Actualités de l'Urgence - APM
FEU VERT DE L'ETAT POUR LE PROGRAMME IMMOBILIER D'ENVERGURE DÉVELOPPÉ PAR LE CHU D'ANGERS
"Notre projet a officiellement obtenu l'accord de l'Etat, le 26 janvier, et nous avons reçu à la mi-mars les offres des trois équipes de maîtrise d'oeuvre sélectionnée en juin [2022] admises à concourir pour la première tranche du programme Convergences", a fait savoir la DG du CHU.
"La période qui s'ouvre est maintenant une période de travail pour étudier les trois esquisses qui nous sont proposées de manière à choisir notre architecte à l'été 2023 et entamer ainsi le deuxième chantier régional le plus important des investissements du Ségur de la santé", a-t-elle poursuivi, le premier étant celui du CHU de Nantes.
Convergences est un programme immobilier sur 15 ans de 460 millions d'euros (M€) d'investissement, avec un soutien au titre du Ségur de la santé de 129 M€, rappelle-t-on (cf dépêche du 30/01/2023 à 10:36 et dépêche du 28/01/2022 à 19:28).
"C'est d'abord un projet majeur d'urbanisation de notre site hospitalier puisqu'il va permettre de relier 68% des surfaces de soins de l'établissement. On passe d'un pavillonnaire très agréable, très joli mais pas moderne dans la prise en charge des patients à un établissement moderne relié depuis le site Larrey jusqu'à la chapelle", a décrit Cécile Jaglin-Grimonprez.
C'est aussi "un véritable trauma center: la première phase est construite autour d'un nouveau service d'urgence, enfin rénové pour faire face à nos 70.000 passages annuels sur la partie adultes. Et autour, il y aura tout ce dont les patients peuvent avoir besoin: imagerie, soins critiques, blocs opératoires, arrivée de l'hélicoptère et toute la logistique qui va avec", a-t-elle poursuivi.
La façade "public" sera réservée aux accès aux publics et activités programmées, le long de la Maine. Autour, la Ville d'Angers a commencé à organiser les flux urbains.
Un premier bâtiment pour 2029
La deuxième phase (bâtiment rouge) comprendra un deuxième bâtiment livré en 2032 pour 131 M€, et concernera 400 professionnels supplémentaires. Ce bâtiment de 20.000 m² sur 4 niveaux plus locaux techniques sera édifié à l'emplacement de l'actuel service d'urgence et de son bloc qui auront intégré le bâtiment Convergences 1. Il intégrera 50 lits de soins critiques et 73 lits d'hospitalisation conventionnelle.
"En 2033, nous pourrons livrer la [première partie de la] rénovation du bâtiment Larrey", conçu dans les années 1980, pour 25.000 m² et un montant de 96,7 M€. D'autres opérations de restructuration (permises au fur et à mesure des espaces libérées par les nouveaux bâtiments) s'achèveront en 2037 pour arriver "au CHU moderne que nous attendons", a ajouté la DG. Le total fait 460 M€. Les deux bâtiments Convergences bénéficieront directement à 1.200 hospitaliers et 150.000 patients.
Les équipes travaillent depuis longtemps sur ce projet, les premières négociations avec l'agence régionale de santé (ARS) pour refondre les urgences datant de 2016. Plus de 300 personnes y travaillent dans 30 groupes sur le programme technique détaillé depuis 2016. Le délai d'instruction imposé par la crise sanitaire a pu permettre d'en intégrer les leçons avec beaucoup plus de lits de soins critiques. En attendant, des opérations préalables notamment de déconstruction ont pu être menées.
"C'est un projet que l'ARS suit depuis le démarrage dans un travail collaboratif avec le CHU d'Angers", a déclaré Isabelle Monnier, déléguée territoriale de l'ARS Pays de la Loire pour le Maine-et-Loire. Elle a souligné la cohérence du projet pour améliorer la prise en charge et les parcours des patients. Il est "nécessaire et utile", a-t-elle ajouté.
"Le CHU étant un établissement de recours et de référence, ce projet Convergences a vraiment du sens pour améliorer l'accueil des patients aux urgences et dans le regroupement des plateaux techniques et des soins critiques" ainsi que dans sa capacité à s'adapter en cas de crise. Le nombre de lits de soins critiques sera augmenté, permettant un rééquilibrage dans une région sous-dimensionnée en lits de réanimation.
Un programme de modernisation d'utilité régionale
Le Pr Alain Mercat, président de la commission médicale d'établissement (CME), a noté que le projet était "très attendu par l'ensemble de la communauté du CHU" puisqu'il touche tout le monde par le biais de la libération des surfaces. Ce sera "une structure adaptée pour améliorer la fluidité des filières, réduire les délais de prise en charge et aussi pour améliorer la qualité de vie au travail des soignants, enjeu d'attractivité", a-t-il fait valoir.
Le nombre de lits de soins critiques (ou d'unité de soins intensifs polyvalents, Usip) sera augmenté (dès la première phase) et ces lits seront "facilement 'upgradables' en lits de réanimation". Le nombre de lits de réanimation et soins continus sera porté de 81 à 100. De plus, la conception modulaire des structures d'hospitalisation permettra de mieux gérer l'organisation de l'offre de soins en cas de crise sanitaire ou situation aiguë (accident, attentat, épidémie).
Le CHU d'Angers pourra mieux assumer son rôle de recours "en accueillant les patients de l'hémi-région Est le mieux possible, le plus vite possible et dans des conditions de sécurité", a-t-il souligné.
Ce projet, rendu "nécessaire" par l'obsolescence des locaux, renforcera "notre opérationnalité", a abondé le Dr Guillaume Bouhours, vice-président de la CME, directeur médical du projet. "Aujourd'hui, un patient victime d'un accident vasculaire cérébral (AVC) transite par trois à cinq ou six sites différents. Demain, ce sera un site unique et associé à des technologies modernes de prise en charge."
Le parcours de soins sera aussi rénové et beaucoup plus fluide pour les patients accueillis aux urgences -le bâtiment actuel date de 1973- et sur le grand plateau ambulatoire.
Il a souligné le gain de temps attendu avec la concentration de l'hyperspécialité. Actuellement, le parcours d'une victime d'AVC est estimé à 2h30; il passera à 1h10 avec le programme Convergences, qui offre une prise en charge simplifiée et rassemblée. Pour une intervention de l'épaule en chirurgie verticale, le parcours passera de 8h30 à 4h, selon des estimations fournies par le CHU.
L'hélistation en toiture facilitera la prise en charge des patients, directement sur place au plus près des services d'urgence selon un axe "rouge" (vertical). Actuellement, l'hélicoptère se pose à 1 km des urgences, ce qui nécessite d'organiser un transport Samu.
Pour faire fonctionner ce nouvel ensemble, dont les capacités d'accueil augmentent aux urgences (en box) et en lits de soins critiques, le CHU aura à recruter et une partie des ressources humaines actuellement dévolues aux transports (qui seront très réduits) et aux flux (qui seront automatisés) sera réaffectée.
Le Cnis n'a pas demandé de modification du programme mais a posé des questions sur le projet logistique et sa capacité à absorber un bâtiment moderne. Le bâtiment logistique situé à 500 m va faire l'objet d'opérations: la blanchisserie sera déplacée pour rejoindre une structure commune avec le Centre de santé mentale angevin (Cesame) mi-2025 et sur l'emprise libérée, l'unité de production culinaire sera reconstruite, ainsi qu'un bâtiment neuf de logistique bien adapté et en intégrant beaucoup d'automatisation pour début 2029.
Le programme s'inscrit "évidemment" dans la transition écologique. Le bâtiment répondra à beaucoup de normes haute qualité environnementale (HQE) et le CHU attend des propositions des architectes pour se rapprocher le plus possible d'un "bâtiment à énergie positive", a aussi indiqué Cécile Jaglin-Grimonprez. Une coulée verte devrait être aménagée.
Interrogée sur le financement, la DG a indiqué qu'il était prévu d'avoir recours à l'emprunt pour 184 M€ et à l'autofinancement pour 207 M€, ce qui nécessite d'avoir "de grands équilibres favorables et c'est le cas aujourd'hui". Les comptes 2022 ne sont pas connus dans l'attente des dernières délégations, mais "je peux garantir à ce stade que nous serons à l'équilibre", a-t-elle répondu.
sl/nc/APMnews
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FEU VERT DE L'ETAT POUR LE PROGRAMME IMMOBILIER D'ENVERGURE DÉVELOPPÉ PAR LE CHU D'ANGERS
"Notre projet a officiellement obtenu l'accord de l'Etat, le 26 janvier, et nous avons reçu à la mi-mars les offres des trois équipes de maîtrise d'oeuvre sélectionnée en juin [2022] admises à concourir pour la première tranche du programme Convergences", a fait savoir la DG du CHU.
"La période qui s'ouvre est maintenant une période de travail pour étudier les trois esquisses qui nous sont proposées de manière à choisir notre architecte à l'été 2023 et entamer ainsi le deuxième chantier régional le plus important des investissements du Ségur de la santé", a-t-elle poursuivi, le premier étant celui du CHU de Nantes.
Convergences est un programme immobilier sur 15 ans de 460 millions d'euros (M€) d'investissement, avec un soutien au titre du Ségur de la santé de 129 M€, rappelle-t-on (cf dépêche du 30/01/2023 à 10:36 et dépêche du 28/01/2022 à 19:28).
"C'est d'abord un projet majeur d'urbanisation de notre site hospitalier puisqu'il va permettre de relier 68% des surfaces de soins de l'établissement. On passe d'un pavillonnaire très agréable, très joli mais pas moderne dans la prise en charge des patients à un établissement moderne relié depuis le site Larrey jusqu'à la chapelle", a décrit Cécile Jaglin-Grimonprez.
C'est aussi "un véritable trauma center: la première phase est construite autour d'un nouveau service d'urgence, enfin rénové pour faire face à nos 70.000 passages annuels sur la partie adultes. Et autour, il y aura tout ce dont les patients peuvent avoir besoin: imagerie, soins critiques, blocs opératoires, arrivée de l'hélicoptère et toute la logistique qui va avec", a-t-elle poursuivi.
La façade "public" sera réservée aux accès aux publics et activités programmées, le long de la Maine. Autour, la Ville d'Angers a commencé à organiser les flux urbains.
Un premier bâtiment pour 2029
La deuxième phase (bâtiment rouge) comprendra un deuxième bâtiment livré en 2032 pour 131 M€, et concernera 400 professionnels supplémentaires. Ce bâtiment de 20.000 m² sur 4 niveaux plus locaux techniques sera édifié à l'emplacement de l'actuel service d'urgence et de son bloc qui auront intégré le bâtiment Convergences 1. Il intégrera 50 lits de soins critiques et 73 lits d'hospitalisation conventionnelle.
"En 2033, nous pourrons livrer la [première partie de la] rénovation du bâtiment Larrey", conçu dans les années 1980, pour 25.000 m² et un montant de 96,7 M€. D'autres opérations de restructuration (permises au fur et à mesure des espaces libérées par les nouveaux bâtiments) s'achèveront en 2037 pour arriver "au CHU moderne que nous attendons", a ajouté la DG. Le total fait 460 M€. Les deux bâtiments Convergences bénéficieront directement à 1.200 hospitaliers et 150.000 patients.
Les équipes travaillent depuis longtemps sur ce projet, les premières négociations avec l'agence régionale de santé (ARS) pour refondre les urgences datant de 2016. Plus de 300 personnes y travaillent dans 30 groupes sur le programme technique détaillé depuis 2016. Le délai d'instruction imposé par la crise sanitaire a pu permettre d'en intégrer les leçons avec beaucoup plus de lits de soins critiques. En attendant, des opérations préalables notamment de déconstruction ont pu être menées.
"C'est un projet que l'ARS suit depuis le démarrage dans un travail collaboratif avec le CHU d'Angers", a déclaré Isabelle Monnier, déléguée territoriale de l'ARS Pays de la Loire pour le Maine-et-Loire. Elle a souligné la cohérence du projet pour améliorer la prise en charge et les parcours des patients. Il est "nécessaire et utile", a-t-elle ajouté.
"Le CHU étant un établissement de recours et de référence, ce projet Convergences a vraiment du sens pour améliorer l'accueil des patients aux urgences et dans le regroupement des plateaux techniques et des soins critiques" ainsi que dans sa capacité à s'adapter en cas de crise. Le nombre de lits de soins critiques sera augmenté, permettant un rééquilibrage dans une région sous-dimensionnée en lits de réanimation.
Un programme de modernisation d'utilité régionale
Le Pr Alain Mercat, président de la commission médicale d'établissement (CME), a noté que le projet était "très attendu par l'ensemble de la communauté du CHU" puisqu'il touche tout le monde par le biais de la libération des surfaces. Ce sera "une structure adaptée pour améliorer la fluidité des filières, réduire les délais de prise en charge et aussi pour améliorer la qualité de vie au travail des soignants, enjeu d'attractivité", a-t-il fait valoir.
Le nombre de lits de soins critiques (ou d'unité de soins intensifs polyvalents, Usip) sera augmenté (dès la première phase) et ces lits seront "facilement 'upgradables' en lits de réanimation". Le nombre de lits de réanimation et soins continus sera porté de 81 à 100. De plus, la conception modulaire des structures d'hospitalisation permettra de mieux gérer l'organisation de l'offre de soins en cas de crise sanitaire ou situation aiguë (accident, attentat, épidémie).
Le CHU d'Angers pourra mieux assumer son rôle de recours "en accueillant les patients de l'hémi-région Est le mieux possible, le plus vite possible et dans des conditions de sécurité", a-t-il souligné.
Ce projet, rendu "nécessaire" par l'obsolescence des locaux, renforcera "notre opérationnalité", a abondé le Dr Guillaume Bouhours, vice-président de la CME, directeur médical du projet. "Aujourd'hui, un patient victime d'un accident vasculaire cérébral (AVC) transite par trois à cinq ou six sites différents. Demain, ce sera un site unique et associé à des technologies modernes de prise en charge."
Le parcours de soins sera aussi rénové et beaucoup plus fluide pour les patients accueillis aux urgences -le bâtiment actuel date de 1973- et sur le grand plateau ambulatoire.
Il a souligné le gain de temps attendu avec la concentration de l'hyperspécialité. Actuellement, le parcours d'une victime d'AVC est estimé à 2h30; il passera à 1h10 avec le programme Convergences, qui offre une prise en charge simplifiée et rassemblée. Pour une intervention de l'épaule en chirurgie verticale, le parcours passera de 8h30 à 4h, selon des estimations fournies par le CHU.
L'hélistation en toiture facilitera la prise en charge des patients, directement sur place au plus près des services d'urgence selon un axe "rouge" (vertical). Actuellement, l'hélicoptère se pose à 1 km des urgences, ce qui nécessite d'organiser un transport Samu.
Pour faire fonctionner ce nouvel ensemble, dont les capacités d'accueil augmentent aux urgences (en box) et en lits de soins critiques, le CHU aura à recruter et une partie des ressources humaines actuellement dévolues aux transports (qui seront très réduits) et aux flux (qui seront automatisés) sera réaffectée.
Le Cnis n'a pas demandé de modification du programme mais a posé des questions sur le projet logistique et sa capacité à absorber un bâtiment moderne. Le bâtiment logistique situé à 500 m va faire l'objet d'opérations: la blanchisserie sera déplacée pour rejoindre une structure commune avec le Centre de santé mentale angevin (Cesame) mi-2025 et sur l'emprise libérée, l'unité de production culinaire sera reconstruite, ainsi qu'un bâtiment neuf de logistique bien adapté et en intégrant beaucoup d'automatisation pour début 2029.
Le programme s'inscrit "évidemment" dans la transition écologique. Le bâtiment répondra à beaucoup de normes haute qualité environnementale (HQE) et le CHU attend des propositions des architectes pour se rapprocher le plus possible d'un "bâtiment à énergie positive", a aussi indiqué Cécile Jaglin-Grimonprez. Une coulée verte devrait être aménagée.
Interrogée sur le financement, la DG a indiqué qu'il était prévu d'avoir recours à l'emprunt pour 184 M€ et à l'autofinancement pour 207 M€, ce qui nécessite d'avoir "de grands équilibres favorables et c'est le cas aujourd'hui". Les comptes 2022 ne sont pas connus dans l'attente des dernières délégations, mais "je peux garantir à ce stade que nous serons à l'équilibre", a-t-elle répondu.
sl/nc/APMnews