Actualités de l'Urgence - APM

03/12 2020
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HAUTE-GARONNE: LA MISE EN OEUVRE DU SERVICE D'ACCÈS AUX SOINS PRÉVUE EN JANVIER 2021 (ARS)

(Par Sylvain LABAUNE)

TOULOUSE, 3 décembre 2020 (APMnews) - Le projet de création d'un service d'accès aux soins (SAS) en Haute-Garonne devrait voir le jour en janvier 2021 pour un fonctionnement "à pleine capacité" 12 mois plus tard, a expliqué mardi à APMnews Benoît Ricaut-Larose, directeur adjoint du premier recours à l'agence régionale santé (ARS) Occitanie.

Le SAS de Haute-Garonne (Samu 31, CHU de Toulouse) fait partie des 22 projets pilotes retenus par le ministère des solidarités et de la santé dont la liste a été dévoilée lundi 23 novembre (cf dépêche du 23/11/2020 à 14:00).

Il couvrira l'ensemble de la Haute-Garonne, soit un bassin de population de 1,39 million d'habitants. La structure sera installée dans les locaux du Samu 31 à Toulouse, "qui sont assez grands, et dans lesquels il y a déjà de la régulation de médecine libérale", afin d'avoir "un grand plateau de régulation", a expliqué Benoît Ricaut-Larose.

Pour la gouvernance, "a priori on va partir sur un GCS [groupement de coopération sanitaire]". "Les statuts ne sont pas encore déposés mais c'est la forme retenue" pour l'instant. Un comité de pilotage a lieu jeudi "sur le sujet avec les acteurs libéraux et hospitaliers", a-t-il continué.

Le SAS aura la "forme d'une plateforme de régulation téléphonique, avec des médecins régulant les appels" qui ne relèvent pas d'une urgence vitale lorsque le médecin traitant n'est pas disponible. Si la situation le permet, ce régulateur "redirigera vers une consultation en ville".

En cas d'urgence, "vu que la plateforme téléphonique mêlera à la fois le Samu et la médecine de ville, elle permettra de prendre rapidement en charge l'urgence vitale, de renvoyer vers le Samu, ou de dire à la personne de se rendre dans le service d'urgence le plus proche", a poursuivi le directeur adjoint.

"Ce n'est pas un dossier hospitalier"

"Pour nous, le SAS est une fusion du numéro 15 [Samu] et du numéro d'appel pour la médecine de ville [3966] déjà disponible la nuit et le week-end en Haute-Garonne", a-t-il affirmé.

Le but est de permettre "à la fois une régulation hospitalière d'urgence médicale" et "de la non-urgence, pour couvrir les besoins de soins non programmés, comme les consultations inopinées", en renvoyant vers la médecine de ville.

"Ce n'est pas un dossier hospitalier. Les SAS qui fonctionneront demain auront avant tout à trouver des solutions avec la ville" car tout l'enjeu "est que les patient n'aillent pas aux urgences", a poursuivi Benoît Ricaut-Larose.

D'ailleurs, "ce ne sont pas le CHU de Toulouse et le Samu 31 qui ont été retenus" pour le projet pilote, mais c'est "avant tout un sujet qui est de la médecine de ville". "Le risque", c'est que "tout le monde prenne le SAS pour un Samu" et qu'il soit vu comme quelque chose de "trop hospitalier", s'est-il inquiété.

Si à la fin du projet c'est "l'hôpital qui récupère tout ce que la ville n'arrive pas à gérer, alors nous aurons échoué", a-t-il prévenu.

Une cinquantaine d'ETP et un budget estimé à 3 M€ par an

A terme, le SAS de Haute-Garonne emploiera 3,5 équivalents temps plein (ETP) de "superviseurs médecins", "23 ETP d'auxiliaires de régulation médicale et 20 ETP d'opérateurs de soins non programmés", soit au total "une cinquantaine de personnes", a indiqué Benoît Ricaut-Larose.

Le coût du projet a été évalué à "3,1 millions d'euros [M€] par an pour l'ARS Occitanie" et "on ne se sait pas encore quelle enveloppe nationale nous sera attribuée".

Il s'agit du budget "à pleine capacité". Le SAS doit démarrer "en début d'année 2021, on espère courant janvier", mais "l'ouverture de tous les services et filières ne se fera pas avant 6 mois ou 1 an", a-t-il précisé.

Une particularité du SAS de Haute-Garonne "est que notre périmètre est un peu plus large qu'un SAS classique". Si le "service aux patients" (c'est-à-dire les appels "aux médecins pour savoir où consulter") serait ouvert dès janvier, "on estime une montée en charge de 12 mois environ pour avoir l'ensemble des services".

Ainsi, le déploiement des "services pour toute la population des services d'urgence, la régulation de la psychiatrie et celle des problématiques sociales, va se faire petit à petit et chaque trimestre des services ouvriront", a assuré le directeur adjoint.

Une réflexion en cours sur le choix du numéro d'appel

Une autre particularité du SAS de Haute-Garonne est le souhait qu’"à terme il puisse embarquer un modèle de régulation innovant des urgences". Ainsi, "les gens, avant de se présenter aux urgences, appelleraient systématiquement le SAS pour qu'il les oriente vers le bon service d'urgence et dans un créneau favorable", a-t-il rapporté.

Concernant le choix du numéro, "c'est un sujet que nous sommes en train de régler d'ici janvier puisque nous avons déjà le 15 et le 3966". Il faut déterminer "si l'on maintient ces deux numéros ou si l'on en crée un nouveau".

"Nous devrions avoir des précisions de la part du ministère dans les prochains jours sur le numéro". Si aucune précision n'est donnée au niveau national, "probablement que nous maintiendrons les deux numéros", a-t-il poursuivi. De plus, "nous regardons aussi ce qui se fait dans les autres régions".

Dans les réunions du projet de SAS siègent, aux côtés des hospitaliers, des représentants de toutes les unions régionales de professionnels de santé (URPS) ("puisque l'ensemble des professions libérales participeront à terme"), l'ordre des médecins, l'association de régulation libérale de Haute-Garonne (Régul 31), ainsi qu'une "association de régulation libérale en journée qui vient d'être créée".

syl/nc/APMnews

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(Par Sylvain LABAUNE)

TOULOUSE, 3 décembre 2020 (APMnews) - Le projet de création d'un service d'accès aux soins (SAS) en Haute-Garonne devrait voir le jour en janvier 2021 pour un fonctionnement "à pleine capacité" 12 mois plus tard, a expliqué mardi à APMnews Benoît Ricaut-Larose, directeur adjoint du premier recours à l'agence régionale santé (ARS) Occitanie.

Le SAS de Haute-Garonne (Samu 31, CHU de Toulouse) fait partie des 22 projets pilotes retenus par le ministère des solidarités et de la santé dont la liste a été dévoilée lundi 23 novembre (cf dépêche du 23/11/2020 à 14:00).

Il couvrira l'ensemble de la Haute-Garonne, soit un bassin de population de 1,39 million d'habitants. La structure sera installée dans les locaux du Samu 31 à Toulouse, "qui sont assez grands, et dans lesquels il y a déjà de la régulation de médecine libérale", afin d'avoir "un grand plateau de régulation", a expliqué Benoît Ricaut-Larose.

Pour la gouvernance, "a priori on va partir sur un GCS [groupement de coopération sanitaire]". "Les statuts ne sont pas encore déposés mais c'est la forme retenue" pour l'instant. Un comité de pilotage a lieu jeudi "sur le sujet avec les acteurs libéraux et hospitaliers", a-t-il continué.

Le SAS aura la "forme d'une plateforme de régulation téléphonique, avec des médecins régulant les appels" qui ne relèvent pas d'une urgence vitale lorsque le médecin traitant n'est pas disponible. Si la situation le permet, ce régulateur "redirigera vers une consultation en ville".

En cas d'urgence, "vu que la plateforme téléphonique mêlera à la fois le Samu et la médecine de ville, elle permettra de prendre rapidement en charge l'urgence vitale, de renvoyer vers le Samu, ou de dire à la personne de se rendre dans le service d'urgence le plus proche", a poursuivi le directeur adjoint.

"Ce n'est pas un dossier hospitalier"

"Pour nous, le SAS est une fusion du numéro 15 [Samu] et du numéro d'appel pour la médecine de ville [3966] déjà disponible la nuit et le week-end en Haute-Garonne", a-t-il affirmé.

Le but est de permettre "à la fois une régulation hospitalière d'urgence médicale" et "de la non-urgence, pour couvrir les besoins de soins non programmés, comme les consultations inopinées", en renvoyant vers la médecine de ville.

"Ce n'est pas un dossier hospitalier. Les SAS qui fonctionneront demain auront avant tout à trouver des solutions avec la ville" car tout l'enjeu "est que les patient n'aillent pas aux urgences", a poursuivi Benoît Ricaut-Larose.

D'ailleurs, "ce ne sont pas le CHU de Toulouse et le Samu 31 qui ont été retenus" pour le projet pilote, mais c'est "avant tout un sujet qui est de la médecine de ville". "Le risque", c'est que "tout le monde prenne le SAS pour un Samu" et qu'il soit vu comme quelque chose de "trop hospitalier", s'est-il inquiété.

Si à la fin du projet c'est "l'hôpital qui récupère tout ce que la ville n'arrive pas à gérer, alors nous aurons échoué", a-t-il prévenu.

Une cinquantaine d'ETP et un budget estimé à 3 M€ par an

A terme, le SAS de Haute-Garonne emploiera 3,5 équivalents temps plein (ETP) de "superviseurs médecins", "23 ETP d'auxiliaires de régulation médicale et 20 ETP d'opérateurs de soins non programmés", soit au total "une cinquantaine de personnes", a indiqué Benoît Ricaut-Larose.

Le coût du projet a été évalué à "3,1 millions d'euros [M€] par an pour l'ARS Occitanie" et "on ne se sait pas encore quelle enveloppe nationale nous sera attribuée".

Il s'agit du budget "à pleine capacité". Le SAS doit démarrer "en début d'année 2021, on espère courant janvier", mais "l'ouverture de tous les services et filières ne se fera pas avant 6 mois ou 1 an", a-t-il précisé.

Une particularité du SAS de Haute-Garonne "est que notre périmètre est un peu plus large qu'un SAS classique". Si le "service aux patients" (c'est-à-dire les appels "aux médecins pour savoir où consulter") serait ouvert dès janvier, "on estime une montée en charge de 12 mois environ pour avoir l'ensemble des services".

Ainsi, le déploiement des "services pour toute la population des services d'urgence, la régulation de la psychiatrie et celle des problématiques sociales, va se faire petit à petit et chaque trimestre des services ouvriront", a assuré le directeur adjoint.

Une réflexion en cours sur le choix du numéro d'appel

Une autre particularité du SAS de Haute-Garonne est le souhait qu’"à terme il puisse embarquer un modèle de régulation innovant des urgences". Ainsi, "les gens, avant de se présenter aux urgences, appelleraient systématiquement le SAS pour qu'il les oriente vers le bon service d'urgence et dans un créneau favorable", a-t-il rapporté.

Concernant le choix du numéro, "c'est un sujet que nous sommes en train de régler d'ici janvier puisque nous avons déjà le 15 et le 3966". Il faut déterminer "si l'on maintient ces deux numéros ou si l'on en crée un nouveau".

"Nous devrions avoir des précisions de la part du ministère dans les prochains jours sur le numéro". Si aucune précision n'est donnée au niveau national, "probablement que nous maintiendrons les deux numéros", a-t-il poursuivi. De plus, "nous regardons aussi ce qui se fait dans les autres régions".

Dans les réunions du projet de SAS siègent, aux côtés des hospitaliers, des représentants de toutes les unions régionales de professionnels de santé (URPS) ("puisque l'ensemble des professions libérales participeront à terme"), l'ordre des médecins, l'association de régulation libérale de Haute-Garonne (Régul 31), ainsi qu'une "association de régulation libérale en journée qui vient d'être créée".

syl/nc/APMnews

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