Actualités de l'Urgence - APM

13/04 2021
Retour

DÉCÈS DU PR ADOLPHE STEG, AUTEUR DE RAPPORTS FONDATEURS SUR LES URGENCES

PARIS, 13 avril 2021 (APMnews) - Le Pr Adolphe Steg, dit "Ady Steg", ancien chef du service d'urologie de l'hôpital Cochin mais aussi auteur de plusieurs rapports sur les urgences hospitalières, est décédé dimanche à l'âge de 96 ans, a-t-on appris de sources concordantes.

Né dans l'ex-Tchécoslovaquie en 1925 et venu habiter Paris en 1932, Ady Steg a été interne des hôpitaux de Paris en 1953, chef de clinique en 1957 puis professeur agrégé et chirurgien des hôpitaux de Paris en 1966. En 1996, il est devenu professeur titulaire de la chaire d'urologie et chef du service d'urologie de l'hôpital Cochin, responsabilités qu'il occupera jusqu'en 1990.

Il a été également membre de l'Académie de chirurgie à partir de 1981 et membre titulaire puis membre émérite de l'Académie nationale de médecine à partir de 2000.

Adolphe Steg a été également membre du collège de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde) de 2007 à 2011.

Nommé à deux reprises au Conseil économique, social et environnemental (1979-1994 et 1995-2010), c'est à ce titre qu'il a rédigé un premier rapport sur les urgences hospitalières en 1989.

Nommé en 1991 président de la commission nationale de restructuration des urgences, placée auprès du ministre des affaires sociales, il a remis, en 1993, à Simone Veil et Philippe Douste-Blazy, un deuxième rapport sur "la médicalisation des urgences" dans lequel il a proposé des mesures pour restructurer et médicaliser au meilleur niveau les services d'urgence et qui seront le fondement de décrets organisant les urgences entre deux types de services: des services d'accueil complets (SAU) et des antennes (Anacor appelées ensuite Upatou).

Dans son rapport, le Pr Steg notait déjà la forte progression des passages aux urgences, souvent pour des affections qui ne nécessitaient pas un recours à l'hôpital. Il avait alors recommandé d'intervenir en amont de l'hôpital et de réintégrer le "médecin de famille" dans la chaîne des urgences.

Un rapport qualifié de "fondateur" par Jean-Yves Grall, actuel directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes, dans son rapport sur "la territorialisation des activités d'urgences" établi en 2015.

En 1996, Adolphe Steg avait remis de nouvelles propositions aux ministres des affaires sociales et de la santé (Jacques Barrot et Hervé Gaymard) sur les modalités d'application des décrets du 9 mai 1995 et l'articulation entre la médecine de ville et la médecine hospitalière dans la prise en charge des urgences.

Des réactions attristées

"L'AP-HP a eu l’immense tristesse d’apprendre le décès du Pr Ady Steg qui aura marqué de sa forte empreinte et de sa belle personnalité tous ceux qui l’ont côtoyé, ont été ses élèves ou ses patients et qui ont admiré sa vie pleinement engagée", a déclaré mardi le directeur général de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris, Martin Hirsch, sur Twitter.

L'Association française d'urologie (AFU) a rappelé, également sur Twitter, que le Pr Steg avait été son président "à la fin des années 1980" et été secrétaire général de l'Association européenne d'urologie (EAU). L'ensemble de ses membres "rend hommage à cet homme qui a marqué l'urologie".

De nombreux représentants de la communauté juive ont rendu également de vibrants hommages à cet ancien résistant pendant la Seconde guerre mondiale qui a été ensuite très engagé dans la communauté.

"Nous apprenons avec tristesse le décès d'Ady Steg. Enfant juif sauvé durant la guerre, toute sa vie, il s'est attaché à faire revivre ce que les nazis avaient voulu détruire. Nous sommes fiers de l'avoir eu à nos côtés depuis les débuts de la FMS", écrit sur Twitter la Fondation pour la mémoire de la Shoah, dont il a été un administrateur.

Adolphe Steg était notamment le père de Philippe-Gabriel Steg, chef du service de cardiologie de l'hôpital Bichat-Claude Bernard, professeur à l’université Paris Diderot et à l’Imperial College de Londres et, par ailleurs, vice-président chargé de la recherche au sein du directoire de l'AP-HP (cf dépêche du 21/02/2019 à 17:38).

san/nc/APMnews

Les données APM Santé sont la propriété de APM International. Toute copie, republication ou redistribution des données APM Santé, notamment via la mise en antémémoire, l'encadrement ou des moyens similaires, est expressément interdite sans l'accord préalable écrit de APM. APM ne sera pas responsable des erreurs ou des retards dans les données ou de toutes actions entreprises en fonction de celles-ci ou toutes décisions prises sur la base du service. APM, APM Santé et le logo APM International, sont des marques d'APM International dans le monde. Pour de plus amples informations sur les autres services d'APM, veuillez consulter le site Web public d'APM à l'adresse www.apmnews.com

Copyright © APM-Santé - Tous droits réservés.

Informations professionnelles

13/04 2021
Retour

DÉCÈS DU PR ADOLPHE STEG, AUTEUR DE RAPPORTS FONDATEURS SUR LES URGENCES

PARIS, 13 avril 2021 (APMnews) - Le Pr Adolphe Steg, dit "Ady Steg", ancien chef du service d'urologie de l'hôpital Cochin mais aussi auteur de plusieurs rapports sur les urgences hospitalières, est décédé dimanche à l'âge de 96 ans, a-t-on appris de sources concordantes.

Né dans l'ex-Tchécoslovaquie en 1925 et venu habiter Paris en 1932, Ady Steg a été interne des hôpitaux de Paris en 1953, chef de clinique en 1957 puis professeur agrégé et chirurgien des hôpitaux de Paris en 1966. En 1996, il est devenu professeur titulaire de la chaire d'urologie et chef du service d'urologie de l'hôpital Cochin, responsabilités qu'il occupera jusqu'en 1990.

Il a été également membre de l'Académie de chirurgie à partir de 1981 et membre titulaire puis membre émérite de l'Académie nationale de médecine à partir de 2000.

Adolphe Steg a été également membre du collège de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde) de 2007 à 2011.

Nommé à deux reprises au Conseil économique, social et environnemental (1979-1994 et 1995-2010), c'est à ce titre qu'il a rédigé un premier rapport sur les urgences hospitalières en 1989.

Nommé en 1991 président de la commission nationale de restructuration des urgences, placée auprès du ministre des affaires sociales, il a remis, en 1993, à Simone Veil et Philippe Douste-Blazy, un deuxième rapport sur "la médicalisation des urgences" dans lequel il a proposé des mesures pour restructurer et médicaliser au meilleur niveau les services d'urgence et qui seront le fondement de décrets organisant les urgences entre deux types de services: des services d'accueil complets (SAU) et des antennes (Anacor appelées ensuite Upatou).

Dans son rapport, le Pr Steg notait déjà la forte progression des passages aux urgences, souvent pour des affections qui ne nécessitaient pas un recours à l'hôpital. Il avait alors recommandé d'intervenir en amont de l'hôpital et de réintégrer le "médecin de famille" dans la chaîne des urgences.

Un rapport qualifié de "fondateur" par Jean-Yves Grall, actuel directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes, dans son rapport sur "la territorialisation des activités d'urgences" établi en 2015.

En 1996, Adolphe Steg avait remis de nouvelles propositions aux ministres des affaires sociales et de la santé (Jacques Barrot et Hervé Gaymard) sur les modalités d'application des décrets du 9 mai 1995 et l'articulation entre la médecine de ville et la médecine hospitalière dans la prise en charge des urgences.

Des réactions attristées

"L'AP-HP a eu l’immense tristesse d’apprendre le décès du Pr Ady Steg qui aura marqué de sa forte empreinte et de sa belle personnalité tous ceux qui l’ont côtoyé, ont été ses élèves ou ses patients et qui ont admiré sa vie pleinement engagée", a déclaré mardi le directeur général de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris, Martin Hirsch, sur Twitter.

L'Association française d'urologie (AFU) a rappelé, également sur Twitter, que le Pr Steg avait été son président "à la fin des années 1980" et été secrétaire général de l'Association européenne d'urologie (EAU). L'ensemble de ses membres "rend hommage à cet homme qui a marqué l'urologie".

De nombreux représentants de la communauté juive ont rendu également de vibrants hommages à cet ancien résistant pendant la Seconde guerre mondiale qui a été ensuite très engagé dans la communauté.

"Nous apprenons avec tristesse le décès d'Ady Steg. Enfant juif sauvé durant la guerre, toute sa vie, il s'est attaché à faire revivre ce que les nazis avaient voulu détruire. Nous sommes fiers de l'avoir eu à nos côtés depuis les débuts de la FMS", écrit sur Twitter la Fondation pour la mémoire de la Shoah, dont il a été un administrateur.

Adolphe Steg était notamment le père de Philippe-Gabriel Steg, chef du service de cardiologie de l'hôpital Bichat-Claude Bernard, professeur à l’université Paris Diderot et à l’Imperial College de Londres et, par ailleurs, vice-président chargé de la recherche au sein du directoire de l'AP-HP (cf dépêche du 21/02/2019 à 17:38).

san/nc/APMnews

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.