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09/09 2015
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DÉPISTAGE PRÉNATAL ÉCHOGRAPHIQUE DU RCIU AU TROISIÈME TRIMESTRE: PRENDRE EN COMPTE LA VITESSE DE CROISSANCE ABDOMINALE FOETALE

LONDRES, 8 septembre 2015 (APM) - Combiner l'analyse de la vitesse de croissance du périmètre abdominal foetal à la biométrie foetale lors de l'échographie du troisième trimestre permet de détecter les retards de croissance intra-utérins (RCIU) qui entraîneront vraiment une morbidité néonatale, selon une étude britannique publiée dans The Lancet mardi.

L'échographie du troisième trimestre est recommandée chez toutes les femmes enceintes en France et sert à surveiller la croissance foetale et à identifier les foetus ayant un RCIU. Cependant, une étude a récemment montré, toujours en France, que seulement un cinquième des RCIU sont dépistés pendant la grossesse, tandis que la moitié des enfants suspectés de RCIU ont un poids de naissance normal. En outre, peu d'études ont évalué l'impact et les performances de ce dépistage en population générale.

Dans d'autres pays comme les Etats-Unis et le Royaume-Uni, ce dépistage échographique au troisième trimestre n'est proposé que de manière sélective, en fonction de la présence de facteurs de risque ou de complications obstétricales notamment, rappellent Ulla Sovio de l'université de Cambridge (Royaume-Uni) et ses collègues.

Ils ont cherché à comparer l'efficacité de ce dépistage échographique sélectif à celui du dépistage échographique systématique au troisième trimestre, ainsi qu'à déterminer si certains marqueurs échographiques affectaient le risque de morbidité associée au RCIU.

Dans une cohorte prospective de 3.977 femmes nullipares, une échographie sélective (indiquée en fonction des facteurs cliniques) au troisième trimestre a été réalisée chez les femmes à risque de RCIU, selon la prise en charge standard, et les résultats de l'examen transmis comme habituellement. L'ensemble de la cohorte a en outre reçu un examen échographique systématique avec biométrie foetale à 28 semaines et 36 semaines d'âge gestationnel, mais les résultats n'ont pas été transmis à la patiente ni à son médecin traitant.

Tandis que le dépistage sélectif a détecté 20% des cas de RCIU, le dépistage universel en a détecté 57%. La spécificité, de 98% avec le dépistage sélectif, était de 90% avec le dépistage systématique.

Un poids foetal estimé inférieur au 10ème percentile -critère de positivité au test échographique de dépistage du RCIU- n'était cependant associé au risque de morbidité néonatale que si la vitesse de croissance du périmètre abdominal foetal se trouvait dans le décile le plus bas, le risque de morbidité néonatale étant alors quadruplé.

Ces deux conditions réunies concernaient 4% de l'ensemble des grossesses. Ces grossesses présentaient un risque multiplié par 17,6 de petit poids de naissance par rapport à l'âge gestationnel associé à une morbidité néonatale.

Les auteurs concluent qu'un programme de dépistage avec échographie systématique suivie des interventions nécessaires prévues dans les recommandations pourrait réduire les conséquences périnatales négatives du RCIU.

(The Lancet, publication en ligne du 8 septembre)

cd/ab/APM

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DÉPISTAGE PRÉNATAL ÉCHOGRAPHIQUE DU RCIU AU TROISIÈME TRIMESTRE: PRENDRE EN COMPTE LA VITESSE DE CROISSANCE ABDOMINALE FOETALE

LONDRES, 8 septembre 2015 (APM) - Combiner l'analyse de la vitesse de croissance du périmètre abdominal foetal à la biométrie foetale lors de l'échographie du troisième trimestre permet de détecter les retards de croissance intra-utérins (RCIU) qui entraîneront vraiment une morbidité néonatale, selon une étude britannique publiée dans The Lancet mardi.

L'échographie du troisième trimestre est recommandée chez toutes les femmes enceintes en France et sert à surveiller la croissance foetale et à identifier les foetus ayant un RCIU. Cependant, une étude a récemment montré, toujours en France, que seulement un cinquième des RCIU sont dépistés pendant la grossesse, tandis que la moitié des enfants suspectés de RCIU ont un poids de naissance normal. En outre, peu d'études ont évalué l'impact et les performances de ce dépistage en population générale.

Dans d'autres pays comme les Etats-Unis et le Royaume-Uni, ce dépistage échographique au troisième trimestre n'est proposé que de manière sélective, en fonction de la présence de facteurs de risque ou de complications obstétricales notamment, rappellent Ulla Sovio de l'université de Cambridge (Royaume-Uni) et ses collègues.

Ils ont cherché à comparer l'efficacité de ce dépistage échographique sélectif à celui du dépistage échographique systématique au troisième trimestre, ainsi qu'à déterminer si certains marqueurs échographiques affectaient le risque de morbidité associée au RCIU.

Dans une cohorte prospective de 3.977 femmes nullipares, une échographie sélective (indiquée en fonction des facteurs cliniques) au troisième trimestre a été réalisée chez les femmes à risque de RCIU, selon la prise en charge standard, et les résultats de l'examen transmis comme habituellement. L'ensemble de la cohorte a en outre reçu un examen échographique systématique avec biométrie foetale à 28 semaines et 36 semaines d'âge gestationnel, mais les résultats n'ont pas été transmis à la patiente ni à son médecin traitant.

Tandis que le dépistage sélectif a détecté 20% des cas de RCIU, le dépistage universel en a détecté 57%. La spécificité, de 98% avec le dépistage sélectif, était de 90% avec le dépistage systématique.

Un poids foetal estimé inférieur au 10ème percentile -critère de positivité au test échographique de dépistage du RCIU- n'était cependant associé au risque de morbidité néonatale que si la vitesse de croissance du périmètre abdominal foetal se trouvait dans le décile le plus bas, le risque de morbidité néonatale étant alors quadruplé.

Ces deux conditions réunies concernaient 4% de l'ensemble des grossesses. Ces grossesses présentaient un risque multiplié par 17,6 de petit poids de naissance par rapport à l'âge gestationnel associé à une morbidité néonatale.

Les auteurs concluent qu'un programme de dépistage avec échographie systématique suivie des interventions nécessaires prévues dans les recommandations pourrait réduire les conséquences périnatales négatives du RCIU.

(The Lancet, publication en ligne du 8 septembre)

cd/ab/APM

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