Actualités de l'Urgence - APM

EN HAUTE-GARONNE, UN "PACTE DE REFONDATION DE LA PSYCHIATRIE" ATTENDU POUR LA RENTRÉE (DIDIER JAFFRE)
PARIS, 25 juillet 2024 (APMnews) - L'ensemble des acteurs de la psychiatrie du département de la Haute Garonne sont collectivement engagés dans l'élaboration d'un "pacte de la refondation de la psychiatrie sur le territoire", a assuré le directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) Occitanie, Didier Jaffre, lors d'une interview accordée à APMnews, mercredi.

Quelques jours après les faits, Frédéric Valletoux, ministre de la santé et de la prévention, s'était rendu sur place et avait annoncé sept mesures destinées à améliorer "sans délai" les conditions de prise en charge aux urgences psychiatriques dans l'agglomération toulousaine, appelant notamment à une "participation effective et immédiate de tous les acteurs publics comme privés" (cf dépêche du 21/02/2024 à 12:11).
Ces mesures avaient été complétées par cinq propositions à court et long termes du directeur général de l'ARS Occitanie et du DG de CHU de Toulouse, Jean-François Lefebvre, à l'issue d'une réunion avec le personnel soignant (cf dépêche du 19/02/2024 à 19:21).
Didier Jaffre est revenu sur l'état d'avancement des 12 mesures annoncées en février. Six mois plus tard, "toutes les mesures annoncées ont été engagées et mises en œuvre et cela se traduit par l'élaboration et la mise en œuvre prochaine d'un pacte de refondation de la psychiatrie sur le territoire de la Haute-Garonne", a-t-il assuré.
Financé par l'ARS pour un montant (provisoire) de 8 à 10 millions d'euros, ce pacte a été élaboré par l'ensemble des acteurs de la psychiatrie publique, privée et libérale réunis au sein d'un "comité de suivi", a-t-il précisé.
Composé d'une vingtaine de personnes (directions d'établissement, président de commission médicale d'établissement, représentants des médecins psychiatres libéraux, représentants des sept cliniques privées du département, représentant des personnels des CHU, élus locaux, etc.), ce comité se réunissait "une fois par semaine depuis six mois", a-t-il poursuivi.
15 lits de post-urgence
Didier Jaffre a tout d'abord confirmé que 15 lits de post-urgences seraient bien effectifs, d'ici à la fin de l'année, sur le site des urgences psychiatriques du CHU de Toulouse.
"En plus des huit lits de post-urgence existants, la CHU va réinstaller sept nouveaux lits", a-t-il affirmé. Cette mesure a déjà été "actée par le directoire de l'établissement", et cela "nécessitera quelques travaux", a-t-il précisé, notant que les chambres pourraient être toutes opérationnelles dans quelques mois.
Pour fluidifier les parcours patients en sortie d'urgence, le comité de suivi a également lancé une "cellule d'aide, d'appui et d'orientation".
"On l'a mise en place dès la fin du mois de février, ce qui nous a laissés le temps de la tester, de regarder ce qui devait être son meilleur fonctionnement", a expliqué le DG de l'ARS.
Cette cellule est composée de "représentants de l'hospitalisation publique ou privée", et plus spécifiquement de "cadres de santé" et d'un "psychiatre qui peut être appelé à distance en cas de besoin d'un avis médical", a-t-il détaillé.
"L'objectif est que cette cellule puisse orienter aussi bien vers le public que vers les structures privées", a-t-il précisé, notant qu'une "politique de réouverture des lits et des services" avait été lancée auprès de tous les acteurs.
Pour cela, une "politique 'recrutement et attractivité des médecins' a été déployée", a-t-il expliqué, mentionnant notamment le financement par l'ARS d'une "prime de solidarité territoriale" (pour le public) afin de revaloriser les médecins qui participent à des gardes au CHU et inversement.
L'équipe mobile d'intervention, annoncée par le ministre en février, est aussi toujours en "cours de création", a indiqué Didier Jaffre. "Cette équipe mobile [est] prévue dans le pacte de refondation, de même que le dispositif au sein du Samu/centre 15 qui répond aux appels".
Nouvelles chambres en soins sans consentement
Ce pacte a plus spécifiquement pour objectif de renforcer la capacité d'accueil de soins sans consentement sur l'ensemble du département. Une mesure déjà prévue dans le projet régional de santé mental signé en octobre 2023, note-t-on.
"Nous avons dressé le constat global qu'il faut qu'on ait plus de marge aujourd'hui en termes de capacité d'accueil en soins sans consentement", a détaillé Didier Jaffre. "En comparant à l'Hérault qui a une densité globalement similaire et une offre de soins comparable, on constate que le département a 80 lits (soins sans consentement) supplémentaires par rapport à [la Haute-Garonne]."
La clinique de Beaupuy, seul établissement privé à proposer une offre de soins sans consentement, a donc doublé son nombre de lits en six mois (cf dépêche du 24/05/2024 à 15:49).
"Elle est passée de 20 lits à 40 lits et elle se fixe comme objectif d'en posséder 50 dans quelques mois", a expliqué Didier Jaffre.
Outre la clinique de Beaupuy, un autre établissement privé "a entamé des démarches en vue d'obtenir une autorisation d'exercice de soins sans consentement", a-t-il annoncé, refusant pour le moment de préciser le nom de celui-ci et le nombre de nouvelles places attendues.
"On renouvelle l'ensemble des autorisations en psychiatrie en septembre donc l'établissement profitera de cette fenêtre de tir pour faire sa demande", a-t-il précisé.
Lors d'un entretien avec APMnews fin janvier, le directeur par intérim du CHS Gérard-Marchant, Frédéric Artigaut, avait déclaré voir d'un bon œil la réforme des autorisations à venir. Celle-ci serait, selon lui, une chance de rééquilibrer ses prises en charge aujourd'hui embolisées par le nombre très important de patients en soins sans consentement (cf dépêche du 12/02/2024 à 18:04).
Présenté pour validation en début de semaine prochaine, ce pacte doit être signé par l'ensemble des parties prenantes "courant septembre".
Mission Igas
Le directeur général de l'ARS est enfin revenu sur l'état d'avancement de la mission de l'inspection générale des affaires sociales (Igas), lancée en février à la suite de la venue du ministre.
Cette mission vient de terminer sa "première phase d'analyse des éléments" et vient de rendre "son rapport confidentiel", a-t-il explicité.
Elle entre à présent dans sa deuxième phase de travail, à savoir celle "de réflexion sur l'organisation de la psychiatrie" dans le département. "Elle s'appuiera pour cela sur le pacte", a-t-il avancé.
jr/ab/APMnews
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EN HAUTE-GARONNE, UN "PACTE DE REFONDATION DE LA PSYCHIATRIE" ATTENDU POUR LA RENTRÉE (DIDIER JAFFRE)
PARIS, 25 juillet 2024 (APMnews) - L'ensemble des acteurs de la psychiatrie du département de la Haute Garonne sont collectivement engagés dans l'élaboration d'un "pacte de la refondation de la psychiatrie sur le territoire", a assuré le directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) Occitanie, Didier Jaffre, lors d'une interview accordée à APMnews, mercredi.

Quelques jours après les faits, Frédéric Valletoux, ministre de la santé et de la prévention, s'était rendu sur place et avait annoncé sept mesures destinées à améliorer "sans délai" les conditions de prise en charge aux urgences psychiatriques dans l'agglomération toulousaine, appelant notamment à une "participation effective et immédiate de tous les acteurs publics comme privés" (cf dépêche du 21/02/2024 à 12:11).
Ces mesures avaient été complétées par cinq propositions à court et long termes du directeur général de l'ARS Occitanie et du DG de CHU de Toulouse, Jean-François Lefebvre, à l'issue d'une réunion avec le personnel soignant (cf dépêche du 19/02/2024 à 19:21).
Didier Jaffre est revenu sur l'état d'avancement des 12 mesures annoncées en février. Six mois plus tard, "toutes les mesures annoncées ont été engagées et mises en œuvre et cela se traduit par l'élaboration et la mise en œuvre prochaine d'un pacte de refondation de la psychiatrie sur le territoire de la Haute-Garonne", a-t-il assuré.
Financé par l'ARS pour un montant (provisoire) de 8 à 10 millions d'euros, ce pacte a été élaboré par l'ensemble des acteurs de la psychiatrie publique, privée et libérale réunis au sein d'un "comité de suivi", a-t-il précisé.
Composé d'une vingtaine de personnes (directions d'établissement, président de commission médicale d'établissement, représentants des médecins psychiatres libéraux, représentants des sept cliniques privées du département, représentant des personnels des CHU, élus locaux, etc.), ce comité se réunissait "une fois par semaine depuis six mois", a-t-il poursuivi.
15 lits de post-urgence
Didier Jaffre a tout d'abord confirmé que 15 lits de post-urgences seraient bien effectifs, d'ici à la fin de l'année, sur le site des urgences psychiatriques du CHU de Toulouse.
"En plus des huit lits de post-urgence existants, la CHU va réinstaller sept nouveaux lits", a-t-il affirmé. Cette mesure a déjà été "actée par le directoire de l'établissement", et cela "nécessitera quelques travaux", a-t-il précisé, notant que les chambres pourraient être toutes opérationnelles dans quelques mois.
Pour fluidifier les parcours patients en sortie d'urgence, le comité de suivi a également lancé une "cellule d'aide, d'appui et d'orientation".
"On l'a mise en place dès la fin du mois de février, ce qui nous a laissés le temps de la tester, de regarder ce qui devait être son meilleur fonctionnement", a expliqué le DG de l'ARS.
Cette cellule est composée de "représentants de l'hospitalisation publique ou privée", et plus spécifiquement de "cadres de santé" et d'un "psychiatre qui peut être appelé à distance en cas de besoin d'un avis médical", a-t-il détaillé.
"L'objectif est que cette cellule puisse orienter aussi bien vers le public que vers les structures privées", a-t-il précisé, notant qu'une "politique de réouverture des lits et des services" avait été lancée auprès de tous les acteurs.
Pour cela, une "politique 'recrutement et attractivité des médecins' a été déployée", a-t-il expliqué, mentionnant notamment le financement par l'ARS d'une "prime de solidarité territoriale" (pour le public) afin de revaloriser les médecins qui participent à des gardes au CHU et inversement.
L'équipe mobile d'intervention, annoncée par le ministre en février, est aussi toujours en "cours de création", a indiqué Didier Jaffre. "Cette équipe mobile [est] prévue dans le pacte de refondation, de même que le dispositif au sein du Samu/centre 15 qui répond aux appels".
Nouvelles chambres en soins sans consentement
Ce pacte a plus spécifiquement pour objectif de renforcer la capacité d'accueil de soins sans consentement sur l'ensemble du département. Une mesure déjà prévue dans le projet régional de santé mental signé en octobre 2023, note-t-on.
"Nous avons dressé le constat global qu'il faut qu'on ait plus de marge aujourd'hui en termes de capacité d'accueil en soins sans consentement", a détaillé Didier Jaffre. "En comparant à l'Hérault qui a une densité globalement similaire et une offre de soins comparable, on constate que le département a 80 lits (soins sans consentement) supplémentaires par rapport à [la Haute-Garonne]."
La clinique de Beaupuy, seul établissement privé à proposer une offre de soins sans consentement, a donc doublé son nombre de lits en six mois (cf dépêche du 24/05/2024 à 15:49).
"Elle est passée de 20 lits à 40 lits et elle se fixe comme objectif d'en posséder 50 dans quelques mois", a expliqué Didier Jaffre.
Outre la clinique de Beaupuy, un autre établissement privé "a entamé des démarches en vue d'obtenir une autorisation d'exercice de soins sans consentement", a-t-il annoncé, refusant pour le moment de préciser le nom de celui-ci et le nombre de nouvelles places attendues.
"On renouvelle l'ensemble des autorisations en psychiatrie en septembre donc l'établissement profitera de cette fenêtre de tir pour faire sa demande", a-t-il précisé.
Lors d'un entretien avec APMnews fin janvier, le directeur par intérim du CHS Gérard-Marchant, Frédéric Artigaut, avait déclaré voir d'un bon œil la réforme des autorisations à venir. Celle-ci serait, selon lui, une chance de rééquilibrer ses prises en charge aujourd'hui embolisées par le nombre très important de patients en soins sans consentement (cf dépêche du 12/02/2024 à 18:04).
Présenté pour validation en début de semaine prochaine, ce pacte doit être signé par l'ensemble des parties prenantes "courant septembre".
Mission Igas
Le directeur général de l'ARS est enfin revenu sur l'état d'avancement de la mission de l'inspection générale des affaires sociales (Igas), lancée en février à la suite de la venue du ministre.
Cette mission vient de terminer sa "première phase d'analyse des éléments" et vient de rendre "son rapport confidentiel", a-t-il explicité.
Elle entre à présent dans sa deuxième phase de travail, à savoir celle "de réflexion sur l'organisation de la psychiatrie" dans le département. "Elle s'appuiera pour cela sur le pacte", a-t-il avancé.
jr/ab/APMnews