Actualités de l'Urgence - APM

03/06 2021
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DYSFONCTIONNEMENT DES NUMÉROS D'URGENCE: UNE ENQUÊTE ADMINISTRATIVE OUVERTE EN VENDÉE APRÈS LE DÉCÈS D'UN PETIT GARÇON

NANTES, LA ROCHE-SUR-YON, 3 juin 2021 (APMnews) - L'agence régionale de santé (ARS) Pays de la Loire a diligenté une enquête administrative à propos du décès d'un petit garçon survenu jeudi matin en Vendée, dans le contexte de dysfonctionnement national de l'accès aux numéros d'urgence, a annoncé jeudi soir son directeur général, Jean-Jacques Coiplet lors d'une conférence de presse téléphonique organisée avec la préfecture de Vendée.

Jean-Jacques Coiplet avait mentionné en fin d'après-midi, interrogé en marge en marge d'un point presse hebdomadaire sur l'épidémie de Covid-19, que des investigations étaient en cours suite aux problématiques du Centre 15 pour analyser les circonstances du décès d'un enfant de 28 mois en Vendée dont l'ARS avait été informée dans l'après-midi même (cf dépêche du 03/06/2021 à 18:47).

A 20 h, le préfet de Vendée, Benoît Brocart, et Jean-Jacques Coiplet ont tenu une conférence de presse. Parlant d'un "triste événement", le préfet a exprimé en son nom et au nom de l'Etat son "émotion" et sa "sympathie attristée" à l'égard de la famille durement frappée par ce drame.

"Dans le contexte du dysfonctionnement national constaté dans l'accès aux numéros d'urgence" auquel la Vendée n'a pas échappé avec des perturbations constatées depuis la fin d'après-midi pour le 18 (sapeurs-pompiers) et pour le 15 (Samu), la famille "a évidemment le droit d'être accompagnée dans ces circonstances" et elle doit être assurée que le maximum a bien été fait pour venir en intervention auprès d'elle ce matin.

"Le décès a été déploré à Chavagnes-en-Paillers jeudi matin. Il apparaît qu'il y a un doute quant aux conséquences que le dysfonctionnement observé au niveau national dans l'accès aux numéros d'urgence aurait pu avoir dans le délai d'appel aux services du Samu pour venir auprès de ce petit enfant en grave détresse", a déclaré le préfet de Vendée.

"J'ai décidé de diligenter une enquête administrative afin de poursuivre les investigations sur cet événement et permettre de compléter les informations données. Une analyse approfondie va être menée", a déclaré Jean-Jacques Coiplet.

Il a retracé la chronologie des faits fournie à ce stade par le Samu-Centre 15 du centre hospitalier départemental (CHD) de Vendée:

  • à 8h21, le Samu 85 a reçu un appel de la maman qui habite à Chavagnes (près de Montaigu) pour un arrêt cardiorespiratoire de son fils
  • à 8h22: engagement des pompiers de Chavagnes et du Smur du CH de La Roche-sur-Yon et début des premiers gestes de réanimation par la maman accompagnée à distance par un agent de régulation médicale (ARM)
  • à 8h46: départ du Smur pédiatrique de Nantes
  • à 9h25: constat du décès de l'enfant à son domicile.

La maman du petit garçon a indiqué avoir tenté d'appeler le 18 puis le 15 pendant une heure mais sans succès. Après cela, elle a pu appeler le numéro à 10 chiffres communiqué la veille par l'ARS et la préfecture. Elle semble l'avoir trouvé sur les réseaux sociaux et elle a pu alors joindre le Samu.

Les heures d'arrivée des secours sur place ne sont pas connues à ce stade mais le DG d'ARS a assuré qu'ils étaient arrivés "très rapidement".

"Les secours ont été immédiatement engagés et les soignants ont tout tenté", a relevé Jean-Jacques Coiplet qui a salué "leur réactivité et leur professionnalisme".

L'envoi du Smur pédiatrique en complément des secours a probablement été motivé "compte tenu de la gravité et du très jeune âge de l'enfant", a-t-il expliqué.

En plus de l'enquête administrative, un signalement a été transmis au procureur de la République par le CH de La Roche-sur-Yon, a-t-il ajouté.

Le DG d'ARS n'a pas voulu donner plus d'éléments sur la santé du jeune enfant, ni la cause possible de l'arrêt cardiorespiratoire dans le respect du secret médical tant que l'enquête est en cours.

A sa connaissance, cette situation est la seule de ce type dans la région. La cellule de crise déclenchée à l'ARS continue à être très vigilante et en contact étroit avec chaque Samu et Centre 15 pour que dès qu'une difficulté soit relevée, elle soit portée à la connaissance de l'ARS.

Les comparaisons de chiffres d'activité des appels aux secours étaient en cours de consolidation.

Le préfet de Vendée a indiqué qu'"actuellement, il n'y a plus de perturbations sur le 18 mais il reste des perturbations constatées de façon aléatoire sur l'accès au numéro 15". Les numéros à 10 chiffres restent en vigueur.

Le ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, a évoqué à la mi-journée "trois à quatre décès enregistrés" en France pendant cette crise.

La préfecture de La Réunion a rapporté deux décès signalés par le Samu dans la nuit de mercredi à jeudi et une autre enquête administrative a été ouverte par l'ARS Bretagne jeudi après le décès d'un patient de 63 ans, mercredi soir au service des urgences du centre hospitalier Bretagne Atlantique (CHBA) de Vannes, rappelle-t-on.

Ouverture d'une enquête judiciaire à Vannes

"Le parquet de Vannes a ouvert une enquête en recherche des causes de la mort à la suite du décès au CHBA de Vannes dans la soirée du 2 juin 2021 d’un homme âgé de 63 ans", a indiqué jeudi soir à APMnews François Touron, procureur de la République du tribunal de Vannes.

"A son arrivée aux urgences à 20h26, l’homme était en arrêt cardiaque; les soins qui lui ont été immédiatement prodigués n’ont pas permis de le réanimer et son décès a été constaté à 21h05; son épouse a indiqué avoir tenté en vain d’appeler entre 19h54 et 19h59 depuis son domicile le 15 à 4 reprises, puis le 112, avant de décider de le transporter elle-même aux urgences de Vannes", a-t-il précisé.

"L’enquête confiée à la direction interrégionale de la police judiciaire de Rennes et les investigations médico-légales en cours devront préciser la cause du décès ainsi que ses circonstances et rechercher notamment si l’impossibilité pour la famille de contacter les services d’urgence a eu une incidence sur les chances de survie de la victime."

Une nette amélioration de la situation, selon le gouvernement

"Une nette amélioration de la situation a été constatée au cours de la journée. Le gouvernement a demandé à la société Orange de résoudre les derniers dysfonctionnements locaux qui ont pu être encore relevés", ont déclaré le ministre de l'intérieur, Gérald Darmanin, et le secrétaire d'Etat chargé de la transition numérique, Cédric O, dans un communiqué publié jeudi soir après avoir réuni en présence des cabinets du premier ministre et du ministre des solidarités et de la santé, la cellule interministérielle de crise afin de faire un 3e point de situation sur les perturbations que subissent les numéros d’urgence.

"Dans ces conditions, la cellule interministérielle de crise a décidé de maintenir les numéros alternatifs jusqu’à [vendredi] matin, pour ceux qui rencontreraient encore des difficultés à joindre un service d’urgence sur les numéros classiques."

Une nouvelle réunion de la cellule interministérielle de crise se tiendra à 7h30 vendredi pour dresser un bilan de la nuit.

sl/san/APMnews polsan-une

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NANTES, LA ROCHE-SUR-YON, 3 juin 2021 (APMnews) - L'agence régionale de santé (ARS) Pays de la Loire a diligenté une enquête administrative à propos du décès d'un petit garçon survenu jeudi matin en Vendée, dans le contexte de dysfonctionnement national de l'accès aux numéros d'urgence, a annoncé jeudi soir son directeur général, Jean-Jacques Coiplet lors d'une conférence de presse téléphonique organisée avec la préfecture de Vendée.

Jean-Jacques Coiplet avait mentionné en fin d'après-midi, interrogé en marge en marge d'un point presse hebdomadaire sur l'épidémie de Covid-19, que des investigations étaient en cours suite aux problématiques du Centre 15 pour analyser les circonstances du décès d'un enfant de 28 mois en Vendée dont l'ARS avait été informée dans l'après-midi même (cf dépêche du 03/06/2021 à 18:47).

A 20 h, le préfet de Vendée, Benoît Brocart, et Jean-Jacques Coiplet ont tenu une conférence de presse. Parlant d'un "triste événement", le préfet a exprimé en son nom et au nom de l'Etat son "émotion" et sa "sympathie attristée" à l'égard de la famille durement frappée par ce drame.

"Dans le contexte du dysfonctionnement national constaté dans l'accès aux numéros d'urgence" auquel la Vendée n'a pas échappé avec des perturbations constatées depuis la fin d'après-midi pour le 18 (sapeurs-pompiers) et pour le 15 (Samu), la famille "a évidemment le droit d'être accompagnée dans ces circonstances" et elle doit être assurée que le maximum a bien été fait pour venir en intervention auprès d'elle ce matin.

"Le décès a été déploré à Chavagnes-en-Paillers jeudi matin. Il apparaît qu'il y a un doute quant aux conséquences que le dysfonctionnement observé au niveau national dans l'accès aux numéros d'urgence aurait pu avoir dans le délai d'appel aux services du Samu pour venir auprès de ce petit enfant en grave détresse", a déclaré le préfet de Vendée.

"J'ai décidé de diligenter une enquête administrative afin de poursuivre les investigations sur cet événement et permettre de compléter les informations données. Une analyse approfondie va être menée", a déclaré Jean-Jacques Coiplet.

Il a retracé la chronologie des faits fournie à ce stade par le Samu-Centre 15 du centre hospitalier départemental (CHD) de Vendée:

  • à 8h21, le Samu 85 a reçu un appel de la maman qui habite à Chavagnes (près de Montaigu) pour un arrêt cardiorespiratoire de son fils
  • à 8h22: engagement des pompiers de Chavagnes et du Smur du CH de La Roche-sur-Yon et début des premiers gestes de réanimation par la maman accompagnée à distance par un agent de régulation médicale (ARM)
  • à 8h46: départ du Smur pédiatrique de Nantes
  • à 9h25: constat du décès de l'enfant à son domicile.

La maman du petit garçon a indiqué avoir tenté d'appeler le 18 puis le 15 pendant une heure mais sans succès. Après cela, elle a pu appeler le numéro à 10 chiffres communiqué la veille par l'ARS et la préfecture. Elle semble l'avoir trouvé sur les réseaux sociaux et elle a pu alors joindre le Samu.

Les heures d'arrivée des secours sur place ne sont pas connues à ce stade mais le DG d'ARS a assuré qu'ils étaient arrivés "très rapidement".

"Les secours ont été immédiatement engagés et les soignants ont tout tenté", a relevé Jean-Jacques Coiplet qui a salué "leur réactivité et leur professionnalisme".

L'envoi du Smur pédiatrique en complément des secours a probablement été motivé "compte tenu de la gravité et du très jeune âge de l'enfant", a-t-il expliqué.

En plus de l'enquête administrative, un signalement a été transmis au procureur de la République par le CH de La Roche-sur-Yon, a-t-il ajouté.

Le DG d'ARS n'a pas voulu donner plus d'éléments sur la santé du jeune enfant, ni la cause possible de l'arrêt cardiorespiratoire dans le respect du secret médical tant que l'enquête est en cours.

A sa connaissance, cette situation est la seule de ce type dans la région. La cellule de crise déclenchée à l'ARS continue à être très vigilante et en contact étroit avec chaque Samu et Centre 15 pour que dès qu'une difficulté soit relevée, elle soit portée à la connaissance de l'ARS.

Les comparaisons de chiffres d'activité des appels aux secours étaient en cours de consolidation.

Le préfet de Vendée a indiqué qu'"actuellement, il n'y a plus de perturbations sur le 18 mais il reste des perturbations constatées de façon aléatoire sur l'accès au numéro 15". Les numéros à 10 chiffres restent en vigueur.

Le ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, a évoqué à la mi-journée "trois à quatre décès enregistrés" en France pendant cette crise.

La préfecture de La Réunion a rapporté deux décès signalés par le Samu dans la nuit de mercredi à jeudi et une autre enquête administrative a été ouverte par l'ARS Bretagne jeudi après le décès d'un patient de 63 ans, mercredi soir au service des urgences du centre hospitalier Bretagne Atlantique (CHBA) de Vannes, rappelle-t-on.

Ouverture d'une enquête judiciaire à Vannes

"Le parquet de Vannes a ouvert une enquête en recherche des causes de la mort à la suite du décès au CHBA de Vannes dans la soirée du 2 juin 2021 d’un homme âgé de 63 ans", a indiqué jeudi soir à APMnews François Touron, procureur de la République du tribunal de Vannes.

"A son arrivée aux urgences à 20h26, l’homme était en arrêt cardiaque; les soins qui lui ont été immédiatement prodigués n’ont pas permis de le réanimer et son décès a été constaté à 21h05; son épouse a indiqué avoir tenté en vain d’appeler entre 19h54 et 19h59 depuis son domicile le 15 à 4 reprises, puis le 112, avant de décider de le transporter elle-même aux urgences de Vannes", a-t-il précisé.

"L’enquête confiée à la direction interrégionale de la police judiciaire de Rennes et les investigations médico-légales en cours devront préciser la cause du décès ainsi que ses circonstances et rechercher notamment si l’impossibilité pour la famille de contacter les services d’urgence a eu une incidence sur les chances de survie de la victime."

Une nette amélioration de la situation, selon le gouvernement

"Une nette amélioration de la situation a été constatée au cours de la journée. Le gouvernement a demandé à la société Orange de résoudre les derniers dysfonctionnements locaux qui ont pu être encore relevés", ont déclaré le ministre de l'intérieur, Gérald Darmanin, et le secrétaire d'Etat chargé de la transition numérique, Cédric O, dans un communiqué publié jeudi soir après avoir réuni en présence des cabinets du premier ministre et du ministre des solidarités et de la santé, la cellule interministérielle de crise afin de faire un 3e point de situation sur les perturbations que subissent les numéros d’urgence.

"Dans ces conditions, la cellule interministérielle de crise a décidé de maintenir les numéros alternatifs jusqu’à [vendredi] matin, pour ceux qui rencontreraient encore des difficultés à joindre un service d’urgence sur les numéros classiques."

Une nouvelle réunion de la cellule interministérielle de crise se tiendra à 7h30 vendredi pour dresser un bilan de la nuit.

sl/san/APMnews polsan-une

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