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07/07 2020
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DES RÉPLIQUES INDIGNÉES AUX CRITIQUES DES POMPIERS SUR LA GESTION DE LA CRISE DU COVID-19

PARIS, 7 juillet 2020 (APMnews) - Les extraits du rapport de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF) sur la gestion de la crise du Covid-19 publiés dimanche dans Le Parisien ont fait réagir de nombreuses personnalités du monde hospitalier.

Dès dimanche, dans les colonnes du Parisien, le Dr François Braun, urgentiste au CHR Metz-Thionville et président de Samu-Urgences de France (SUdF) a prévenu que son organisation ne "s'interdi[sait] pas de porter plainte contre ces propos injurieux", en réaction à la publication dans le quotidien d'extraits d'un rapport de la FNSPF, en cours de finalisation, très critiques sur la gestion de la crise du Covid-19 par les autorités sanitaires.

Ce rapport, qu'APMnews a consulté, remet en cause la réponse apportée par le ministère des solidarités et de la santé, les agences régionales de santé (ARS) et les Samu-centres 15 face à l'épidémie de Covid-19 (cf dépêche du 06/07/2020 à 18:53).

"Même au plus fort de la crise, avec un nombre d'appels multiplié par 4, nous avons toujours pris en charge les cas graves", s'est élevé le Dr Braun au sujet des accusations de la FNSPF sur les difficultés rencontrées par les Samu-centres 15 pour faire face à la montée en charge des appels au coeur de la crise sanitaire. "Cela témoigne d'une méconnaissance totale de notre travail de régulation", a-t-il ajouté, toujours auprès du Parisien.

Alors que la fédération des pompiers a assuré que les Samu d'Île-de-France "ont été submergés par les appels et n'ont plus répondu pendant un mois", le président de SUdF a répliqué vertement: "À Paris, les pompiers nous ont clairement dit que ce n'était pas leur rôle d'intervenir, qu'ils faisaient du secours, pas de la santé. Ils se sont exclus eux-mêmes et nous nous sommes organisés en conséquence."

"Dans certains départements, comme le mien [le Val-d'Oise], les pompiers refusaient l'engagement et le transport des patients Covid jusqu'au 16 mars", a abondé le Dr Agnès Ricard-Hibon, présidente de la Société française de médecine d'urgence (SFMU) et directrice du Samu 95, contactée lundi par APMnews.

"Leur volonté de participer à la crise est très tardive, quand on s'était organisé autrement pour pallier leur absence", a-t-elle ajouté.

Invité dimanche sur France Info, Frédéric Valletoux, maire de Fontainebleau et président de la Fédération hospitalière de France (FHF), a également réagi au rapport de la FNSPF: "Le 15 a fait face."

"Si on avait dit 'le numéro unique c'est 18', le 18 aurait été débordé; ce sont des gens qui auraient eu d'autres types de problèmes", a assuré le président de la FHF. "Quel que soit le numéro, la ligne aurait été débordée."

"Des enquêtes sont en train d'être faites, donc laissons parler les chiffres", a-t-il souligné, "mais on voit qu'il n'y a pas de surmortalité pour d'autres types de pathologies".

La critique des évacuations sanitaires par TGV fait vivement réagir

Dans son rapport provisoire, la fédération de sapeurs-pompiers a qualifié les évacuations sanitaires par TGV médicalisés de "pures opérations de communication" et de "véritable esbrouffe". Elles ont concerné des patients atteints du Covid-19 hospitalisés en réanimation des régions les plus saturées (le Grand Est et l'Île-de-France) vers des régions moins touchées, rappelle-t-on (cf dépêche du 28/03/2020 à 20:01)

"Était-il efficace de faire faire des centaines de kilomètres aux victimes alors que souvent, il y avait de la place dans la clinique d’en face?", tançait la FNSPF.

"On n'explique pas aux pompiers comment éteindre le feu à Notre-Dame, alors qu'ils arrêtent de nous donner des leçons sur le soin", a répliqué François Braun dans Le Parisien, en ajoutant qu'une évaluation des transferts de patients avait été lancée en partenariat avec l'École des hautes études en santé publique (EHESP).

"Parler d'esbroufe, c'est mépriser les professionnels de santé, la douleur des malades et de leur proche", s'est insurgé l'urgentiste messin, "c'est une gifle à la face de tout le monde".

De son côté, le directeur général de l'ARS francilienne, Aurélien Rousseau, a rapporté dimanche sur Twitter que lorsque les évacuations sanitaires par TGV avaient été décidées, "toutes [les] capacités publiques et privées de réanimation étaient saturées en Île-de-France".

"Nous étions proches de 3.000 patients en réanimation et nous avions fait venir moyens humains et matériels", a-t-il développé. "Nous avons organisé ces évacuations ensemble: ARS, hôpitaux, préfet, Samu, pompiers."

"Cette semaine du 30 mars, je m’en souviendrai toute ma vie et je ne laisserai personne dire qu’autre chose que la santé de nos concitoyens a été en jeu dans les décisions que nous avons prises", a-t-il ajouté après avoir assuré que "la crise n'[était] pas finie" et que "l'heure ne [pouvait] pas être à la polémique".

gl-mlb/nc/APMnews

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PARIS, 7 juillet 2020 (APMnews) - Les extraits du rapport de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF) sur la gestion de la crise du Covid-19 publiés dimanche dans Le Parisien ont fait réagir de nombreuses personnalités du monde hospitalier.

Dès dimanche, dans les colonnes du Parisien, le Dr François Braun, urgentiste au CHR Metz-Thionville et président de Samu-Urgences de France (SUdF) a prévenu que son organisation ne "s'interdi[sait] pas de porter plainte contre ces propos injurieux", en réaction à la publication dans le quotidien d'extraits d'un rapport de la FNSPF, en cours de finalisation, très critiques sur la gestion de la crise du Covid-19 par les autorités sanitaires.

Ce rapport, qu'APMnews a consulté, remet en cause la réponse apportée par le ministère des solidarités et de la santé, les agences régionales de santé (ARS) et les Samu-centres 15 face à l'épidémie de Covid-19 (cf dépêche du 06/07/2020 à 18:53).

"Même au plus fort de la crise, avec un nombre d'appels multiplié par 4, nous avons toujours pris en charge les cas graves", s'est élevé le Dr Braun au sujet des accusations de la FNSPF sur les difficultés rencontrées par les Samu-centres 15 pour faire face à la montée en charge des appels au coeur de la crise sanitaire. "Cela témoigne d'une méconnaissance totale de notre travail de régulation", a-t-il ajouté, toujours auprès du Parisien.

Alors que la fédération des pompiers a assuré que les Samu d'Île-de-France "ont été submergés par les appels et n'ont plus répondu pendant un mois", le président de SUdF a répliqué vertement: "À Paris, les pompiers nous ont clairement dit que ce n'était pas leur rôle d'intervenir, qu'ils faisaient du secours, pas de la santé. Ils se sont exclus eux-mêmes et nous nous sommes organisés en conséquence."

"Dans certains départements, comme le mien [le Val-d'Oise], les pompiers refusaient l'engagement et le transport des patients Covid jusqu'au 16 mars", a abondé le Dr Agnès Ricard-Hibon, présidente de la Société française de médecine d'urgence (SFMU) et directrice du Samu 95, contactée lundi par APMnews.

"Leur volonté de participer à la crise est très tardive, quand on s'était organisé autrement pour pallier leur absence", a-t-elle ajouté.

Invité dimanche sur France Info, Frédéric Valletoux, maire de Fontainebleau et président de la Fédération hospitalière de France (FHF), a également réagi au rapport de la FNSPF: "Le 15 a fait face."

"Si on avait dit 'le numéro unique c'est 18', le 18 aurait été débordé; ce sont des gens qui auraient eu d'autres types de problèmes", a assuré le président de la FHF. "Quel que soit le numéro, la ligne aurait été débordée."

"Des enquêtes sont en train d'être faites, donc laissons parler les chiffres", a-t-il souligné, "mais on voit qu'il n'y a pas de surmortalité pour d'autres types de pathologies".

La critique des évacuations sanitaires par TGV fait vivement réagir

Dans son rapport provisoire, la fédération de sapeurs-pompiers a qualifié les évacuations sanitaires par TGV médicalisés de "pures opérations de communication" et de "véritable esbrouffe". Elles ont concerné des patients atteints du Covid-19 hospitalisés en réanimation des régions les plus saturées (le Grand Est et l'Île-de-France) vers des régions moins touchées, rappelle-t-on (cf dépêche du 28/03/2020 à 20:01)

"Était-il efficace de faire faire des centaines de kilomètres aux victimes alors que souvent, il y avait de la place dans la clinique d’en face?", tançait la FNSPF.

"On n'explique pas aux pompiers comment éteindre le feu à Notre-Dame, alors qu'ils arrêtent de nous donner des leçons sur le soin", a répliqué François Braun dans Le Parisien, en ajoutant qu'une évaluation des transferts de patients avait été lancée en partenariat avec l'École des hautes études en santé publique (EHESP).

"Parler d'esbroufe, c'est mépriser les professionnels de santé, la douleur des malades et de leur proche", s'est insurgé l'urgentiste messin, "c'est une gifle à la face de tout le monde".

De son côté, le directeur général de l'ARS francilienne, Aurélien Rousseau, a rapporté dimanche sur Twitter que lorsque les évacuations sanitaires par TGV avaient été décidées, "toutes [les] capacités publiques et privées de réanimation étaient saturées en Île-de-France".

"Nous étions proches de 3.000 patients en réanimation et nous avions fait venir moyens humains et matériels", a-t-il développé. "Nous avons organisé ces évacuations ensemble: ARS, hôpitaux, préfet, Samu, pompiers."

"Cette semaine du 30 mars, je m’en souviendrai toute ma vie et je ne laisserai personne dire qu’autre chose que la santé de nos concitoyens a été en jeu dans les décisions que nous avons prises", a-t-il ajouté après avoir assuré que "la crise n'[était] pas finie" et que "l'heure ne [pouvait] pas être à la polémique".

gl-mlb/nc/APMnews

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