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06/11 2023
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ELISABETH BORNE "PAS FAVORABLE" À LA SUPPRESSION DE L'AME

PARIS, 6 novembre 2023 (APMnews) - "Je ne suis pas favorable à une suppression de l'AME [aide médicale de l'Etat]", a déclaré la première ministre, Elisabeth Borne, lors d'une interview sur France Inter, lundi matin.

"Non, je ne suis pas favorable à une suppression de l'AME. On peut changer de nom, mais le principe selon lequel on peut être soigné, parce que ça renvoie à un enjeu de santé publique, je pense qu'il est important dans notre pays", a ainsi estimé la cheffe du gouvernement, alors que le projet de loi "pour contrôler l'immigration, améliorer l'intégration" (cf dépêche du 01/02/2023 à 19:02 et dépêche du 16/03/2023 à 16:44) est examiné en séance au Sénat à compter de lundi.

Le ministre de l'intérieur, Gérald Darmanin, s'était déclaré "personnellement favorable" à la suppression de l'AME pour la transformer en aide médicale d'urgence (AMU), mais la première ministre a refusé de "prendre des décisions sur la base de totems, de symboles".

"L'AME est un enjeu d'humanité, de santé publique, depuis des années, on considère que dans notre pays, pour répondre aux besoins des étrangers qui sont sur notre sol, mais aussi aux enjeux de santé publique pour l'ensemble de nos concitoyens, il faut apporter des soins nécessaires aux personnes qui sont sur notre territoire", a-t-elle expliqué.

Afin "d'objectiver" la situation, elle avait annoncé début octobre le lancement d'une mission sur l'AME confiée à l'ancien ministre de la santé Claude Evin et au conseiller départemental des Yvelines Patrick Stefanini, rappelle-t-on (cf dépêche du 09/10/2023 à 11:29).

 Rapport final "rendu en décembre"

Ils ont rendu "des conclusions provisoires", la semaine dernière, a rapporté la première ministre, annonçant que le rapport final serait "rendu début décembre".

Selon une source "bien placée ayant pu consulter les premières conclusions du rapport", interrogée par France Inter la semaine dernière, il en ressort une "absence d'effet d'appel d'air" de l'AME. Cet argument est pourtant souvent brandi par les opposants à cette aide sociale, note-t-on.

Selon ces premières conclusions, l'AME serait un dispositif "utile", et "environ 50% des étrangers qui pourraient y prétendre n'en font pas la demande".

Dans son 23e rapport sur l'accès aux droits et aux soins, publié en septembre, Médecins du monde révélait que "plus de 80%" des personnes éligibles à l'AME reçues dans ses centres n'étaient pas couvertes par ce dispositif (cf dépêche du 18/10/2023 à 00:01).

Dans une tribune publiée dans Le Monde le 2 novembre, 3.000 soignants parmi lesquels le Pr Jean-François Delfraissy président du Comité consultatif national d'éthique (CCNE), le Dr Agnès Giannotti, médecin généraliste, présidente du syndicat MG France ou encore le Pr Rémi Salomon (AP-HP), président de la conférence des présidents de commission médicale d'établissement de CHU, ont exprimé leur soutien à l'AME, rappelant les raisons d'être de cet "outil de lutte contre les exclusions", et alertant sur les risques de sa suppression au profit d'un "dispositif dégradé".

jr/vl/APMnews

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ELISABETH BORNE "PAS FAVORABLE" À LA SUPPRESSION DE L'AME

PARIS, 6 novembre 2023 (APMnews) - "Je ne suis pas favorable à une suppression de l'AME [aide médicale de l'Etat]", a déclaré la première ministre, Elisabeth Borne, lors d'une interview sur France Inter, lundi matin.

"Non, je ne suis pas favorable à une suppression de l'AME. On peut changer de nom, mais le principe selon lequel on peut être soigné, parce que ça renvoie à un enjeu de santé publique, je pense qu'il est important dans notre pays", a ainsi estimé la cheffe du gouvernement, alors que le projet de loi "pour contrôler l'immigration, améliorer l'intégration" (cf dépêche du 01/02/2023 à 19:02 et dépêche du 16/03/2023 à 16:44) est examiné en séance au Sénat à compter de lundi.

Le ministre de l'intérieur, Gérald Darmanin, s'était déclaré "personnellement favorable" à la suppression de l'AME pour la transformer en aide médicale d'urgence (AMU), mais la première ministre a refusé de "prendre des décisions sur la base de totems, de symboles".

"L'AME est un enjeu d'humanité, de santé publique, depuis des années, on considère que dans notre pays, pour répondre aux besoins des étrangers qui sont sur notre sol, mais aussi aux enjeux de santé publique pour l'ensemble de nos concitoyens, il faut apporter des soins nécessaires aux personnes qui sont sur notre territoire", a-t-elle expliqué.

Afin "d'objectiver" la situation, elle avait annoncé début octobre le lancement d'une mission sur l'AME confiée à l'ancien ministre de la santé Claude Evin et au conseiller départemental des Yvelines Patrick Stefanini, rappelle-t-on (cf dépêche du 09/10/2023 à 11:29).

 Rapport final "rendu en décembre"

Ils ont rendu "des conclusions provisoires", la semaine dernière, a rapporté la première ministre, annonçant que le rapport final serait "rendu début décembre".

Selon une source "bien placée ayant pu consulter les premières conclusions du rapport", interrogée par France Inter la semaine dernière, il en ressort une "absence d'effet d'appel d'air" de l'AME. Cet argument est pourtant souvent brandi par les opposants à cette aide sociale, note-t-on.

Selon ces premières conclusions, l'AME serait un dispositif "utile", et "environ 50% des étrangers qui pourraient y prétendre n'en font pas la demande".

Dans son 23e rapport sur l'accès aux droits et aux soins, publié en septembre, Médecins du monde révélait que "plus de 80%" des personnes éligibles à l'AME reçues dans ses centres n'étaient pas couvertes par ce dispositif (cf dépêche du 18/10/2023 à 00:01).

Dans une tribune publiée dans Le Monde le 2 novembre, 3.000 soignants parmi lesquels le Pr Jean-François Delfraissy président du Comité consultatif national d'éthique (CCNE), le Dr Agnès Giannotti, médecin généraliste, présidente du syndicat MG France ou encore le Pr Rémi Salomon (AP-HP), président de la conférence des présidents de commission médicale d'établissement de CHU, ont exprimé leur soutien à l'AME, rappelant les raisons d'être de cet "outil de lutte contre les exclusions", et alertant sur les risques de sa suppression au profit d'un "dispositif dégradé".

jr/vl/APMnews

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