Actualités de l'Urgence - APM

DÉSINFECTION DES SONDES D'ÉCHOGRAPHIE ENDOCAVITAIRE: LE HCSP RECOMMANDE LA MISE EN OEUVRE ET LE RENFORCEMENT DES MESURES
Le HCSP a été saisi en juillet 2013 par la direction générale de la santé (DGS) et la direction générale de l'offre de soins (DGOS) afin d'émettre un avis sur l'actualisation des pratiques de désinfection de ces sondes. Cette saisine avait pour objectif d'effectuer un état des lieux des connaissances disponibles en 2015 sur le risque de contamination de ces sondes par des agents infectieux bactériens et viraux, et de proposer une éventuelle mise à jour des recommandations émises par le HCSP en décembre 2007 et en octobre 2008, complétées par un avis de l'Académie nationale de médecine en décembre 2009.
Le HCSP note qu'aucune information nouvelle n'est apportée dans la littérature scientifique depuis 2008 sur le risque de transmission d'agents bactériens lors d'échographies endocavitaires. Depuis 2001, aucun cas d'infection par le VIH ou le VHB associé à une sonde d'échographie endocavitaire n'a été signalé en France. Un cas d'infection par le VHC a été signalé lors d'une ponction transrectale de la prostate, sans preuve que le geste endocavitaire en soit la cause.
Concernant le risque de transmission du virus HPV, si plusieurs études retrouvent des traces de génome viral sur des sondes d'échographie endocavitaire, "la transmission par une sonde d'échographie et le pouvoir infectant lié à cette transmission n'ont jamais été prouvés", souligne le HCSP. En outre, une contamination de l'ensemble du poste d'échographie a été mise en évidence, ainsi que la contamination environnementale par HPV "dans la communauté de surfaces susceptibles d'être en contact avec la peau de la région anogénitale".
Une étude publiée en 2014 a montré que "les techniques de désinfection en milieu liquide avec des désinfectants bactéricides, fongicides et virucides de niveau 2 selon la classification de Spaulding étaient souvent prises en défaut pour des virus HPV infectants", indique l'institution.
Elle constate qu'il "n'existe pas d'évaluation de l'efficacité sur HPV des stratégies de désinfection (physiques ou chimiques) recommandées dans d'autres pays que la France, a fortiori avec des techniques virologiques indiscutables quant à l'évaluation de l'infectivité par HPV après désinfection".
"C'est pourquoi, dans l'état actuel des connaissances, il n'est pas possible de déterminer si les mesures chimiques ou physiques de niveau 2 dans la classification de Spaulding sont plus efficaces que celles actuellement préconisées en France sur la prévention du risque théorique de transmission d'HPV par les SEE".
En conséquence, le HCSP recommande "la mise en oeuvre et le renforcement de mesures destinées à améliorer les mesures de désinfection des SEE". Il s'agit de façon générale, de "poser de façon réfléchie les indications des actes d'échographie endocavitaire, en appréciant le rapport bénéfice/risque par comparaison avec l'échographie transpariétale et dans le respect des recommandations pour la pratique clinique (RPC)" et d'organiser "une gestion globale de l'examen d'échographie", avec un strict respect des règles d'hygiène de base, le recours systématique à une protection adaptée de la sonde dans les conditions préconisées par le HCSP, et une désinfection soigneuse de l'ensemble du poste.
L'organisme préconise de formaliser les pratiques dans chaque centre, "sur la base d'une évaluation des risques par secteur et en incluant le cas particulier des centres d'assistance médicale à la procréation [AMP] (avec réalisation de ponctions d'ovocytes) et des examens réalisés en urgence".
Il prône une évaluation périodique des pratiques, le renforcement de la formation des professionnels, de la traçabilité des mesures d'hygiène, le signalement obligatoire en matériovigilance de tout incident avec une gaine défectueuse. Il propose en outre d'inciter les industriels à concevoir des sondes d'échographie endocavitaire totalement lisses pour les actes sans biopsie, "afin d'éviter la présence de zones peu accessibles au nettoyage et à la désinfection", et de s'assurer de la qualité de ces dispositifs médicaux.
=3Le ministère va se pencher sur les pratiques et l'efficacité des procédés de désinfection contre HPV
Le ministère des affaires sociales et de la santé va évaluer les pratiques de désinfection des sondes d'échographie endocavitaire en milieu hospitalier et en ville, et diligenter une étude sur l'efficacité des procédés de désinfection de niveau intermédiaire, dirigés contre HPV en particulier, selon une instruction datée du 10 mai, mise en ligne la semaine dernière.
Cette instruction reprend les recommandations formulées par le HCSP dans son avis du 8 janvier. Elle a pour but de rappeler aux professionnels de santé l'impératif de respecter les recommandations en vigueur et de poser "de façon raisonnée" les indications des actes d'échographie endocavitaire, dans le respect des recommandations pour la pratique clinique de la Haute autorité de santé (HAS).
"L'analyse des données de la littérature ne remet pas en cause de façon indiscutable l'efficacité des modalités aujourd'hui recommandées pour les bactéries et les virus hors papillomavirus (HPV)", mais "pour HPV, cette analyse montre une hétérogénéité d'efficacité des techniques de désinfection chimiques et physiques de niveau intermédiaire", est-il souligné dans l'instruction.
En vue d'adapter les recommandations, le ministère va diligenter cet état des lieux et l'étude d'efficacité des procédés, ainsi qu'une évaluation de la qualité des gaines de protection des sondes et une étude d'un protocole "de nature à prévenir la contamination des surfaces".
L'instruction insiste sur le fait que "la systématisation d'une désinfection de niveau intermédiaire entre chaque patient est de nature à prévenir la transmission des contaminants liés aux liquides biologiques lors des actes d'échographie endocavitaire en limitant en particulier les risques liés à une observance seulement partielle des mesures préconisées par le HCSP dans son avis du 17 octobre 2008".
Aucune infection HPV imputable à la pratique d'échographies endocavitaires n'a été rapportée à ce jour, à la connaissance de la DGS, a indiqué cette dernière à l'APM vendredi.
Avis du HCSP du 8 janvier 2016 (http://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=561)
Instruction DGS/VSS/VSS1/DGOS/PF/PF2/2016/145 du 10 mai 2016 relative aux échographies endocavitaires. (http://circulaire.legifrance.gouv.fr/pdf/2016/05/cir_40894.pdf)
cd/ab/APM polsan
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DÉSINFECTION DES SONDES D'ÉCHOGRAPHIE ENDOCAVITAIRE: LE HCSP RECOMMANDE LA MISE EN OEUVRE ET LE RENFORCEMENT DES MESURES
Le HCSP a été saisi en juillet 2013 par la direction générale de la santé (DGS) et la direction générale de l'offre de soins (DGOS) afin d'émettre un avis sur l'actualisation des pratiques de désinfection de ces sondes. Cette saisine avait pour objectif d'effectuer un état des lieux des connaissances disponibles en 2015 sur le risque de contamination de ces sondes par des agents infectieux bactériens et viraux, et de proposer une éventuelle mise à jour des recommandations émises par le HCSP en décembre 2007 et en octobre 2008, complétées par un avis de l'Académie nationale de médecine en décembre 2009.
Le HCSP note qu'aucune information nouvelle n'est apportée dans la littérature scientifique depuis 2008 sur le risque de transmission d'agents bactériens lors d'échographies endocavitaires. Depuis 2001, aucun cas d'infection par le VIH ou le VHB associé à une sonde d'échographie endocavitaire n'a été signalé en France. Un cas d'infection par le VHC a été signalé lors d'une ponction transrectale de la prostate, sans preuve que le geste endocavitaire en soit la cause.
Concernant le risque de transmission du virus HPV, si plusieurs études retrouvent des traces de génome viral sur des sondes d'échographie endocavitaire, "la transmission par une sonde d'échographie et le pouvoir infectant lié à cette transmission n'ont jamais été prouvés", souligne le HCSP. En outre, une contamination de l'ensemble du poste d'échographie a été mise en évidence, ainsi que la contamination environnementale par HPV "dans la communauté de surfaces susceptibles d'être en contact avec la peau de la région anogénitale".
Une étude publiée en 2014 a montré que "les techniques de désinfection en milieu liquide avec des désinfectants bactéricides, fongicides et virucides de niveau 2 selon la classification de Spaulding étaient souvent prises en défaut pour des virus HPV infectants", indique l'institution.
Elle constate qu'il "n'existe pas d'évaluation de l'efficacité sur HPV des stratégies de désinfection (physiques ou chimiques) recommandées dans d'autres pays que la France, a fortiori avec des techniques virologiques indiscutables quant à l'évaluation de l'infectivité par HPV après désinfection".
"C'est pourquoi, dans l'état actuel des connaissances, il n'est pas possible de déterminer si les mesures chimiques ou physiques de niveau 2 dans la classification de Spaulding sont plus efficaces que celles actuellement préconisées en France sur la prévention du risque théorique de transmission d'HPV par les SEE".
En conséquence, le HCSP recommande "la mise en oeuvre et le renforcement de mesures destinées à améliorer les mesures de désinfection des SEE". Il s'agit de façon générale, de "poser de façon réfléchie les indications des actes d'échographie endocavitaire, en appréciant le rapport bénéfice/risque par comparaison avec l'échographie transpariétale et dans le respect des recommandations pour la pratique clinique (RPC)" et d'organiser "une gestion globale de l'examen d'échographie", avec un strict respect des règles d'hygiène de base, le recours systématique à une protection adaptée de la sonde dans les conditions préconisées par le HCSP, et une désinfection soigneuse de l'ensemble du poste.
L'organisme préconise de formaliser les pratiques dans chaque centre, "sur la base d'une évaluation des risques par secteur et en incluant le cas particulier des centres d'assistance médicale à la procréation [AMP] (avec réalisation de ponctions d'ovocytes) et des examens réalisés en urgence".
Il prône une évaluation périodique des pratiques, le renforcement de la formation des professionnels, de la traçabilité des mesures d'hygiène, le signalement obligatoire en matériovigilance de tout incident avec une gaine défectueuse. Il propose en outre d'inciter les industriels à concevoir des sondes d'échographie endocavitaire totalement lisses pour les actes sans biopsie, "afin d'éviter la présence de zones peu accessibles au nettoyage et à la désinfection", et de s'assurer de la qualité de ces dispositifs médicaux.
=3Le ministère va se pencher sur les pratiques et l'efficacité des procédés de désinfection contre HPV
Le ministère des affaires sociales et de la santé va évaluer les pratiques de désinfection des sondes d'échographie endocavitaire en milieu hospitalier et en ville, et diligenter une étude sur l'efficacité des procédés de désinfection de niveau intermédiaire, dirigés contre HPV en particulier, selon une instruction datée du 10 mai, mise en ligne la semaine dernière.
Cette instruction reprend les recommandations formulées par le HCSP dans son avis du 8 janvier. Elle a pour but de rappeler aux professionnels de santé l'impératif de respecter les recommandations en vigueur et de poser "de façon raisonnée" les indications des actes d'échographie endocavitaire, dans le respect des recommandations pour la pratique clinique de la Haute autorité de santé (HAS).
"L'analyse des données de la littérature ne remet pas en cause de façon indiscutable l'efficacité des modalités aujourd'hui recommandées pour les bactéries et les virus hors papillomavirus (HPV)", mais "pour HPV, cette analyse montre une hétérogénéité d'efficacité des techniques de désinfection chimiques et physiques de niveau intermédiaire", est-il souligné dans l'instruction.
En vue d'adapter les recommandations, le ministère va diligenter cet état des lieux et l'étude d'efficacité des procédés, ainsi qu'une évaluation de la qualité des gaines de protection des sondes et une étude d'un protocole "de nature à prévenir la contamination des surfaces".
L'instruction insiste sur le fait que "la systématisation d'une désinfection de niveau intermédiaire entre chaque patient est de nature à prévenir la transmission des contaminants liés aux liquides biologiques lors des actes d'échographie endocavitaire en limitant en particulier les risques liés à une observance seulement partielle des mesures préconisées par le HCSP dans son avis du 17 octobre 2008".
Aucune infection HPV imputable à la pratique d'échographies endocavitaires n'a été rapportée à ce jour, à la connaissance de la DGS, a indiqué cette dernière à l'APM vendredi.
Avis du HCSP du 8 janvier 2016 (http://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=561)
Instruction DGS/VSS/VSS1/DGOS/PF/PF2/2016/145 du 10 mai 2016 relative aux échographies endocavitaires. (http://circulaire.legifrance.gouv.fr/pdf/2016/05/cir_40894.pdf)
cd/ab/APM polsan