Actualités de l'Urgence - APM

06/05 2019
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GRÈVE AUX URGENCES: LA CGT SIGNE UN PROTOCOLE DE FIN DE CONFLIT À L'HÔPITAL COCHIN, MAIS LE MOUVEMENT S'ÉTEND

PARIS, 6 mai 2019 (APMnews) - La CGT a annoncé avoir signé un protocole de sortie de grève aux urgences de l'hôpital Cochin, tandis que le mouvement continue de s'étendre, selon un communiqué de samedi du collectif Inter-urgences, qui sollicite les députés et accueille désormais des représentants de services des urgences d'hôpitaux de plusieurs régions.

"Aujourd’hui, la CGT Cochin est capable de présenter une liste d’acquis concrète validée par la direction locale", se félicite l'organisation syndicale dans un précédent communiqué daté du 30 avril.

Outre les propositions émises par la direction des ressources humaines (DRH) de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) dans le cadre des négociations qui ont eu lieu en avril à la suite de la mobilisation de services des urgences (cf dépêche du 17/04/2019 à 14:37), plusieurs engagements ont été pris par la direction du nouveau GH "AP-HP.5", auquel appartient l'hôpital, a expliqué lundi à APMnews Aglawen Vega, secrétaire générale de la CGT de l'hôpital Cochin.

Comme proposé par la DRH de l'AP-HP, les personnels ont donc reçu l'engagement de percevoir "une indemnité travaux dangereux à 72 euros brut/mois", avec un "effet rétroactif au 1er janvier" et "250 euros nets versés en mai sous forme d’heures supplémentaires".

La direction du GH s'est engagée à assurer la "présence d’un agent de sécurité 24h/24" consacré au service des urgences, avec la "révision du cahier des charges de cet agent afin qu’il puisse intervenir sur des patients agressifs et/ou agités". La protection fonctionnelle des agents "avec un référent de la direction identifié" a également été proposée.

Le protocole signé par la CGT contient aussi un engagement portant sur "290.000 € d’équipement" et "une augmentation des effectifs tenant compte des surcharges de travail du personnel". La direction du GH a ainsi accepté de créer quatre postes supplémentaires, deux d'infirmier (un supplémentaire l'après-midi et un autre la nuit) et deux d'aide-soignant (un l'après-midi et un autre "faisant fonction de brancardier" tous les jours).

Ces postes interviendraient en plus de ceux proposés par la DRH de l'AP-HP (61 à répartir dans les services des urgences adultes et pédiatriques), a souligné Aglawen Vega. Deux aides-soignants en contrat à durée déterminée sont aussi prévus "pour tenir compte de la surcharge de travail liée aux travaux" actuellement menés dans le service.

La mise en oeuvre de ces mesures "est liée à la sortie de la grève", a précisé la secrétaire générale de la CGT de l'hôpital Cochin. "Les trois quarts des personnels ont cessé" le mouvement, a-t-elle relevé, "alors que 100%" étaient auparavant mobilisés.

"La CGT a signé ce protocole d'accord car les engagements de la direction (locale) correspondent aux demandes du personnel", a-t-elle pointé.

La CGT de l'hôpital estime dans son communiqué qu'il "faudrait un mouvement massif national" pour obtenir la revendication des personnels d'obtenir une prime de 300 euros nets mensuels.

De son côté, Olivier Youinou, cosecrétaire général de SUD santé-sociaux à l'AP-HP, a fait savoir à APMnews que l'organisation avait déposé deux nouveaux préavis de grève, pour les services des urgences des hôpitaux Louis-Mourier (adultes et pédiatriques) et Trousseau, portant à 16 le nombre de préavis qu'elle a déposés. L'Union syndicale CGT (Usap CGT) de l'AP-HP avait pour sa part déposé début avril un préavis général pour l'ensemble des services de l'AP-HP, rappelle-t-on.

"Une assemblée générale des personnels a voté pour la poursuite de la grève à l'hôpital Cochin", a-t-il précisé.

Dans son communiqué de samedi, le collectif Inter-urgences, qui rassemble des personnels paramédicaux en grève, signale qu'"après 21 services sur les 25 que comptent l'AP-HP, ce sont maintenant 10 services en France" qui ont rejoint le mouvement (cf dépêche du 30/04/2019 à 19:08).

Outre des personnels de 21 services des urgences de l’AP-HP, font désormais partie du collectif des soignants exerçant dans des hôpitaux d’autres régions, a précisé à APMnews Candice Lafarge, membre du collectif, citant notamment "Tours, Lons-le-Saunier, Angers, Aix en Provence, Chalon-sur-Saône, Mulhouse, Bordeaux, Nantes,…"

"Sur la question des effectifs, une délégation de 8 personnes du collectif" a été invitée à participer au groupe de travail organisé par la direction de l'AP-HP sur le référentiel concernant les effectifs soignants "avec une collégiale de cadres paramédicaux et de médecins" (cf dépêche du 10/04/2019 à 17:56), fait savoir le collectif. La première réunion est prévue vendredi, a précisé Candice Lafarge à APMnews.

"Sous réserve d'un dispositif autre que cosmétique, la participation du collectif revient à reconnaître la légitimité qu'ont les soignants à prendre part aux discussions stratégiques relatives à leur terrain d'exercice", salue-t-il.

A la suite de ses sollicitations, "des rendez-vous à l'Assemblée nationale sont pris et des délégations se forment avec la participation nationale des services". Une première rencontre est prévue mardi avec Olivier Véran (LREM, Isère).

Le collectif s'annonce "plus convaincu que jamais de l'importance des enjeux en cours", dénonçant des tentatives de "faire cesser cette grève autrement que par un accord".

Lors de la manifestation de samedi des Gilets jaunes, un parcours passant par plusieurs hôpitaux de l'AP-HP (Lariboisière, Saint-Louis, Tenon, Saint-Antoine) a été organisé, "en soutien aux personnels soignants des hôpitaux et aux citoyens ayant difficilement accès aux soins".

Dans un communiqué de vendredi, le Syndicat national des médecins hospitaliers (SNMH) FO a apporté son soutien au personnel des urgences en grève.

mlb/ab/APMnews

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PARIS, 6 mai 2019 (APMnews) - La CGT a annoncé avoir signé un protocole de sortie de grève aux urgences de l'hôpital Cochin, tandis que le mouvement continue de s'étendre, selon un communiqué de samedi du collectif Inter-urgences, qui sollicite les députés et accueille désormais des représentants de services des urgences d'hôpitaux de plusieurs régions.

"Aujourd’hui, la CGT Cochin est capable de présenter une liste d’acquis concrète validée par la direction locale", se félicite l'organisation syndicale dans un précédent communiqué daté du 30 avril.

Outre les propositions émises par la direction des ressources humaines (DRH) de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) dans le cadre des négociations qui ont eu lieu en avril à la suite de la mobilisation de services des urgences (cf dépêche du 17/04/2019 à 14:37), plusieurs engagements ont été pris par la direction du nouveau GH "AP-HP.5", auquel appartient l'hôpital, a expliqué lundi à APMnews Aglawen Vega, secrétaire générale de la CGT de l'hôpital Cochin.

Comme proposé par la DRH de l'AP-HP, les personnels ont donc reçu l'engagement de percevoir "une indemnité travaux dangereux à 72 euros brut/mois", avec un "effet rétroactif au 1er janvier" et "250 euros nets versés en mai sous forme d’heures supplémentaires".

La direction du GH s'est engagée à assurer la "présence d’un agent de sécurité 24h/24" consacré au service des urgences, avec la "révision du cahier des charges de cet agent afin qu’il puisse intervenir sur des patients agressifs et/ou agités". La protection fonctionnelle des agents "avec un référent de la direction identifié" a également été proposée.

Le protocole signé par la CGT contient aussi un engagement portant sur "290.000 € d’équipement" et "une augmentation des effectifs tenant compte des surcharges de travail du personnel". La direction du GH a ainsi accepté de créer quatre postes supplémentaires, deux d'infirmier (un supplémentaire l'après-midi et un autre la nuit) et deux d'aide-soignant (un l'après-midi et un autre "faisant fonction de brancardier" tous les jours).

Ces postes interviendraient en plus de ceux proposés par la DRH de l'AP-HP (61 à répartir dans les services des urgences adultes et pédiatriques), a souligné Aglawen Vega. Deux aides-soignants en contrat à durée déterminée sont aussi prévus "pour tenir compte de la surcharge de travail liée aux travaux" actuellement menés dans le service.

La mise en oeuvre de ces mesures "est liée à la sortie de la grève", a précisé la secrétaire générale de la CGT de l'hôpital Cochin. "Les trois quarts des personnels ont cessé" le mouvement, a-t-elle relevé, "alors que 100%" étaient auparavant mobilisés.

"La CGT a signé ce protocole d'accord car les engagements de la direction (locale) correspondent aux demandes du personnel", a-t-elle pointé.

La CGT de l'hôpital estime dans son communiqué qu'il "faudrait un mouvement massif national" pour obtenir la revendication des personnels d'obtenir une prime de 300 euros nets mensuels.

De son côté, Olivier Youinou, cosecrétaire général de SUD santé-sociaux à l'AP-HP, a fait savoir à APMnews que l'organisation avait déposé deux nouveaux préavis de grève, pour les services des urgences des hôpitaux Louis-Mourier (adultes et pédiatriques) et Trousseau, portant à 16 le nombre de préavis qu'elle a déposés. L'Union syndicale CGT (Usap CGT) de l'AP-HP avait pour sa part déposé début avril un préavis général pour l'ensemble des services de l'AP-HP, rappelle-t-on.

"Une assemblée générale des personnels a voté pour la poursuite de la grève à l'hôpital Cochin", a-t-il précisé.

Dans son communiqué de samedi, le collectif Inter-urgences, qui rassemble des personnels paramédicaux en grève, signale qu'"après 21 services sur les 25 que comptent l'AP-HP, ce sont maintenant 10 services en France" qui ont rejoint le mouvement (cf dépêche du 30/04/2019 à 19:08).

Outre des personnels de 21 services des urgences de l’AP-HP, font désormais partie du collectif des soignants exerçant dans des hôpitaux d’autres régions, a précisé à APMnews Candice Lafarge, membre du collectif, citant notamment "Tours, Lons-le-Saunier, Angers, Aix en Provence, Chalon-sur-Saône, Mulhouse, Bordeaux, Nantes,…"

"Sur la question des effectifs, une délégation de 8 personnes du collectif" a été invitée à participer au groupe de travail organisé par la direction de l'AP-HP sur le référentiel concernant les effectifs soignants "avec une collégiale de cadres paramédicaux et de médecins" (cf dépêche du 10/04/2019 à 17:56), fait savoir le collectif. La première réunion est prévue vendredi, a précisé Candice Lafarge à APMnews.

"Sous réserve d'un dispositif autre que cosmétique, la participation du collectif revient à reconnaître la légitimité qu'ont les soignants à prendre part aux discussions stratégiques relatives à leur terrain d'exercice", salue-t-il.

A la suite de ses sollicitations, "des rendez-vous à l'Assemblée nationale sont pris et des délégations se forment avec la participation nationale des services". Une première rencontre est prévue mardi avec Olivier Véran (LREM, Isère).

Le collectif s'annonce "plus convaincu que jamais de l'importance des enjeux en cours", dénonçant des tentatives de "faire cesser cette grève autrement que par un accord".

Lors de la manifestation de samedi des Gilets jaunes, un parcours passant par plusieurs hôpitaux de l'AP-HP (Lariboisière, Saint-Louis, Tenon, Saint-Antoine) a été organisé, "en soutien aux personnels soignants des hôpitaux et aux citoyens ayant difficilement accès aux soins".

Dans un communiqué de vendredi, le Syndicat national des médecins hospitaliers (SNMH) FO a apporté son soutien au personnel des urgences en grève.

mlb/ab/APMnews

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