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16/03 2020
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EPIDÉMIE DE CORONAVIRUS: LE POINT RÉGION PAR RÉGION

PARIS, 16 mars 2020 (APMnews) - Le bilan de l'épidémie de Covid-19 s'est alourdi au cours du week-end dans plusieurs régions, notamment en Ile-de-France, dans le Grand Est et en Auvergne-Rhône-Alpes, d'après les communiqués diffusés jeudi en fin de journée par les agences régionales de santé (ARS) et les préfectures.

Selon le dernier point de situation publié par l’ARS Ile-de-France, samedi, 376 nouveaux cas de Covid-19 étaient confirmés depuis la veille à 18h dans la région. Ce chiffre portait à 1.240 le nombre de cas pris en charge, confirmant "la diffusion rapide du virus en Ile-de-France".

Le nombre de malades du Covid-19 "en réanimation poursuit également son augmentation rapide, avec 155 patients hospitalisés" samedi soir, selon l'ARS. Celle-ci dit suivre "avec attention l’évolution de la situation au sein des établissements de santé du territoire et notamment les lits disponibles dans les services de réanimation, afin de pouvoir prendre les mesures de gestion adaptées".

Dans une interview au quotidien Le Monde mise en ligne samedi matin, Martin Hirsch, directeur général de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), estime que "jamais, de mémoire de professionnels, [l'institution] n’a été confrontée à un phénomène d’une telle ampleur", tout en assurant que les équipes sont "prêtes".

"Sur les quelque 900 tests de dépistage pratiqués hier [jeudi] dans nos centres, environ 20% étaient positifs", a-t-il précisé. Cette proportion était stable "depuis quelques jours", mais avec "les mêmes indications, [il y] avait la semaine dernière un taux bien plus faible". En cinq jours, "le nombre de patients en réanimation est passé de 39 à 89 dans nos hôpitaux, et il y en aura davantage chaque jour", a-t-il déclaré.

En tenant compte de "ce qui se passe dans d’autres pays, il peut il y avoir une augmentation des cas graves de 20% à 30% par jour", a-t-il ajouté. "C’est ce que nous connaissons aujourd’hui. Cela représenterait 400 patients nécessitant simultanément des soins critiques en Ile-de-France d’ici 10 à 15 jours. On réajustera peut-être si on s’écarte de la courbe qu’on observe actuellement et quand on aura plus de recul sur la durée de leur séjour en réanimation".

Martin Hirsch a précisé qu'instruction a été donnée jeudi de déprogrammer 50% de la chirurgie programmée à l'AP-HP. "Les lits de soins critiques sont au nombre de 1.500. Naturellement, en temps normal, 90% sont occupés. Donc la déprogrammation est indispensable", a-t-il expliqué. Les interventions "pour un cancer ou une transplantation" ne seront pas touchées et "il n'y aura probablement pas d'opération annulée en pédiatrie".

Sur la question des effectifs, "on a par exemple réinjecté dans les services 260 infirmières déjà diplômées et formées au bloc et en anesthésie qui étaient en fin de formation complémentaire", a-t-il mentionné.

"Plusieurs milliers d'infirmiers en fin de cursus sont également mobilisables et peuvent compléter les aides-soignants." Les retraités depuis moins de cinq ans représentent "à terme un renfort de 400 à 600 professionnels à qui nous pourrions proposer un contrat attractif pour une durée de deux, trois ou quatre mois".

S'agissant de la contamination des soignants, "au dernier pointage jeudi, 56 soignants de l'AP-HP étaient positifs sur les dizaines de milliers qui y travaillent", a-t-il fait savoir. "La majorité d'entre eux semblent avoir été contaminés en dehors de l'hôpital. Le plus grand cluster, c'est un dîner du vendredi soir, il y a 10 jours, qui réunissait 150 soignants", a-t-il précisé. Pour limiter ce risque, le directeur général a demandé "d'éviter ces repas entre soignants".

Dans une intervention sur LCI dimanche soir, le Pr Rémi Salomon, président de la commission médicale d'établissement (CME) de l'AP-HP, a alerté sur le risque d'un scénario comme celui qui se produit en Italie, où les hôpitaux ne sont plus "en mesure de prendre en charge tous les patients qui se présentent avec des atteintes graves".

"Nous ne sommes malheureusement qu'au tout début d'une épidémie probablement d'une ampleur effroyable", a-t-il averti. Pour limiter son expansion, "je pense qu'il faut arriver aujourd'hui à une mesure de confinement total".

Dimanche, le directeur général de l'ARS Ile-de-France, Aurélien Rousseau, a annoncé sur Twitter compter des cas positifs au sein de la cellule de crise de l’ARS, rappelle-t-on (cf dépêche du 15/03/2020 à 22:04).

Le Grand Est de plus en plus touché

Dans le Grand Est, l'épidémie continue de flamber avec 1.378 personnes [...] biologiquement positives au coronavirus au total, selon un communiqué de l'ARS, soit 679 nouveaux cas depuis jeudi (+97%) et 293 nouveaux cas en seulement 24 heures.

Ces cas confirmés se concentrent toujours sur l'Alsace, où des mesures renforcées ont été adoptées (cf dépêche du 13/03/2020 à 18:36 et dépêche du 06/03/2020 à 17:40), avec 688 dans le Haut-Rhin et 323 cas dans le Bas-Rhin.

La Moselle a également connu une forte progression du virus avec 197 cas, tandis que les autres cas se répartissent entre la Meurthe-et-Moselle (60 cas), les Vosges (59 cas), la Marne (22 cas), la Meuse (10 cas), l'Aube (7 cas), la Haute-Marne (3 cas), les Ardennes (1 cas) et 8 cas originaires d'autres territoires que celui du Grand Est.

On enregistre ainsi un nombre total de 45 décès dans la région, dont 21 nouveaux décès sur une période de 3 jours, "correspondant à des personnes âgées entre 65 ans et 93 ans".

Dans les Hauts-de-France, l’ARS comptait dimanche 525 cas confirmés depuis la confirmation des 2 premiers cas, le 25 février. Parmi ces 525 cas figurent 33 personnes décédées, dont la majorité dans l’Oise (24 morts). La Somme, l’Aisne et le Pas-de-Calais comptabilisent respectivement 6, 2 et 1 décès.

En Auvergne-Rhône-Alpes, dimanche après-midi, l'ARS a fait part du recensement de 523 cas confirmés, soit 74 de plus par rapport à samedi, "auquel s’ajoute un premiers cas domicilié dans le Cantal confirmé après 15h". L'agence annonce que le nombre de décès est de 18, contre 12 la veille.

"Ce sont des cas confirmés par la réalisation de tests en laboratoire. Certains patients présentant des symptômes bénins sont parfois suivis à domicile et ont pu ne pas avoir subi de test. Ils ne sont donc pas comptabilisés", a souligné l'ARS dans un communiqué.

Le Rhône est désormais le département le plus touché avec 136 cas positifs, suivi de la Haute-Savoie avec 115 cas, de la Loire avec 64 cas, et de l'Ain avec 52 cas.

Viennent ensuite la Drôme avec 46 cas, l'Isère avec 34, l'Ardèche avec 24 cas, la Savoie avec 22 cas, le Puy-de-Dôme avec 19 cas, la Haute-Loire avec 7 cas, l'Allier avec 4 cas et le Cantal avec 1 cas.

En Bourgogne-Franche-Comté, "Santé publique France recen[sait] ce dimanche 15 mars, 412 personnes testées biologiquement et identifiées comme positives au Covid-19 en Bourgogne-Franche-Comté, soit 73 de plus qu’hier", a rapporté l'ARS dans un communiqué dimanche, en soulignant que "ce chiffre a presque doublé en 72 heures, signe de l'accélération de l’épidémie".

Après le décès d'une personne domiciliée dans le territoire de Belfort samedi, aucun nouveau décès n'était à déplorer dimanche, ce qui porte le total à 5 décès dans la région; 128 personnes étaient hospitalisées, dont 25 prises en charge en réanimation.

Le coronavirus circule plus particulièrement dans le Doubs, le Territoire de Belfort, en Haute-Saône, en Côte-d’Or et en Saône-et-Loire, tandis que la circulation reste plus faible dans le Jura et l’Yonne, et "sporadique dans la Nièvre".

En Occitanie, l'ARS comptabilisait dimanche soir 254 cas de coronavirus (contre 150 cas jeudi soir) dont 23 personnes en réanimation et 1 personne décédée depuis le début de la crise. L'Hérault est le département le plus touché avec 99 cas. Il est suivi de la Haute-Garonne avec 40 cas, l'Aude (32 cas), Gard (23 cas), Aveyron (16 cas), Pyrénées-Orientales (11 cas), Gers (7 cas), Tarn (7 cas), Tarn-et-Garonne (7 cas), Hautes-Pyrénées (5 cas), Lot (3 cas), Lozère (3 cas), Ariège (1 cas).

"Un patient âgé de 76 ans est décédé au CH de Carcassonne", a indiqué lundi l'ARS dans un communiqué.

En Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), l'ARS faisait état samedi soir de 279 cas (contre 151 vendredi) dont 16 personnes en réanimation. Le département des Bouches-du-Rhône comptait 131 cas, 63 dans le Var, 57 dans les Alpes-Maritimes, 18 dans les Hautes-Alpes, 6 personnes dans le Vaucluse et 4 dans les Alpes-de-Haute-Provence.

En Corse, l'ARS a recensé à dimanche soir 115 cas confirmés dont 22 en Haute-Corse (aucun nouveau cas entre samedi et dimanche) et 93 en Corse-du-Sud (9 cas en plus par rapport à dimanche).

Vendredi soir, l'agence avait annoncé 2 nouveaux décès de personnes âgées de 80 et 86 ans. "L’investigation des cas positifs laisse supposer une circulation du virus qui dépasse les chaînes de transmission déjà identifiées à Ajaccio", observait-elle alors en évoquant une incidence très élevée en Corse-du-Sud. A l'inverse, à Bastia, "les nouveaux cas positifs demeurent dans les chaînes de transmission identifiées".

La façade Ouest et le Centre restent moins touchés

En Nouvelle-Aquitaine, l’ARS a dénombré 19 nouveaux cas confirmés samedi, soit 152 cas au total, selon un communiqué diffusé dimanche soir. Dans le détail, 4 nouveaux cas ont été enregistrés dans les Pyrénées-Atlantiques (18 au total), un dans la Vienne (10 cas en tout), un dans les Landes (4 au total), un en Gironde (19), un dans la Creuse (2), un en Lot-et-Garonne (41) et 10 cas sont en cours d’investigation.

Deux décès ont été enregistrés dans la région samedi. Il s’agit d’un homme de plus de 85 ans en Gironde, hospitalisé au CHU de Bordeaux à la suite d’une chute le 11 mars, souffrant d’une pneumopathie chronique, déclaré positif au Covid-19 le 14 mars, et d’une femme dans la Vienne, de plus de 85 ans également, hospitalisée pour Covid-19 au CHU de Poitiers depuis le 14 mars et qui souffrait de plusieurs maladies chroniques (cardio-pulmonaires notamment).

Par ailleurs, "compte tenu de la situation épidémique (incidence faible du nombre de cas par rapport à d’autres régions françaises à l’exception du département du Lot-et-Garonne où une émergence est apparue), la décision de l’ARS est de ne pas faire évoluer" au stade 3, "et pour quelques jours encore la politique de dépistage afin de poursuivre la stratégie d’endiguement et de limitation de la propagation du virus, ainsi que la préparation de la prise en charge des malades".

L’ARS a ainsi demandé la poursuite du "dépistage systématique de tous les patients présentant les symptômes de la maladie et ayant un lien avec une zone où le virus circule ou un contact avec un cas confirmé".

En Centre-Val de Loire, selon le dernier bulletin d’information de l’ARS diffusé dimanche à 20h, la région comptait 71 cas confirmés au total. Jeudi, la région en dénombrait 30.

En Normandie, l'ARS a rapporté dimanche soir 143 cas dont 16 nouveaux cas depuis samedi et 86 de plus que jeudi soir. La Manche comptait dimanche 28 cas, 57 cas dans le Calvados, 30 cas dans la Seine-Maritime, 25 cas dans l’Eure et 3 cas dans l’Orne.

Parmi ces cas, 19 personnes sont hospitalisées: 4 personnes dans le Calvados, 1 dans la Manche, 8 dans la Seine-Maritime, 5 dans l’Eure et 1 dans l’Orne. Une personne est décédée le 6 mars.

En Pays-de-la-Loire où il n'y a pas de circulation intensive du virus, le nombre de cas augmente cependant fortement ces derniers jours pour atteindre 99 cas confirmés dimanche soir (contre 42 jeudi) dont 39 en Loire-Atlantique, 27 dans le Maine-et-Loire, la Sarthe 19 chacun, la Vendée 9 et la Mayenne 5.

La Bretagne affichait dimanche soir 195 cas (contre 120 jeudi soir) dont 114 dans le Morbihan, 43 en Ille-et-Vilaine, 34 dans le Finistère et 4 dans les Côtes-d'Armor. Le nombre de décès reste à 3 et samedi 75 patients étaient rentrés à leur domicile.

Outre-mer: les territoires touchés tour à tour

En Guyane, la préfecture a annoncé dimanche 4 nouveaux cas de coronavirus dans le week-end portant le total à 11 cas contre 6 jeudi. Il s’agit de "3 cas importés et d’un cas secondaire: un croisiériste revenant d’un voyage sur [un] bateau de croisière", "d'une personne et son enfant de retour d’un voyage en métropole", d'un "cas autochtone/secondaire, proche d’un des derniers cas confirmés" vendredi à Kourou.

Sur son site, l’ARS Martinique, précisant que l’île est toujours au stade 1 de la gestion de l’épidémie, a fait état samedi de 10 cas confirmés, "actuellement placés en isolement au CHU de la Martinique". Elle avait rapporté quatre cas mercredi soir (cf dépêche du 12/03/2020 à 12:38).

En Guadeloupe, l'ARS dénombrait dimanche 5 personnes atteintes de coronavirus, après la détection d'un premier cas jeudi. Aucun de ces patients n’est hospitalisé, "ils sont tous confinés à domicile" et les "résultats de prélèvements des personnes contacts pourraient faire évoluer ce bilan d’ici" lundi, indique l'ARS.

Deux nouveaux cas de coronavirus ont été recensés dimanche à La Réunion, ont annoncé la préfecture et l'ARS dans un communiqué commun, ce qui porte le nombre de cas avérés sur ce territoire se porte désormais à 9 cas au total.

Le préfecture et l'ARS de Mayotte ont confirmé dimanche "qu'un premier cas de coronavirus a été identifié" sur l'archipel, épargné jusqu'alors.

"Ce patient, qui a récemment séjourné dans l'Oise, est actuellement pris en charge au centre hospitalier de Mayotte" (CHM), ont indiqué les autorités, en précisant que "son état clinique ne présente aucun signe de gravité".

mlb-san-syl-bd-jyp-gl-cb-sl/sl/ab/APMnews

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PARIS, 16 mars 2020 (APMnews) - Le bilan de l'épidémie de Covid-19 s'est alourdi au cours du week-end dans plusieurs régions, notamment en Ile-de-France, dans le Grand Est et en Auvergne-Rhône-Alpes, d'après les communiqués diffusés jeudi en fin de journée par les agences régionales de santé (ARS) et les préfectures.

Selon le dernier point de situation publié par l’ARS Ile-de-France, samedi, 376 nouveaux cas de Covid-19 étaient confirmés depuis la veille à 18h dans la région. Ce chiffre portait à 1.240 le nombre de cas pris en charge, confirmant "la diffusion rapide du virus en Ile-de-France".

Le nombre de malades du Covid-19 "en réanimation poursuit également son augmentation rapide, avec 155 patients hospitalisés" samedi soir, selon l'ARS. Celle-ci dit suivre "avec attention l’évolution de la situation au sein des établissements de santé du territoire et notamment les lits disponibles dans les services de réanimation, afin de pouvoir prendre les mesures de gestion adaptées".

Dans une interview au quotidien Le Monde mise en ligne samedi matin, Martin Hirsch, directeur général de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), estime que "jamais, de mémoire de professionnels, [l'institution] n’a été confrontée à un phénomène d’une telle ampleur", tout en assurant que les équipes sont "prêtes".

"Sur les quelque 900 tests de dépistage pratiqués hier [jeudi] dans nos centres, environ 20% étaient positifs", a-t-il précisé. Cette proportion était stable "depuis quelques jours", mais avec "les mêmes indications, [il y] avait la semaine dernière un taux bien plus faible". En cinq jours, "le nombre de patients en réanimation est passé de 39 à 89 dans nos hôpitaux, et il y en aura davantage chaque jour", a-t-il déclaré.

En tenant compte de "ce qui se passe dans d’autres pays, il peut il y avoir une augmentation des cas graves de 20% à 30% par jour", a-t-il ajouté. "C’est ce que nous connaissons aujourd’hui. Cela représenterait 400 patients nécessitant simultanément des soins critiques en Ile-de-France d’ici 10 à 15 jours. On réajustera peut-être si on s’écarte de la courbe qu’on observe actuellement et quand on aura plus de recul sur la durée de leur séjour en réanimation".

Martin Hirsch a précisé qu'instruction a été donnée jeudi de déprogrammer 50% de la chirurgie programmée à l'AP-HP. "Les lits de soins critiques sont au nombre de 1.500. Naturellement, en temps normal, 90% sont occupés. Donc la déprogrammation est indispensable", a-t-il expliqué. Les interventions "pour un cancer ou une transplantation" ne seront pas touchées et "il n'y aura probablement pas d'opération annulée en pédiatrie".

Sur la question des effectifs, "on a par exemple réinjecté dans les services 260 infirmières déjà diplômées et formées au bloc et en anesthésie qui étaient en fin de formation complémentaire", a-t-il mentionné.

"Plusieurs milliers d'infirmiers en fin de cursus sont également mobilisables et peuvent compléter les aides-soignants." Les retraités depuis moins de cinq ans représentent "à terme un renfort de 400 à 600 professionnels à qui nous pourrions proposer un contrat attractif pour une durée de deux, trois ou quatre mois".

S'agissant de la contamination des soignants, "au dernier pointage jeudi, 56 soignants de l'AP-HP étaient positifs sur les dizaines de milliers qui y travaillent", a-t-il fait savoir. "La majorité d'entre eux semblent avoir été contaminés en dehors de l'hôpital. Le plus grand cluster, c'est un dîner du vendredi soir, il y a 10 jours, qui réunissait 150 soignants", a-t-il précisé. Pour limiter ce risque, le directeur général a demandé "d'éviter ces repas entre soignants".

Dans une intervention sur LCI dimanche soir, le Pr Rémi Salomon, président de la commission médicale d'établissement (CME) de l'AP-HP, a alerté sur le risque d'un scénario comme celui qui se produit en Italie, où les hôpitaux ne sont plus "en mesure de prendre en charge tous les patients qui se présentent avec des atteintes graves".

"Nous ne sommes malheureusement qu'au tout début d'une épidémie probablement d'une ampleur effroyable", a-t-il averti. Pour limiter son expansion, "je pense qu'il faut arriver aujourd'hui à une mesure de confinement total".

Dimanche, le directeur général de l'ARS Ile-de-France, Aurélien Rousseau, a annoncé sur Twitter compter des cas positifs au sein de la cellule de crise de l’ARS, rappelle-t-on (cf dépêche du 15/03/2020 à 22:04).

Le Grand Est de plus en plus touché

Dans le Grand Est, l'épidémie continue de flamber avec 1.378 personnes [...] biologiquement positives au coronavirus au total, selon un communiqué de l'ARS, soit 679 nouveaux cas depuis jeudi (+97%) et 293 nouveaux cas en seulement 24 heures.

Ces cas confirmés se concentrent toujours sur l'Alsace, où des mesures renforcées ont été adoptées (cf dépêche du 13/03/2020 à 18:36 et dépêche du 06/03/2020 à 17:40), avec 688 dans le Haut-Rhin et 323 cas dans le Bas-Rhin.

La Moselle a également connu une forte progression du virus avec 197 cas, tandis que les autres cas se répartissent entre la Meurthe-et-Moselle (60 cas), les Vosges (59 cas), la Marne (22 cas), la Meuse (10 cas), l'Aube (7 cas), la Haute-Marne (3 cas), les Ardennes (1 cas) et 8 cas originaires d'autres territoires que celui du Grand Est.

On enregistre ainsi un nombre total de 45 décès dans la région, dont 21 nouveaux décès sur une période de 3 jours, "correspondant à des personnes âgées entre 65 ans et 93 ans".

Dans les Hauts-de-France, l’ARS comptait dimanche 525 cas confirmés depuis la confirmation des 2 premiers cas, le 25 février. Parmi ces 525 cas figurent 33 personnes décédées, dont la majorité dans l’Oise (24 morts). La Somme, l’Aisne et le Pas-de-Calais comptabilisent respectivement 6, 2 et 1 décès.

En Auvergne-Rhône-Alpes, dimanche après-midi, l'ARS a fait part du recensement de 523 cas confirmés, soit 74 de plus par rapport à samedi, "auquel s’ajoute un premiers cas domicilié dans le Cantal confirmé après 15h". L'agence annonce que le nombre de décès est de 18, contre 12 la veille.

"Ce sont des cas confirmés par la réalisation de tests en laboratoire. Certains patients présentant des symptômes bénins sont parfois suivis à domicile et ont pu ne pas avoir subi de test. Ils ne sont donc pas comptabilisés", a souligné l'ARS dans un communiqué.

Le Rhône est désormais le département le plus touché avec 136 cas positifs, suivi de la Haute-Savoie avec 115 cas, de la Loire avec 64 cas, et de l'Ain avec 52 cas.

Viennent ensuite la Drôme avec 46 cas, l'Isère avec 34, l'Ardèche avec 24 cas, la Savoie avec 22 cas, le Puy-de-Dôme avec 19 cas, la Haute-Loire avec 7 cas, l'Allier avec 4 cas et le Cantal avec 1 cas.

En Bourgogne-Franche-Comté, "Santé publique France recen[sait] ce dimanche 15 mars, 412 personnes testées biologiquement et identifiées comme positives au Covid-19 en Bourgogne-Franche-Comté, soit 73 de plus qu’hier", a rapporté l'ARS dans un communiqué dimanche, en soulignant que "ce chiffre a presque doublé en 72 heures, signe de l'accélération de l’épidémie".

Après le décès d'une personne domiciliée dans le territoire de Belfort samedi, aucun nouveau décès n'était à déplorer dimanche, ce qui porte le total à 5 décès dans la région; 128 personnes étaient hospitalisées, dont 25 prises en charge en réanimation.

Le coronavirus circule plus particulièrement dans le Doubs, le Territoire de Belfort, en Haute-Saône, en Côte-d’Or et en Saône-et-Loire, tandis que la circulation reste plus faible dans le Jura et l’Yonne, et "sporadique dans la Nièvre".

En Occitanie, l'ARS comptabilisait dimanche soir 254 cas de coronavirus (contre 150 cas jeudi soir) dont 23 personnes en réanimation et 1 personne décédée depuis le début de la crise. L'Hérault est le département le plus touché avec 99 cas. Il est suivi de la Haute-Garonne avec 40 cas, l'Aude (32 cas), Gard (23 cas), Aveyron (16 cas), Pyrénées-Orientales (11 cas), Gers (7 cas), Tarn (7 cas), Tarn-et-Garonne (7 cas), Hautes-Pyrénées (5 cas), Lot (3 cas), Lozère (3 cas), Ariège (1 cas).

"Un patient âgé de 76 ans est décédé au CH de Carcassonne", a indiqué lundi l'ARS dans un communiqué.

En Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), l'ARS faisait état samedi soir de 279 cas (contre 151 vendredi) dont 16 personnes en réanimation. Le département des Bouches-du-Rhône comptait 131 cas, 63 dans le Var, 57 dans les Alpes-Maritimes, 18 dans les Hautes-Alpes, 6 personnes dans le Vaucluse et 4 dans les Alpes-de-Haute-Provence.

En Corse, l'ARS a recensé à dimanche soir 115 cas confirmés dont 22 en Haute-Corse (aucun nouveau cas entre samedi et dimanche) et 93 en Corse-du-Sud (9 cas en plus par rapport à dimanche).

Vendredi soir, l'agence avait annoncé 2 nouveaux décès de personnes âgées de 80 et 86 ans. "L’investigation des cas positifs laisse supposer une circulation du virus qui dépasse les chaînes de transmission déjà identifiées à Ajaccio", observait-elle alors en évoquant une incidence très élevée en Corse-du-Sud. A l'inverse, à Bastia, "les nouveaux cas positifs demeurent dans les chaînes de transmission identifiées".

La façade Ouest et le Centre restent moins touchés

En Nouvelle-Aquitaine, l’ARS a dénombré 19 nouveaux cas confirmés samedi, soit 152 cas au total, selon un communiqué diffusé dimanche soir. Dans le détail, 4 nouveaux cas ont été enregistrés dans les Pyrénées-Atlantiques (18 au total), un dans la Vienne (10 cas en tout), un dans les Landes (4 au total), un en Gironde (19), un dans la Creuse (2), un en Lot-et-Garonne (41) et 10 cas sont en cours d’investigation.

Deux décès ont été enregistrés dans la région samedi. Il s’agit d’un homme de plus de 85 ans en Gironde, hospitalisé au CHU de Bordeaux à la suite d’une chute le 11 mars, souffrant d’une pneumopathie chronique, déclaré positif au Covid-19 le 14 mars, et d’une femme dans la Vienne, de plus de 85 ans également, hospitalisée pour Covid-19 au CHU de Poitiers depuis le 14 mars et qui souffrait de plusieurs maladies chroniques (cardio-pulmonaires notamment).

Par ailleurs, "compte tenu de la situation épidémique (incidence faible du nombre de cas par rapport à d’autres régions françaises à l’exception du département du Lot-et-Garonne où une émergence est apparue), la décision de l’ARS est de ne pas faire évoluer" au stade 3, "et pour quelques jours encore la politique de dépistage afin de poursuivre la stratégie d’endiguement et de limitation de la propagation du virus, ainsi que la préparation de la prise en charge des malades".

L’ARS a ainsi demandé la poursuite du "dépistage systématique de tous les patients présentant les symptômes de la maladie et ayant un lien avec une zone où le virus circule ou un contact avec un cas confirmé".

En Centre-Val de Loire, selon le dernier bulletin d’information de l’ARS diffusé dimanche à 20h, la région comptait 71 cas confirmés au total. Jeudi, la région en dénombrait 30.

En Normandie, l'ARS a rapporté dimanche soir 143 cas dont 16 nouveaux cas depuis samedi et 86 de plus que jeudi soir. La Manche comptait dimanche 28 cas, 57 cas dans le Calvados, 30 cas dans la Seine-Maritime, 25 cas dans l’Eure et 3 cas dans l’Orne.

Parmi ces cas, 19 personnes sont hospitalisées: 4 personnes dans le Calvados, 1 dans la Manche, 8 dans la Seine-Maritime, 5 dans l’Eure et 1 dans l’Orne. Une personne est décédée le 6 mars.

En Pays-de-la-Loire où il n'y a pas de circulation intensive du virus, le nombre de cas augmente cependant fortement ces derniers jours pour atteindre 99 cas confirmés dimanche soir (contre 42 jeudi) dont 39 en Loire-Atlantique, 27 dans le Maine-et-Loire, la Sarthe 19 chacun, la Vendée 9 et la Mayenne 5.

La Bretagne affichait dimanche soir 195 cas (contre 120 jeudi soir) dont 114 dans le Morbihan, 43 en Ille-et-Vilaine, 34 dans le Finistère et 4 dans les Côtes-d'Armor. Le nombre de décès reste à 3 et samedi 75 patients étaient rentrés à leur domicile.

Outre-mer: les territoires touchés tour à tour

En Guyane, la préfecture a annoncé dimanche 4 nouveaux cas de coronavirus dans le week-end portant le total à 11 cas contre 6 jeudi. Il s’agit de "3 cas importés et d’un cas secondaire: un croisiériste revenant d’un voyage sur [un] bateau de croisière", "d'une personne et son enfant de retour d’un voyage en métropole", d'un "cas autochtone/secondaire, proche d’un des derniers cas confirmés" vendredi à Kourou.

Sur son site, l’ARS Martinique, précisant que l’île est toujours au stade 1 de la gestion de l’épidémie, a fait état samedi de 10 cas confirmés, "actuellement placés en isolement au CHU de la Martinique". Elle avait rapporté quatre cas mercredi soir (cf dépêche du 12/03/2020 à 12:38).

En Guadeloupe, l'ARS dénombrait dimanche 5 personnes atteintes de coronavirus, après la détection d'un premier cas jeudi. Aucun de ces patients n’est hospitalisé, "ils sont tous confinés à domicile" et les "résultats de prélèvements des personnes contacts pourraient faire évoluer ce bilan d’ici" lundi, indique l'ARS.

Deux nouveaux cas de coronavirus ont été recensés dimanche à La Réunion, ont annoncé la préfecture et l'ARS dans un communiqué commun, ce qui porte le nombre de cas avérés sur ce territoire se porte désormais à 9 cas au total.

Le préfecture et l'ARS de Mayotte ont confirmé dimanche "qu'un premier cas de coronavirus a été identifié" sur l'archipel, épargné jusqu'alors.

"Ce patient, qui a récemment séjourné dans l'Oise, est actuellement pris en charge au centre hospitalier de Mayotte" (CHM), ont indiqué les autorités, en précisant que "son état clinique ne présente aucun signe de gravité".

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