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31/01 2024
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GHT PLAINE-DE-FRANCE: LE PROJET MÉDICO-SOIGNANT PARTAGÉ À FINALISER EN 2024 DANS UN CONTEXTE DE DÉFICIT IMPORTANT

SAINT-DENIS (Seine-Saint-Denis), 31 janvier 2024 (APMnews) - Le groupement hospitalier de territoire (GHT) Plaine-de-France devra finaliser son projet médico-soignant partagé (PMSP) en 2024, dans un contexte de déficit important, a indiqué lundi Jean Pinson, directeur du centre hospitalier (CH) de Saint-Denis et directeur par intérim du CH de Gonesse.

L'année 2023 a été marquée par la "crise des effectifs" et la crise financière, a-t-il pointé lors de la cérémonie des voeux organisée au CH de Saint-Denis.

Jean Pinson - Photo: Caroline Besnier
Jean Pinson - Photo: Caroline Besnier

A Saint-Denis, le déficit pourrait presque doubler, à plus de 15 millions d'euros (M€) par rapport à 8 M€ en 2022 (sur un budget de 200 M€), "ampleur totalement inédite dans l'histoire" de l'hôpital, a-t-il relevé.

De même, au CH de Gonesse, le déficit pourrait augmenter pour passer d'un peu plus de 15 M€ en 2022 à 20 M€ en 2023 (sur un budget de près de 200 M€), a-t-il indiqué à APMnews, en marge de la cérémonie, tout en précisant que les estimations 2023 ne tiennent pas compte d'éventuels crédits complémentaires qui pourraient être délégués en fin de campagne.

En 2023, Jean Pinson a observé que le CH de Saint-Denis avait réussi à maintenir "coûte que coûte" ses activités, en ne fermant que très peu de lits, grâce à la mobilisation des équipes, saluant notamment celle des urgences pédiatriques. Il a également mis en avant, dans son discours, le début du redressement de l'activité de la maternité, qui n'avait "cessé de diminuer".

Dans l'ensemble, l'activité a fortement augmenté, +8% par rapport à 2022 et +11% par rapport à 2019. Cette croissance est portée par la chirurgie, la pneumologie, les soins médicaux et de réadaptation (SMR), la reprise de la réanimation néonatale et surtout par la poursuite du virage ambulatoire en médecine, addictologie, pédiatrie.

Le directeur a précisé que l'activité avait progressé aux urgences adultes, passant de 150 à 180 passages pour une journée normale avant le Covid à 180 à 200 passages actuellement. Le service est en train de consolider son équipe, a-t-il noté.

"2024 s'annonce sous des auspices qui restent bien sûr préoccupants, où que notre regard se porte", a pointé le directeur.

Toutefois, au CH de Saint-Denis, "notre ambitieux plan pluriannuel d'investissement de 125 M€ sur quatre ans n'est pas remis en cause" mais "nous aurons à trouver en 2024, plus que jamais, un équilibre entre le maintien et le développement de nos activités, la réalisation de notre plan pluriannuel [d'investissement] et une trajectoire financièrement soutenable", a-t-il fait valoir dans son discours de vœux.

Il est par exemple prévu cette année au CH de Saint-Denis de poursuivre les travaux au bâtiment médecine-chirurgie (BMC), d'ouvrir avant l'été huit lits de soins de réadaptation post-réanimation (SRPR) neurologique, de lancer le chantier de l'hôpital de jour de pédopsychiatrie sur le site Casanova et de débuter les travaux du futur court séjour gériatrique à orientation géronto-psychiatrique.

Un travail sera lancé sur la "rénovation, l'implantation et l'agrandissement" des instituts de formation, afin d'avoir un feu vert en 2024, a indiqué Jean Pinson.

L'établissement prévoit aussi d'avancer sur le projet de construction d'un bâtiment complémentaire à la nouvelle maternité et sur le projet de restructuration des urgences adultes et pédiatriques, qui devrait voir le jour en 2027, a observé le président de la CME du CH de Saint-Denis, Pascal Bolot, lors de la cérémonie des voeux.

Pascal Bolot - Photo: Caroline Besnier
Pascal Bolot - Photo: Caroline Besnier

Il a aussi évoqué des projets en périnatalité "malgré une très importante crise des effectifs des sages-femmes et des puéricultrices" (projet "Mam'en forme" pour les femmes enceintes obèses présentant des facteurs de vulnérabilité, unité mobile de néonatologie,...) et le développement "extraordinaire" du plateau de médecine ambulatoire.

2024 sera par ailleurs l'année de la finalisation des réflexions sur le nouveau PMSP à l'échelle du GHT qui regroupe les CH de Saint-Denis et de Gonesse.

Les travaux ont été lancés lors d'un séminaire organisé en mars 2023, qui a permis d'identifier 45 projets. Le PMSP, également élaboré avec les professionnels de santé du territoire et les représentants des usagers, sera adopté "dans le courant du premier trimestre 2024", a indiqué Pascal Bolot.

Les Jeux olympiques doivent rester une "fête" et non une contrainte

Parmi les mesures du futur projet, il a notamment évoqué la constitution du premier pôle inter-établissement (pôle de santé publique), la mise en place d'une équipe mobile d'antibiothérapie territoriale et l'organisation de la filière de cardiologie, en lien avec le Centre cardiologique du Nord (CCN) à Saint-Denis et se traduisant déjà "depuis quelques semaines" par la venue de cardiologues du CH de Gonesse à Saint-Denis.

Il est prévu l'acquisition d'un robot chirurgical pour le CH de Saint-Denis en 2024 et ultérieurement pour le CH de Gonesse, a souligné Pascal Bolot.

Il a aussi mentionné un projet territorial de thrombectomie, le développement des prises en charge croisées de pédopsychiatrie (en périnatalité et pour l'enfant et l'adolescent) ainsi que la mise en place d'une pneumologie du territoire.

Jean Pinson a insisté sur la nécessité que les Jeux olympiques organisés en juillet-août soient une "fête", et non une contrainte, pour les équipes hospitalières, qui seront davantage "sollicitées". A cet effet, un comité de pilotage interne à l'hôpital a été créé en lien avec la préfecture, l'agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France et la mairie, pour réfléchir par exemple à des navettes pour faciliter les transports des professionnels pendant les JO.

A la suite du bilan carbone réalisé en 2023, la commission du développement durable de l'établissement accompagnera "la mise en place d'un véritable plan d'action pour 2024", a-t-il relaté.

Enfin, fin 2024 ou début 2025, le CH de Saint-Denis accueillera à nouveau des experts de la Haute autorité de santé (HAS) à la suite de la certification sous conditions de l'hôpital en novembre 2023, "avec un score de 91,93%" (cf dépêche du 18/12/2023 à 18:46).

Focus sur les RH en 2023

En 2023, le CH de Saint-Denis avait mis l'accent sur le recrutement et la fidélisation des équipes médicales, paramédicales, administratives, techniques et logistiques, "pour retrouver des marges d'activité plus saines et plus durables et pour retrouver de la qualité de vie au travail", a rappelé Jean Pinson.

A cet effet, il a entre autres développé une "politique active en matière de logement", signé de "très nombreux contrats d'allocation d'étude", déployé un plan de communication et instauré une journée portes ouvertes.

Parmi les projets menés à terme figure notamment l'ouverture en septembre 2023 d'un centre renforcé d'urgences psychiatriques (Crup), adossé au service des urgences générales de l'hôpital de Saint-Denis, en partenariat avec l'établissement public de santé (EPS) Ville-Evrard à Neuilly-sur Marne (Seine-Saint-Denis) (cf dépêche du 09/10/2023 à 14:00). Cela permet "une bien meilleure prise en charge urgente et semi-urgente des patients psychiatriques", a salué Pascal Bolot.

Ont aussi été conduits la fin du déploiement technique du nouveau dossier médical partagé, la rénovation de la chambre mortuaire et le développement de la recherche clinique.

Jean Pinson a par ailleurs mis en avant plusieurs actions menées par l'établissement comme le plaidoyer auprès de l'ARS Ile-de-France afin que la réforme des autorisations en chirurgie des cancers ne conduise pas à "une nouvelle rétractation de l'offre de soins dans les territoires les plus en demande".

Il a également évoqué la participation à la réflexion sur la réforme de l'aide médicale de l'Etat (AME) à l'automne 2023 et l'action de l'établissement pour accompagner la sortie de maternité et éviter que des femmes ne se retrouvent à la rue avec leur bébé, tout en permettant à la maternité de niveau 3 de continuer à assurer des soins et pas uniquement de l'hébergement.

cb/eh/APMnews

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SAINT-DENIS (Seine-Saint-Denis), 31 janvier 2024 (APMnews) - Le groupement hospitalier de territoire (GHT) Plaine-de-France devra finaliser son projet médico-soignant partagé (PMSP) en 2024, dans un contexte de déficit important, a indiqué lundi Jean Pinson, directeur du centre hospitalier (CH) de Saint-Denis et directeur par intérim du CH de Gonesse.

L'année 2023 a été marquée par la "crise des effectifs" et la crise financière, a-t-il pointé lors de la cérémonie des voeux organisée au CH de Saint-Denis.

Jean Pinson - Photo: Caroline Besnier
Jean Pinson - Photo: Caroline Besnier

A Saint-Denis, le déficit pourrait presque doubler, à plus de 15 millions d'euros (M€) par rapport à 8 M€ en 2022 (sur un budget de 200 M€), "ampleur totalement inédite dans l'histoire" de l'hôpital, a-t-il relevé.

De même, au CH de Gonesse, le déficit pourrait augmenter pour passer d'un peu plus de 15 M€ en 2022 à 20 M€ en 2023 (sur un budget de près de 200 M€), a-t-il indiqué à APMnews, en marge de la cérémonie, tout en précisant que les estimations 2023 ne tiennent pas compte d'éventuels crédits complémentaires qui pourraient être délégués en fin de campagne.

En 2023, Jean Pinson a observé que le CH de Saint-Denis avait réussi à maintenir "coûte que coûte" ses activités, en ne fermant que très peu de lits, grâce à la mobilisation des équipes, saluant notamment celle des urgences pédiatriques. Il a également mis en avant, dans son discours, le début du redressement de l'activité de la maternité, qui n'avait "cessé de diminuer".

Dans l'ensemble, l'activité a fortement augmenté, +8% par rapport à 2022 et +11% par rapport à 2019. Cette croissance est portée par la chirurgie, la pneumologie, les soins médicaux et de réadaptation (SMR), la reprise de la réanimation néonatale et surtout par la poursuite du virage ambulatoire en médecine, addictologie, pédiatrie.

Le directeur a précisé que l'activité avait progressé aux urgences adultes, passant de 150 à 180 passages pour une journée normale avant le Covid à 180 à 200 passages actuellement. Le service est en train de consolider son équipe, a-t-il noté.

"2024 s'annonce sous des auspices qui restent bien sûr préoccupants, où que notre regard se porte", a pointé le directeur.

Toutefois, au CH de Saint-Denis, "notre ambitieux plan pluriannuel d'investissement de 125 M€ sur quatre ans n'est pas remis en cause" mais "nous aurons à trouver en 2024, plus que jamais, un équilibre entre le maintien et le développement de nos activités, la réalisation de notre plan pluriannuel [d'investissement] et une trajectoire financièrement soutenable", a-t-il fait valoir dans son discours de vœux.

Il est par exemple prévu cette année au CH de Saint-Denis de poursuivre les travaux au bâtiment médecine-chirurgie (BMC), d'ouvrir avant l'été huit lits de soins de réadaptation post-réanimation (SRPR) neurologique, de lancer le chantier de l'hôpital de jour de pédopsychiatrie sur le site Casanova et de débuter les travaux du futur court séjour gériatrique à orientation géronto-psychiatrique.

Un travail sera lancé sur la "rénovation, l'implantation et l'agrandissement" des instituts de formation, afin d'avoir un feu vert en 2024, a indiqué Jean Pinson.

L'établissement prévoit aussi d'avancer sur le projet de construction d'un bâtiment complémentaire à la nouvelle maternité et sur le projet de restructuration des urgences adultes et pédiatriques, qui devrait voir le jour en 2027, a observé le président de la CME du CH de Saint-Denis, Pascal Bolot, lors de la cérémonie des voeux.

Pascal Bolot - Photo: Caroline Besnier
Pascal Bolot - Photo: Caroline Besnier

Il a aussi évoqué des projets en périnatalité "malgré une très importante crise des effectifs des sages-femmes et des puéricultrices" (projet "Mam'en forme" pour les femmes enceintes obèses présentant des facteurs de vulnérabilité, unité mobile de néonatologie,...) et le développement "extraordinaire" du plateau de médecine ambulatoire.

2024 sera par ailleurs l'année de la finalisation des réflexions sur le nouveau PMSP à l'échelle du GHT qui regroupe les CH de Saint-Denis et de Gonesse.

Les travaux ont été lancés lors d'un séminaire organisé en mars 2023, qui a permis d'identifier 45 projets. Le PMSP, également élaboré avec les professionnels de santé du territoire et les représentants des usagers, sera adopté "dans le courant du premier trimestre 2024", a indiqué Pascal Bolot.

Les Jeux olympiques doivent rester une "fête" et non une contrainte

Parmi les mesures du futur projet, il a notamment évoqué la constitution du premier pôle inter-établissement (pôle de santé publique), la mise en place d'une équipe mobile d'antibiothérapie territoriale et l'organisation de la filière de cardiologie, en lien avec le Centre cardiologique du Nord (CCN) à Saint-Denis et se traduisant déjà "depuis quelques semaines" par la venue de cardiologues du CH de Gonesse à Saint-Denis.

Il est prévu l'acquisition d'un robot chirurgical pour le CH de Saint-Denis en 2024 et ultérieurement pour le CH de Gonesse, a souligné Pascal Bolot.

Il a aussi mentionné un projet territorial de thrombectomie, le développement des prises en charge croisées de pédopsychiatrie (en périnatalité et pour l'enfant et l'adolescent) ainsi que la mise en place d'une pneumologie du territoire.

Jean Pinson a insisté sur la nécessité que les Jeux olympiques organisés en juillet-août soient une "fête", et non une contrainte, pour les équipes hospitalières, qui seront davantage "sollicitées". A cet effet, un comité de pilotage interne à l'hôpital a été créé en lien avec la préfecture, l'agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France et la mairie, pour réfléchir par exemple à des navettes pour faciliter les transports des professionnels pendant les JO.

A la suite du bilan carbone réalisé en 2023, la commission du développement durable de l'établissement accompagnera "la mise en place d'un véritable plan d'action pour 2024", a-t-il relaté.

Enfin, fin 2024 ou début 2025, le CH de Saint-Denis accueillera à nouveau des experts de la Haute autorité de santé (HAS) à la suite de la certification sous conditions de l'hôpital en novembre 2023, "avec un score de 91,93%" (cf dépêche du 18/12/2023 à 18:46).

Focus sur les RH en 2023

En 2023, le CH de Saint-Denis avait mis l'accent sur le recrutement et la fidélisation des équipes médicales, paramédicales, administratives, techniques et logistiques, "pour retrouver des marges d'activité plus saines et plus durables et pour retrouver de la qualité de vie au travail", a rappelé Jean Pinson.

A cet effet, il a entre autres développé une "politique active en matière de logement", signé de "très nombreux contrats d'allocation d'étude", déployé un plan de communication et instauré une journée portes ouvertes.

Parmi les projets menés à terme figure notamment l'ouverture en septembre 2023 d'un centre renforcé d'urgences psychiatriques (Crup), adossé au service des urgences générales de l'hôpital de Saint-Denis, en partenariat avec l'établissement public de santé (EPS) Ville-Evrard à Neuilly-sur Marne (Seine-Saint-Denis) (cf dépêche du 09/10/2023 à 14:00). Cela permet "une bien meilleure prise en charge urgente et semi-urgente des patients psychiatriques", a salué Pascal Bolot.

Ont aussi été conduits la fin du déploiement technique du nouveau dossier médical partagé, la rénovation de la chambre mortuaire et le développement de la recherche clinique.

Jean Pinson a par ailleurs mis en avant plusieurs actions menées par l'établissement comme le plaidoyer auprès de l'ARS Ile-de-France afin que la réforme des autorisations en chirurgie des cancers ne conduise pas à "une nouvelle rétractation de l'offre de soins dans les territoires les plus en demande".

Il a également évoqué la participation à la réflexion sur la réforme de l'aide médicale de l'Etat (AME) à l'automne 2023 et l'action de l'établissement pour accompagner la sortie de maternité et éviter que des femmes ne se retrouvent à la rue avec leur bébé, tout en permettant à la maternité de niveau 3 de continuer à assurer des soins et pas uniquement de l'hébergement.

cb/eh/APMnews

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