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11/05 2023
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ENDOMÉTRIOSE PELVIENNE PROFONDE: L'INTÉRÊT DE L'INDICE DE CLASSIFICATION DPEI POUR PRÉDIRE LES COMPLICATIONS POSTOPÉRATOIRES VALIDÉ

WASHINGTON, 11 mai 2023 (APMnews) - L'intérêt du score dPEI, une nouvelle classification radiologique de l'endométriose pelvienne profonde en IRM, pour prédire la survenue de complications postopératoires et en particulier de dysurie, a été validé dans une étude multicentrique française publiée dans le JAMA Network Open.

Le traitement hormonal est recommandé en première ligne dans l'endométriose. En cas d'échec, la chirurgie peut être proposée, mais elle nécessite une évaluation détaillée des lésions afin d'estimer le risque lié à la chirurgie, et fournir une information adaptée aux patientes qui doivent être partie prenante de la décision thérapeutique, rappellent Isabelle Thomassin-Naggara de l'hôpital Tenon (Paris, AP-HP) et ses collègues.

La gradation préopératoire de l'endométriose pelvienne profonde est fondée sur l'examen physique, l'échographie transvaginale et l'IRM. Cette dernière est la technique la plus sensible, permettant une localisation exhaustive des lésions, en particulier les lésions latérales qui nécessitent une expertise chirurgicale particulière car les lésions éventuelles au niveau des structures urétérale et vasculaire peuvent entraîner une dysurie postopératoire.

Une nouvelle classification IRM de l'endométriose pelvienne profonde, nommée Deep Pelvic Endometriosis Index (dPEI), développée par une équipe française, a été publiée en 2020. Elle permet, de façon reproductible, de prédire la survenue de complications postopératoires. Elle a été précédemment évaluée dans une étude monocentrique.

Les chercheurs ont cette fois réalisé une étude multicentrique, à laquelle ont participé sept centres de référence pour l'endométriose français. Une cohorte rétrospective de 605 patientes ayant reçu une chirurgie et une IRM préopératoire pour une endométriose pelvienne profonde a été analysée.

Parmi ces patientes, 61,2% présentaient une endométriose légère selon le score dPEI, 25,8% une endométriose modérée et 13,1% une endométriose sévère.

Des lésions latérales étaient plus souvent présentes dans les formes sévères (98,7%) que dans les formes modérées (48,7%), et plus souvent dans les formes modérées que légères (6,7%), des différences statistiquement significatives.

La durée médiane de l'intervention et la durée d'hospitalisation étaient significativement plus longues pour les formes sévères (211 minutes; 6 jours, respectivement) que modérées (150 min; 4 j) et pour les formes modérées que pour les formes légères (110 min; 3 j).

Le risque de complication postopératoire sévère (grade Clavien-Dido supérieur à II) était 3,6 fois plus élevé dans les formes sévères que dans les formes légères ou modérées.

Le risque de dysurie postopératoire de novo était 3,5 fois plus élevé dans les formes sévères.

Les chercheurs ont mis en évidence des associations entre les localisations latérales de l'endométriose, documentées par l'IRM, et le risque de complication postopératoire sévère d'une part, ainsi que le risque de dysurie postopératoire de novo d'autre part.

Prédire la survenue d'une dysurie est très important car il s'agit de l'une des complications les plus redoutées, nécessitant un auto-cathétérisme et représentant un déterminant majeur de l'altération de la qualité de vie postopératoire, soulignent les auteurs. Le risque de séquelle définitive concerne jusqu'à 3% des patientes.

A leur connaissance, aucune étude n'avait jusqu'à présent été capable de prédire la survenue de cette complication. "Le dPEI prend en compte le risque de dysurie postopératoire de novo en augmentant le score s'il y a une atteinte du compartiment postérolatéral ou médiolatéral", auxquels appartiennent les nerfs impliqués dans le fonctionnement de la vessie. "Le risque de dysfonction vésicale est donc plus important en cas de maladie modérée et sévère", soulignent-ils.

Ce score constitue ainsi un système de classification pratique, qui surmonte les limites des systèmes précédents qui n'incluaient pas l'endométriose latérale, concluent les auteurs.

(JAMA Network Open, publication en ligne du 4 mai)

cd/nc/APMnews

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ENDOMÉTRIOSE PELVIENNE PROFONDE: L'INTÉRÊT DE L'INDICE DE CLASSIFICATION DPEI POUR PRÉDIRE LES COMPLICATIONS POSTOPÉRATOIRES VALIDÉ

WASHINGTON, 11 mai 2023 (APMnews) - L'intérêt du score dPEI, une nouvelle classification radiologique de l'endométriose pelvienne profonde en IRM, pour prédire la survenue de complications postopératoires et en particulier de dysurie, a été validé dans une étude multicentrique française publiée dans le JAMA Network Open.

Le traitement hormonal est recommandé en première ligne dans l'endométriose. En cas d'échec, la chirurgie peut être proposée, mais elle nécessite une évaluation détaillée des lésions afin d'estimer le risque lié à la chirurgie, et fournir une information adaptée aux patientes qui doivent être partie prenante de la décision thérapeutique, rappellent Isabelle Thomassin-Naggara de l'hôpital Tenon (Paris, AP-HP) et ses collègues.

La gradation préopératoire de l'endométriose pelvienne profonde est fondée sur l'examen physique, l'échographie transvaginale et l'IRM. Cette dernière est la technique la plus sensible, permettant une localisation exhaustive des lésions, en particulier les lésions latérales qui nécessitent une expertise chirurgicale particulière car les lésions éventuelles au niveau des structures urétérale et vasculaire peuvent entraîner une dysurie postopératoire.

Une nouvelle classification IRM de l'endométriose pelvienne profonde, nommée Deep Pelvic Endometriosis Index (dPEI), développée par une équipe française, a été publiée en 2020. Elle permet, de façon reproductible, de prédire la survenue de complications postopératoires. Elle a été précédemment évaluée dans une étude monocentrique.

Les chercheurs ont cette fois réalisé une étude multicentrique, à laquelle ont participé sept centres de référence pour l'endométriose français. Une cohorte rétrospective de 605 patientes ayant reçu une chirurgie et une IRM préopératoire pour une endométriose pelvienne profonde a été analysée.

Parmi ces patientes, 61,2% présentaient une endométriose légère selon le score dPEI, 25,8% une endométriose modérée et 13,1% une endométriose sévère.

Des lésions latérales étaient plus souvent présentes dans les formes sévères (98,7%) que dans les formes modérées (48,7%), et plus souvent dans les formes modérées que légères (6,7%), des différences statistiquement significatives.

La durée médiane de l'intervention et la durée d'hospitalisation étaient significativement plus longues pour les formes sévères (211 minutes; 6 jours, respectivement) que modérées (150 min; 4 j) et pour les formes modérées que pour les formes légères (110 min; 3 j).

Le risque de complication postopératoire sévère (grade Clavien-Dido supérieur à II) était 3,6 fois plus élevé dans les formes sévères que dans les formes légères ou modérées.

Le risque de dysurie postopératoire de novo était 3,5 fois plus élevé dans les formes sévères.

Les chercheurs ont mis en évidence des associations entre les localisations latérales de l'endométriose, documentées par l'IRM, et le risque de complication postopératoire sévère d'une part, ainsi que le risque de dysurie postopératoire de novo d'autre part.

Prédire la survenue d'une dysurie est très important car il s'agit de l'une des complications les plus redoutées, nécessitant un auto-cathétérisme et représentant un déterminant majeur de l'altération de la qualité de vie postopératoire, soulignent les auteurs. Le risque de séquelle définitive concerne jusqu'à 3% des patientes.

A leur connaissance, aucune étude n'avait jusqu'à présent été capable de prédire la survenue de cette complication. "Le dPEI prend en compte le risque de dysurie postopératoire de novo en augmentant le score s'il y a une atteinte du compartiment postérolatéral ou médiolatéral", auxquels appartiennent les nerfs impliqués dans le fonctionnement de la vessie. "Le risque de dysfonction vésicale est donc plus important en cas de maladie modérée et sévère", soulignent-ils.

Ce score constitue ainsi un système de classification pratique, qui surmonte les limites des systèmes précédents qui n'incluaient pas l'endométriose latérale, concluent les auteurs.

(JAMA Network Open, publication en ligne du 4 mai)

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