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25/08 2023
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GUILLAUME KOCH S'APPRÊTE À QUITTER LES HÔPITAUX DU SUD-HAUTE-MARNE, SUR LA VOIE DU RÉTABLISSEMENT MAIS ENCORE CONVALESCENTS

(Par Geoffroy LANG)

CHAUMONT, 25 août 2023 (APMnews) - Le directeur par intérim des Hôpitaux du Sud-Haute-Marne, qui prendra la direction des Hospices civils de Beaune (Côte-d'Or) en octobre, est revenu, lors d'un entretien accordé mercredi à APMnews, sur les chantiers qu'il a engagés pendant ses deux ans et demi de mandat à la tête des trois établissements, en grande difficulté au moment de sa prise de poste.

Après avoir rejoint le CHU de Dijon comme directeur des affaires économiques et logistiques en avril 2017, Guillaume Koch avait été détaché une première fois comme directeur par intérim des Hôpitaux du Sud-Haute-Marne (Chaumont, Langres et Bourbonne-les-Bains) d'octobre à novembre 2019. Il avait préparé notamment leur mise sous administration provisoire (cf dépêche du 28/08/2019 à 17:55) avant de reprendre leur direction par intérim en janvier 2021.

"J'ai pris la suite d'une administration provisoire dans un contexte difficile", a recontextualisé Guillaume Koch auprès d'APMnews, en soulignant que les travaux des administrateurs pour rétablir la situation des trois hôpitaux avaient été perturbés par la crise Covid.

Grevés depuis plus d'une dizaine d'années par des difficultés financières et une activité en baisse sur fond de manque de ressources médicales, les centres hospitaliers (CH) de Chaumont, Langres et Bourbonne-les-Bains avaient déjà signé un contrat de performance en 2018 pour revenir à l'équilibre en 2023 (cf dépêche du 22/11/2018 à 10:49 et dépêche du 23/02/2018 à 11:00).

Si le CH de Bourbonne-les-Bains était à l'équilibre lors de la prise de poste de Guillaume Koch début 2021, les hôpitaux de Chaumont et Langres affichaient des déficits respectifs de près de 12 millions d'euros (M€) et 2 M€.

La reconstruction des équipes de direction en priorité

"Une des premières choses que j'ai faites, c'est reconstruire l'équipe de direction, avec des recrutements et des changements de périmètre", a rapporté le directeur. Il a notamment recruté une nouvelle directrice des affaires financières, créé un poste de direction affaires médicales et générales et nommé des directeurs délégués pour chacun des trois établissements.

Avec son équipe de direction, il s'est également attaché à revenir dans les clous des calendriers réglementaires pour les comptes financiers ou encore l'élaboration des états prévisionnels de recettes et de dépenses (EPRD): "Depuis 2022, on est revenus dans les délais réglementaires alors qu'on avait de six mois à un an de retard avant." De plus, un poste de contrôleur de gestion va être créé.

Après avoir rappelé la "situation de démographie médicale et paramédicale très compliquée" dans un département "très rural de 175.000 habitants", Guillaume Koch a reconnu qu'il avait dû procéder à certaines réorganisations de services, avec des fermetures de lits, par manque de personnel.

"On a réussi à maintenir la maternité, ce qui n'était pas facile", a-t-il cependant fait remarquer.

"Cet été, après la loi Rist, on a dû fermer certains jours le Smur de Chaumont, ou limiter le périmètre de ses interventions en concertation avec les Smur de Saint-Dizier et Langres", a-t-il poursuivi.

Il a cependant mis en exergue le soutien déployé par le CHU de Dijon, établissement support du groupement hospitalier de territoire Côte d'Or-Haute-Marne (GHT 21-52, dont les Hôpitaux du Sud-Haute-Marne sont membres), avec le déploiement de nombreuses consultations avancées: "On a une vraie belle filière en urologie, en cardiologie, des consultations de neurochirurgie, de l'aide sur la radiologie et bientôt une aide en médecine légale sur la prévention de violences intrafamiliales."

Il s'est également félicité d'avoir doublé le recrutement infirmier en sortie d'école durant l'été 2023 comparativement à l'été précédent. Les Hôpitaux du Sud-Haute-Marne se sont attachés à soigner d'une part leur communication au sein de leurs instituts de formation auprès des étudiants et d'autre part la formation des personnels dans les services pour l'accueil des étudiants, avec la mise en place de dispositifs de tutorat.

Des difficultés financières persistantes

Même si ses trois établissements ont "plutôt réussi à limiter les déficits" en 2022, Guillaume Koch a fait état de la persistance de difficultés: alors que les déficits de Chaumont et Langres sont respectivement contenus à 8 M€ et 1 M€, le CH de Bourbonne est devenu déficitaire de 500.000 euros en raison du coût croissant de l'intérim médical et surtout paramédical.

"On n'est pas loin des 90% de dette cumulée", a ainsi pointé le directeur.

Néanmoins, le directeur se veut optimiste pour l'avenir des trois hôpitaux alors qu'un projet de restructuration hospitalière du Sud-Haute-Marne a été arrêté en décembre 2022 pour concentrer le plateau technique médecine, chirurgie, obstétrique (MCO) à Chaumont tandis que le CH de Langres a été labellisé "hôpital de proximité" et que l'hôpital de Bourbonne s'est vu conforté dans sa spécialisation en rééducation (cf dépêche du 19/05/2023 à 18:31).

Cet investissement sera pour partie financé par l'Etat, à hauteur de 70 M€ dans le cadre du Ségur investissement, mais aussi par les collectivités territoriales (Département, Région Grand Est…) à hauteur de 70 M€ également.

Alors que les remises des candidatures des constructeurs doivent être closes en octobre, l'objectif est désormais de leur fournir un programme fonctionnel détaillé d'ici la fin d'année.

Ce travail est mené en concertation avec le CHU de Dijon, qui passe les marchés, et sa direction technique qui a recruté un ingénieur pour l'opération.

L'ancien directeur d'hôpital Pierre Roche, qui avait pris sa retraite en janvier 2020 (cf dépêche du 23/01/2020 à 11:25), a également été embauché comme consultant pour chapeauter les différents groupes de travail constitués pour finaliser le projet de réorganisation des trois hôpitaux.

gl/nc/APMnews

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CHAUMONT, 25 août 2023 (APMnews) - Le directeur par intérim des Hôpitaux du Sud-Haute-Marne, qui prendra la direction des Hospices civils de Beaune (Côte-d'Or) en octobre, est revenu, lors d'un entretien accordé mercredi à APMnews, sur les chantiers qu'il a engagés pendant ses deux ans et demi de mandat à la tête des trois établissements, en grande difficulté au moment de sa prise de poste.

Après avoir rejoint le CHU de Dijon comme directeur des affaires économiques et logistiques en avril 2017, Guillaume Koch avait été détaché une première fois comme directeur par intérim des Hôpitaux du Sud-Haute-Marne (Chaumont, Langres et Bourbonne-les-Bains) d'octobre à novembre 2019. Il avait préparé notamment leur mise sous administration provisoire (cf dépêche du 28/08/2019 à 17:55) avant de reprendre leur direction par intérim en janvier 2021.

"J'ai pris la suite d'une administration provisoire dans un contexte difficile", a recontextualisé Guillaume Koch auprès d'APMnews, en soulignant que les travaux des administrateurs pour rétablir la situation des trois hôpitaux avaient été perturbés par la crise Covid.

Grevés depuis plus d'une dizaine d'années par des difficultés financières et une activité en baisse sur fond de manque de ressources médicales, les centres hospitaliers (CH) de Chaumont, Langres et Bourbonne-les-Bains avaient déjà signé un contrat de performance en 2018 pour revenir à l'équilibre en 2023 (cf dépêche du 22/11/2018 à 10:49 et dépêche du 23/02/2018 à 11:00).

Si le CH de Bourbonne-les-Bains était à l'équilibre lors de la prise de poste de Guillaume Koch début 2021, les hôpitaux de Chaumont et Langres affichaient des déficits respectifs de près de 12 millions d'euros (M€) et 2 M€.

La reconstruction des équipes de direction en priorité

"Une des premières choses que j'ai faites, c'est reconstruire l'équipe de direction, avec des recrutements et des changements de périmètre", a rapporté le directeur. Il a notamment recruté une nouvelle directrice des affaires financières, créé un poste de direction affaires médicales et générales et nommé des directeurs délégués pour chacun des trois établissements.

Avec son équipe de direction, il s'est également attaché à revenir dans les clous des calendriers réglementaires pour les comptes financiers ou encore l'élaboration des états prévisionnels de recettes et de dépenses (EPRD): "Depuis 2022, on est revenus dans les délais réglementaires alors qu'on avait de six mois à un an de retard avant." De plus, un poste de contrôleur de gestion va être créé.

Après avoir rappelé la "situation de démographie médicale et paramédicale très compliquée" dans un département "très rural de 175.000 habitants", Guillaume Koch a reconnu qu'il avait dû procéder à certaines réorganisations de services, avec des fermetures de lits, par manque de personnel.

"On a réussi à maintenir la maternité, ce qui n'était pas facile", a-t-il cependant fait remarquer.

"Cet été, après la loi Rist, on a dû fermer certains jours le Smur de Chaumont, ou limiter le périmètre de ses interventions en concertation avec les Smur de Saint-Dizier et Langres", a-t-il poursuivi.

Il a cependant mis en exergue le soutien déployé par le CHU de Dijon, établissement support du groupement hospitalier de territoire Côte d'Or-Haute-Marne (GHT 21-52, dont les Hôpitaux du Sud-Haute-Marne sont membres), avec le déploiement de nombreuses consultations avancées: "On a une vraie belle filière en urologie, en cardiologie, des consultations de neurochirurgie, de l'aide sur la radiologie et bientôt une aide en médecine légale sur la prévention de violences intrafamiliales."

Il s'est également félicité d'avoir doublé le recrutement infirmier en sortie d'école durant l'été 2023 comparativement à l'été précédent. Les Hôpitaux du Sud-Haute-Marne se sont attachés à soigner d'une part leur communication au sein de leurs instituts de formation auprès des étudiants et d'autre part la formation des personnels dans les services pour l'accueil des étudiants, avec la mise en place de dispositifs de tutorat.

Des difficultés financières persistantes

Même si ses trois établissements ont "plutôt réussi à limiter les déficits" en 2022, Guillaume Koch a fait état de la persistance de difficultés: alors que les déficits de Chaumont et Langres sont respectivement contenus à 8 M€ et 1 M€, le CH de Bourbonne est devenu déficitaire de 500.000 euros en raison du coût croissant de l'intérim médical et surtout paramédical.

"On n'est pas loin des 90% de dette cumulée", a ainsi pointé le directeur.

Néanmoins, le directeur se veut optimiste pour l'avenir des trois hôpitaux alors qu'un projet de restructuration hospitalière du Sud-Haute-Marne a été arrêté en décembre 2022 pour concentrer le plateau technique médecine, chirurgie, obstétrique (MCO) à Chaumont tandis que le CH de Langres a été labellisé "hôpital de proximité" et que l'hôpital de Bourbonne s'est vu conforté dans sa spécialisation en rééducation (cf dépêche du 19/05/2023 à 18:31).

Cet investissement sera pour partie financé par l'Etat, à hauteur de 70 M€ dans le cadre du Ségur investissement, mais aussi par les collectivités territoriales (Département, Région Grand Est…) à hauteur de 70 M€ également.

Alors que les remises des candidatures des constructeurs doivent être closes en octobre, l'objectif est désormais de leur fournir un programme fonctionnel détaillé d'ici la fin d'année.

Ce travail est mené en concertation avec le CHU de Dijon, qui passe les marchés, et sa direction technique qui a recruté un ingénieur pour l'opération.

L'ancien directeur d'hôpital Pierre Roche, qui avait pris sa retraite en janvier 2020 (cf dépêche du 23/01/2020 à 11:25), a également été embauché comme consultant pour chapeauter les différents groupes de travail constitués pour finaliser le projet de réorganisation des trois hôpitaux.

gl/nc/APMnews

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