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GRIPPE: UN PIC ÉPIDÉMIQUE ATTENDU POUR LA DERNIÈRE SEMAINE DE L'ANNÉE
La carte de la France hexagonale, Corse comprise, est actuellement "complètement rouge", a noté le directeur des maladies infectieuses chez SPF, Bruno Coignard, alors qu'il présentait le contenu du dernier bulletin de l'agence sur les infections respiratoires aiguës.
Celui-ci montre une poursuite de la hausse des indicateurs grippaux en métropole la semaine du 8 au 14 décembre, et ce, dans toutes les classes d'âge. Douze régions métropolitaines étaient déjà en épidémie la semaine précédente, et seule la Corse était encore épargnée (cf dépêche du 10/12/2025 à 17:44).
Les indicateurs virologiques, "qui sont souvent les plus précoces en termes de réaction à un changement de dynamique", montrent que près de 40% des prélèvements réalisés en médecine de ville chez des patients symptomatiques sont positifs pour la grippe, avec une hausse de 6 points en l'espace d'une semaine, a relaté Bruno Coignard.
Les courbes des indicateurs en médecine ambulatoire et en milieu hospitalier montrent également des "ascensions rapides", a-t-il ajouté, précisant que la part de la grippe et des syndromes grippaux parmi les hospitalisations après passage aux urgences avait atteint un niveau d'intensité qualifié de "modéré" (soit plus de 2%).
Le bulletin des infections respiratoires aiguës prévoit désormais d'intégrer chaque semaine des prévisions sur la trajectoire de l'épidémie de grippe en métropole pour les quatre semaines suivantes, le fruit d'un travail mené "depuis quelques années" avec l'Institut Pasteur, a noté Bruno Coignard, soulignant l'importance de pouvoir "anticiper" cette dynamique.
Le modèle mathématique développé, qui a été entraîné sur huit saisons grippales et testé sur quatre autres, utilise comme indicateur la part des syndromes grippaux parmi les passages aux urgences du réseau Oscour, a expliqué Juliette Paireau, ingénieure de recherche dans l'unité modélisation mathématique des maladies infectieuses de l'Institut Pasteur et de SPF.
"On s'attend à avoir un impact très important à l'hôpital dans les prochaines semaines", a-t-elle poursuivi, le modèle prévoyant une hausse des indicateurs les deux dernières semaines de 2025 puis une baisse les deux premières semaines de janvier, en lien avec une diminution de la transmission virale pendant les vacances scolaires.
Selon le modèle, la probabilité que le pic épidémique se produise au cours de la dernière semaine de l'année est de 70%. Il y a 15% de chances pour qu'il se produise l'avant-dernière semaine de décembre, et 12% pour que ce soit au cours de la première semaine de janvier.
Par ailleurs, "à ce stade, on ne peut pas exclure qu'il y ait une reprise épidémique après les vacances de Noël", a noté Juliette Paireau.
Une épidémie grippale précoce
L'épidémie de grippe cette année est "assez précoce, puisqu'elle suit pour l'instant la dynamique de 2022-2023, qui était elle-même une saison précoce", a-t-elle constaté.
Mais "il est encore temps de se faire vacciner", a assuré Bruno Coignard à plusieurs reprises, rappelant à ce propos que la campagne vaccinale se poursuivait jusqu'à au moins fin janvier. Les données préliminaires d'efficacité vaccinale ne sont pas encore disponibles pour la France et les premières estimations sont à prévoir pour début 2026, a-t-il ajouté, interrogé par APMnews.
Le modèle permet aussi de prévoir les dynamiques épidémiques à l'échelle régionale (sauf en Corse et en outre-mer, du fait notamment d'un volume de données trop faible), qui pour l'heure sont similaires à celles prévues à l'échelle nationale.
A noter que les modèles ne tiennent pour l'heure pas compte des sous-types viraux qui circulent, ni de la couverture vaccinale. Les développements à venir dans les prochaines années devraient également permettre "une traduction sans doute plus concrète pour la mise en place de plans blancs et pour les gestionnaires d'hôpitaux", a noté Simon Cauchemez, responsable de l'unité modélisation mathématique des maladies infectieuses de l'Institut Pasteur.
En parallèle de l'épidémie de grippe, se poursuit celle de bronchiolite, avec une hausse des indicateurs en ville, une stabilisation aux urgences et une hausse des hospitalisations. Toute la métropole est concernée par l'épidémie, sauf la Corse qui est en pré-épidémie.
Pour le Covid-19 en revanche, les niveaux observés en ville et à l'hôpital sont faibles et stables.
(SPF, bulletin sur les infections respiratoires aiguës (grippe, bronchiolite, Covid-19), 17 décembre)
sb/nc/APMnews
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GRIPPE: UN PIC ÉPIDÉMIQUE ATTENDU POUR LA DERNIÈRE SEMAINE DE L'ANNÉE
La carte de la France hexagonale, Corse comprise, est actuellement "complètement rouge", a noté le directeur des maladies infectieuses chez SPF, Bruno Coignard, alors qu'il présentait le contenu du dernier bulletin de l'agence sur les infections respiratoires aiguës.
Celui-ci montre une poursuite de la hausse des indicateurs grippaux en métropole la semaine du 8 au 14 décembre, et ce, dans toutes les classes d'âge. Douze régions métropolitaines étaient déjà en épidémie la semaine précédente, et seule la Corse était encore épargnée (cf dépêche du 10/12/2025 à 17:44).
Les indicateurs virologiques, "qui sont souvent les plus précoces en termes de réaction à un changement de dynamique", montrent que près de 40% des prélèvements réalisés en médecine de ville chez des patients symptomatiques sont positifs pour la grippe, avec une hausse de 6 points en l'espace d'une semaine, a relaté Bruno Coignard.
Les courbes des indicateurs en médecine ambulatoire et en milieu hospitalier montrent également des "ascensions rapides", a-t-il ajouté, précisant que la part de la grippe et des syndromes grippaux parmi les hospitalisations après passage aux urgences avait atteint un niveau d'intensité qualifié de "modéré" (soit plus de 2%).
Le bulletin des infections respiratoires aiguës prévoit désormais d'intégrer chaque semaine des prévisions sur la trajectoire de l'épidémie de grippe en métropole pour les quatre semaines suivantes, le fruit d'un travail mené "depuis quelques années" avec l'Institut Pasteur, a noté Bruno Coignard, soulignant l'importance de pouvoir "anticiper" cette dynamique.
Le modèle mathématique développé, qui a été entraîné sur huit saisons grippales et testé sur quatre autres, utilise comme indicateur la part des syndromes grippaux parmi les passages aux urgences du réseau Oscour, a expliqué Juliette Paireau, ingénieure de recherche dans l'unité modélisation mathématique des maladies infectieuses de l'Institut Pasteur et de SPF.
"On s'attend à avoir un impact très important à l'hôpital dans les prochaines semaines", a-t-elle poursuivi, le modèle prévoyant une hausse des indicateurs les deux dernières semaines de 2025 puis une baisse les deux premières semaines de janvier, en lien avec une diminution de la transmission virale pendant les vacances scolaires.
Selon le modèle, la probabilité que le pic épidémique se produise au cours de la dernière semaine de l'année est de 70%. Il y a 15% de chances pour qu'il se produise l'avant-dernière semaine de décembre, et 12% pour que ce soit au cours de la première semaine de janvier.
Par ailleurs, "à ce stade, on ne peut pas exclure qu'il y ait une reprise épidémique après les vacances de Noël", a noté Juliette Paireau.
Une épidémie grippale précoce
L'épidémie de grippe cette année est "assez précoce, puisqu'elle suit pour l'instant la dynamique de 2022-2023, qui était elle-même une saison précoce", a-t-elle constaté.
Mais "il est encore temps de se faire vacciner", a assuré Bruno Coignard à plusieurs reprises, rappelant à ce propos que la campagne vaccinale se poursuivait jusqu'à au moins fin janvier. Les données préliminaires d'efficacité vaccinale ne sont pas encore disponibles pour la France et les premières estimations sont à prévoir pour début 2026, a-t-il ajouté, interrogé par APMnews.
Le modèle permet aussi de prévoir les dynamiques épidémiques à l'échelle régionale (sauf en Corse et en outre-mer, du fait notamment d'un volume de données trop faible), qui pour l'heure sont similaires à celles prévues à l'échelle nationale.
A noter que les modèles ne tiennent pour l'heure pas compte des sous-types viraux qui circulent, ni de la couverture vaccinale. Les développements à venir dans les prochaines années devraient également permettre "une traduction sans doute plus concrète pour la mise en place de plans blancs et pour les gestionnaires d'hôpitaux", a noté Simon Cauchemez, responsable de l'unité modélisation mathématique des maladies infectieuses de l'Institut Pasteur.
En parallèle de l'épidémie de grippe, se poursuit celle de bronchiolite, avec une hausse des indicateurs en ville, une stabilisation aux urgences et une hausse des hospitalisations. Toute la métropole est concernée par l'épidémie, sauf la Corse qui est en pré-épidémie.
Pour le Covid-19 en revanche, les niveaux observés en ville et à l'hôpital sont faibles et stables.
(SPF, bulletin sur les infections respiratoires aiguës (grippe, bronchiolite, Covid-19), 17 décembre)
sb/nc/APMnews
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