Actualités de l'Urgence - APM

15/06 2016
Retour

EN PROIE À DES DIFFICULTÉS FINANCIÈRES, LE CHICAS GAP-SISTERON SUR LE POINT DE SIGNER UN CREF

(Par Emmanuelle DEBELLEIX)

GAP, 14 juin 2016 (APM) - En proie à des difficultés financières, le centre hospitalier intercommunal des Alpes du Sud (Chicas) (Gap/Sisteron, Hautes-Alpes et Alpes-de-Haute-Provence) est sur le point de signer un contrat de retour à l'équilibre financier (Cref), a-t-on appris mardi auprès de son directeur, Yann Le Bras.

La signature prochaine de ce Cref avec l'agence régionale de santé (ARS) Provence-Alpes-Côte-d'Azur (Paca) "s'impose, au vu de la situation financière du Chicas", a estimé son directeur.

"L'établissement est en déficit depuis 2008", a-t-il souligné, en précisant, que, "cumulé, ce déficit atteignait aujourd'hui les 30 millions d'euros".

"Qui plus est, le Chicas est aussi endetté, à hauteur de 85 millions d'euros fin 2015" a-t-il ajouté.

Dans le cadre de ce Cref, conclu pour la période 2016-19, il va être demandé au Chicas "de réaliser 8 millions d'euros d'économies", a-t-il expliqué. L'établissement va "d'abord signer un contrat socle avec l'ARS, portant sur des économies à hauteur de 5,2 millions d'euros, qui serait complété, dans les deux ans à venir, par des avenants" concernant les 2,8 millions d'euros d'économies supplémentaires prévues.

Ces efforts à venir s'ajouteront à ceux déjà réalisés par l'établissement sur la période 2014-15, le Chicas ayant, sur cette période, mis en oeuvre une réorganisation de sa capacité d'accueil ayant permis de réaliser des économies "à hauteur de 2,4 millions d'euros", a-t-il souligné.

La direction de l'établissement a indiqué que la date de signature du Cref avec l'ARS n'était pas encore fixée. Ce contrat "doit, d'abord, être présenté, ce mardi après-midi au conseil de surveillance de l'établissement, après l'avoir été à la commission médicale d'établissement (CME) et au comité technique d'établissement (CTE)", a précisé Yann Le Bras.

=3Appel à la grève de l'intersyndicale de l'établissement

"Opposée à la signature de ce Cref, l'intersyndicale (CFDT, CGT et FO) de l'établissement a justement appelé à la grève pour ce mardi après-midi", a indiqué mardi à l'APM Valérie Clément, secrétaire CGT au Chicas, ajoutant que "si les grévistes étaient assez nombreux, il était envisagé d'envahir la salle dans laquelle doit se tenir le conseil de surveillance de l'établissement".

"Une première journée de mobilisation a eu lieu le 27 mai", a-t-elle souligné, "jour de présentation du Cref au CTE de l'établissement". "Les 11 représentants du personnel avaient alors refusé de siéger au CTE, après que la salle de réunion ait été envahie par le personnel gréviste".

"Le Cref nous a été présenté une nouvelle fois en CTE le 31 mai puis le 7 juin. A chaque fois, les représentants du personnel ont voté, à l'unanimité, contre le Cref", a assuré la représentante syndicale.

Pour l'intersyndicale, "le Cref à venir va se traduire par la suppression, sur les quatre prochaines années, de 52 postes, venant s'ajouter à la vingtaine de postes qui ont déjà été supprimés en 2014-15", a expliqué Valérie Clément.

"Par ailleurs, il prévoit une réorganisation des services sur le mode un binôme infirmier/aide-soignant pour 15 patients, hors services régis par décrets, synonyme, selon nous, de dégradation des conditions de travail".

Valérie Clément a aussi mis en avant "le coût des travaux de modernisation engagés par le Chicas depuis près de cinq ans", soulignant, que "sur un total de 120 millions d'euros, 50 millions étaient à la charge de l'établissement".

Interrogé sur les inquiétudes de l'intersyndicale, le directeur du Chicas a confirmé les chiffres avancés par la secrétaire CGT de l'établissement.

Il a précisé que, "sur les 8 millions d'euros d'économies demandées au Chicas dans le cadre du Cref, deux tiers portaient sur les dépenses et un tiers sur les recettes".

"Dans le cadre du contrat socle du Cref, 63% des 5,2 millions d'euros d'efforts demandés au Chicas porteront effectivement sur la masse salariale", a-t-il ajouté, précisant que "les 52 postes qui seraient supprimés sur la période 2016-19 concernaient des postes soignants mais aussi techniques et administratifs".

"Il n'y aura bien sûr aucun licenciement", a-t-il insisté, "mais soit des départs volontaires, assortis d'indemnités financées par l'ARS, soit des non-remplacements de départs à la retraite, soit des non-renouvellement de CDD de courte durée".

En réponse "aux inquiétudes du personnel concernant la réorganisation des services", Yann Le Bras a souligné qu'il s'agissait "aussi, d'une réorganisation des capacités d'hospitalisation du Chicas pour favoriser le virage ambulatoire".

Il a ajouté que "les ratios soignants/patients -un binôme infirmier/aide-soignant pour 15 patients le jour, et un binôme infirmier/aide-soignant pour 30 patients la nuit- desquels le Chicas allait se rapprocher progressivement sur la période 2016-19, étaient des ratios préconisés par l'ARS et l'Agence nationale d'appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux (Anap)".

=== Des travaux de modernisation à hauteur de 120 millions d'euros

Une opération de modernisation de l'établissement a effectivement été engagée depuis 2011, sur le site de Gap essentiellement, le site de Sisteron ayant vu certains de ses services rénovés, a par ailleurs indiqué Yann Le Bras.

Elle "représente un investissement de 120 millions d'euros, le Chicas ayant bénéficié, dans le cadre du Plan hôpital 2012, d'une aide de 9,3 millions d'euros en investissement et de 3,117 millions en exploitation depuis 2008 et ce, jusqu'en 2028, ce qui représente, au total, 70 millions d'euros d'aide", a-t-il précisé.

"Cette opération s'imposait, vu la vétusté de certains des anciens bâtiments du Chicas" a-t-il expliqué, citant le cas "de l'ancien site rassemblant l'activité gérontologique, et celui de l'ancien bâtiment de chirurgie, dans lesquels les standards hôteliers n'étaient plus respectés.

"Cette modernisation a par ailleurs été conçue pour permettre de positionner le Chicas comme établissement de référence sur les Hautes-Alpes", a-t-il ajouté.

La modernisation de l'établissement a, pour l'essentiel, été synonyme de construction de quatre bâtiments neufs. "Trois d'entre eux ont déjà ouvert, entre 2013 et 2014: l'un consacré aux activités de gérontologie, un deuxième consacré à la chirurgie (hospitalisations et consultations) et au centre 15, et un troisième centré sur l'hémodialyse, abritant aussi une maison médicale de garde et une chaufferie au bois", a-t-il souligné.

Le quatrième et dernier bâtiment vient de voir sa construction achevée. Son ouverture est prévue en trois étapes, précise Yann Le Bras: ->le 23 juin, il accueillera les nouvelles urgences du Chicas (agrandie à 1.400 m2 et bénéficiant de 10 ETP supplémentaires par redéploiement), le Smur, l'unité d'hospitalisation de courte durée et l'unité de soins palliatifs. ->à l'automne 2016, il accueillera un plateau oncologique, et 20 lits d'hospitalisation de jour. Les archives et les services techniques y seront aussi transférés. ->dernière étape, au premier semestre 2017, l'ouverture de deux nouvelles salles de bloc opératoire et de la nouvelle stérilisation de l'établissement.

Une "rue hospitalière" relie entre eux ces quatre nouveaux bâtiments, et ouvre sur le nouveau parc de l'établissement, a ajouté la direction.

=3Les contours du GHT se dessinent

Le Chicas (environ 1.400 ETP non médicaux et 150 médecins; 560 lits et places au total) "devrait être, sous réserve d'approbation par la direction générale de l'ARS, établissement support du futur groupement hospitalier de territoire (GHT) Alpes du Sud, a annoncé par ailleurs Yann Le Bras.

Le GHT réunirait quatre centres hospitaliers en direction commune - le Chicas, le centre hospitalier (CH) de Briançon, le CH d'Embrun et celui d'Aiguilles - et le CH Buëch Durance, spécialisé en psychiatrie. Il couvrirait le département des Hautes-Alpes et le nord du département des Alpes-de-Haute-Provence.

ed/san/APM polsan

Les données APM Santé sont la propriété de APM International. Toute copie, republication ou redistribution des données APM Santé, notamment via la mise en antémémoire, l'encadrement ou des moyens similaires, est expressément interdite sans l'accord préalable écrit de APM. APM ne sera pas responsable des erreurs ou des retards dans les données ou de toutes actions entreprises en fonction de celles-ci ou toutes décisions prises sur la base du service. APM, APM Santé et le logo APM International, sont des marques d'APM International dans le monde. Pour de plus amples informations sur les autres services d'APM, veuillez consulter le site Web public d'APM à l'adresse www.apmnews.com

Copyright © APM-Santé - Tous droits réservés.

Informations professionnelles

15/06 2016
Retour

EN PROIE À DES DIFFICULTÉS FINANCIÈRES, LE CHICAS GAP-SISTERON SUR LE POINT DE SIGNER UN CREF

(Par Emmanuelle DEBELLEIX)

GAP, 14 juin 2016 (APM) - En proie à des difficultés financières, le centre hospitalier intercommunal des Alpes du Sud (Chicas) (Gap/Sisteron, Hautes-Alpes et Alpes-de-Haute-Provence) est sur le point de signer un contrat de retour à l'équilibre financier (Cref), a-t-on appris mardi auprès de son directeur, Yann Le Bras.

La signature prochaine de ce Cref avec l'agence régionale de santé (ARS) Provence-Alpes-Côte-d'Azur (Paca) "s'impose, au vu de la situation financière du Chicas", a estimé son directeur.

"L'établissement est en déficit depuis 2008", a-t-il souligné, en précisant, que, "cumulé, ce déficit atteignait aujourd'hui les 30 millions d'euros".

"Qui plus est, le Chicas est aussi endetté, à hauteur de 85 millions d'euros fin 2015" a-t-il ajouté.

Dans le cadre de ce Cref, conclu pour la période 2016-19, il va être demandé au Chicas "de réaliser 8 millions d'euros d'économies", a-t-il expliqué. L'établissement va "d'abord signer un contrat socle avec l'ARS, portant sur des économies à hauteur de 5,2 millions d'euros, qui serait complété, dans les deux ans à venir, par des avenants" concernant les 2,8 millions d'euros d'économies supplémentaires prévues.

Ces efforts à venir s'ajouteront à ceux déjà réalisés par l'établissement sur la période 2014-15, le Chicas ayant, sur cette période, mis en oeuvre une réorganisation de sa capacité d'accueil ayant permis de réaliser des économies "à hauteur de 2,4 millions d'euros", a-t-il souligné.

La direction de l'établissement a indiqué que la date de signature du Cref avec l'ARS n'était pas encore fixée. Ce contrat "doit, d'abord, être présenté, ce mardi après-midi au conseil de surveillance de l'établissement, après l'avoir été à la commission médicale d'établissement (CME) et au comité technique d'établissement (CTE)", a précisé Yann Le Bras.

=3Appel à la grève de l'intersyndicale de l'établissement

"Opposée à la signature de ce Cref, l'intersyndicale (CFDT, CGT et FO) de l'établissement a justement appelé à la grève pour ce mardi après-midi", a indiqué mardi à l'APM Valérie Clément, secrétaire CGT au Chicas, ajoutant que "si les grévistes étaient assez nombreux, il était envisagé d'envahir la salle dans laquelle doit se tenir le conseil de surveillance de l'établissement".

"Une première journée de mobilisation a eu lieu le 27 mai", a-t-elle souligné, "jour de présentation du Cref au CTE de l'établissement". "Les 11 représentants du personnel avaient alors refusé de siéger au CTE, après que la salle de réunion ait été envahie par le personnel gréviste".

"Le Cref nous a été présenté une nouvelle fois en CTE le 31 mai puis le 7 juin. A chaque fois, les représentants du personnel ont voté, à l'unanimité, contre le Cref", a assuré la représentante syndicale.

Pour l'intersyndicale, "le Cref à venir va se traduire par la suppression, sur les quatre prochaines années, de 52 postes, venant s'ajouter à la vingtaine de postes qui ont déjà été supprimés en 2014-15", a expliqué Valérie Clément.

"Par ailleurs, il prévoit une réorganisation des services sur le mode un binôme infirmier/aide-soignant pour 15 patients, hors services régis par décrets, synonyme, selon nous, de dégradation des conditions de travail".

Valérie Clément a aussi mis en avant "le coût des travaux de modernisation engagés par le Chicas depuis près de cinq ans", soulignant, que "sur un total de 120 millions d'euros, 50 millions étaient à la charge de l'établissement".

Interrogé sur les inquiétudes de l'intersyndicale, le directeur du Chicas a confirmé les chiffres avancés par la secrétaire CGT de l'établissement.

Il a précisé que, "sur les 8 millions d'euros d'économies demandées au Chicas dans le cadre du Cref, deux tiers portaient sur les dépenses et un tiers sur les recettes".

"Dans le cadre du contrat socle du Cref, 63% des 5,2 millions d'euros d'efforts demandés au Chicas porteront effectivement sur la masse salariale", a-t-il ajouté, précisant que "les 52 postes qui seraient supprimés sur la période 2016-19 concernaient des postes soignants mais aussi techniques et administratifs".

"Il n'y aura bien sûr aucun licenciement", a-t-il insisté, "mais soit des départs volontaires, assortis d'indemnités financées par l'ARS, soit des non-remplacements de départs à la retraite, soit des non-renouvellement de CDD de courte durée".

En réponse "aux inquiétudes du personnel concernant la réorganisation des services", Yann Le Bras a souligné qu'il s'agissait "aussi, d'une réorganisation des capacités d'hospitalisation du Chicas pour favoriser le virage ambulatoire".

Il a ajouté que "les ratios soignants/patients -un binôme infirmier/aide-soignant pour 15 patients le jour, et un binôme infirmier/aide-soignant pour 30 patients la nuit- desquels le Chicas allait se rapprocher progressivement sur la période 2016-19, étaient des ratios préconisés par l'ARS et l'Agence nationale d'appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux (Anap)".

=== Des travaux de modernisation à hauteur de 120 millions d'euros

Une opération de modernisation de l'établissement a effectivement été engagée depuis 2011, sur le site de Gap essentiellement, le site de Sisteron ayant vu certains de ses services rénovés, a par ailleurs indiqué Yann Le Bras.

Elle "représente un investissement de 120 millions d'euros, le Chicas ayant bénéficié, dans le cadre du Plan hôpital 2012, d'une aide de 9,3 millions d'euros en investissement et de 3,117 millions en exploitation depuis 2008 et ce, jusqu'en 2028, ce qui représente, au total, 70 millions d'euros d'aide", a-t-il précisé.

"Cette opération s'imposait, vu la vétusté de certains des anciens bâtiments du Chicas" a-t-il expliqué, citant le cas "de l'ancien site rassemblant l'activité gérontologique, et celui de l'ancien bâtiment de chirurgie, dans lesquels les standards hôteliers n'étaient plus respectés.

"Cette modernisation a par ailleurs été conçue pour permettre de positionner le Chicas comme établissement de référence sur les Hautes-Alpes", a-t-il ajouté.

La modernisation de l'établissement a, pour l'essentiel, été synonyme de construction de quatre bâtiments neufs. "Trois d'entre eux ont déjà ouvert, entre 2013 et 2014: l'un consacré aux activités de gérontologie, un deuxième consacré à la chirurgie (hospitalisations et consultations) et au centre 15, et un troisième centré sur l'hémodialyse, abritant aussi une maison médicale de garde et une chaufferie au bois", a-t-il souligné.

Le quatrième et dernier bâtiment vient de voir sa construction achevée. Son ouverture est prévue en trois étapes, précise Yann Le Bras: ->le 23 juin, il accueillera les nouvelles urgences du Chicas (agrandie à 1.400 m2 et bénéficiant de 10 ETP supplémentaires par redéploiement), le Smur, l'unité d'hospitalisation de courte durée et l'unité de soins palliatifs. ->à l'automne 2016, il accueillera un plateau oncologique, et 20 lits d'hospitalisation de jour. Les archives et les services techniques y seront aussi transférés. ->dernière étape, au premier semestre 2017, l'ouverture de deux nouvelles salles de bloc opératoire et de la nouvelle stérilisation de l'établissement.

Une "rue hospitalière" relie entre eux ces quatre nouveaux bâtiments, et ouvre sur le nouveau parc de l'établissement, a ajouté la direction.

=3Les contours du GHT se dessinent

Le Chicas (environ 1.400 ETP non médicaux et 150 médecins; 560 lits et places au total) "devrait être, sous réserve d'approbation par la direction générale de l'ARS, établissement support du futur groupement hospitalier de territoire (GHT) Alpes du Sud, a annoncé par ailleurs Yann Le Bras.

Le GHT réunirait quatre centres hospitaliers en direction commune - le Chicas, le centre hospitalier (CH) de Briançon, le CH d'Embrun et celui d'Aiguilles - et le CH Buëch Durance, spécialisé en psychiatrie. Il couvrirait le département des Hautes-Alpes et le nord du département des Alpes-de-Haute-Provence.

ed/san/APM polsan

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.