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DE NOMBREUX ALLERGÈNES ÉMERGENTS À HAUT RISQUE ANAPHYLACTIQUE IDENTIFIÉS PAR LE RÉSEAU D'ALLERGOVIGILANCE
PARIS, 26 avril 2023 (APMnews) - Le réseau d'allergovigilance a identifié plusieurs allergènes émergents à haut risque anaphylactique et recommande leur inscription sur la liste des allergènes à déclaration obligatoire, a-t-on appris lors d'une présentation au congrès francophone d'allergologie (CFA) mercredi à Paris.
Cette présentation a été réalisée par le Dr Jean-Marie Renaudin du centre hospitalier Emile-Durkheim à Epinal (Vosges) et président d'honneur du réseau d'allergovigilance. Elle reprend les éléments d'une publication parue dans les Cahiers de nutrition et diététique (le journal de la Société française de nutrition) qu'il a co-signée.
Entre sa création en 2002 et fin 2021, le réseau d'allergovigilance a enregistré plus de 3.600 cas d'anaphylaxie sévère dont 2.621 cas d'origine alimentaire.
Le réseau a ainsi identifié plusieurs allergènes émergents, c'est-à-dire représentant plus de 1% des cas d'anaphylaxie sévère alimentaire en France, dont un premier état des lieux avait été publié fin 2018 dans un rapport de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses, cf dépêche du 15/02/2019 à 14:25).
Sont listés le lait de chèvre ou de brebis (2,9% des cas), le sarrasin (2,7%), l'α-galactose (qui provient de la viande de mammifère, 1,7%), le kiwi (1,6%), les lentilles et pois (1,5%), les pignons de pin (1,5%) et les produits de la ruche (1,2%).
Depuis le dernier bilan qui s'arrêtait à fin 2017, les déclarations d'anaphylaxie au lait de chèvre et de brebis ont augmenté de 26,7%, au sarrasin de 18,6%, aux pois et lentilles de 56% et aux pignons de pin de 44,4%.
Cela "confirm[e] le besoin urgent de mieux informer des consommateurs sur la présence de ces allergènes à haut risque anaphylactique", écrivent Jean-Marie Renaudin et ses collègues dans leur article.
Il a d'ailleurs fait remarquer que certains allergènes à déclaration obligatoire représentaient moins de cas que d'autres allergènes qui ne l'étaient pas.
Plusieurs cas liés à des aliments largement consommés tels que la pomme, la pêche, la banane et la carotte ont également été recensés par le réseau.
Les données "semblent montrer une tendance à l'augmentation des cas d'anaphylaxie aux fruits et légumes de 55% à 187% entre la première et la deuxième décennie d'activité du réseau", lit-on dans l'article.
Ceux-ci risquent de devenir émergents à cause du "réchauffement climatique [qui] favorise les réactions croisées pollen/fruit", a avancé Jean-Marie Renaudin dans sa présentation.
Le changement des habitudes alimentaires, comme l'augmentation de la consommation de protéines végétales liées au régime végétarien, va également modifier notre exposition à des sources allergéniques.
"Nous espérons que cette actualisation des données du réseau d'allergovigilance puisse contribuer à la mise en oeuvre [...] de modifications de la liste des allergènes à déclaration obligatoire et permette aux politiques de mener les actions nécessaires à cette reconnaissance", écrivent Jean-Marie Renaudin et ses collègues en conclusion de leur article.
"L'augmentation des allergies alimentaires suite au réchauffement climatique, mise en évidence par le réseau, devra également inciter les politiques à prendre les bonnes décisions pour l'environnement respiratoire du citoyen et sa qualité de vie", ont-ils ajouté.
(Cahiers de nutrition et diététique, publication en ligne du 11 mars)
pl/ld/cd/APMnews
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DE NOMBREUX ALLERGÈNES ÉMERGENTS À HAUT RISQUE ANAPHYLACTIQUE IDENTIFIÉS PAR LE RÉSEAU D'ALLERGOVIGILANCE
PARIS, 26 avril 2023 (APMnews) - Le réseau d'allergovigilance a identifié plusieurs allergènes émergents à haut risque anaphylactique et recommande leur inscription sur la liste des allergènes à déclaration obligatoire, a-t-on appris lors d'une présentation au congrès francophone d'allergologie (CFA) mercredi à Paris.
Cette présentation a été réalisée par le Dr Jean-Marie Renaudin du centre hospitalier Emile-Durkheim à Epinal (Vosges) et président d'honneur du réseau d'allergovigilance. Elle reprend les éléments d'une publication parue dans les Cahiers de nutrition et diététique (le journal de la Société française de nutrition) qu'il a co-signée.
Entre sa création en 2002 et fin 2021, le réseau d'allergovigilance a enregistré plus de 3.600 cas d'anaphylaxie sévère dont 2.621 cas d'origine alimentaire.
Le réseau a ainsi identifié plusieurs allergènes émergents, c'est-à-dire représentant plus de 1% des cas d'anaphylaxie sévère alimentaire en France, dont un premier état des lieux avait été publié fin 2018 dans un rapport de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses, cf dépêche du 15/02/2019 à 14:25).
Sont listés le lait de chèvre ou de brebis (2,9% des cas), le sarrasin (2,7%), l'α-galactose (qui provient de la viande de mammifère, 1,7%), le kiwi (1,6%), les lentilles et pois (1,5%), les pignons de pin (1,5%) et les produits de la ruche (1,2%).
Depuis le dernier bilan qui s'arrêtait à fin 2017, les déclarations d'anaphylaxie au lait de chèvre et de brebis ont augmenté de 26,7%, au sarrasin de 18,6%, aux pois et lentilles de 56% et aux pignons de pin de 44,4%.
Cela "confirm[e] le besoin urgent de mieux informer des consommateurs sur la présence de ces allergènes à haut risque anaphylactique", écrivent Jean-Marie Renaudin et ses collègues dans leur article.
Il a d'ailleurs fait remarquer que certains allergènes à déclaration obligatoire représentaient moins de cas que d'autres allergènes qui ne l'étaient pas.
Plusieurs cas liés à des aliments largement consommés tels que la pomme, la pêche, la banane et la carotte ont également été recensés par le réseau.
Les données "semblent montrer une tendance à l'augmentation des cas d'anaphylaxie aux fruits et légumes de 55% à 187% entre la première et la deuxième décennie d'activité du réseau", lit-on dans l'article.
Ceux-ci risquent de devenir émergents à cause du "réchauffement climatique [qui] favorise les réactions croisées pollen/fruit", a avancé Jean-Marie Renaudin dans sa présentation.
Le changement des habitudes alimentaires, comme l'augmentation de la consommation de protéines végétales liées au régime végétarien, va également modifier notre exposition à des sources allergéniques.
"Nous espérons que cette actualisation des données du réseau d'allergovigilance puisse contribuer à la mise en oeuvre [...] de modifications de la liste des allergènes à déclaration obligatoire et permette aux politiques de mener les actions nécessaires à cette reconnaissance", écrivent Jean-Marie Renaudin et ses collègues en conclusion de leur article.
"L'augmentation des allergies alimentaires suite au réchauffement climatique, mise en évidence par le réseau, devra également inciter les politiques à prendre les bonnes décisions pour l'environnement respiratoire du citoyen et sa qualité de vie", ont-ils ajouté.
(Cahiers de nutrition et diététique, publication en ligne du 11 mars)
pl/ld/cd/APMnews