Actualités de l'Urgence - APM

06/01 2023
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EMMANUEL MACRON, AU CH SUD FRANCILIEN, FIXE LE CAP DE LA POLITIQUE DE SANTÉ DES MOIS À VENIR

(Par Sabine NEULAT-ISARD, avec Maryannick Le BRIS sur place)

CORBEIL-ESSONNES, 6 janvier 2023 (APMnews) - Le président de la République a fixé le cap de la politique de santé des prochains mois, tant pour le secteur hospitalier que pour la médecine de ville, vendredi, lors d'un déplacement au centre hospitalier Sud francilien (CHSF), dans l'Essonne.

Emmanuel Macron en visite au centre hospitalier Sud francilien le 6 janvier 2023 (capture d'écran)
Emmanuel Macron en visite au centre hospitalier Sud francilien le 6 janvier 2023 (capture d'écran)

Comme il s'y était engagé en décembre 2022 auprès d'une délégation de professionnels de la pédiatrie (cf dépêche du 23/12/2022 à 19:26), le président de la République a présenté vendredi et pour la première fois ses voeux aux acteurs de la santé, qu'ils soient libéraux ou soignants.

Pour cela, il s'est rendu à l'hôpital de Corbeil-Essonnes, en présence notamment de François Braun, ministre de la santé et de la prévention, et d'Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l'organisation territoriale et des professions de santé, ainsi que des acteurs du territoire (représentants des CPTS, des maisons de santé, professionnels libéraux, représentants des ordres locaux, élus…).

Dans un discours de près d'une heure, prononcé après une visite de l'établissement, il a tracé les "perspectives" de la politique de santé qui va être conduite à court et à long termes, sous l'égide de François Braun. Une "équipe projet réduite" accompagnera le ministre sur certains chantiers.

Emmanuel Macron a affirmé sa volonté de donner une "impulsion nouvelle" au système de santé et en particulier à l'hôpital, indiquant mener cette démarche "avec beaucoup de détermination et d'humilité". Certains chantiers prendront du temps, avec des points d'étape et des ajustements, a-t-il précisé.

Il a fixé, en citant des sujets parfois déjà en cours, les chantiers à mener pour l'hôpital, la priorité étant de "gagner du temps médical" et de remettre "du temps utile de soin" au chevet des patients.

Le chef de l'Etat a aussi cité une "remise à plat" du temps de travail à l'hôpital ainsi que la question de la gouvernance des hôpitaux en affirmant sa volonté de placer un "tandem administratif et médical" à la tête des hôpitaux (cf dépêche du 06/01/2023 à 17:19).

Il a fait part de sa volonté d'inscrire dans le prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) un nouveau mode de financement des hôpitaux, fondé sur une part beaucoup plus réduite de la tarification à l'activité (T2A) (sans dire de combien).

Il a par ailleurs souhaité un "nouveau pacte avec la médecine libérale", incluant par exemple une augmentation du nombre d'assistants médicaux, toujours dans l'idée de libérer du temps médical et afin aussi de "faire en sorte que chaque citoyen puisse avoir accès à une solution de santé" près de là où il vit (cf dépêche du 06/01/2023 à 17:08).

Il a annoncé que les CNR [Conseil national de la refondation] santé territoriaux allaient être "systématisés", chacun devant construire une "feuille de route d'ici la fin de l'année".

Après avoir rappelé que les quotas d'élèves dans les instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi) avaient été augmentés "de plus de 20% en trois ans", avec l'aide des conseils régionaux, Emmanuel Macron a estimé qu'il fallait aller "plus loin" et en former plus.

Il a toutefois rappelé qu'un certain nombre d'élèves arrêtaient leur formation en cours d'études (environ 30%) et que d'autres échouaient (10-15%).

Le gouvernement engagera dès le premier trimestre 2023 un cycle d’échanges avec les régions pour déterminer les moyens d’augmenter encore le nombre de jeunes qui doivent être formés pour répondre aux besoins des hôpitaux, a précisé l'Elysée par la suite.

Outre l'augmentation des élèves, "on doit réfléchir à la bonne orientation, améliorer le système de Parcoursup qui n'est pas optimal, revoir l'organisation et le fonctionnement de nos études, ce chantier devant être finalisé d'ici à l'été, et mettre un système plus responsabilisant en sortie d'études pour éviter que les soignants partent en intérim ou en remplacement", a estimé Emmanuel Macron.

En plus de ces formations, "on doit tout faire pour garder les professionnels", a insisté le chef de l'Etat. "C'est le défi des prochains mois", a-t-il ajouté en "souhaitant une meilleure organisation du temps de travail" à l'hôpital.

Il a par ailleurs annoncé différentes mesures pour "redistribuer les efforts pour la permanence des soins" en établissements ou en ville.

Parmi elles, figure aussi la généralisation du service d’accès aux soins (SAS) en 2023.

Un diagnostic connu mais un traitement pas suffisant

Avant ses différentes annonces, le président a rendu "hommage" au personnel soignant: "Le Covid a montré que la santé n'est pas une politique publique parmi d'autres mais elle permet toutes les autres."

Rappelant le discours qu'il avait prononcé à l'Elysée en 2018, à l'occasion du lancement du plan "Ma santé 2022", il a considéré que "le diagnostic" était "connu". Mais "si le diagnostic était posé, manifestement, indépendamment du Covid, le traitement n'était sans doute pas suffisant", a-t-il reconnu.

Pour Emmanuel Macron, la crise que connaît la santé est "multifactorielle". Elle ne relève "pas seulement d'un problème d'argent" ou "de moyens", mais aussi "d'organisation de notre système et d'évaluation de notre société".

Elle est ainsi liée à la diminution du nombre de soignants formés "pendant des décennies", à l'application des 35 heures à l'hôpital sans qu'elle soit accompagnée d'une "réforme de l'organisation du temps de travail", à un alourdissement de la gouvernance et une rigidification des procédures, et à l'installation d'un cloisonnement ville-hôpital.

"En plus de tout cela, les soignants qui arrivent n'ont pas envie d'avoir la même vie que leurs aînés. On ne peut plus demander à des professionnels de dire 'vous allez faire comme vos parents et grands-parents en termes de rythme de travail", a-t-il expliqué, en soulignant que cette situation existait aussi dans la médecine de ville.

"En parallèle", figurent le vieillissement de la population, l'augmentation des maladies chroniques et des "vulnérabilités".

Si "le Covid a révélé cette divergence qui s'était installée pendant plusieurs décennies", "la situation va plutôt se dégrader en termes d'offre médicale, d'autant que beaucoup de médecins arrivent à l'âge de la retraite", a prévenu Emmanuel Macron. "Notre défi collectif est donc de dégager du temps de médecin face au patient, donc de repenser notre organisation collective, en ville et à l'hôpital, et de la penser de manière coopérative, comme on l'a fait pendant la période Covid".

"L'objectif est de parvenir à une médecine qui prévient mieux, qui va s'individualiser et devenir plus prédictive et qui va nous permettre de limiter les actes inutiles et de réduire la mortalité évitable". "Mais on doit résister au choc qu'on est en train de vivre", a-t-il insisté.



Une visite de deux heures

Photo: Maryannick Le Bris
Photo: Maryannick Le Bris

Le chef de l'Etat était arrivé en milieu de matinée à l'hôpital de Corbeil-Essonnes, où s'étaient postés devant l'entrée quelques représentants CGT, avec des pancartes dénonçant "la santé en danger", et plusieurs élus locaux.

Emmanuel Macron, accueilli par le directeur de l'hôpital, Gilles Calmes, et l'équipe de direction administrative et médicale de l'établissement, ainsi que par Amélie Verdier, directrice générale de l'agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France ou encore le député de l'Essonne Jérôme Guedj (socialiste), a d'abord traversé une haie de soignants venus le saluer, tous désireux de lui faire part de leurs attentes et difficultés -pénibilité insuffisamment reconnue, "turn-over permanent" chez le personnel infirmier, refus d'inscriptions à la maternité faute de sages-femmes en nombre suffisant, épuisement, manque de relais en médecine de ville...

Le chef de l'Etat est allé à la rencontre de l'équipe du service des urgences pédiatriques. Il s'est entretenu plus particulièrement avec le chef du pôle femme-mère-enfant, Sébastien Rouget, la présidente de la commission médicale d'établissement (CME), Valérie Caudwell, la cadre de santé du pôle enfants, Anne Brandicourt, une infirmière puéricultrice et une auxiliaire de puériculture. Etait également présente Marie-Paule Sauli, coordonnatrice générale des soins.

Les professionnels lui ont expliqué le manque d'attractivité des professions paramédicales, malgré le Ségur "qui est arrivé trop tard", comme l'ont déclaré certaines soignantes en l'accueillant, la non-reconnaissance du travail de nuit et les longues heures d'attente aux urgences pédiatriques -"jusqu'à 10 heures" - et les difficultés d'attractivité, avec 30 postes vacants en pédiatrie et néonatalogie, soit 10% des effectifs. L'unité pour adolescents est "embolisée" par de jeunes patients relevant de la psychiatrie infanto-juvénile, a aussi illustré Valérie Caudwell.

Au service des urgences pédiatriques, "40% des passages relèvent des soins non programmés", a souligné Bérénice Chailloux, chef du service. "Sur 15 jours cet hiver on a eu 40% d'activité en plus". L'équipe a aussi exposé les solutions mises en oeuvre pour faire face à ces difficultés: le recours à 25 professionnels de ville - généralistes ou pédiatres libéraux, exerçant en maison de santé pluridisciplinaires ou PMI- ou retraités, pour former un "circuit court" participant à la prise en charge de la permanence des soins au sein du service.

L'équipe a aussi évoqué l'obtention de l'ouverture pérenne de la maison médicale de garde aux heures de la permanence des soins ambulatoires (PDSA) le week-end et en semaine, ainsi que la création d'un poste d'agent logistique pour redonner du temps aux soignants, ce à quoi le président s'est montré très attentif. "Il faut arriver à faire hors crise" ce qui a été fait au plus fort de la crise du Covid, a rebondi Emmanuel Macron, appelant à retrouver "l'esprit d'entreprise" ("on fait", puis "on valide") pour trouver des solutions.

A l'entrée du réfectoire où le président a prononcé ses voeux, le Pr Alfred Penfornis, chef du service diabétologie et du pôle de médecine de spécialités, a tenu à témoigner d'une "ambiance très tendue", qui avait fait place à "la solidarité exceptionnelle pendant la crise", du fait de l'accroissement des difficultés et de leur enlisement dans la durée.

Fiche annonces aux acteurs de la santé janvier 2023

san-mlb/nc/APMnews

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(Par Sabine NEULAT-ISARD, avec Maryannick Le BRIS sur place)

CORBEIL-ESSONNES, 6 janvier 2023 (APMnews) - Le président de la République a fixé le cap de la politique de santé des prochains mois, tant pour le secteur hospitalier que pour la médecine de ville, vendredi, lors d'un déplacement au centre hospitalier Sud francilien (CHSF), dans l'Essonne.

Emmanuel Macron en visite au centre hospitalier Sud francilien le 6 janvier 2023 (capture d'écran)
Emmanuel Macron en visite au centre hospitalier Sud francilien le 6 janvier 2023 (capture d'écran)

Comme il s'y était engagé en décembre 2022 auprès d'une délégation de professionnels de la pédiatrie (cf dépêche du 23/12/2022 à 19:26), le président de la République a présenté vendredi et pour la première fois ses voeux aux acteurs de la santé, qu'ils soient libéraux ou soignants.

Pour cela, il s'est rendu à l'hôpital de Corbeil-Essonnes, en présence notamment de François Braun, ministre de la santé et de la prévention, et d'Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l'organisation territoriale et des professions de santé, ainsi que des acteurs du territoire (représentants des CPTS, des maisons de santé, professionnels libéraux, représentants des ordres locaux, élus…).

Dans un discours de près d'une heure, prononcé après une visite de l'établissement, il a tracé les "perspectives" de la politique de santé qui va être conduite à court et à long termes, sous l'égide de François Braun. Une "équipe projet réduite" accompagnera le ministre sur certains chantiers.

Emmanuel Macron a affirmé sa volonté de donner une "impulsion nouvelle" au système de santé et en particulier à l'hôpital, indiquant mener cette démarche "avec beaucoup de détermination et d'humilité". Certains chantiers prendront du temps, avec des points d'étape et des ajustements, a-t-il précisé.

Il a fixé, en citant des sujets parfois déjà en cours, les chantiers à mener pour l'hôpital, la priorité étant de "gagner du temps médical" et de remettre "du temps utile de soin" au chevet des patients.

Le chef de l'Etat a aussi cité une "remise à plat" du temps de travail à l'hôpital ainsi que la question de la gouvernance des hôpitaux en affirmant sa volonté de placer un "tandem administratif et médical" à la tête des hôpitaux (cf dépêche du 06/01/2023 à 17:19).

Il a fait part de sa volonté d'inscrire dans le prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) un nouveau mode de financement des hôpitaux, fondé sur une part beaucoup plus réduite de la tarification à l'activité (T2A) (sans dire de combien).

Il a par ailleurs souhaité un "nouveau pacte avec la médecine libérale", incluant par exemple une augmentation du nombre d'assistants médicaux, toujours dans l'idée de libérer du temps médical et afin aussi de "faire en sorte que chaque citoyen puisse avoir accès à une solution de santé" près de là où il vit (cf dépêche du 06/01/2023 à 17:08).

Il a annoncé que les CNR [Conseil national de la refondation] santé territoriaux allaient être "systématisés", chacun devant construire une "feuille de route d'ici la fin de l'année".

Après avoir rappelé que les quotas d'élèves dans les instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi) avaient été augmentés "de plus de 20% en trois ans", avec l'aide des conseils régionaux, Emmanuel Macron a estimé qu'il fallait aller "plus loin" et en former plus.

Il a toutefois rappelé qu'un certain nombre d'élèves arrêtaient leur formation en cours d'études (environ 30%) et que d'autres échouaient (10-15%).

Le gouvernement engagera dès le premier trimestre 2023 un cycle d’échanges avec les régions pour déterminer les moyens d’augmenter encore le nombre de jeunes qui doivent être formés pour répondre aux besoins des hôpitaux, a précisé l'Elysée par la suite.

Outre l'augmentation des élèves, "on doit réfléchir à la bonne orientation, améliorer le système de Parcoursup qui n'est pas optimal, revoir l'organisation et le fonctionnement de nos études, ce chantier devant être finalisé d'ici à l'été, et mettre un système plus responsabilisant en sortie d'études pour éviter que les soignants partent en intérim ou en remplacement", a estimé Emmanuel Macron.

En plus de ces formations, "on doit tout faire pour garder les professionnels", a insisté le chef de l'Etat. "C'est le défi des prochains mois", a-t-il ajouté en "souhaitant une meilleure organisation du temps de travail" à l'hôpital.

Il a par ailleurs annoncé différentes mesures pour "redistribuer les efforts pour la permanence des soins" en établissements ou en ville.

Parmi elles, figure aussi la généralisation du service d’accès aux soins (SAS) en 2023.

Un diagnostic connu mais un traitement pas suffisant

Avant ses différentes annonces, le président a rendu "hommage" au personnel soignant: "Le Covid a montré que la santé n'est pas une politique publique parmi d'autres mais elle permet toutes les autres."

Rappelant le discours qu'il avait prononcé à l'Elysée en 2018, à l'occasion du lancement du plan "Ma santé 2022", il a considéré que "le diagnostic" était "connu". Mais "si le diagnostic était posé, manifestement, indépendamment du Covid, le traitement n'était sans doute pas suffisant", a-t-il reconnu.

Pour Emmanuel Macron, la crise que connaît la santé est "multifactorielle". Elle ne relève "pas seulement d'un problème d'argent" ou "de moyens", mais aussi "d'organisation de notre système et d'évaluation de notre société".

Elle est ainsi liée à la diminution du nombre de soignants formés "pendant des décennies", à l'application des 35 heures à l'hôpital sans qu'elle soit accompagnée d'une "réforme de l'organisation du temps de travail", à un alourdissement de la gouvernance et une rigidification des procédures, et à l'installation d'un cloisonnement ville-hôpital.

"En plus de tout cela, les soignants qui arrivent n'ont pas envie d'avoir la même vie que leurs aînés. On ne peut plus demander à des professionnels de dire 'vous allez faire comme vos parents et grands-parents en termes de rythme de travail", a-t-il expliqué, en soulignant que cette situation existait aussi dans la médecine de ville.

"En parallèle", figurent le vieillissement de la population, l'augmentation des maladies chroniques et des "vulnérabilités".

Si "le Covid a révélé cette divergence qui s'était installée pendant plusieurs décennies", "la situation va plutôt se dégrader en termes d'offre médicale, d'autant que beaucoup de médecins arrivent à l'âge de la retraite", a prévenu Emmanuel Macron. "Notre défi collectif est donc de dégager du temps de médecin face au patient, donc de repenser notre organisation collective, en ville et à l'hôpital, et de la penser de manière coopérative, comme on l'a fait pendant la période Covid".

"L'objectif est de parvenir à une médecine qui prévient mieux, qui va s'individualiser et devenir plus prédictive et qui va nous permettre de limiter les actes inutiles et de réduire la mortalité évitable". "Mais on doit résister au choc qu'on est en train de vivre", a-t-il insisté.



Une visite de deux heures

Photo: Maryannick Le Bris
Photo: Maryannick Le Bris

Le chef de l'Etat était arrivé en milieu de matinée à l'hôpital de Corbeil-Essonnes, où s'étaient postés devant l'entrée quelques représentants CGT, avec des pancartes dénonçant "la santé en danger", et plusieurs élus locaux.

Emmanuel Macron, accueilli par le directeur de l'hôpital, Gilles Calmes, et l'équipe de direction administrative et médicale de l'établissement, ainsi que par Amélie Verdier, directrice générale de l'agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France ou encore le député de l'Essonne Jérôme Guedj (socialiste), a d'abord traversé une haie de soignants venus le saluer, tous désireux de lui faire part de leurs attentes et difficultés -pénibilité insuffisamment reconnue, "turn-over permanent" chez le personnel infirmier, refus d'inscriptions à la maternité faute de sages-femmes en nombre suffisant, épuisement, manque de relais en médecine de ville...

Le chef de l'Etat est allé à la rencontre de l'équipe du service des urgences pédiatriques. Il s'est entretenu plus particulièrement avec le chef du pôle femme-mère-enfant, Sébastien Rouget, la présidente de la commission médicale d'établissement (CME), Valérie Caudwell, la cadre de santé du pôle enfants, Anne Brandicourt, une infirmière puéricultrice et une auxiliaire de puériculture. Etait également présente Marie-Paule Sauli, coordonnatrice générale des soins.

Les professionnels lui ont expliqué le manque d'attractivité des professions paramédicales, malgré le Ségur "qui est arrivé trop tard", comme l'ont déclaré certaines soignantes en l'accueillant, la non-reconnaissance du travail de nuit et les longues heures d'attente aux urgences pédiatriques -"jusqu'à 10 heures" - et les difficultés d'attractivité, avec 30 postes vacants en pédiatrie et néonatalogie, soit 10% des effectifs. L'unité pour adolescents est "embolisée" par de jeunes patients relevant de la psychiatrie infanto-juvénile, a aussi illustré Valérie Caudwell.

Au service des urgences pédiatriques, "40% des passages relèvent des soins non programmés", a souligné Bérénice Chailloux, chef du service. "Sur 15 jours cet hiver on a eu 40% d'activité en plus". L'équipe a aussi exposé les solutions mises en oeuvre pour faire face à ces difficultés: le recours à 25 professionnels de ville - généralistes ou pédiatres libéraux, exerçant en maison de santé pluridisciplinaires ou PMI- ou retraités, pour former un "circuit court" participant à la prise en charge de la permanence des soins au sein du service.

L'équipe a aussi évoqué l'obtention de l'ouverture pérenne de la maison médicale de garde aux heures de la permanence des soins ambulatoires (PDSA) le week-end et en semaine, ainsi que la création d'un poste d'agent logistique pour redonner du temps aux soignants, ce à quoi le président s'est montré très attentif. "Il faut arriver à faire hors crise" ce qui a été fait au plus fort de la crise du Covid, a rebondi Emmanuel Macron, appelant à retrouver "l'esprit d'entreprise" ("on fait", puis "on valide") pour trouver des solutions.

A l'entrée du réfectoire où le président a prononcé ses voeux, le Pr Alfred Penfornis, chef du service diabétologie et du pôle de médecine de spécialités, a tenu à témoigner d'une "ambiance très tendue", qui avait fait place à "la solidarité exceptionnelle pendant la crise", du fait de l'accroissement des difficultés et de leur enlisement dans la durée.

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