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16/01 2024
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EMMANUEL MACRON RÉAFFIRME SON ENGAGEMENT DE "DÉSENGORGER LES URGENCES" D'ICI LA FIN DE L'ANNÉE

PARIS, 16 janvier 2024 (APMnews) - Le président de la République, Emmanuel Macron, a réaffirmé mardi soir lors d'une conférence de presse à l'Elysée son engagement de "désengorger les urgences" d'ici la fin de l'année, promettant de poursuivre les chantiers sur les soins non programmés et de faciliter les recrutements de personnels hospitaliers paramédicaux.

"Oui, on va tenir l'objectif" de désengorger les urgences d'ici la fin 2024, a affirmé le chef de l'Etat, répondant à une question sur le renoncement ou non à cet engagement pris en avril 2023 (cf dépêche du 17/04/2023 à 21:04) et alors que les services restent en forte tension.

Le secteur de la santé "exigeait un investissement historique, ce que nous avons fait avec le Ségur", a-t-il fait valoir. "Jamais dans notre histoire on a autant réinvesti sur les salaires", "nos soignants à l'hôpital ont eu une augmentation de salaire mensuelle de 200 à 480 euros par mois", a-t-il rappelé.

S'agissant de la réponse aux besoins de soins non programmés, "on a déjà développé pour 70% de notre population" les services d'accès aux soins (SAS). "C'était zéro il y a trois ans".

"Comme on avait mis fin, il y a une quinzaine d'années, à l'obligation de garde", le système n'était "plus organisé et c'est ça qui a renvoyé toute la pression à l'hôpital", a-t-il estimé.

"On va essayer d'aller à 100%" de couverture de la population par le SAS "dès cette année 2024", a déclaré Emmanuel Macron. "Si on fait ça, on désengorge beaucoup les urgences, parce qu'on a une vraie réponse".

"A côté de ça, il faut qu'on continue de mieux responsabiliser celles et ceux qui ont recours de manière indue aux urgences", a-t-il ajouté. "Quand vous avez des gens qui, même pour des petits bobos, après deux, trois fois continuent d'aller directement aux urgences, il faut pouvoir les responsabiliser, c'est-à-dire qu'il y a un reste à charge, sinon ça ne va pas", a-t-il considéré.

"Ce que l'on va continuer de faire durant cette année, c'est d'aider, et surtout dans les grandes villes où la vie est chère, à mieux recruter les paramédicaux", a-t-il exposé par ailleurs, mentionnant les difficultés représentées par le coût du logement.

"On veut engager un travail, et d'ailleurs nos directeurs et directrices d'hôpitaux le font, avec les communes, qui consiste à essayer d'avoir des solutions de logement pour [les paramédicaux] et leurs familles". Des lits sont fermés "parce qu'on n'arrive pas à recruter", a-t-il attesté.

Une rémunération des médecins "au patient plutôt qu'à l'acte"

Le chef de l'Etat a par ailleurs assuré ne pas être favorable à la "contrainte" envers les médecins de ville pour mettre fin aux déserts médiaux. Aujourd'hui, "on a un peu moins de 100.000 médecins généralistes, on en a perdu 6.000 en 10 ans". Et "malgré le fait qu'en 2018, j'ai décidé de rouvrir le numerus clausus, on met 10 ans à former des médecins et on a environ 25 à 30% de nos médecins généralistes qui ont plus de 60 ans", a-t-il développé.

"Et à côté de ça, on a une population qui vieillit, qui a de plus en plus de maladies chroniques." Donc, "on doit créer plus de postes". Mais, dans "les cinq à sept ans qui viennent, le seul moyen, c'est d'organiser différemment les choses", a avancé Emmanuel Macron. "Alors est-ce que la contrainte, c'est la bonne solution? Ma réponse est non", a-t-il tranché.

"On a une révolution de l'organisation à faire", a-t-il insisté, soulignant par ailleurs "qu'il n'y a quasiment plus d'endroit où il n'y a pas de désert médical".

La solution est de "libérer du temps de médecins", a déclaré Emmanuel Macron. Il faut "aller vers une rémunération plus intelligente, sans doute au patient plutôt qu'à l'acte, ce qui permettra de mieux intégrer la prévention", a-t-il poursuivi.

Il faut aussi "faire beaucoup plus travailler ensemble la ville et l'hôpital, comme on l'a fait en période Covid" et "déléguer des actes", a-t-il ajouté, soulignant que le développement de la téléconsultation a permis de "libérer du temps de médecins".

Le président de la République souhaite "permettre que des vaccinations, des renouvellements d'ordonnances, dans le cadre d'un réseau de soins organisé, soient faits par votre pharmacien ou votre pharmacienne de référence, par l'infirmier ou l'infirmière", que la délégation d'actes à des paramédicaux "permette de libérer du temps et de prendre plus de patients".

Il a aussi rappelé qu'on "a déjà doublé en six ans le nombre de maisons de santé". Il faut aussi "que les patients en affection longue durée et les plus âgés aient un médecin de référence", a-t-il ajouté, précisant que l'on "est quasiment à 95%" de l'objectif.

Le chef de l'Etat a appelé à "démultiplier cette logique de terrain".

"Dans un même département, quand vous avez des gens qui savent coopérer entre l'hôpital, la ville, les paramédicaux, […], il n'y a pas de désert."

Il a enjoint son gouvernement à trouver "des solutions radicales pour mettre fin au scandale des déserts médicaux", appelant à "simplifier les règles venues d'en haut, en permettant d'adapter les règles terrain pour permettre des coordinations plus simples" et à "dégager du temps aux médecins pour leur permettre de mieux travailler entre médecine de ville, hôpital et professions paramédicales".

"C'est pourquoi je crois à ces conseils de la refondation territorialisés en santé", a-t-il promu.

Dans chacun des "1.200 bassins de vie", il faut "une petite feuille de route de santé qui va inclure l'hôpital, la clinique, le médecin de ville, le paramédical, etc".

"On va créer des postes, on les aide, on va les accompagner", a-t-il assuré. La stratégie est de "libérer du temps médical en enlevant du temps administratif et du temps médical mal utilisé pour nos médecins".

Il s'agit aussi de "débureaucratiser notre santé", a-t-il considéré. "Parce que très longtemps, pour mieux maîtriser les coûts, on a créé des administrations fortes au national et en région", et "il faut plutôt qu'on mette ces services en soutien des équipes de santé sur ces bassins de vie pour les accompagner à trouver des solutions".

Au cours de son intervention, Emmanuel Macron a assuré que les paramédicaux seraient "au cœur" du mandat de Catherine Vautrin, nouvelle ministre du travail, de la santé et des solidarités. Il "sera au cœur du mandat de la ministre [..] que chaque médecin mais aussi les paramédicaux puissent voir plus de patients", a-t-il promis. Il a aussi souhaité "assumer sur le terrain de régulariser nombre de médecins étrangers qui tiennent parfois à bout de bras nos services de soins et qui sont dans une précarité administrative qui est complètement inefficace".

La situation des praticiens à diplôme hors Union européenne (Padhue) fait l'objet d'une nouvelle mobilisation jeudi, rappelle-t-on (cf dépêche du 10/01/2024 à 13:59).

mlb-wz/eh/APMnews polsan-une

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PARIS, 16 janvier 2024 (APMnews) - Le président de la République, Emmanuel Macron, a réaffirmé mardi soir lors d'une conférence de presse à l'Elysée son engagement de "désengorger les urgences" d'ici la fin de l'année, promettant de poursuivre les chantiers sur les soins non programmés et de faciliter les recrutements de personnels hospitaliers paramédicaux.

"Oui, on va tenir l'objectif" de désengorger les urgences d'ici la fin 2024, a affirmé le chef de l'Etat, répondant à une question sur le renoncement ou non à cet engagement pris en avril 2023 (cf dépêche du 17/04/2023 à 21:04) et alors que les services restent en forte tension.

Le secteur de la santé "exigeait un investissement historique, ce que nous avons fait avec le Ségur", a-t-il fait valoir. "Jamais dans notre histoire on a autant réinvesti sur les salaires", "nos soignants à l'hôpital ont eu une augmentation de salaire mensuelle de 200 à 480 euros par mois", a-t-il rappelé.

S'agissant de la réponse aux besoins de soins non programmés, "on a déjà développé pour 70% de notre population" les services d'accès aux soins (SAS). "C'était zéro il y a trois ans".

"Comme on avait mis fin, il y a une quinzaine d'années, à l'obligation de garde", le système n'était "plus organisé et c'est ça qui a renvoyé toute la pression à l'hôpital", a-t-il estimé.

"On va essayer d'aller à 100%" de couverture de la population par le SAS "dès cette année 2024", a déclaré Emmanuel Macron. "Si on fait ça, on désengorge beaucoup les urgences, parce qu'on a une vraie réponse".

"A côté de ça, il faut qu'on continue de mieux responsabiliser celles et ceux qui ont recours de manière indue aux urgences", a-t-il ajouté. "Quand vous avez des gens qui, même pour des petits bobos, après deux, trois fois continuent d'aller directement aux urgences, il faut pouvoir les responsabiliser, c'est-à-dire qu'il y a un reste à charge, sinon ça ne va pas", a-t-il considéré.

"Ce que l'on va continuer de faire durant cette année, c'est d'aider, et surtout dans les grandes villes où la vie est chère, à mieux recruter les paramédicaux", a-t-il exposé par ailleurs, mentionnant les difficultés représentées par le coût du logement.

"On veut engager un travail, et d'ailleurs nos directeurs et directrices d'hôpitaux le font, avec les communes, qui consiste à essayer d'avoir des solutions de logement pour [les paramédicaux] et leurs familles". Des lits sont fermés "parce qu'on n'arrive pas à recruter", a-t-il attesté.

Une rémunération des médecins "au patient plutôt qu'à l'acte"

Le chef de l'Etat a par ailleurs assuré ne pas être favorable à la "contrainte" envers les médecins de ville pour mettre fin aux déserts médiaux. Aujourd'hui, "on a un peu moins de 100.000 médecins généralistes, on en a perdu 6.000 en 10 ans". Et "malgré le fait qu'en 2018, j'ai décidé de rouvrir le numerus clausus, on met 10 ans à former des médecins et on a environ 25 à 30% de nos médecins généralistes qui ont plus de 60 ans", a-t-il développé.

"Et à côté de ça, on a une population qui vieillit, qui a de plus en plus de maladies chroniques." Donc, "on doit créer plus de postes". Mais, dans "les cinq à sept ans qui viennent, le seul moyen, c'est d'organiser différemment les choses", a avancé Emmanuel Macron. "Alors est-ce que la contrainte, c'est la bonne solution? Ma réponse est non", a-t-il tranché.

"On a une révolution de l'organisation à faire", a-t-il insisté, soulignant par ailleurs "qu'il n'y a quasiment plus d'endroit où il n'y a pas de désert médical".

La solution est de "libérer du temps de médecins", a déclaré Emmanuel Macron. Il faut "aller vers une rémunération plus intelligente, sans doute au patient plutôt qu'à l'acte, ce qui permettra de mieux intégrer la prévention", a-t-il poursuivi.

Il faut aussi "faire beaucoup plus travailler ensemble la ville et l'hôpital, comme on l'a fait en période Covid" et "déléguer des actes", a-t-il ajouté, soulignant que le développement de la téléconsultation a permis de "libérer du temps de médecins".

Le président de la République souhaite "permettre que des vaccinations, des renouvellements d'ordonnances, dans le cadre d'un réseau de soins organisé, soient faits par votre pharmacien ou votre pharmacienne de référence, par l'infirmier ou l'infirmière", que la délégation d'actes à des paramédicaux "permette de libérer du temps et de prendre plus de patients".

Il a aussi rappelé qu'on "a déjà doublé en six ans le nombre de maisons de santé". Il faut aussi "que les patients en affection longue durée et les plus âgés aient un médecin de référence", a-t-il ajouté, précisant que l'on "est quasiment à 95%" de l'objectif.

Le chef de l'Etat a appelé à "démultiplier cette logique de terrain".

"Dans un même département, quand vous avez des gens qui savent coopérer entre l'hôpital, la ville, les paramédicaux, […], il n'y a pas de désert."

Il a enjoint son gouvernement à trouver "des solutions radicales pour mettre fin au scandale des déserts médicaux", appelant à "simplifier les règles venues d'en haut, en permettant d'adapter les règles terrain pour permettre des coordinations plus simples" et à "dégager du temps aux médecins pour leur permettre de mieux travailler entre médecine de ville, hôpital et professions paramédicales".

"C'est pourquoi je crois à ces conseils de la refondation territorialisés en santé", a-t-il promu.

Dans chacun des "1.200 bassins de vie", il faut "une petite feuille de route de santé qui va inclure l'hôpital, la clinique, le médecin de ville, le paramédical, etc".

"On va créer des postes, on les aide, on va les accompagner", a-t-il assuré. La stratégie est de "libérer du temps médical en enlevant du temps administratif et du temps médical mal utilisé pour nos médecins".

Il s'agit aussi de "débureaucratiser notre santé", a-t-il considéré. "Parce que très longtemps, pour mieux maîtriser les coûts, on a créé des administrations fortes au national et en région", et "il faut plutôt qu'on mette ces services en soutien des équipes de santé sur ces bassins de vie pour les accompagner à trouver des solutions".

Au cours de son intervention, Emmanuel Macron a assuré que les paramédicaux seraient "au cœur" du mandat de Catherine Vautrin, nouvelle ministre du travail, de la santé et des solidarités. Il "sera au cœur du mandat de la ministre [..] que chaque médecin mais aussi les paramédicaux puissent voir plus de patients", a-t-il promis. Il a aussi souhaité "assumer sur le terrain de régulariser nombre de médecins étrangers qui tiennent parfois à bout de bras nos services de soins et qui sont dans une précarité administrative qui est complètement inefficace".

La situation des praticiens à diplôme hors Union européenne (Padhue) fait l'objet d'une nouvelle mobilisation jeudi, rappelle-t-on (cf dépêche du 10/01/2024 à 13:59).

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