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Fondée en 2005, Supersonic Imagine commercialise depuis 2009 son appareil qui associe à l'échographie classique l'élastographie avec sa technique ShearWave*, permettant d'évaluer en temps réel la dureté des tissus et ainsi d'apporter un élément supplémentaire dans le diagnostic de cancers et d'autres pathologies, notamment hépatiques, de façon non invasive.

"Nous avoisinons les 2.000 machines installées dans le monde", a indiqué Jacques Souquet, cofondateur et vice-président exécutif, directeur de la stratégie et de l'innovation de la société de 165 personnes (dont une centaine en France). Le produit est approuvé dans 54 pays. "Notre croissance est de 49% par an".

En termes de répartition au niveau mondial, au moment où la société avait vendu 1.600 Aixplorer*, le marché se répartissait entre 360 appareils dans les Amériques (dont 250 aux Etats-Unis), 850 en Europe et Moyen-Orient (dont 300 en France) et 400 en Asie (dont plus de 300 en Chine).

===Améliorer la précision des biopsies

Dans le nouvel appareil, lancé il y a quelques jours, "nous avons amélioré la puissance de calcul, qui a été multipliée par 4,5. Cela permet de mesurer la dureté des tissus à une plus haute cadence", a indiqué Jacques Souquet. Il a également mis en avant la technique Needle PLUS* permettant, lors d'une biopsie, de visualiser les aiguilles en temps réel et de prévoir leur trajectoire dans le tissu, pour améliorer la précision du geste.

Il y a également "une possibilité de fusion de l'acquisition échographique en temps réel avec les images de 2 autres modalités, le scanner et l'IRM, constituant une aide au diagnostic supplémentaire".

Aixplorer* Ultimate a vocation à être un complément de gamme et non à remplacer Aixplorer*, a-t-il précisé à APMnews, indiquant que des premiers appareils avaient été achetés par le CHU de Toulouse.

Le prix de ces appareils se situe entre 60.000 et 110.000 €, selon le nombre de sondes, ce qui est "du même niveau que la concurrence, dans le haut de gamme".

Avec l'association de l'échographie classique et de l'élastographie, "notre ambition est de devenir le standard dans le parcours de soins non invasif des maladies du sein et du foie", a ajouté Jacques Souquet, considérant qu'il y a une place dans "le dépistage, le diagnostic et le suivi thérapeutique".

Les paramètres de dureté du tissu obtenus avec l'élastographie permettent, dans le cancer du sein, de "remplacer la palpation manuelle, qui est subjective, dépendante de l'habilité du médecin, et limitée si la tumeur est profonde". La technique est "reproductible, objective et quantitative".

Lors de la conférence de presse, Stéphanie Cohen-Zarade, radiologue libérale à l'Institut de radiologie de Paris, a décrit l'intérêt de l'élastographie en complément de l'échographie, permettant une "meilleure caractérisation des lésions mammaires". Il y a en effet une différence de dureté entre les cancers et les lésions bénignes; de plus, mesurer l'élasticité de la graisse périlésionnelle apporte une information supplémentaire.

Cela permet ainsi d'une part de "diagnostiquer des cancers sur des images qui étaient peu suspectes", et "éviter des biopsies inutiles" en diminuant le taux de faux-positifs.

===Dans le foie, des avantages par rapport à Fibroscan*

Mona Munteanu, hépatologue au Centre de bilan anti-fibrose de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP) à Paris, a quant à elle décrit l'intérêt pour les maladies du foie. Présentant des données obtenues avec Aixplorer* et non avec le nouvel appareil, elle a mis en avant la possibilité de mesurer de façon non invasive la fibrose et la stéatose, et d'améliorer l'évaluation de la sévérité de la maladie. Elle a souligné l'intérêt pour évaluer le foie dans son entier, ce qui ne peut pas être fait avec une biopsie, alors que l'état du foie peut être hétérogène.

Interrogé par APMnews sur les avantages d'Aixplorer* par rapport à Fibroscan* pour mesurer la dureté du tissu hépatique, Jacques Souquet a rappelé qu'avec cet appareil d'élastométrie, "on tire à l'aveugle" et donc potentiellement "on peut manquer la cible"; c'est pourquoi les recommandations des sociétés savantes sont de faire une dizaine de mesures. Avec son appareil, "on a l'image" et on peut cibler précisément la région à étudier. De plus, alors qu'avec Fibroscan* on rencontre des difficultés en cas d'ascite, ça n'est pas le cas pour Aixplorer*.

Outre le sein et le foie, le fondateur de Supersonic Imagine a également rappelé l'intérêt de son appareil pour optimiser le guidage des biopsies de prostate, permettant de planter seulement "4-5 aiguilles au lieu de 20-30", et qu'il y a des applications pour l'évaluation des pathologies musculosquelettiques, notamment chez les sportifs. Des appareils ont d'ailleurs été achetés par des clubs de rugby et de football.

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