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23/10 2019
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GENEVIÈVE CHÊNE PRÉSENTE SA VISION POUR SANTÉ PUBLIQUE FRANCE

PARIS, 23 octobre 2019 (APMnews) - La candidate à la direction générale de Santé publique France, la Pr Geneviève Chêne, a expliqué vouloir "porter une vision renouvelée" de l'agence sanitaire et compte notamment "systématiser l'utilisation des données probantes pour appuyer la décision publique", mercredi lors d'une audition devant la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale.

Geneviève Chêne a été proposée par le gouvernement pour occuper les fonctions de directrice générale de Santé publique France (ou Agence nationale de santé publique -ANSP), rappelle-t-on (cf dépêche du 18/09/2019 à 11:09). Préalablement à sa nomination par décret du président de la République, la candidate doit être auditionnée par les commissions des affaires sociales de l’Assemblée nationale et du Sénat.

La direction par intérim de l'agence sanitaire est actuellement assurée par Martial Mettendorff, auparavant directeur général adjoint, qui a pris le relais du Pr François Bourdillon à la fin de son mandat, le 9 juin (cf dépêche du 11/06/2019 à 09:57 et dépêche du 12/03/2019 à 12:13).

Dans son propos liminaire, Geneviève Chêne, professeure de médecine en biostatistiques et santé publique et directrice de l'Institut de santé publique, d'épidémiologie et de développement (Isped) à l'université de Bordeaux, a souligné que "la santé publique, c'[était] l'engagement de toute [s]a vie professionnelle".

"Je suis une scientifique et je suis convaincue que les connaissances scientifiques en santé publique doivent servir les décisions en matière de politique publique", a-t-elle déclaré, ajoutant être "aussi convaincue que ces connaissances doivent impérativement faire l'objet de transferts vers les pratiques, ce qui implique d'être attentif à la fois aux besoins des territoires et à l'affirmation d'une dimension internationale."

Geneviève Chêne a d'abord observé que l'"on se situ[ait] dans un contexte où les défis à relever en matière de santé des populations [étaient] à la fois passionnants et particulièrement ardus". Trois sujets apparaissent à ses yeux "majeurs" et "émergents": les risques liés à l'environnement (qui sont "avérés" et "nécessitent des observations et des interventions appropriées"), la prévention et la promotion de la santé (les actions étant "encore insuffisamment inspirées des meilleures pratiques") et le maintien du dialogue avec les parties prenantes.

Elle a expliqué que sa candidature reposait "sur l'exigence forte d'allier une approche de santé publique fondée sur les meilleures données scientifiques disponibles, une qualité élevée de communication envers les citoyens, la capacité à préserver la notoriété très positive de l'agence, la volonté de rétablir la crédibilité de la parole publique chaque fois que nécessaire pour maintenir la confiance, et d'apporter un appui solide à l'accomplissement des orientations gouvernementales et des politiques publiques en matière de santé".

La candidate a présenté aux parlementaires les quatre "axes structurants" qu'elle propose de définir comme prioritaires pour "porter une vision renouvelée". Il s'agit en premier lieu de renforcer le dialogue dans l'espace scientifique, un point selon elle "essentiel" car "l'excellente expertise de Santé publique France doit continuer à s'appuyer sur des productions scientifiques au meilleur niveau international et en lien avec la recherche".

Elle a indiqué souhaiter "capitaliser sur [la] visibilité" internationale de Santé publique France (qui représente la France au sein du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies -ECDC- et qui assure le secrétariat général de l'association internationale des agences nationales de santé publique) pour "accroître les collaborations scientifiques et techniques internationales qui doivent être au coeur du projet".

Geneviève Chêne souhaite également systématiser l'utilisation des données probantes pour appuyer la décision publique. "Pour avoir un impact sur les politiques publiques et sur la santé, il faut également être en capacité de mener des actions concrètes en réponse au besoin", a-t-elle souligné, ajoutant que les actions déployées devaient "en particulier viser à réduire les inégalités sociales, environnementales et territoriales".

Le troisième axe a pour objectif de valoriser les travaux et les actions menés en expliquant "les enjeux mis en évidence et les solutions choisies pour y faire face". "Je souhaite aussi engager une réflexion approfondie pour refonder le lien avec l'ensemble des parties prenantes et des acteurs engagés, y compris les porteurs d'intérêt, car le temps pour écouter et expliquer doit pouvoir être pris", a ajouté Geneviève Chêne, précisant que cela se ferait dans le respect des principes "d'indépendance scientifique et de transparence" de Santé publique France.

La candidate a enfin souligné qu'il fallait "également démontrer que les actions mobilisant de nombreux acteurs et financements sont efficaces". Ce qui passe par une évaluation du retour sur investissement des innovations technologiques et sociales pour la prévention et la promotion de la santé.

L'enjeu "particulièrement visible" de la santé environnementale

"Pour cette vision renouvelée nous aurons à apprendre des exemples étrangers, sans oublier que Santé publique France est porteur d'une vision globale de la santé de la population issue d'un modèle de système de santé que la majorité des citoyens souhaitent durable et où ils se sentent protégés", a noté Geneviève Chêne.

Elle a par ailleurs souligné que la stratégie nationale de santé 2018-2022 et le plan priorité prévention donnaient "un cap très important" et que Santé publique France disposait d'une programmation stratégique reprenant la feuille de route du ministère de la santé (cf dépêche du 26/03/2018 à 10:00).

Interrogée par les parlementaires sur différents sujets liés à l'environnement (incendie de l'usine Lubrizol à Rouen, zone d'épandage des pesticides autour des habitations, pollution à la chlordécone aux Antilles, etc.), Geneviève Chêne a estimé que l'impact de l'environnement sur la santé était un "enjeu particulièrement visible et qui perdurera dans le temps", et qu'elle suivrait le sujet d'"extrêmement près". Elle a ajouté que ces questions "très difficiles" nécessitaient "des moyens et du temps car il faut disposer des données" et qu'il était notamment important de "renforcer la coopération à l'échelon européen".

La candidate s'est également engagée à regarder "très attentivement" plusieurs thématiques dès sa prise de fonctions, telles que la prévention autour de la santé mentale et de la santé sexuelle (notamment le dépistage des infections sexuellement transmissibles -IST).

Questionnées sur sa vision de la fiscalité comportementale (alcool, tabac...), elle a répondu que "les taxes ont globalement plutôt fait la preuve de leur efficacité", mais qu'elles ne suffisaient pas et que la prévention devait passer par un "ensemble de mesures".

Geneviève Chêne a enfin insisté sur le fait qu'il était crucial de "maintenir un budget et des ressources stabilisés pour Santé publique France", rappelant que l'agence sanitaire avait perdu 20% de ses effectifs depuis 2010.

sb/ab/APMnews

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PARIS, 23 octobre 2019 (APMnews) - La candidate à la direction générale de Santé publique France, la Pr Geneviève Chêne, a expliqué vouloir "porter une vision renouvelée" de l'agence sanitaire et compte notamment "systématiser l'utilisation des données probantes pour appuyer la décision publique", mercredi lors d'une audition devant la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale.

Geneviève Chêne a été proposée par le gouvernement pour occuper les fonctions de directrice générale de Santé publique France (ou Agence nationale de santé publique -ANSP), rappelle-t-on (cf dépêche du 18/09/2019 à 11:09). Préalablement à sa nomination par décret du président de la République, la candidate doit être auditionnée par les commissions des affaires sociales de l’Assemblée nationale et du Sénat.

La direction par intérim de l'agence sanitaire est actuellement assurée par Martial Mettendorff, auparavant directeur général adjoint, qui a pris le relais du Pr François Bourdillon à la fin de son mandat, le 9 juin (cf dépêche du 11/06/2019 à 09:57 et dépêche du 12/03/2019 à 12:13).

Dans son propos liminaire, Geneviève Chêne, professeure de médecine en biostatistiques et santé publique et directrice de l'Institut de santé publique, d'épidémiologie et de développement (Isped) à l'université de Bordeaux, a souligné que "la santé publique, c'[était] l'engagement de toute [s]a vie professionnelle".

"Je suis une scientifique et je suis convaincue que les connaissances scientifiques en santé publique doivent servir les décisions en matière de politique publique", a-t-elle déclaré, ajoutant être "aussi convaincue que ces connaissances doivent impérativement faire l'objet de transferts vers les pratiques, ce qui implique d'être attentif à la fois aux besoins des territoires et à l'affirmation d'une dimension internationale."

Geneviève Chêne a d'abord observé que l'"on se situ[ait] dans un contexte où les défis à relever en matière de santé des populations [étaient] à la fois passionnants et particulièrement ardus". Trois sujets apparaissent à ses yeux "majeurs" et "émergents": les risques liés à l'environnement (qui sont "avérés" et "nécessitent des observations et des interventions appropriées"), la prévention et la promotion de la santé (les actions étant "encore insuffisamment inspirées des meilleures pratiques") et le maintien du dialogue avec les parties prenantes.

Elle a expliqué que sa candidature reposait "sur l'exigence forte d'allier une approche de santé publique fondée sur les meilleures données scientifiques disponibles, une qualité élevée de communication envers les citoyens, la capacité à préserver la notoriété très positive de l'agence, la volonté de rétablir la crédibilité de la parole publique chaque fois que nécessaire pour maintenir la confiance, et d'apporter un appui solide à l'accomplissement des orientations gouvernementales et des politiques publiques en matière de santé".

La candidate a présenté aux parlementaires les quatre "axes structurants" qu'elle propose de définir comme prioritaires pour "porter une vision renouvelée". Il s'agit en premier lieu de renforcer le dialogue dans l'espace scientifique, un point selon elle "essentiel" car "l'excellente expertise de Santé publique France doit continuer à s'appuyer sur des productions scientifiques au meilleur niveau international et en lien avec la recherche".

Elle a indiqué souhaiter "capitaliser sur [la] visibilité" internationale de Santé publique France (qui représente la France au sein du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies -ECDC- et qui assure le secrétariat général de l'association internationale des agences nationales de santé publique) pour "accroître les collaborations scientifiques et techniques internationales qui doivent être au coeur du projet".

Geneviève Chêne souhaite également systématiser l'utilisation des données probantes pour appuyer la décision publique. "Pour avoir un impact sur les politiques publiques et sur la santé, il faut également être en capacité de mener des actions concrètes en réponse au besoin", a-t-elle souligné, ajoutant que les actions déployées devaient "en particulier viser à réduire les inégalités sociales, environnementales et territoriales".

Le troisième axe a pour objectif de valoriser les travaux et les actions menés en expliquant "les enjeux mis en évidence et les solutions choisies pour y faire face". "Je souhaite aussi engager une réflexion approfondie pour refonder le lien avec l'ensemble des parties prenantes et des acteurs engagés, y compris les porteurs d'intérêt, car le temps pour écouter et expliquer doit pouvoir être pris", a ajouté Geneviève Chêne, précisant que cela se ferait dans le respect des principes "d'indépendance scientifique et de transparence" de Santé publique France.

La candidate a enfin souligné qu'il fallait "également démontrer que les actions mobilisant de nombreux acteurs et financements sont efficaces". Ce qui passe par une évaluation du retour sur investissement des innovations technologiques et sociales pour la prévention et la promotion de la santé.

L'enjeu "particulièrement visible" de la santé environnementale

"Pour cette vision renouvelée nous aurons à apprendre des exemples étrangers, sans oublier que Santé publique France est porteur d'une vision globale de la santé de la population issue d'un modèle de système de santé que la majorité des citoyens souhaitent durable et où ils se sentent protégés", a noté Geneviève Chêne.

Elle a par ailleurs souligné que la stratégie nationale de santé 2018-2022 et le plan priorité prévention donnaient "un cap très important" et que Santé publique France disposait d'une programmation stratégique reprenant la feuille de route du ministère de la santé (cf dépêche du 26/03/2018 à 10:00).

Interrogée par les parlementaires sur différents sujets liés à l'environnement (incendie de l'usine Lubrizol à Rouen, zone d'épandage des pesticides autour des habitations, pollution à la chlordécone aux Antilles, etc.), Geneviève Chêne a estimé que l'impact de l'environnement sur la santé était un "enjeu particulièrement visible et qui perdurera dans le temps", et qu'elle suivrait le sujet d'"extrêmement près". Elle a ajouté que ces questions "très difficiles" nécessitaient "des moyens et du temps car il faut disposer des données" et qu'il était notamment important de "renforcer la coopération à l'échelon européen".

La candidate s'est également engagée à regarder "très attentivement" plusieurs thématiques dès sa prise de fonctions, telles que la prévention autour de la santé mentale et de la santé sexuelle (notamment le dépistage des infections sexuellement transmissibles -IST).

Questionnées sur sa vision de la fiscalité comportementale (alcool, tabac...), elle a répondu que "les taxes ont globalement plutôt fait la preuve de leur efficacité", mais qu'elles ne suffisaient pas et que la prévention devait passer par un "ensemble de mesures".

Geneviève Chêne a enfin insisté sur le fait qu'il était crucial de "maintenir un budget et des ressources stabilisés pour Santé publique France", rappelant que l'agence sanitaire avait perdu 20% de ses effectifs depuis 2010.

sb/ab/APMnews

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