Actualités de l'Urgence - APM

L'objectif de cette réflexion est "de mieux structurer l'offre de soins sur le territoire du groupe, mieux organiser la gradation des soins, faciliter l'organisation de la permanence des soins et favoriser l'attractivité médicale", a-t-elle précisé à APMnews.

Dans son discours des vœux prononcé au sein du GH de La Rochelle-Ré-Aunis, le 24 janvier, elle avait pointé la nécessité d'avoir un "fonctionnement encore plus intégré entre les hôpitaux de La Rochelle et de Rochefort, au-delà de la direction commune qui les unit" depuis le 1er janvier 2018 (cf dépêche du 26/01/2018 à 15:02).

"La gouvernance [...] de nos établissements est […] un sujet majeur. Elle nécessite une concertation réelle et exigeante entre nous afin d'associer plus étroitement l'ensemble des responsables en situation de management aux décisions présidant au devenir et au développement de nos structures. Le chantier, ouvert fin 2024, se poursuivra en 2025", a-t-elle poursuivi.

Fin janvier 2024, la directrice a déjà annoncé accroître les partenariats entre les deux établissements pour prévenir les risques "de nouvelles ruptures d'activité" (cf dépêche du 07/02/2024 à 16:38).

"Nous avons renforcé nos partenariats avec le [GH] de La Rochelle dans une double optique de prévention et d'anticipation des risques de rupture d'activités dans certaines disciplines, et de structuration de la gradation des soins sur le territoire du groupe" en 2024, a-t-elle confirmé dans son discours des vœux prononcé le 23 janvier à Rochefort.

Dans son discours des vœux à La Rochelle, elle a souligné que "les coopérations se sont renforcées avec, notamment, la création de la fédération médicale interhospitalière de gynécologie obstétrique entre les hôpitaux de La Rochelle et de Rochefort et une organisation territoriale mieux structurée en ORL".

En 2025, il est prévu pour les établissements rochelais et rochefortais d'aborder le projet de la création sur le site de Saint-Louis (La Rochelle) d'une unité territoriale d'hospitalisation complète.

Un projet de regroupement des instituts de formation paramédicale (Ifsi et Ifas) des deux établissements à Rochefort est en outre engagé.

GH de La Rochelle-Ré-Aunis: des pistes d'actions ciblées avec l'Anap

Au sein du GH de La Rochelle-Ré-Aunis, trois "chantiers importants" ont été engagés en 2024, a expliqué Valérie Bénéat-Marlier dans son discours des vœux consacré à l'établissement.

Le premier est "la politique de maîtrise des durées moyennes de séjours [DMS] dans les services de médecine". Ainsi, "un plan d'action concerté s'est mis en place pour fluidifier les parcours, éviter autant que possible les périodes de tensions sur les lits et optimiser nos capacités de réponses aux besoins de santé de la population", a détaillé la directrice.

Elle a estimé que cela "participe également d'une trajectoire de reprise d'activité, d'une amélioration de nos recettes et donc de notre équilibre général".

La directrice souhaite aussi "remettre en perspective les conditions de fonctionnement de notre HAD [hospitalisation à domicile] afin de favoriser son recours et d'améliorer sa performance avec une ré-internalisation progressive des prestations de soins réalisées".

Le troisième sujet majeur est la gouvernance. "Elle nécessite une concertation réelle et exigeante entre nous afin d'associer plus étroitement l'ensemble des responsables en situation de management aux décisions présidant au devenir et au développement de nos structures. Le chantier, ouvert fin 2024, se poursuivra en 2025", a-t-elle avancé.

Par ailleurs, le GH va poursuivre son "plan de performance". Selon la directrice, "les perspectives budgétaires s'améliorent et nous devons continuer nos efforts en ce sens afin de préserver nos perspectives d'évolution et notre liberté d'action pour l'ensemble de nos projets".

"Les experts de l'Agence nationale d'appui à la performance [Anap], venus nous auditer au printemps 2024, ont confirmé notre diagnostic. Ils ont ciblé plusieurs pistes d'actions à mener pour renouer avec une situation équilibrée. Il est à souligner que nous n'avons pas eu de surprises majeures, preuve de notre clairvoyance sur les marges possibles", a-t-elle complété.

Interrogée par APMnews, la directrice a exposé quelques exemples de pistes d'action Anap "concernant les services de soins":

• la réorganisation du service des urgences (filière personnes âgées notamment)
• dynamiser les parcours patients en fluidifiant les sorties, avec un travail sur les durées moyennes de séjour (DMS) et l'aval en soins médicaux et de réadaptation (SMR)
• le développement du recours à l'hospitalisation à domicile (HAD)
• renforcer la gouvernance des blocs opératoires et améliorer leur organisation, c'est-à-dire la "structuration des vacations par spécialités" et l'augmentation du taux d'ouverture, entre autres
• la réorganisation du service d'imagerie et la réduction du recours à la téléradiologie externe.

Le GH a enregistré un déficit en baisse à -5,2 millions d'euros (M€) en 2024 (-2% du total des produits), contre -8,4 M€ en 2023 (-2% du total des produits) sur son budget principal.

L'activité du GH a augmenté de 2,3% en 2024 (+0,7% en hospitalisation complète et +2,6% en hospitalisation de jour).

Le CH poursuit également un plan de performance. L'établissement rochefortais a enregistré en 2024 un déficit de 3,4 M€ sur son budget principal (soit 2,6% du total des produits), contre 3,2 M€ en 2023 (également 2,6% du total des produits).

L'activité du CH a crû de 6,9% en 2024, portée par l'hospitalisation de jour (+18%). En hospitalisation complète, l'activité a crû de 0,2%.

Nouvel hôpital à La Rochelle: le feu vert, un objectif pour 2025

Concernant le projet du nouvel hôpital à La Rochelle, la directrice a rappelé que l'arbitrage n'avait pas été obtenu, et que c'est un objectif pour 2025, dans son discours des vœux consacré à cet établissement.

Valérie Bénéat-Marlier avait expliqué en novembre 2024 que l'instruction du dossier du nouvel hôpital de La Rochelle était en attente d'arbitrages et n'avait toujours pas passé la première phase de la procédure en raison d'un arbitrage financier non finalisé (cf dépêche du 13/11/2024 à 17:10).

Selon elle, "il se passera 10 ans entre l'obtention du feu vert national et l'ouverture du nouvel hôpital".

"Dix ans, c'est peu et beaucoup à la fois", a-t-elle philosophé, estimant que cela est "peu au regard de l'envergure du projet, [mais] beaucoup compte tenu de l'antériorité du sujet et de l'urgence à obtenir une structure répondant à l'ensemble de nos besoins". Et de poursuivre: "En attendant, [l'établissement] se doit de continuer à renforcer sa mission structurante de l'offre de soins primaire et de recours pour un territoire élargi".

"Nous devrons trouver le bon équilibre dans les choix d'investissements intermédiaires. Ils devront concourir à maintenir notre structure et nos équipements en parfait état de fonctionnement. Ils devront également soutenir nos projets tout en préservant notre capacité à porter la restructuration majeure que constitue le projet du nouvel hôpital", a-t-elle fait valoir.

jyp/ab/APMnews