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27/02 2023
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DONNÉES FAVORABLES POUR DE L'ADRÉNALINE EN SPRAY NASAL OU EN FILM SUBLINGUAL DANS L'ANAPHYLAXIE

SAN ANTONIO, 27 février 2023 (APMnews) - L'adrénaline en spray nasal ou en film sublingual semble présenter un profil pharmacocinétique et pharmacodynamique similaire à celui d'une injection intramusculaire dans le traitement d'une réaction anaphylactique, selon plusieurs études présentées au congrès de l'American Academy of Allergy, Asthma & Immunology (AAAAI), qui se tient jusqu'à lundi à San Antonio et à distance.

Face à une réaction anaphylactique, le traitement de référence à administrer en urgence est l'adrénaline par voie intramusculaire, facilitée par la mise à disposition d'auto-injecteur. Cependant, même avec ces dispositifs, le recours à l'adrénaline reste souvent trop tardif notamment parce que l'aiguille continue à effrayer certains patients ou à les angoisser. Dans d'autres cas, les patients ne savent pas bien utiliser les auto-injecteurs par manque de formation ou de pratique et peuvent parfois se blesser.

C'est pourquoi, de nouvelles formulations sont en cours de développement, par voie nasale, sublinguale ou transcutanée.

Lors d'une session posters late-breaking, Bryn Pharma a présenté les résultats de son étude pivotale sur son spray intranasal d'adrénaline à 13,2 mg (Utuly*).

L'adrénaline en spray nasal a été évaluée dans deux cohortes de 66 et 50 adultes en bonne santé pour comparer la pharmacocinétique d'une seule dose d'adrénaline, soit deux sprays de 6,6 mg administrés dans la même narine ou les deux, à celle d'une seule injection intramusculaire à 0,3 mg à l'aide d'un auto-injecteur ou à 0,5 mg avec une seringue manuelle.

Il apparaît qu'avec le spray intranasal, "les niveaux thérapeutiques d'adrénaline ont été atteints aussi rapidement qu'avec le traitement de référence, l'adrénaline à 0,3 mg en auto-injecteur intramusculaire, et se sont maintenus deux fois plus longtemps, avec un profil de sécurité similaire", s'est félicité le directeur général de la société américaine, David Dworaczyk, dans un communiqué.

Les résultats indiquent aussi que la part des patients atteignant les niveaux thérapeutiques plasmatiques d'adrénaline juste après l'administration était comparable ou supérieure avec le spray nasal par rapport à l'auto-injection intramusculaire.

Le pic d'adrénaline est survenu par ailleurs plus rapidement avec le spray intranasal et l'auto-injecteur intramusculaire par rapport à l'administration par seringue manuelle, respectivement dans les 20 min vs 45 min en médiane.

Les données de sécurité et de tolérance suggèrent que le spray intranasal et l'auto-injecteur intramusculaire sont comparables et globalement sûrs et bien tolérés.

Bientôt une première adrénaline non injectable aux Etats-Unis

Une autre société américaine, ARS Pharmaceuticals, a présenté trois communications sur son adrénaline en spray à 2 mg (Neffy*), "potentiellement le premier médicament non injectable pour le traitement des réactions allergiques dont l'anaphylaxie". Le dossier est en cours d'examen par la Food and Drug Administration (FDA) américaine avec une décision attendue au second semestre, indique-t-elle dans un communiqué.

La première rapporte l'analyse intégrée des données de cinq études sur plus de 600 personnes, incluant des enfants d'au moins 30 kg notamment. Elle montre que les taux d'adrénaline délivrés permettent d'atteindre "un profil pharmacocinétique et pharmacodynamique dans la gamme des produits d'injection intramusculaire homologués avec une à deux doses".

Dans une étude croisée, une seule dose d'adrénaline de 2 mg en spray dans une narine a été comparée à une seule dose à 0,3 mg en injection faite par un professionnel de santé dans la cuisse droite auprès de 42 patients avec des antécédents de rhinite allergique. Le pic d'adrénaline a été atteint en 30 min en médiane avec le spray, contre 45 min avec l'injection. Le profil de sécurité et de tolérance du spray intranasal était similaire à celui observé avec l'injection.

Le troisième poster rapporte les résultats de l'étude pharmacocinétique d'une seule dose d'adrénaline en spray nasal à 0,65 mg, 1 mg ou 2 mg chez 52 enfants et adolescents de 4 à 17 ans ayant des antécédents de réactions anaphylactiques, selon qu'ils pesaient entre 15 et 30 kg, et plus de 30 kg.

Il apparaît que le profil pharmacocinétique de l'adrénaline à 1 mg ou 2 mg chez les enfants de 30 kg ou plus est similaire à ce qui est observé chez les adultes.

ARS Pharmaceuticals rapporte par ailleurs les résultats de deux enquêtes menées auprès de patients. Selon la première, menée auprès de 100 patients qui n'avaient pas récupéré dans les deux ans l'auto-injecteur d'adrénaline qui leur avait été prescrit, un tiers le justifie par une peur de l'aiguille et un tiers par une question de portabilité. Dans la seconde, menée auprès de 200 patients et aidants ayant eu recours à un auto-injecteur au cours de l'année passée, la principale cause de retard dans l'auto-injection d'adrénaline était liée à l'aiguille et près de 75% commencent par prendre un antihistaminique en vente libre en cas de réaction allergique.

Une prodrogue de l'adrénaline en film sublingual

La société américaine Aquestive Therapeutics présente de son côté quatre communications sur son composé AQST-109, une prodrogue d'adrénaline à 12 mg en film sublingual. En poster late-breaking, elle rapporte les résultats d'une étude comparant son profil pharmacocinétique et pharmacodynamique à celui d'un auto-injecteur et d'une injection manuelle à 0,3 mg auprès de 24 volontaires sains.

L'absorption de l'adrénaline en film sublingual était la plus rapide, avec un pic de concentration en 12 minutes en médiane, contre 23 minutes avec l'auto-injecteur et 45 minutes avec la seringue manuelle. L'adrénaline en film sublingual était sûre et bien tolérée.

Les résultats d'une étude comparant uniquement le film sublingual et une injection par seringue auprès de 24 volontaires sains, de manière croisée sur quatre périodes, sont présentés dans un autre poster, avec des conclusions similaires.

Le troisième poster rapporte les données pharmacocinétiques de l'adrénaline en film sublingual selon trois prises différentes auprès de 24 adultes volontaires sains: garder le film 4 min sous la langue avant d'avaler la salive, 2 min sous la langue avant d'avaler la salive et garder le film sous la langue tout en avalant la salive en même temps. Le profil pharmacocinétique et pharmacodynamique était similaire dans les trois situations et il n'y avait aucun bénéfice à garder le film sous la langue au-delà de 2 min.

Enfin, dans un dernier poster, Aquestive Therapeutics montre que la prise alimentaire n'affecte pas le profil pharmacocinétique et pharmacodynamique de l'adrénaline en film sublingual.

La société fait valoir qu'avec cette formulation, le produit a la taille d'un timbre-poste et se transporte donc sans encombrement.

ld/nc/APMnews

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SAN ANTONIO, 27 février 2023 (APMnews) - L'adrénaline en spray nasal ou en film sublingual semble présenter un profil pharmacocinétique et pharmacodynamique similaire à celui d'une injection intramusculaire dans le traitement d'une réaction anaphylactique, selon plusieurs études présentées au congrès de l'American Academy of Allergy, Asthma & Immunology (AAAAI), qui se tient jusqu'à lundi à San Antonio et à distance.

Face à une réaction anaphylactique, le traitement de référence à administrer en urgence est l'adrénaline par voie intramusculaire, facilitée par la mise à disposition d'auto-injecteur. Cependant, même avec ces dispositifs, le recours à l'adrénaline reste souvent trop tardif notamment parce que l'aiguille continue à effrayer certains patients ou à les angoisser. Dans d'autres cas, les patients ne savent pas bien utiliser les auto-injecteurs par manque de formation ou de pratique et peuvent parfois se blesser.

C'est pourquoi, de nouvelles formulations sont en cours de développement, par voie nasale, sublinguale ou transcutanée.

Lors d'une session posters late-breaking, Bryn Pharma a présenté les résultats de son étude pivotale sur son spray intranasal d'adrénaline à 13,2 mg (Utuly*).

L'adrénaline en spray nasal a été évaluée dans deux cohortes de 66 et 50 adultes en bonne santé pour comparer la pharmacocinétique d'une seule dose d'adrénaline, soit deux sprays de 6,6 mg administrés dans la même narine ou les deux, à celle d'une seule injection intramusculaire à 0,3 mg à l'aide d'un auto-injecteur ou à 0,5 mg avec une seringue manuelle.

Il apparaît qu'avec le spray intranasal, "les niveaux thérapeutiques d'adrénaline ont été atteints aussi rapidement qu'avec le traitement de référence, l'adrénaline à 0,3 mg en auto-injecteur intramusculaire, et se sont maintenus deux fois plus longtemps, avec un profil de sécurité similaire", s'est félicité le directeur général de la société américaine, David Dworaczyk, dans un communiqué.

Les résultats indiquent aussi que la part des patients atteignant les niveaux thérapeutiques plasmatiques d'adrénaline juste après l'administration était comparable ou supérieure avec le spray nasal par rapport à l'auto-injection intramusculaire.

Le pic d'adrénaline est survenu par ailleurs plus rapidement avec le spray intranasal et l'auto-injecteur intramusculaire par rapport à l'administration par seringue manuelle, respectivement dans les 20 min vs 45 min en médiane.

Les données de sécurité et de tolérance suggèrent que le spray intranasal et l'auto-injecteur intramusculaire sont comparables et globalement sûrs et bien tolérés.

Bientôt une première adrénaline non injectable aux Etats-Unis

Une autre société américaine, ARS Pharmaceuticals, a présenté trois communications sur son adrénaline en spray à 2 mg (Neffy*), "potentiellement le premier médicament non injectable pour le traitement des réactions allergiques dont l'anaphylaxie". Le dossier est en cours d'examen par la Food and Drug Administration (FDA) américaine avec une décision attendue au second semestre, indique-t-elle dans un communiqué.

La première rapporte l'analyse intégrée des données de cinq études sur plus de 600 personnes, incluant des enfants d'au moins 30 kg notamment. Elle montre que les taux d'adrénaline délivrés permettent d'atteindre "un profil pharmacocinétique et pharmacodynamique dans la gamme des produits d'injection intramusculaire homologués avec une à deux doses".

Dans une étude croisée, une seule dose d'adrénaline de 2 mg en spray dans une narine a été comparée à une seule dose à 0,3 mg en injection faite par un professionnel de santé dans la cuisse droite auprès de 42 patients avec des antécédents de rhinite allergique. Le pic d'adrénaline a été atteint en 30 min en médiane avec le spray, contre 45 min avec l'injection. Le profil de sécurité et de tolérance du spray intranasal était similaire à celui observé avec l'injection.

Le troisième poster rapporte les résultats de l'étude pharmacocinétique d'une seule dose d'adrénaline en spray nasal à 0,65 mg, 1 mg ou 2 mg chez 52 enfants et adolescents de 4 à 17 ans ayant des antécédents de réactions anaphylactiques, selon qu'ils pesaient entre 15 et 30 kg, et plus de 30 kg.

Il apparaît que le profil pharmacocinétique de l'adrénaline à 1 mg ou 2 mg chez les enfants de 30 kg ou plus est similaire à ce qui est observé chez les adultes.

ARS Pharmaceuticals rapporte par ailleurs les résultats de deux enquêtes menées auprès de patients. Selon la première, menée auprès de 100 patients qui n'avaient pas récupéré dans les deux ans l'auto-injecteur d'adrénaline qui leur avait été prescrit, un tiers le justifie par une peur de l'aiguille et un tiers par une question de portabilité. Dans la seconde, menée auprès de 200 patients et aidants ayant eu recours à un auto-injecteur au cours de l'année passée, la principale cause de retard dans l'auto-injection d'adrénaline était liée à l'aiguille et près de 75% commencent par prendre un antihistaminique en vente libre en cas de réaction allergique.

Une prodrogue de l'adrénaline en film sublingual

La société américaine Aquestive Therapeutics présente de son côté quatre communications sur son composé AQST-109, une prodrogue d'adrénaline à 12 mg en film sublingual. En poster late-breaking, elle rapporte les résultats d'une étude comparant son profil pharmacocinétique et pharmacodynamique à celui d'un auto-injecteur et d'une injection manuelle à 0,3 mg auprès de 24 volontaires sains.

L'absorption de l'adrénaline en film sublingual était la plus rapide, avec un pic de concentration en 12 minutes en médiane, contre 23 minutes avec l'auto-injecteur et 45 minutes avec la seringue manuelle. L'adrénaline en film sublingual était sûre et bien tolérée.

Les résultats d'une étude comparant uniquement le film sublingual et une injection par seringue auprès de 24 volontaires sains, de manière croisée sur quatre périodes, sont présentés dans un autre poster, avec des conclusions similaires.

Le troisième poster rapporte les données pharmacocinétiques de l'adrénaline en film sublingual selon trois prises différentes auprès de 24 adultes volontaires sains: garder le film 4 min sous la langue avant d'avaler la salive, 2 min sous la langue avant d'avaler la salive et garder le film sous la langue tout en avalant la salive en même temps. Le profil pharmacocinétique et pharmacodynamique était similaire dans les trois situations et il n'y avait aucun bénéfice à garder le film sous la langue au-delà de 2 min.

Enfin, dans un dernier poster, Aquestive Therapeutics montre que la prise alimentaire n'affecte pas le profil pharmacocinétique et pharmacodynamique de l'adrénaline en film sublingual.

La société fait valoir qu'avec cette formulation, le produit a la taille d'un timbre-poste et se transporte donc sans encombrement.

ld/nc/APMnews

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