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EFFETS DIFFÉRENTS DES PICS DE CHALEUR SUR LES PASSAGES AUX URGENCES SELON LES TROUBLES PSYCHIATRIQUES
Le changement climatique s'accélère et, avec lui, la fréquence et l'intensité des épisodes de forte chaleur intense, suscitant des inquiétudes en matière de santé mentale. Mais les effets de ces pics de chaleur sur les urgences psychiatriques restent encore mal connus, rappellent Léonard Bachellier du CHU de Reims et ses collègues dans Psychiatry Research.
Pour mieux apprécier ce phénomène, ils ont utilisé une méthode cas-croisé (chaque patient est son propre témoin) avec stratification dans le temps pour comparer les passages aux urgences lors des jours de chaleur élevée et extrême par rapport aux jours de température normale, à partir des données recueillies de janvier 2008 à décembre 2018 dans le service d'accueil des urgences (SAU) de l'hôpital Henri-Mondor à Créteil (AP-HP), le plus grand du Val-de-Marne, soit plus de 20.700 passages pour des troubles de l'humeur ou des troubles psychotiques.
Les températures quotidiennes ont été considérées comme élevées et extrêmes lorsqu'elles étaient au-dessus des 90e et 99e percentiles de la distribution des températures. En cas de forte chaleur, la température moyenne dépassait 21°C en journée et 17,4°C la nuit et, en cas de chaleur extrême, respectivement 26,2°C et 21,8°C.
L'analyse des données -ajustées pour les périodes de congés, où les habitudes de traitement peuvent changer-, montre que pour les patients atteints de trouble bipolaire, en cas de forte chaleur, les passages aux urgences baissent à court terme (dans la semaine qui suit) et à long terme (dans les trois semaines qui suivent), de 9,3% et 8,6% respectivement, et en cas de chaleur extrême, à long terme uniquement, de 19,7%.
En revanche, les passages aux urgences augmentent dans les trois semaines qui suivent un épisode de chaleur extrême pour les patients atteints de dépression unipolaire et à court terme pour ceux qui ont des troubles psychotiques, mais ces associations n'étaient plus significatives après contrôle pour le taux de fausses découvertes.
Ces résultats similaires avec les indices de confort thermique Steadman (prenant en compte la température, l'humidité, le vent…) et humidex (effets combinés de la chaleur et de l'humidité).
Globalement, ces résultats confirment que les conditions météorologiques peuvent avoir des conséquences significatives sur les patients psychiatriques, avec des spécificités pour chaque trouble, et soulignent par ailleurs la nécessité de prendre en compte les périodes de congés dans ces études, concluent les chercheurs.
(Psychiatry Research, publication en ligne du 24 octobre, vol. 354, article 116.802)
ld/nc/APMnews
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EFFETS DIFFÉRENTS DES PICS DE CHALEUR SUR LES PASSAGES AUX URGENCES SELON LES TROUBLES PSYCHIATRIQUES
Le changement climatique s'accélère et, avec lui, la fréquence et l'intensité des épisodes de forte chaleur intense, suscitant des inquiétudes en matière de santé mentale. Mais les effets de ces pics de chaleur sur les urgences psychiatriques restent encore mal connus, rappellent Léonard Bachellier du CHU de Reims et ses collègues dans Psychiatry Research.
Pour mieux apprécier ce phénomène, ils ont utilisé une méthode cas-croisé (chaque patient est son propre témoin) avec stratification dans le temps pour comparer les passages aux urgences lors des jours de chaleur élevée et extrême par rapport aux jours de température normale, à partir des données recueillies de janvier 2008 à décembre 2018 dans le service d'accueil des urgences (SAU) de l'hôpital Henri-Mondor à Créteil (AP-HP), le plus grand du Val-de-Marne, soit plus de 20.700 passages pour des troubles de l'humeur ou des troubles psychotiques.
Les températures quotidiennes ont été considérées comme élevées et extrêmes lorsqu'elles étaient au-dessus des 90e et 99e percentiles de la distribution des températures. En cas de forte chaleur, la température moyenne dépassait 21°C en journée et 17,4°C la nuit et, en cas de chaleur extrême, respectivement 26,2°C et 21,8°C.
L'analyse des données -ajustées pour les périodes de congés, où les habitudes de traitement peuvent changer-, montre que pour les patients atteints de trouble bipolaire, en cas de forte chaleur, les passages aux urgences baissent à court terme (dans la semaine qui suit) et à long terme (dans les trois semaines qui suivent), de 9,3% et 8,6% respectivement, et en cas de chaleur extrême, à long terme uniquement, de 19,7%.
En revanche, les passages aux urgences augmentent dans les trois semaines qui suivent un épisode de chaleur extrême pour les patients atteints de dépression unipolaire et à court terme pour ceux qui ont des troubles psychotiques, mais ces associations n'étaient plus significatives après contrôle pour le taux de fausses découvertes.
Ces résultats similaires avec les indices de confort thermique Steadman (prenant en compte la température, l'humidité, le vent…) et humidex (effets combinés de la chaleur et de l'humidité).
Globalement, ces résultats confirment que les conditions météorologiques peuvent avoir des conséquences significatives sur les patients psychiatriques, avec des spécificités pour chaque trouble, et soulignent par ailleurs la nécessité de prendre en compte les périodes de congés dans ces études, concluent les chercheurs.
(Psychiatry Research, publication en ligne du 24 octobre, vol. 354, article 116.802)
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