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17/04 2019
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GRÈVE AUX URGENCES À L'AP-HP: LA DIRECTION RÉVISE SA COPIE, TOUJOURS JUGÉE INSUFFISANTE PAR LES SYNDICATS

PARIS, 17 avril 2019 (APMnews) - A la suite des mouvements de grève dans les services des urgences de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), le directeur général de l'institution, Martin Hirsch, a notamment révisé à la hausse le nombre de postes supplémentaires proposés, dans de nouvelles propositions toujours jugées insuffisantes par les syndicats.

A la suite de préavis de grève illimitée déposés par SUD santé, l'Union syndicale CGT (Usap CGT) et FO de l'AP-HP, 10 services des urgences des hôpitaux de l'institution sont en grève depuis lundi, rappelle-t-on (cf dépêche du 15/04/2019 à 18:40).

Les revendications portent sur les moyens humains, la sécurisation des locaux et la reconnaissance salariale de la pénibilité de l'exercice, par une prime de 300 euros net mensuels.

Après les négociations organisées par la direction des ressources humaines, le directeur général de l'AP-HP, Martin Hirsch, a adressé lundi un courrier aux syndicats dans lequel il formule de nouvelles propositions.

Sur la question des effectifs, il confirme que l'AP-HP "adopte, bien qu'il n'existe aucune réglementation en ce sens, une règle selon laquelle les effectifs des urgences évolueront proportionnellement à l'activité".

Il rappelle plus précisément avoir proposé l'élaboration d'un référentiel commun avec les représentants des médecins, des cadres et du personnel. Au lieu de conclure ce travail sous deux mois comme initialement envisagé, les lignes directrices pourraient être "partageables sous quelques jours".

Après l'adoption de ces dernières, il propose l'organisation, dans chaque service des urgences, "d'une réunion de travail permettant d'échanger avec les équipes sur ces préconisations, afin de déterminer les évolutions prioritaires d'effectifs, selon les organisations et les situations locales".

S'agissant des emplois, ce ne seraient pas 45, mais 61 postes supplémentaires "par rapport au tableau actuel des emplois, qui seront alloués dans les prochains jours", soit ceux précédemment proposés pour les services des urgences adultes, auxquels s'ajoutent 16 emplois pour les services des urgences pédiatriques.

Le directeur général de l'AP-HP confirme par ailleurs "son engagement à la stagiairisation des personnels soignants" exerçant sur des postes permanents. Cette mise en stage "s'applique donc également aux aides-soignants actuellement en fonction sous réserve qu'ils donnent satisfaction".

Il ajoute que la direction étudie "les conditions de passage de CDI [contrats à durée indéterminée] des aides-soignants de nationalité étrangère hors Union européenne".

S'agissant des rémunérations, Martin Hirsch explique vouloir porter au maximum réglementaire l'indemnité "pour travaux dangereux, incommodes, insalubres ou salissants" et à en faire bénéficier tous les mois l'ensemble des agents des services des urgences.

Il se dit en outre prêt à "porter une mesure exceptionnelle", qui consisterait en un "versement d'heures supplémentaires au-delà du plafond mensuel de 15 heures". Dans les détails, le forfait serait "de 20 heures pour les aides-soignants et de 15 heures pour les IDE [infirmiers diplômés d'Etat], soit un montant net et non imposable d'environ 250 euros".

Formalisation d'une procédure en cas d'agression

Sur les questions de sécurité, le directeur général de l'AP-HP précise que "la procédure rappelant aux directions d'établissement la conduite à tenir en cas d'agression [des] agents est désormais finalisée" pour être "diffusée cette semaine".

Celle-ci décrit notamment "l'accompagnement individuel, administratif et psychologique qui doit être mis en oeuvre en cas d'agression" et les "conditions entourant le dépôt de plainte". Elle confirme également le bénéfice de la protection fonctionnelle pour les agents qui la sollicitent après une agression.

Ces dispositions "viennent compléter la mise en oeuvre d'investissements conséquents, à hauteur d'un million d'euros", pour améliorer la sécurité des sites d'urgence. "Désormais, l'ensemble des services d'urgence disposent de personnels de sécurité dédiés", ajoute Martin Hirsch.

Il cite par ailleurs comme "éléments de réponse complémentaires" la réactivation des partenariats avec les établissements psychiatriques, afin de mettre à disposition des services des urgences des professionnels spécialisés, ainsi que "le renfort [des] équipes internes" pour prendre en charge les patients nécessitant des soins psychiatriques.

En réponse, les syndicats saluent, dans des communiqués de mardi, des avancées, mais les jugent insuffisantes.

Ils considèrent que les propositions en matière d'effectifs ne correspondent pas au besoin de 700 postes supplémentaires, estimé au regard du référentiel de l’association Samu-Urgences de France.

De même, ils jugent que la proposition d'indemnité pérenne, dont le montant reviendrait à plusieurs dizaines d'euros selon leurs calculs, est très éloignée de leur revendication d'obtenir une prime de 300 euros nets mensuels.

"Pour une prise en charge correcte de la population et un niveau de service public de qualité, une revalorisation des personnels" exerçant dans les services des urgences "et un véritable plan d’organisation de ces secteurs par la direction générale sont indispensables. Par conséquent, nous restons en attente de propositions sociales plus ambitieuses", réagit l'Usap CGT.

SUD et le collectif inter-Urgence, qui réunit des grévistes, déclarent demander "à la direction générale de porter là où nécessaire les demandes des personnels des urgences pour obtenir des tutelles notamment les outils, les autorisations, le feu vert pour recruter à hauteur d’une part et rémunérer justement d’autre part".

Selon les chiffres communiqués par l'AP-HP à APMnews lundi, au début du mouvement, le taux global de participation (grévistes absents) dans les services des urgences était de 0,85% et le taux global de mobilisation (grévistes absents et assignés) de 30,86%. "Dans les 10 services mobilisés, plus de 90% des agents présents sont grévistes", a chiffré auprès d'APMnews Olivier Youinou, co-secrétaire général de SUD santé AP-HP.

mlb/nc/APMnews

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PARIS, 17 avril 2019 (APMnews) - A la suite des mouvements de grève dans les services des urgences de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), le directeur général de l'institution, Martin Hirsch, a notamment révisé à la hausse le nombre de postes supplémentaires proposés, dans de nouvelles propositions toujours jugées insuffisantes par les syndicats.

A la suite de préavis de grève illimitée déposés par SUD santé, l'Union syndicale CGT (Usap CGT) et FO de l'AP-HP, 10 services des urgences des hôpitaux de l'institution sont en grève depuis lundi, rappelle-t-on (cf dépêche du 15/04/2019 à 18:40).

Les revendications portent sur les moyens humains, la sécurisation des locaux et la reconnaissance salariale de la pénibilité de l'exercice, par une prime de 300 euros net mensuels.

Après les négociations organisées par la direction des ressources humaines, le directeur général de l'AP-HP, Martin Hirsch, a adressé lundi un courrier aux syndicats dans lequel il formule de nouvelles propositions.

Sur la question des effectifs, il confirme que l'AP-HP "adopte, bien qu'il n'existe aucune réglementation en ce sens, une règle selon laquelle les effectifs des urgences évolueront proportionnellement à l'activité".

Il rappelle plus précisément avoir proposé l'élaboration d'un référentiel commun avec les représentants des médecins, des cadres et du personnel. Au lieu de conclure ce travail sous deux mois comme initialement envisagé, les lignes directrices pourraient être "partageables sous quelques jours".

Après l'adoption de ces dernières, il propose l'organisation, dans chaque service des urgences, "d'une réunion de travail permettant d'échanger avec les équipes sur ces préconisations, afin de déterminer les évolutions prioritaires d'effectifs, selon les organisations et les situations locales".

S'agissant des emplois, ce ne seraient pas 45, mais 61 postes supplémentaires "par rapport au tableau actuel des emplois, qui seront alloués dans les prochains jours", soit ceux précédemment proposés pour les services des urgences adultes, auxquels s'ajoutent 16 emplois pour les services des urgences pédiatriques.

Le directeur général de l'AP-HP confirme par ailleurs "son engagement à la stagiairisation des personnels soignants" exerçant sur des postes permanents. Cette mise en stage "s'applique donc également aux aides-soignants actuellement en fonction sous réserve qu'ils donnent satisfaction".

Il ajoute que la direction étudie "les conditions de passage de CDI [contrats à durée indéterminée] des aides-soignants de nationalité étrangère hors Union européenne".

S'agissant des rémunérations, Martin Hirsch explique vouloir porter au maximum réglementaire l'indemnité "pour travaux dangereux, incommodes, insalubres ou salissants" et à en faire bénéficier tous les mois l'ensemble des agents des services des urgences.

Il se dit en outre prêt à "porter une mesure exceptionnelle", qui consisterait en un "versement d'heures supplémentaires au-delà du plafond mensuel de 15 heures". Dans les détails, le forfait serait "de 20 heures pour les aides-soignants et de 15 heures pour les IDE [infirmiers diplômés d'Etat], soit un montant net et non imposable d'environ 250 euros".

Formalisation d'une procédure en cas d'agression

Sur les questions de sécurité, le directeur général de l'AP-HP précise que "la procédure rappelant aux directions d'établissement la conduite à tenir en cas d'agression [des] agents est désormais finalisée" pour être "diffusée cette semaine".

Celle-ci décrit notamment "l'accompagnement individuel, administratif et psychologique qui doit être mis en oeuvre en cas d'agression" et les "conditions entourant le dépôt de plainte". Elle confirme également le bénéfice de la protection fonctionnelle pour les agents qui la sollicitent après une agression.

Ces dispositions "viennent compléter la mise en oeuvre d'investissements conséquents, à hauteur d'un million d'euros", pour améliorer la sécurité des sites d'urgence. "Désormais, l'ensemble des services d'urgence disposent de personnels de sécurité dédiés", ajoute Martin Hirsch.

Il cite par ailleurs comme "éléments de réponse complémentaires" la réactivation des partenariats avec les établissements psychiatriques, afin de mettre à disposition des services des urgences des professionnels spécialisés, ainsi que "le renfort [des] équipes internes" pour prendre en charge les patients nécessitant des soins psychiatriques.

En réponse, les syndicats saluent, dans des communiqués de mardi, des avancées, mais les jugent insuffisantes.

Ils considèrent que les propositions en matière d'effectifs ne correspondent pas au besoin de 700 postes supplémentaires, estimé au regard du référentiel de l’association Samu-Urgences de France.

De même, ils jugent que la proposition d'indemnité pérenne, dont le montant reviendrait à plusieurs dizaines d'euros selon leurs calculs, est très éloignée de leur revendication d'obtenir une prime de 300 euros nets mensuels.

"Pour une prise en charge correcte de la population et un niveau de service public de qualité, une revalorisation des personnels" exerçant dans les services des urgences "et un véritable plan d’organisation de ces secteurs par la direction générale sont indispensables. Par conséquent, nous restons en attente de propositions sociales plus ambitieuses", réagit l'Usap CGT.

SUD et le collectif inter-Urgence, qui réunit des grévistes, déclarent demander "à la direction générale de porter là où nécessaire les demandes des personnels des urgences pour obtenir des tutelles notamment les outils, les autorisations, le feu vert pour recruter à hauteur d’une part et rémunérer justement d’autre part".

Selon les chiffres communiqués par l'AP-HP à APMnews lundi, au début du mouvement, le taux global de participation (grévistes absents) dans les services des urgences était de 0,85% et le taux global de mobilisation (grévistes absents et assignés) de 30,86%. "Dans les 10 services mobilisés, plus de 90% des agents présents sont grévistes", a chiffré auprès d'APMnews Olivier Youinou, co-secrétaire général de SUD santé AP-HP.

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