différences d'épidémiologie des facteurs de risque cardioneurovasculaire" et sont "le résultat des différences constatées dans la gravité des cas, le pronostic, le recours aux soins, et la prise en charge immédiate et au long cours de ces pathologies".

Rappelant que les maladies cardioneurovasculaires ont une "origine multifactorielle", avec des facteurs de risque comportementaux (tabac, alcool, alimentation, activité physique…) et métaboliques (hypertension artérielle, diabète, hypercholestérolémie LDL…), SPF précise avoir lancé dimanche une "nouvelle campagne pédagogique" sur le Nutri-Score.

Le mode de calcul du Nutri-Score a "évolué pour mieux remplir encore son double objectif: informer les consommateurs de manière claire et transparente sur la qualité nutritionnelle des produits qu'ils achètent et encourager les professionnels de l'agroalimentaire à améliorer la composition de leurs produits", rappelle-t-elle (cf dépêche du 14/03/2025 à 11:16 et dépêche du 07/05/2025 à 12:12).

La campagne d'information s'intitule "Nouveau Nutri-Score: Encore + juste. Encore + utile" et comprend notamment des spots TV et radio, ainsi que des vidéos et des bannières sur internet.

(SPF: Maladies cardio-neuro-vasculaires: de fortes disparités régionales qui persistent)

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