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20/11 2023
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EVÉNEMENTS INDÉSIRABLES GRAVES ASSOCIÉS AUX SOINS: BEAUCOUP D'ERREURS DE DOSES (HAS)

SAINT-DENIS (Seine-Saint-Denis), 20 novembre 2023 (APMnews) - Une analyse des déclarations d'évènements indésirables graves associés aux soins (EIGS) reçues par la Haute autorité de santé (HAS) montre une proportion élevée d'erreurs de doses parmi les erreurs médicamenteuses, et fait notamment un "point d'alerte" sur les EIGS en soins critiques.

La HAS publie un bilan des évènements indésirables graves associés aux soins (EIGS) déclarés depuis six ans. Le nombre de déclarations continue d'augmenter, passant de 288 déclarations la première année en 2017 à 2.385 déclarations en 2022 (27% de plus qu'en 2021).

Il reste néanmoins une sous-déclaration importante par les professionnels de santé, si l'on compare à la dernière étude Eneis (enquête nationale sur les événements indésirables liés aux soins) de 2019. Les "marges de progression sont encore grandes", commente la Haute autorité, notant que les remontées régionales sont "très hétérogènes".

Les trois quarts des EIGS déclarés étaient survenus en établissements de santé. Ils concernaient des patients de plus de 60 ans dans 56% des cas, un acte thérapeutique dans 55,5% (et dans 11,2% un acte diagnostique), se déroulaient sur une période vulnérable (nuit, week-end, jour férié) dans 39%, et avaient lieu lors d'une prise en charge urgente dans 52%.

Décès dans 48% des cas

Les conséquences des EIGS ont été le décès dans 48% des cas déclarés, la mise en jeu du pronostic vital dans 30% et un probable déficit fonctionnel permanent dans 22%.

Les erreurs liées aux soins ou à l'organisation des soins sont les plus fréquentes, représentant 31,3% de tous les EIGS déclarés en 2022, précise la HAS. Elles incluent notamment les défauts et retards de prise en charge.

Viennent ensuite les actions du patient contre lui-même (dont les suicides et tentatives de suicide) (23,6%), les erreurs médicamenteuses et les iatrogénies (11,9%), les erreurs liées à une procédure opératoire ou anesthésique (10,3%), les erreurs en lien avec la clinique et le diagnostic (7,3%), des erreurs en lien avec une prise en charge obstétricale (5,7%), des erreurs liées à l'information et aux systèmes d'information (1,9%) et enfin des erreurs liées au matériel, à l'infrastructure ou la stérilisation (1,4%). Dans 6,6% des cas, il n'y a pas de cause évidente retrouvée.

L'analyse montre que 51% de ces événements auraient pu être évités.

Il est également noté que les erreurs de dose "ne cessent d'augmenter". Sur les six années de déclarations, elles représentent 44% de l'ensemble des erreurs médicamenteuses déclarées, mais en 2022 la proportion monte à 58% des 143 erreurs médicamenteuses déclarées, et sont donc plus nombreuses que les erreurs sur le médicament lui-même, les erreurs de patient et plus rarement les omissions et les erreurs de modalité ou de durée d'administration. Si la majorité des erreurs surviennent à l'étape de l'administration, il y a aussi des erreurs de prescription.

La HAS fait un "point d'alerte" sur les EIGS en soins critiques (services de réanimation, unités de surveillance continue, unités de soins intensifs). Dans ces services, les patients, qui sont dans des états graves, "sont exposés à des risques spécifiques faisant intervenir de nombreux soignants, des soins techniques complexes et l'utilisation de dispositifs médicaux variés". L'analyse fait ressortir "trois principales causes immédiates" d'EIGS en soins critiques: "les erreurs ou retards de prise en charge, les défauts de surveillance et les complications d'un geste".

La Haute autorité fait plusieurs autres "focus". Concernant les EIGS survenus en ville, les trois causes principales sont "les suicides de patients hospitalisés en service de psychiatrie, en permission à leur domicile", les erreurs de régulation du centre 15 et des erreurs lors de la prise en charge en hospitalisation à domicile (HAD).

Pour les EIGS en lien avec les infections associées aux soins (IAS), sont cités comme causes principales l'oubli de matériel chirurgical (compresse, etc.), le défaut d'étanchéité lors d'une chirurgie de rétablissement de la continuité digestive et le non-respect des bonnes pratiques de l'utilisation d'un dispositif médical (cathéter, chambre implantable, etc.).

Le dernier focus concerne les anticoagulants, avec trois causes principales: chute de patient sous anticoagulant entraînant des hémorragies et/ou des hématomes; erreur liée à la prescription (erreur de posologie...); erreur liée à l'administration (distribution et préparation).

HAS, sixième bilan annuel des EIGS, 2023

fb/ab/APMnews

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SAINT-DENIS (Seine-Saint-Denis), 20 novembre 2023 (APMnews) - Une analyse des déclarations d'évènements indésirables graves associés aux soins (EIGS) reçues par la Haute autorité de santé (HAS) montre une proportion élevée d'erreurs de doses parmi les erreurs médicamenteuses, et fait notamment un "point d'alerte" sur les EIGS en soins critiques.

La HAS publie un bilan des évènements indésirables graves associés aux soins (EIGS) déclarés depuis six ans. Le nombre de déclarations continue d'augmenter, passant de 288 déclarations la première année en 2017 à 2.385 déclarations en 2022 (27% de plus qu'en 2021).

Il reste néanmoins une sous-déclaration importante par les professionnels de santé, si l'on compare à la dernière étude Eneis (enquête nationale sur les événements indésirables liés aux soins) de 2019. Les "marges de progression sont encore grandes", commente la Haute autorité, notant que les remontées régionales sont "très hétérogènes".

Les trois quarts des EIGS déclarés étaient survenus en établissements de santé. Ils concernaient des patients de plus de 60 ans dans 56% des cas, un acte thérapeutique dans 55,5% (et dans 11,2% un acte diagnostique), se déroulaient sur une période vulnérable (nuit, week-end, jour férié) dans 39%, et avaient lieu lors d'une prise en charge urgente dans 52%.

Décès dans 48% des cas

Les conséquences des EIGS ont été le décès dans 48% des cas déclarés, la mise en jeu du pronostic vital dans 30% et un probable déficit fonctionnel permanent dans 22%.

Les erreurs liées aux soins ou à l'organisation des soins sont les plus fréquentes, représentant 31,3% de tous les EIGS déclarés en 2022, précise la HAS. Elles incluent notamment les défauts et retards de prise en charge.

Viennent ensuite les actions du patient contre lui-même (dont les suicides et tentatives de suicide) (23,6%), les erreurs médicamenteuses et les iatrogénies (11,9%), les erreurs liées à une procédure opératoire ou anesthésique (10,3%), les erreurs en lien avec la clinique et le diagnostic (7,3%), des erreurs en lien avec une prise en charge obstétricale (5,7%), des erreurs liées à l'information et aux systèmes d'information (1,9%) et enfin des erreurs liées au matériel, à l'infrastructure ou la stérilisation (1,4%). Dans 6,6% des cas, il n'y a pas de cause évidente retrouvée.

L'analyse montre que 51% de ces événements auraient pu être évités.

Il est également noté que les erreurs de dose "ne cessent d'augmenter". Sur les six années de déclarations, elles représentent 44% de l'ensemble des erreurs médicamenteuses déclarées, mais en 2022 la proportion monte à 58% des 143 erreurs médicamenteuses déclarées, et sont donc plus nombreuses que les erreurs sur le médicament lui-même, les erreurs de patient et plus rarement les omissions et les erreurs de modalité ou de durée d'administration. Si la majorité des erreurs surviennent à l'étape de l'administration, il y a aussi des erreurs de prescription.

La HAS fait un "point d'alerte" sur les EIGS en soins critiques (services de réanimation, unités de surveillance continue, unités de soins intensifs). Dans ces services, les patients, qui sont dans des états graves, "sont exposés à des risques spécifiques faisant intervenir de nombreux soignants, des soins techniques complexes et l'utilisation de dispositifs médicaux variés". L'analyse fait ressortir "trois principales causes immédiates" d'EIGS en soins critiques: "les erreurs ou retards de prise en charge, les défauts de surveillance et les complications d'un geste".

La Haute autorité fait plusieurs autres "focus". Concernant les EIGS survenus en ville, les trois causes principales sont "les suicides de patients hospitalisés en service de psychiatrie, en permission à leur domicile", les erreurs de régulation du centre 15 et des erreurs lors de la prise en charge en hospitalisation à domicile (HAD).

Pour les EIGS en lien avec les infections associées aux soins (IAS), sont cités comme causes principales l'oubli de matériel chirurgical (compresse, etc.), le défaut d'étanchéité lors d'une chirurgie de rétablissement de la continuité digestive et le non-respect des bonnes pratiques de l'utilisation d'un dispositif médical (cathéter, chambre implantable, etc.).

Le dernier focus concerne les anticoagulants, avec trois causes principales: chute de patient sous anticoagulant entraînant des hémorragies et/ou des hématomes; erreur liée à la prescription (erreur de posologie...); erreur liée à l'administration (distribution et préparation).

HAS, sixième bilan annuel des EIGS, 2023

fb/ab/APMnews

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