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09/09 2022
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DE PREMIERS ÉCHOS POSITIFS SUR L'IMPACT DES MESURES DE LA MISSION FLASH SUR LES URGENCES ET LES SOINS NON PROGRAMMÉS

PARIS, 9 septembre 2022 (APMnews) - La directrice générale de l'offre de soins (DGOS) par intérim, Cécile Lambert, et le directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) Normandie, Thomas Deroche, se sont faits l'écho de premiers retours positifs sur l'efficacité des mesures estivales mises en oeuvre pour soutenir les urgences hospitalières, mercredi lors des universités d'été de la Fédération hospitalière de France (FHF).

La DGOS par intérim, Cécile Lambert, a assuré que son administration oeuvrait actuellement à "nourrir de façon quotidienne" les deux missions d'évaluation conduites par l'inspection générale des affaires sociales (Igas) lors d'une table ronde sur le bilan de la mission flash sur les urgences et soins non programmés.

Ces deux missions, qui devraient s'achever fin septembre, portent d'une part sur l'impact de l'ensemble des mesures du périmètre de la mission flash et d'autre part plus spécifiquement sur les impacts de la régulation en amont des urgences et les fermetures partielles sur certaines plages horaires des services d'urgence (cf dépêche du 06/09/2022 à 11:05).

"Ce qu'on remarque, c'est que chaque territoire n'a pas fait les mêmes choix d'organisation. On veut comprendre pourquoi certains outils ont fonctionné, quelle est la logique de cette mise en oeuvre à géométrie variable", a d'ores et déjà rapporté Cécile Lambert.

"En dépit d'une certaine déception sur les chiffres globaux sur la mobilisation de la médecine de ville, on sait que dans certains territoires les choses ont vraiment fonctionné et qu'on a vraiment des dynamiques ville-hôpital au service des patients qui ont fonctionné", a-t-elle poursuivi.

Elle a souligné que l'objectif de la mission de proposer une boîte à outils et de "donner de la marge de manoeuvre au terrain" semblait avoir été atteint, alors que l'Igas s'attache, au travers de ses évaluations, à "recenser les initiatives remarquables notamment sur la réponse à la structuration de la PDSA [permanence des soins ambulatoires]".

"Sur l'organisation des soins, la réponse aux besoins de soins non programmés, ce qui a marché et qui était quand même difficile à installer, c'était la régulation de l'activité des urgences et le fait de réorienter précocement les patients avant l'entrée dans l'établissement vers d'autres solutions", a-t-elle enchaîné.

"On pense que ça a contribué à réguler beaucoup l'activité des urgences cet été, cette activité a été maîtrisée, la croissance continue qu'on avait connue a marqué un plateau, voire une décrue dans certains territoires", a rapporté Cécile Lambert. "Concomitamment, on voit progresser les appels à la régulation médicale avec une augmentation de l'activité de réorientation."

Retours encourageants sur les dispositifs de régulation en amont des urgences

Ces premiers constats de la DGOS ont retrouvé un écho dans le témoignage du directeur général de l'ARS Normandie, Thomas Deroche, membre de la mission flash menée par François Braun. Il a relevé que si le premier semestre 2022 avait été marqué d'une hausse de 15% de l'activité des services d'urgence de Normandie par rapport au premier semestre 2021, ce phénomène avait connu un coup d'arrêt au cours de l'été, avec une progression de 1% en juillet et en août en comparaison en 2021.

Par ailleurs, la part des patients relevant de la classification clinique des malades aux urgences (CCMU) 1, soit ceux qui ne nécessitent pas d'actes complémentaires ou thérapeutiques et qui peuvent donc être pris en charge en ville, a diminué de 15% au cours de l'été 2022.

Ces constats tendent à prouver que "les incitatifs qui ont été énoncés dans la mission" flash concernant l'appel préalable au 15 avant de se rendre dans un service d'urgence et le bon recours aux urgences hospitalières, en a conclu Thomas Deroche, en mentionnant une hausse de 25%.

"Il y a, à l'échelle de certains territoires, quelque chose qui a pris même si les chiffres des majorations de 15 € [pour les médecins généralistes prenant en charge des consultations non programmées hors patientèle à la demande du 15] ne sont pas extraordinaires", a-t-il reconnu, en citant cependant des rapprochements ville-hôpital autour de la réorientation de patients par le Samu au Havre et dans le Calvados.

"Avant le bilan quantitatif, ce qu'il faut retenir, c'est qu'on a réussi à implanter, à l'échelle des départements, des espaces de discussions entre les hôpitaux, les libéraux, les élus, le médico-social", a-t-il fait remarquer: "Au-delà de la pérennité des mesures, la question c'est 'comment on emmène tout ça un peu plus loin'."

"Le constat d'une difficulté d'accès aux soins dans notre pays était généralisé", a constaté de son côté le Pr Karim Tazarourte, président de la Société française de médecine d'urgence (SFMU), également membre de la mission flash.

"Ce qu'on a été frappé de constater avec la mission flash, c'est que la notion de devoir revient en force, à la condition que ce soit un devoir correctement pensé et correctement pris en compte, de manière irrespectueuse", a-t-il rapporté lors de cette table-ronde.

"Au-delà des outils, on doit revenir aux fondamentaux", a-t-il poursuivi en appelant à une meilleure valorisation des consultations libérales comme de la permanence des soins la nuit.

"On voit [...] la nécessité absolue de repenser la subsidiarité des métiers", a-t-il pointé. "Il faut travailler différemment en se délestant d'un certain nombre de tâches administratives et en [en] confiant [d'autres] aux professionnels que sont les infirmiers, les pharmaciens…"

De fortes inquiétudes durant la période estivale côté usagers

"L'été a été dur avec énormément d'inquiétudes sur les déprogrammations", a rapporté de son côté Alexis Vervialle, chargé de mission offre de soins au sein de l'association de représentants d'usagers France Assos Santé.

Il a notamment évoqué une enquête en cours de finalisation menée par France Assos Santé sur le ressenti des usagers durant la période estivale ayant fait apparaître "un sentiment de danger sur les retards de prise en charge" chez les patients.

"Le plus grave, c'est qu'on a une dégradation du lien soignant soigné parce que le personnel est épuisé et irritable", a-t-il pointé, en ajoutant que les patients étaient cependant conscients des difficultés d'exercice des soignants.

Alexis Vervialle a par ailleurs plaidé pour que l'entrée dans le parcours de soins ne repose plus uniquement sur le médecin traitant, alors que 11% de la population n'a pas ou n'a plus de médecin traitant.

"On a fait des guichets uniques pour les professionnels, il faut peut-être faire un guichet unique pour les patients", a reconnu Cécile Lambert. "C'est un peu le sujet du SAS [service d'accès aux soins]."

La DGOS par intérim a affiché à cet égard sa volonté de capitaliser sur les retours d'expérience des mesures estivales et notamment des dispositifs de régulation en amont des urgences pour relancer la dynamique de déploiement des SAS.

gl/nc/APMnews

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PARIS, 9 septembre 2022 (APMnews) - La directrice générale de l'offre de soins (DGOS) par intérim, Cécile Lambert, et le directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) Normandie, Thomas Deroche, se sont faits l'écho de premiers retours positifs sur l'efficacité des mesures estivales mises en oeuvre pour soutenir les urgences hospitalières, mercredi lors des universités d'été de la Fédération hospitalière de France (FHF).

La DGOS par intérim, Cécile Lambert, a assuré que son administration oeuvrait actuellement à "nourrir de façon quotidienne" les deux missions d'évaluation conduites par l'inspection générale des affaires sociales (Igas) lors d'une table ronde sur le bilan de la mission flash sur les urgences et soins non programmés.

Ces deux missions, qui devraient s'achever fin septembre, portent d'une part sur l'impact de l'ensemble des mesures du périmètre de la mission flash et d'autre part plus spécifiquement sur les impacts de la régulation en amont des urgences et les fermetures partielles sur certaines plages horaires des services d'urgence (cf dépêche du 06/09/2022 à 11:05).

"Ce qu'on remarque, c'est que chaque territoire n'a pas fait les mêmes choix d'organisation. On veut comprendre pourquoi certains outils ont fonctionné, quelle est la logique de cette mise en oeuvre à géométrie variable", a d'ores et déjà rapporté Cécile Lambert.

"En dépit d'une certaine déception sur les chiffres globaux sur la mobilisation de la médecine de ville, on sait que dans certains territoires les choses ont vraiment fonctionné et qu'on a vraiment des dynamiques ville-hôpital au service des patients qui ont fonctionné", a-t-elle poursuivi.

Elle a souligné que l'objectif de la mission de proposer une boîte à outils et de "donner de la marge de manoeuvre au terrain" semblait avoir été atteint, alors que l'Igas s'attache, au travers de ses évaluations, à "recenser les initiatives remarquables notamment sur la réponse à la structuration de la PDSA [permanence des soins ambulatoires]".

"Sur l'organisation des soins, la réponse aux besoins de soins non programmés, ce qui a marché et qui était quand même difficile à installer, c'était la régulation de l'activité des urgences et le fait de réorienter précocement les patients avant l'entrée dans l'établissement vers d'autres solutions", a-t-elle enchaîné.

"On pense que ça a contribué à réguler beaucoup l'activité des urgences cet été, cette activité a été maîtrisée, la croissance continue qu'on avait connue a marqué un plateau, voire une décrue dans certains territoires", a rapporté Cécile Lambert. "Concomitamment, on voit progresser les appels à la régulation médicale avec une augmentation de l'activité de réorientation."

Retours encourageants sur les dispositifs de régulation en amont des urgences

Ces premiers constats de la DGOS ont retrouvé un écho dans le témoignage du directeur général de l'ARS Normandie, Thomas Deroche, membre de la mission flash menée par François Braun. Il a relevé que si le premier semestre 2022 avait été marqué d'une hausse de 15% de l'activité des services d'urgence de Normandie par rapport au premier semestre 2021, ce phénomène avait connu un coup d'arrêt au cours de l'été, avec une progression de 1% en juillet et en août en comparaison en 2021.

Par ailleurs, la part des patients relevant de la classification clinique des malades aux urgences (CCMU) 1, soit ceux qui ne nécessitent pas d'actes complémentaires ou thérapeutiques et qui peuvent donc être pris en charge en ville, a diminué de 15% au cours de l'été 2022.

Ces constats tendent à prouver que "les incitatifs qui ont été énoncés dans la mission" flash concernant l'appel préalable au 15 avant de se rendre dans un service d'urgence et le bon recours aux urgences hospitalières, en a conclu Thomas Deroche, en mentionnant une hausse de 25%.

"Il y a, à l'échelle de certains territoires, quelque chose qui a pris même si les chiffres des majorations de 15 € [pour les médecins généralistes prenant en charge des consultations non programmées hors patientèle à la demande du 15] ne sont pas extraordinaires", a-t-il reconnu, en citant cependant des rapprochements ville-hôpital autour de la réorientation de patients par le Samu au Havre et dans le Calvados.

"Avant le bilan quantitatif, ce qu'il faut retenir, c'est qu'on a réussi à implanter, à l'échelle des départements, des espaces de discussions entre les hôpitaux, les libéraux, les élus, le médico-social", a-t-il fait remarquer: "Au-delà de la pérennité des mesures, la question c'est 'comment on emmène tout ça un peu plus loin'."

"Le constat d'une difficulté d'accès aux soins dans notre pays était généralisé", a constaté de son côté le Pr Karim Tazarourte, président de la Société française de médecine d'urgence (SFMU), également membre de la mission flash.

"Ce qu'on a été frappé de constater avec la mission flash, c'est que la notion de devoir revient en force, à la condition que ce soit un devoir correctement pensé et correctement pris en compte, de manière irrespectueuse", a-t-il rapporté lors de cette table-ronde.

"Au-delà des outils, on doit revenir aux fondamentaux", a-t-il poursuivi en appelant à une meilleure valorisation des consultations libérales comme de la permanence des soins la nuit.

"On voit [...] la nécessité absolue de repenser la subsidiarité des métiers", a-t-il pointé. "Il faut travailler différemment en se délestant d'un certain nombre de tâches administratives et en [en] confiant [d'autres] aux professionnels que sont les infirmiers, les pharmaciens…"

De fortes inquiétudes durant la période estivale côté usagers

"L'été a été dur avec énormément d'inquiétudes sur les déprogrammations", a rapporté de son côté Alexis Vervialle, chargé de mission offre de soins au sein de l'association de représentants d'usagers France Assos Santé.

Il a notamment évoqué une enquête en cours de finalisation menée par France Assos Santé sur le ressenti des usagers durant la période estivale ayant fait apparaître "un sentiment de danger sur les retards de prise en charge" chez les patients.

"Le plus grave, c'est qu'on a une dégradation du lien soignant soigné parce que le personnel est épuisé et irritable", a-t-il pointé, en ajoutant que les patients étaient cependant conscients des difficultés d'exercice des soignants.

Alexis Vervialle a par ailleurs plaidé pour que l'entrée dans le parcours de soins ne repose plus uniquement sur le médecin traitant, alors que 11% de la population n'a pas ou n'a plus de médecin traitant.

"On a fait des guichets uniques pour les professionnels, il faut peut-être faire un guichet unique pour les patients", a reconnu Cécile Lambert. "C'est un peu le sujet du SAS [service d'accès aux soins]."

La DGOS par intérim a affiché à cet égard sa volonté de capitaliser sur les retours d'expérience des mesures estivales et notamment des dispositifs de régulation en amont des urgences pour relancer la dynamique de déploiement des SAS.

gl/nc/APMnews

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