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14/12 2023
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FO TRANSMET UN SIGNALEMENT POUR "NON-ASSISTANCE À PERSONNE EN DANGER" AUX URGENCES DU CHU DE STRASBOURG

STRASBOURG, 14 décembre 2023 (APMnews) - Le syndicat Force ouvrière (FO) des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) a adressé lundi un signalement pour "non-assistance à personne en danger" au procureur de la République de Strasbourg pour dénoncer les conditions d'activité et de prise en charge des services d'urgence des HUS, a-t-on appris jeudi auprès du secrétaire général de FO aux HUS, Christian Prud'homme.

"On ne cible pas que les HUS, mais aussi l'ARS [agence régionale de santé] et le ministère", a expliqué Christian Prud'homme au sujet de cette saisine transmise par le syndicat via un avocat et à laquelle le procureur de la République de Strasbourg devra répondre dans un délai de trois mois.

"En 24h, on vient de déposer trois droits d'alerte", a-t-il contextualisé, en rapportant que le service d'urgence du Nouvel hôpital civil, le site historique du CHU situé au centre de Strasbourg, comptait 65 patients pour 30 places à 8h jeudi matin, ainsi que "huit véhicules en attente avec une attente annoncée plus de 10h", tandis qu'un patient a dû être pris en charge au sein d'un véhicule de secours et d'assistance aux victimes (VSAV) des sapeurs-pompiers.

"Hier matin, il y a un véhicule qui est arrivé à 5h, une ambulance qui a dû attendre deux heures, le patient s'est dégradé et a dû être pris en charge dans le véhicule", a-t-il poursuivi. Cette patiente âgée de 46 ans a finalement été intubée et techniquée par les équipes des urgences dans l'ambulance, avant d'être transférée en Smur à Saverne (Bas-Rhin), à une trentaine de kilomètres de Strasbourg.

De son côté, la direction des HUS a déploré, dans un communiqué diffusé mercredi, que son service d'urgence fasse "une nouvelle fois, l'objet de dénonciations inacceptables laissant entendre que le corps médical et la direction de l'hôpital travaillent au détriment de la santé et de la sécurité du personnel soignant, ainsi que des patients pris en charge".

Le CHU a souligné qu'une cellule de gestion des lits était en place depuis 2015 et qu'un gestionnaire de lits (bed manager) était "venu compléter cette organisation au NHC depuis juin 2023, avec un professionnel qui vérifie, organise et consolide les parcours patients et les lits d'aval disponibles".

"Ils envoient juste un cadre de la cellule de gestion des lits pendant un quart d'heure le matin pour faire un point et voir quels sont les lits libres et quels sont les malades à placer", a protesté Christian Prud'homme, en ajoutant que le salon de sortie n'avait "aucune incidence" et que la maison de médicale créée à proximité du CHU était "ouverte moins souvent que prévu".

Il a également reproché à la direction de ne pas avoir créé le "service tampon" d'une dizaine de places "pouvant ouvrir pour 48h ou 36h", comme elle s'y était pourtant engagée en 2022.

De leur côté, les HUS ont mis en avant le plan d'action instauré depuis 2018 pour les urgences, avec notamment le renforcement des effectifs soignants par des gardes médicales, des postes infirmiers (10 équivalents temps plein, ETP) et des aides-soignantes de jour et de nuit (7 ETP).

Face à la saturation des urgences strasbourgeoises, une cellule de crise s'est tenue jeudi pour mettre une place une organisation territoriale exceptionnelle afin de soulager les hôpitaux alsaciens.

Contacté jeudi par APMnews, le président de Samu-Urgences de France (SUdF) et chef des urgences du groupe hospitalier de la région de Mulhouse et Sud-Alsace (GHRMSA), le Dr Marc Noizet, a fait part de sa vive préoccupation pour les semaines à venir.

Il a également regretté que la situation des urgences des HUS ne connaisse pas d'amélioration malgré les difficultés chroniques rencontrées depuis deux ans: "Il y a une menace de mouvement de grève des ambulanciers et des pompiers qui disent 'on ne peut pas prendre plus de patients des HUS, parce que c'est infernal'."

"Plutôt que de laisser les patients dans les ambulances, est-ce qu'il ne vaudrait pas mieux faire un hall où on surveille les patients, et libérer les ambulances pour qu'elles continuent à faire leur travail", a-t-il ajouté.

En septembre 2022, le syndicat FO des HUS avait déjà écrit à l'ancien ministre de la santé et de la prévention, François Braun, pour alerter sur la situation des urgences après le décès d'un patient ayant passé 22 heures sur un brancard (cf dépêche du 16/09/2022 à 17:39).

gl/vl/APMnews

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STRASBOURG, 14 décembre 2023 (APMnews) - Le syndicat Force ouvrière (FO) des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) a adressé lundi un signalement pour "non-assistance à personne en danger" au procureur de la République de Strasbourg pour dénoncer les conditions d'activité et de prise en charge des services d'urgence des HUS, a-t-on appris jeudi auprès du secrétaire général de FO aux HUS, Christian Prud'homme.

"On ne cible pas que les HUS, mais aussi l'ARS [agence régionale de santé] et le ministère", a expliqué Christian Prud'homme au sujet de cette saisine transmise par le syndicat via un avocat et à laquelle le procureur de la République de Strasbourg devra répondre dans un délai de trois mois.

"En 24h, on vient de déposer trois droits d'alerte", a-t-il contextualisé, en rapportant que le service d'urgence du Nouvel hôpital civil, le site historique du CHU situé au centre de Strasbourg, comptait 65 patients pour 30 places à 8h jeudi matin, ainsi que "huit véhicules en attente avec une attente annoncée plus de 10h", tandis qu'un patient a dû être pris en charge au sein d'un véhicule de secours et d'assistance aux victimes (VSAV) des sapeurs-pompiers.

"Hier matin, il y a un véhicule qui est arrivé à 5h, une ambulance qui a dû attendre deux heures, le patient s'est dégradé et a dû être pris en charge dans le véhicule", a-t-il poursuivi. Cette patiente âgée de 46 ans a finalement été intubée et techniquée par les équipes des urgences dans l'ambulance, avant d'être transférée en Smur à Saverne (Bas-Rhin), à une trentaine de kilomètres de Strasbourg.

De son côté, la direction des HUS a déploré, dans un communiqué diffusé mercredi, que son service d'urgence fasse "une nouvelle fois, l'objet de dénonciations inacceptables laissant entendre que le corps médical et la direction de l'hôpital travaillent au détriment de la santé et de la sécurité du personnel soignant, ainsi que des patients pris en charge".

Le CHU a souligné qu'une cellule de gestion des lits était en place depuis 2015 et qu'un gestionnaire de lits (bed manager) était "venu compléter cette organisation au NHC depuis juin 2023, avec un professionnel qui vérifie, organise et consolide les parcours patients et les lits d'aval disponibles".

"Ils envoient juste un cadre de la cellule de gestion des lits pendant un quart d'heure le matin pour faire un point et voir quels sont les lits libres et quels sont les malades à placer", a protesté Christian Prud'homme, en ajoutant que le salon de sortie n'avait "aucune incidence" et que la maison de médicale créée à proximité du CHU était "ouverte moins souvent que prévu".

Il a également reproché à la direction de ne pas avoir créé le "service tampon" d'une dizaine de places "pouvant ouvrir pour 48h ou 36h", comme elle s'y était pourtant engagée en 2022.

De leur côté, les HUS ont mis en avant le plan d'action instauré depuis 2018 pour les urgences, avec notamment le renforcement des effectifs soignants par des gardes médicales, des postes infirmiers (10 équivalents temps plein, ETP) et des aides-soignantes de jour et de nuit (7 ETP).

Face à la saturation des urgences strasbourgeoises, une cellule de crise s'est tenue jeudi pour mettre une place une organisation territoriale exceptionnelle afin de soulager les hôpitaux alsaciens.

Contacté jeudi par APMnews, le président de Samu-Urgences de France (SUdF) et chef des urgences du groupe hospitalier de la région de Mulhouse et Sud-Alsace (GHRMSA), le Dr Marc Noizet, a fait part de sa vive préoccupation pour les semaines à venir.

Il a également regretté que la situation des urgences des HUS ne connaisse pas d'amélioration malgré les difficultés chroniques rencontrées depuis deux ans: "Il y a une menace de mouvement de grève des ambulanciers et des pompiers qui disent 'on ne peut pas prendre plus de patients des HUS, parce que c'est infernal'."

"Plutôt que de laisser les patients dans les ambulances, est-ce qu'il ne vaudrait pas mieux faire un hall où on surveille les patients, et libérer les ambulances pour qu'elles continuent à faire leur travail", a-t-il ajouté.

En septembre 2022, le syndicat FO des HUS avait déjà écrit à l'ancien ministre de la santé et de la prévention, François Braun, pour alerter sur la situation des urgences après le décès d'un patient ayant passé 22 heures sur un brancard (cf dépêche du 16/09/2022 à 17:39).

gl/vl/APMnews

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