Actualités de l'Urgence - APM
FORTE PROGRESSION DE LA CONSOMMATION DE CANNABIS ET DE COCAÏNE CHEZ LES FEMMES ENCEINTES EN PRÈS DE 15 ANS
En général, les femmes semblent moins à risque que les hommes de développer des troubles de l'usage des substances (sauf pour les médicaments psychotropes) mais cette différence a reculé au fil des ans et de récentes études suggèrent même que les femmes tendent à progresser plus rapidement que les hommes d'un usage régulier vers un usage problématique, indiquent Lena Blayac du CEIP-A du CHU de Toulouse et ses collègues dans Therapies.
Ils se sont intéressés à la consommation de cannabis, qui reste à des niveaux élevés en France, et à la cocaïne, en progression depuis plusieurs années, en particulier chez les femmes enceintes car ces substances peuvent être associées à des effets délétères chez les enfants exposés in utero.
Pour cela, ils ont utilisé les données du dispositif d'observation des produits psychotropes illicites ou détournés de leur utilisation médicamenteuse (Oppidum) recueillies entre 2005 et 2018, identifiant un total de 784 femmes enceintes incluses par les 165 centres participants, soit 1,1% de la population totale incluse.
Ces femmes étaient âgées en moyenne de 28,8 ans et principalement vues dans des centres de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (Csapa) pour 60,7%, à l'hôpital notamment en consultations externes pour 34,7%, ainsi que dans des centres d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques pour les usagers de drogues (Caarud) pour 2,6% ou des unités médicales en prison (1,8%).
Il apparaît qu'entre 2005-2006 et 2017-2018, la part des femmes enceintes qui consomment exclusivement du cannabis est passée de 1,2% à 17,1% et de cocaïne (forme crack incluse), de 4,7% à 14,3%, ce qui correspond à une augmentation statistiquement significative.
Les données montrent qu'entre les deux périodes, si le cannabis reste la première substance testée, il est plus souvent impliqué dans le développement d'une dépendance en 2017-2018, pour 25,7% des femmes enceintes, contre 5,9% en 2005-2006. Une tendance à la hausse est également observée pour la cocaïne mais sans être significative sur le plan statistique (de 4,7% à 8,6%).
En parallèle, la consommation de médicaments psycho-actifs tels que les benzodiazépines et les antidépresseurs a fortement baissé, avec respectivement 4,3% et 2,9% des femmes enceintes qui déclaraient en prendre en 2017-2018, contre 20% et 11,9%.
À la connaissance des chercheurs, ce sont les données les plus récentes sur la consommation de substances psycho-actives chez des femmes enceintes en France. Bien que la prise d'un traitement de substitution des opioïdes (TSO) reste la situation la plus fréquente dans cette population, elle a baissé entre 2005 et 2018, de 87% à 74%, tandis que la consommation de cannabis et de cocaïne a augmenté de manière notable, de 14% et de 10%.
Malgré les limites méthodologiques de cette étude, ces données doivent être prises en compte par les soignants pour adapter la prise en charge des femmes en âge de procréer et des femmes enceintes en cas de consommation de cannabis ou de cocaïne, concluent les auteurs.
(Therapies, publication en ligne du 8 octobre)
ld/ab/APMnews
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FORTE PROGRESSION DE LA CONSOMMATION DE CANNABIS ET DE COCAÏNE CHEZ LES FEMMES ENCEINTES EN PRÈS DE 15 ANS
En général, les femmes semblent moins à risque que les hommes de développer des troubles de l'usage des substances (sauf pour les médicaments psychotropes) mais cette différence a reculé au fil des ans et de récentes études suggèrent même que les femmes tendent à progresser plus rapidement que les hommes d'un usage régulier vers un usage problématique, indiquent Lena Blayac du CEIP-A du CHU de Toulouse et ses collègues dans Therapies.
Ils se sont intéressés à la consommation de cannabis, qui reste à des niveaux élevés en France, et à la cocaïne, en progression depuis plusieurs années, en particulier chez les femmes enceintes car ces substances peuvent être associées à des effets délétères chez les enfants exposés in utero.
Pour cela, ils ont utilisé les données du dispositif d'observation des produits psychotropes illicites ou détournés de leur utilisation médicamenteuse (Oppidum) recueillies entre 2005 et 2018, identifiant un total de 784 femmes enceintes incluses par les 165 centres participants, soit 1,1% de la population totale incluse.
Ces femmes étaient âgées en moyenne de 28,8 ans et principalement vues dans des centres de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (Csapa) pour 60,7%, à l'hôpital notamment en consultations externes pour 34,7%, ainsi que dans des centres d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques pour les usagers de drogues (Caarud) pour 2,6% ou des unités médicales en prison (1,8%).
Il apparaît qu'entre 2005-2006 et 2017-2018, la part des femmes enceintes qui consomment exclusivement du cannabis est passée de 1,2% à 17,1% et de cocaïne (forme crack incluse), de 4,7% à 14,3%, ce qui correspond à une augmentation statistiquement significative.
Les données montrent qu'entre les deux périodes, si le cannabis reste la première substance testée, il est plus souvent impliqué dans le développement d'une dépendance en 2017-2018, pour 25,7% des femmes enceintes, contre 5,9% en 2005-2006. Une tendance à la hausse est également observée pour la cocaïne mais sans être significative sur le plan statistique (de 4,7% à 8,6%).
En parallèle, la consommation de médicaments psycho-actifs tels que les benzodiazépines et les antidépresseurs a fortement baissé, avec respectivement 4,3% et 2,9% des femmes enceintes qui déclaraient en prendre en 2017-2018, contre 20% et 11,9%.
À la connaissance des chercheurs, ce sont les données les plus récentes sur la consommation de substances psycho-actives chez des femmes enceintes en France. Bien que la prise d'un traitement de substitution des opioïdes (TSO) reste la situation la plus fréquente dans cette population, elle a baissé entre 2005 et 2018, de 87% à 74%, tandis que la consommation de cannabis et de cocaïne a augmenté de manière notable, de 14% et de 10%.
Malgré les limites méthodologiques de cette étude, ces données doivent être prises en compte par les soignants pour adapter la prise en charge des femmes en âge de procréer et des femmes enceintes en cas de consommation de cannabis ou de cocaïne, concluent les auteurs.
(Therapies, publication en ligne du 8 octobre)
ld/ab/APMnews