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09/07 2025
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DES DONNÉES AMÉRICAINES EN FAVEUR DU DÉPISTAGE UNIVERSEL DE L'HÉPATITE C AIGUË AUX URGENCES

WASHINGTON, 9 juillet 2025 (APMnews) - Le dépistage non ciblé de l'infection par le virus de l'hépatite C a permis de détecter un nombre de cas significativement plus élevé que le fait de le restreindre aux personnes identifiées comme étant à risque accru d'infection, révèle un essai randomisé mené dans des services d'urgence américains et publié mercredi dans le JAMA.

Les départements des urgences font l'objet d'une forte attention dans les efforts de dépistage car ils accueillent un nombre élevé de patients à risque qui, en général, n'accèdent pas aux services de soins autrement, notent Jason Haukoos du Denver Health Medical Center (Colorado) et ses collègues.

Néanmoins, l'approche optimale de dépistage de l'infection par le virus de l'hépatite C (VHC) dans le contexte des services d'urgence n'est pas connue.

C'est pourquoi les chercheurs ont conduit un essai randomisé prospectif afin de comparer l'efficacité de deux stratégies de dépistage, la première consistant à proposer un test à chaque patient sans tenir compte de son niveau de risque, et la deuxième reposant sur une offre ciblée avec une évaluation préalable des facteurs de risque.

L'étude a été conduite entre fin 2019 et mi-2022 dans trois services d'urgences, à Denver, à Baltimore (Maryland) et à Jackson (Mississippi), chez des patients adultes cliniquement stables, capables de donner leur consentement éclairé et sans antécédents d'hépatite C.

Près de 147.500 passages de patients ont été randomisés. L'âge médian était de 41 ans et 52% étaient des hommes.

Parmi les 73.847 patients du groupe "dépistage universel", 89% se sont vu proposer un test et 22,4% l'ont accepté. Ils étaient 9.867 (soit 13,4% de l'ensemble) à faire le test, ce qui a permis l'identification de 154 nouveaux cas d'infection par le VHC.

Dans le groupe "dépistage ciblé", qui comptait 73.651 patients, 23.400 d'entre eux (31,8%) ont été identifiés comme étant à risque d'infection. Parmi ces derniers, 89,7% se sont vu proposer un test et 30,4% l'ont accepté. Au total, dans ce groupe, 4.640 patients (soit 6,3% de l'ensemble) se sont fait tester et 115 nouveaux cas ont été identifiés.

Ces données ont permis de calculer que le dépistage non ciblé avait permis d'identifier significativement plus de cas d'infection par le VHC, avec un rate ratio de 1,34.

La part de patients nouvellement diagnostiqués qui ont pu être suivis était "faible" dans les deux groupes (respectivement 19,5% et 24,3% en cas de dépistage universel ou ciblé). Un traitement par antiviraux d'action directe (AAD) a été initié dans respectivement 15,6% et 17,4% des cas, et achevé dans 12,3% et 12,2% des cas.

La proportion de patients en réponse virologique soutenue à 12 semaines, donc guéris, était de 9,1% dans le groupe "dépistage universel" et de 9,6% dans le groupe "dépistage ciblé".

"Dans cet essai clinique randomisé multicentrique, une approche de dépistage non ciblé s'est montrée supérieure à un dépistage ciblé pour identifier de nouvelles infections par le VHC parmi des patients vus aux urgences", résument les chercheurs.

Ils estiment que la baisse importante qui était observée dans le nombre de patients entre la phase du diagnostic et celle de la guérison met en exergue "le besoin urgent de déployer des modèles innovants pour le traitement de l'hépatite C".

(JAMA, publication en ligne du 9 juillet)

sb/nc/APMnews

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WASHINGTON, 9 juillet 2025 (APMnews) - Le dépistage non ciblé de l'infection par le virus de l'hépatite C a permis de détecter un nombre de cas significativement plus élevé que le fait de le restreindre aux personnes identifiées comme étant à risque accru d'infection, révèle un essai randomisé mené dans des services d'urgence américains et publié mercredi dans le JAMA.

Les départements des urgences font l'objet d'une forte attention dans les efforts de dépistage car ils accueillent un nombre élevé de patients à risque qui, en général, n'accèdent pas aux services de soins autrement, notent Jason Haukoos du Denver Health Medical Center (Colorado) et ses collègues.

Néanmoins, l'approche optimale de dépistage de l'infection par le virus de l'hépatite C (VHC) dans le contexte des services d'urgence n'est pas connue.

C'est pourquoi les chercheurs ont conduit un essai randomisé prospectif afin de comparer l'efficacité de deux stratégies de dépistage, la première consistant à proposer un test à chaque patient sans tenir compte de son niveau de risque, et la deuxième reposant sur une offre ciblée avec une évaluation préalable des facteurs de risque.

L'étude a été conduite entre fin 2019 et mi-2022 dans trois services d'urgences, à Denver, à Baltimore (Maryland) et à Jackson (Mississippi), chez des patients adultes cliniquement stables, capables de donner leur consentement éclairé et sans antécédents d'hépatite C.

Près de 147.500 passages de patients ont été randomisés. L'âge médian était de 41 ans et 52% étaient des hommes.

Parmi les 73.847 patients du groupe "dépistage universel", 89% se sont vu proposer un test et 22,4% l'ont accepté. Ils étaient 9.867 (soit 13,4% de l'ensemble) à faire le test, ce qui a permis l'identification de 154 nouveaux cas d'infection par le VHC.

Dans le groupe "dépistage ciblé", qui comptait 73.651 patients, 23.400 d'entre eux (31,8%) ont été identifiés comme étant à risque d'infection. Parmi ces derniers, 89,7% se sont vu proposer un test et 30,4% l'ont accepté. Au total, dans ce groupe, 4.640 patients (soit 6,3% de l'ensemble) se sont fait tester et 115 nouveaux cas ont été identifiés.

Ces données ont permis de calculer que le dépistage non ciblé avait permis d'identifier significativement plus de cas d'infection par le VHC, avec un rate ratio de 1,34.

La part de patients nouvellement diagnostiqués qui ont pu être suivis était "faible" dans les deux groupes (respectivement 19,5% et 24,3% en cas de dépistage universel ou ciblé). Un traitement par antiviraux d'action directe (AAD) a été initié dans respectivement 15,6% et 17,4% des cas, et achevé dans 12,3% et 12,2% des cas.

La proportion de patients en réponse virologique soutenue à 12 semaines, donc guéris, était de 9,1% dans le groupe "dépistage universel" et de 9,6% dans le groupe "dépistage ciblé".

"Dans cet essai clinique randomisé multicentrique, une approche de dépistage non ciblé s'est montrée supérieure à un dépistage ciblé pour identifier de nouvelles infections par le VHC parmi des patients vus aux urgences", résument les chercheurs.

Ils estiment que la baisse importante qui était observée dans le nombre de patients entre la phase du diagnostic et celle de la guérison met en exergue "le besoin urgent de déployer des modèles innovants pour le traitement de l'hépatite C".

(JAMA, publication en ligne du 9 juillet)

sb/nc/APMnews

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