Actualités de l'Urgence - APM

DONNÉES EN FAVEUR D'UN REPÉRAGE SYSTÉMATIQUE DES CONDUITES ADDICTIVES AUX URGENCES (ÉTUDE FRANÇAISE)
"Le trouble de l'usage de l'alcool est extrêmement prévalent et concerne plus de 20% des patients admis au SAU", a expliqué, en introduction de sa présentation, le Dr Guillaume Airagnes, chef du service d'addictologie de l'hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP, Paris, AP-HP) et directeur de l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT).
L'addictologue a souligné la tendance à "négliger", aux urgences, "le repérage standardisé des comorbidités addictives associées" et "à minimiser la fréquence du trouble de l'usage de l'alcool chez les patients qui arrivent aux urgences au cours d'une alcoolisation paroxystique importante (API)". Or, "80% des patients admis au SAU pour une API ont une dépendance à l'alcool".
Aux urgences de l'HEGP, un protocole de standardisation du repérage précoce et intervention brève (RPIB) a été mis en place en journée et en semaine. Des questions sur l'usage de substances psychoactives sont systématiquement posées et les données sont collectées. Environ 10.000 patients ont pu en bénéficier.
Seuls 6% des patients présentant un trouble de l'usage de l'alcool avaient été admis pour une API, ce qui souligne que "le motif d'admission n'est pas un bon indicateur" et qu'il faut proposer un RPIB en systématique, a expliqué Guillaume Airagnes. Néanmoins, "si on n'a pas les moyens de faire un RPIB systématique", il conseille de cibler les jeunes admis le week-end.
L'addiction au tabac, une porte d'entrée
"Le tabac peut aussi être une porte d'entrée pour la prise en charge d'autres conduites addictives", a-t-il expliqué. Dans une étude portant sur 803 patients dont le trouble de l'usage de l'alcool avait été dépisté au SAU de l'hôpital, 8% des fumeurs étaient d'accord pour avoir les coordonnées de Tabac Info Service, soit deux fois plus que les fumeurs sans trouble de l'usage de l'alcool.
Les fumeurs représentaient la majorité (53%) des patients motivés à réduire ou arrêter leur consommation d'alcool, ce qui se traduit, dans les modèles variés sans ajustement sur d'autres facteurs socio-démographiques, par un odds ratio (mesure approchant le risque relatif) significatif de 1,33.
Autrement dit, "les patients fumeurs ayant un trouble de l'usage de l'alcool ne sont pas moins réceptifs au travail motivationnel réalisé dans le cadre du RPIB systématique au SAU" et "ils semblent plus demandeurs d'aide au sevrage tabagique que ceux qui ne présentent pas de troubles de l'usage de l'alcool", a commenté l'addictologue.
Cette analyse "nous conforte dans l'idée que l'on peut sans risque proposer un RPIB standardisé systématique aux urgences, sans risquer d'amoindrir les chances de succès d'une intervention chez quelqu'un qui aurait par ailleurs d'autres comorbidités addictives".
"Le RPIB au SAU devrait concerner tous les patients et toutes les substances psychoactives", a-t-il estimé.
jm//ld/nc/APMnews
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DONNÉES EN FAVEUR D'UN REPÉRAGE SYSTÉMATIQUE DES CONDUITES ADDICTIVES AUX URGENCES (ÉTUDE FRANÇAISE)
"Le trouble de l'usage de l'alcool est extrêmement prévalent et concerne plus de 20% des patients admis au SAU", a expliqué, en introduction de sa présentation, le Dr Guillaume Airagnes, chef du service d'addictologie de l'hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP, Paris, AP-HP) et directeur de l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT).
L'addictologue a souligné la tendance à "négliger", aux urgences, "le repérage standardisé des comorbidités addictives associées" et "à minimiser la fréquence du trouble de l'usage de l'alcool chez les patients qui arrivent aux urgences au cours d'une alcoolisation paroxystique importante (API)". Or, "80% des patients admis au SAU pour une API ont une dépendance à l'alcool".
Aux urgences de l'HEGP, un protocole de standardisation du repérage précoce et intervention brève (RPIB) a été mis en place en journée et en semaine. Des questions sur l'usage de substances psychoactives sont systématiquement posées et les données sont collectées. Environ 10.000 patients ont pu en bénéficier.
Seuls 6% des patients présentant un trouble de l'usage de l'alcool avaient été admis pour une API, ce qui souligne que "le motif d'admission n'est pas un bon indicateur" et qu'il faut proposer un RPIB en systématique, a expliqué Guillaume Airagnes. Néanmoins, "si on n'a pas les moyens de faire un RPIB systématique", il conseille de cibler les jeunes admis le week-end.
L'addiction au tabac, une porte d'entrée
"Le tabac peut aussi être une porte d'entrée pour la prise en charge d'autres conduites addictives", a-t-il expliqué. Dans une étude portant sur 803 patients dont le trouble de l'usage de l'alcool avait été dépisté au SAU de l'hôpital, 8% des fumeurs étaient d'accord pour avoir les coordonnées de Tabac Info Service, soit deux fois plus que les fumeurs sans trouble de l'usage de l'alcool.
Les fumeurs représentaient la majorité (53%) des patients motivés à réduire ou arrêter leur consommation d'alcool, ce qui se traduit, dans les modèles variés sans ajustement sur d'autres facteurs socio-démographiques, par un odds ratio (mesure approchant le risque relatif) significatif de 1,33.
Autrement dit, "les patients fumeurs ayant un trouble de l'usage de l'alcool ne sont pas moins réceptifs au travail motivationnel réalisé dans le cadre du RPIB systématique au SAU" et "ils semblent plus demandeurs d'aide au sevrage tabagique que ceux qui ne présentent pas de troubles de l'usage de l'alcool", a commenté l'addictologue.
Cette analyse "nous conforte dans l'idée que l'on peut sans risque proposer un RPIB standardisé systématique aux urgences, sans risquer d'amoindrir les chances de succès d'une intervention chez quelqu'un qui aurait par ailleurs d'autres comorbidités addictives".
"Le RPIB au SAU devrait concerner tous les patients et toutes les substances psychoactives", a-t-il estimé.
jm//ld/nc/APMnews