Actualités de l'Urgence - APM

DÉLAI D'ATTENTE RÉDUIT AUX URGENCES AVEC L'OUVERTURE D'UNE UNITÉ DE POST-URGENCE PSYCHIATRIQUE AU CHU D'ANGERS
Le CHU d'Angers a ouvert, en mars 2024, cette unité d'hospitalisation complète psychiatrique post-urgences pour réduire le nombre de patients qui attendent sur des brancards aux urgences (cf dépêche du 29/03/2024 à 19:13).
Baptisée Unité psychiatrique Sarthe Anjou Mayenne (Upsam), elle est dotée de 12 lits permettant un court séjour dans un environnement sécurisé, au cours duquel les soins psychiatriques visant à réduire les idées suicidaires et établir un diagnostic étiologique sont prodigués, puis une stratégie multimodale de prévention du suicide et des soins ambulatoires mis en place, expliquent le Dr Lou Madieta et ses collègues dans L'Encéphale.
Les personnes qui se présentent dans un service d'accueil des urgences (SAU) avec des idées suicidaires ou après une tentative de suicide doivent être pris en charge rapidement afin de réduire le risque de nouvelle tentative en particulier.
Les patients adultes pris en charge dans les SAU et les unités de soins intensifs des trois départements de l'hémi-région peuvent être adressés à l'Upsam, sept jours sur sept, y compris le week-end, entre 9h et 18h30, pour une évaluation psychiatrique, avec deux internes et une équipe paramédicale sur place, notamment sous la supervision des psychiatres.
L'équipe rapporte, dans L'Encéphale, les données pour les patients reçus entre l'ouverture, le 25 mars, et le 30 septembre 2024. Un total de 348 patients a été admis pour une durée moyenne de séjour (DMS) de 5,6 jours et un taux d'occupation des lits de 87,4%, après une durée moyenne d'attente au SAU du CHU d'Angers passée de 59,4 heures en moyenne en avril, à 27,4 heures en septembre.
Après le passage à l'Upsam, 37,9% des patients ont finalement eu besoin de soins psychiatriques en établissement public, tandis que 46,5% ont été adressés dans le privé/libéral, notamment 17,5% en psychiatrie. Par ailleurs, 9,5% ont été adressés à une unité de soins mobile et 15,1% à un suivi en ambulatoire en addictologie.
Interrogé par APMnews sur des données d'activité plus récentes, le Dr Lou Madieta indique que 523 patients ont été accueillis en 2024 à l'Upsam et ils étaient 430 sur 2025, à fin août, avec davantage de femmes que d'hommes (55% vs 45%). L'âge moyen est de 43 ans mais avec une proportion plus élevée des extrêmes, des 18-25 ans et des 70-80 ans.
La DMS sur 2024 était de 5,85 jours et "pour le moment sur 2025, à 6,21 jours, en raison d'un problème d'effectifs". "On est monté jusqu'à sept jours entre septembre et mai et depuis, on oscille entre 5 et 6 jours, avec l'amélioration du temps médical."
Le temps d'attente au SAU était de 43h en moyenne sur 2024 et a pu remonter autour de 45h lorsque l'unité a été confrontée à des difficultés en personnel. Elle varie entre 30h et 35h depuis mai.
Globalement, le bilan est positif et l'équipe souhaite "avoir un flux plus contant", et "stabiliser" son activité. "C'est bien parti et après, on verra si on peut élargir et participer davantage à la solidarité territoriale", commente le Dr Madieta.
Il souligne également l'orientation des patients vers le secteur libéral, ce qui illustre le rôle de l'Upsam pour "permettre une meilleure complémentarité entre le CMP [centres médico-psychologiques] notamment et les psychiatres libéraux".
Il existe d'autres modèles d'unité de court séjour pour réduire le temps d'attente aux urgences, avec des spécificités variables (typologie des patients, nombre de lits, modalités de transfert, territoire couvert…). Bien qu'ils semblent tous atteindre leurs objectifs, il est difficile de les comparer, observent par ailleurs les auteurs dans l'article.
Pour améliorer l'efficacité de l'Upsam, il faudrait analyser notamment les facteurs associés à une bonne évolution ou inversement, à une hospitalisation prolongée. Les travaux se poursuivent.
(L'Encéphale, publication en ligne du 23 août)
ld/vl/APMnews
Informations professionnelles
- AFMU
- Agenda
- Annonces de postes
- Annuaire de l'urgence
- Audits
- Calculateurs
- Cas cliniques
- Cochrane PEC
- COVID-19
- DynaMed
- E-learning
- Géodes
- Grand public
- Librairie
- Médecine factuelle
- Outils professionnels
- Podcast
- Portail de l'urgence
- Recherche avancée
- Recommandations
- Recommandations SFMU
- Référentiels SFMU
- Textes réglementaires
- UrgencesDPC
- Webinaire
- Weblettre

DÉLAI D'ATTENTE RÉDUIT AUX URGENCES AVEC L'OUVERTURE D'UNE UNITÉ DE POST-URGENCE PSYCHIATRIQUE AU CHU D'ANGERS
Le CHU d'Angers a ouvert, en mars 2024, cette unité d'hospitalisation complète psychiatrique post-urgences pour réduire le nombre de patients qui attendent sur des brancards aux urgences (cf dépêche du 29/03/2024 à 19:13).
Baptisée Unité psychiatrique Sarthe Anjou Mayenne (Upsam), elle est dotée de 12 lits permettant un court séjour dans un environnement sécurisé, au cours duquel les soins psychiatriques visant à réduire les idées suicidaires et établir un diagnostic étiologique sont prodigués, puis une stratégie multimodale de prévention du suicide et des soins ambulatoires mis en place, expliquent le Dr Lou Madieta et ses collègues dans L'Encéphale.
Les personnes qui se présentent dans un service d'accueil des urgences (SAU) avec des idées suicidaires ou après une tentative de suicide doivent être pris en charge rapidement afin de réduire le risque de nouvelle tentative en particulier.
Les patients adultes pris en charge dans les SAU et les unités de soins intensifs des trois départements de l'hémi-région peuvent être adressés à l'Upsam, sept jours sur sept, y compris le week-end, entre 9h et 18h30, pour une évaluation psychiatrique, avec deux internes et une équipe paramédicale sur place, notamment sous la supervision des psychiatres.
L'équipe rapporte, dans L'Encéphale, les données pour les patients reçus entre l'ouverture, le 25 mars, et le 30 septembre 2024. Un total de 348 patients a été admis pour une durée moyenne de séjour (DMS) de 5,6 jours et un taux d'occupation des lits de 87,4%, après une durée moyenne d'attente au SAU du CHU d'Angers passée de 59,4 heures en moyenne en avril, à 27,4 heures en septembre.
Après le passage à l'Upsam, 37,9% des patients ont finalement eu besoin de soins psychiatriques en établissement public, tandis que 46,5% ont été adressés dans le privé/libéral, notamment 17,5% en psychiatrie. Par ailleurs, 9,5% ont été adressés à une unité de soins mobile et 15,1% à un suivi en ambulatoire en addictologie.
Interrogé par APMnews sur des données d'activité plus récentes, le Dr Lou Madieta indique que 523 patients ont été accueillis en 2024 à l'Upsam et ils étaient 430 sur 2025, à fin août, avec davantage de femmes que d'hommes (55% vs 45%). L'âge moyen est de 43 ans mais avec une proportion plus élevée des extrêmes, des 18-25 ans et des 70-80 ans.
La DMS sur 2024 était de 5,85 jours et "pour le moment sur 2025, à 6,21 jours, en raison d'un problème d'effectifs". "On est monté jusqu'à sept jours entre septembre et mai et depuis, on oscille entre 5 et 6 jours, avec l'amélioration du temps médical."
Le temps d'attente au SAU était de 43h en moyenne sur 2024 et a pu remonter autour de 45h lorsque l'unité a été confrontée à des difficultés en personnel. Elle varie entre 30h et 35h depuis mai.
Globalement, le bilan est positif et l'équipe souhaite "avoir un flux plus contant", et "stabiliser" son activité. "C'est bien parti et après, on verra si on peut élargir et participer davantage à la solidarité territoriale", commente le Dr Madieta.
Il souligne également l'orientation des patients vers le secteur libéral, ce qui illustre le rôle de l'Upsam pour "permettre une meilleure complémentarité entre le CMP [centres médico-psychologiques] notamment et les psychiatres libéraux".
Il existe d'autres modèles d'unité de court séjour pour réduire le temps d'attente aux urgences, avec des spécificités variables (typologie des patients, nombre de lits, modalités de transfert, territoire couvert…). Bien qu'ils semblent tous atteindre leurs objectifs, il est difficile de les comparer, observent par ailleurs les auteurs dans l'article.
Pour améliorer l'efficacité de l'Upsam, il faudrait analyser notamment les facteurs associés à une bonne évolution ou inversement, à une hospitalisation prolongée. Les travaux se poursuivent.
(L'Encéphale, publication en ligne du 23 août)
ld/vl/APMnews