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02/09 2025
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HÔPITAL: "LA DYNAMIQUE FAVORABLE SE POURSUIT" SUR LE FRONT DES RESSOURCES HUMAINES (FHF)

PARIS, 2 septembre 2025 (APMnews) - Les indicateurs positifs se confirment en matière de ressources humaines des hôpitaux publics, selon les résultats de l'enquête annuelle présentés mardi lors de sa conférence de rentrée par la Fédération hospitalière de France (FHF), laquelle a également fait état d'une situation des urgences qui, pour la majorité des établissements, est restée stable ou s'est dégradée cet été.

Ces résultats montrent qu'après une année 2023 (cf dépêche du 04/09/2024 à 15:03) "laissant apparaître des signaux encourageants, 2024 vient confirmer cette dynamique, plutôt favorable pour [les établissements publics], malgré un contexte particulièrement contraint", a fait observer Zaynab Riet, déléguée générale de la FHF. "Après les années Covid, il est fondamental de préserver et de prolonger cette embellie, qui demeure fragile."

L'enquête, portant sur 2024, a été menée auprès d'un "échantillon significatif, représentant 45% des effectifs hospitaliers publics", précise la fédération dans la présentation des résultats.

La tendance confirme l'efficacité "des démarches entreprises par les établissements en matière de recrutement, malgré un contexte qui reste contraint", et valide les effets des "évolutions réglementaires qui ont été soutenues par la FHF", a présenté Rodolphe Soulié, responsable du pôle RH à la fédération.

Concernant les effectifs médicaux, en 2024, la quasi-totalité des établissements (96%) ont continué de rencontrer des difficultés de recrutement. En revanche, le nombre d'établissements qui éprouvent des difficultés généralisées sur le personnel médical "a largement diminué" (un peu plus d'un tiers, contre environ un quart en 2023).

Les problèmes se concentrent davantage sur certaines disciplines (62% des répondants, contre 47% en 2023): la gériatrie (60%), les urgences (55%), l'anesthésie (50%), la psychiatrie (38%) et la radiologie (36%).

Comme en 2023, les spécialités les plus ciblées se concentrent sur les disciplines médicales, plus rarement sur les disciplines chirurgicales.

S'agissant du personnel soignant non médical, les sages-femmes et les non-soignants, "le début d'embellie observée en 2023 se confirme en 2024", selon l'enquête de la FHF.

Les difficultés de recrutement généralisées reculent pour concerner 9% des répondants, contre 25% en 2023.

Les métiers infirmiers demeurent les plus en tension, en moyenne, à l'échelle nationale. Néanmoins, "on est moins sur des logiques de métiers à difficultés particulières", celles-ci concernant davantage des "environnements d'exercice", a relevé Rodolphe Soulié. Sont ainsi cités la gériatrie, les blocs opératoires et interventionnels, le travail de nuit, en organisations fixes ou alternantes.

En matière d'absentéisme, les "bonnes orientations observées en 2023 se sont largement confirmées en 2024", avec un taux de 9,2% contre 9,5% en 2023 et 11% en 2022, alors qu'il "a tendance à augmenter de manière générale" dans les autres secteurs, a-t-il pointé.

"Certains établissements ont même retrouvé leur niveau d'absentéisme d'avant-crise Covid, notamment les CHU", a constaté Rodolphe Soulié, précisant toutefois qu'il reste "des hétérogénéités entre le secteur médico-social et le secteur sanitaire".

A la suite de l'encadrement de l'intérim, "qui a produit ses premiers effets dès l'été 2024 pour le personnel soignant non médical" (cf dépêche du 23/05/2025 à 17:33), les deux tiers des répondants constatent notamment une amélioration des recrutements de professionnels en sortie d'institut de formation paramédicale, selon l'enquête de la FHF.

"La situation peut toutefois s'avérer contrastée en fonction de la localisation géographique et de la nature des établissements", précise la fédération.

La mise en place de "l'encadrement révisé du recours aux contrats de motif 2" pour les praticiens contractuels (cf dépêche du 05/12/2024 à 11:53), "qui était également attendu et sollicité par l'ensemble des acteurs, donne satisfaction à 80% des établissements", avec toutefois pour certains des difficultés persistantes "sur la sécurisation de la permanence des soins qui appelleront des propositions complémentaires", a détaillé Rodolphe Soulié.

Il a cité d'autres sujets qui "font partie des éléments d'attractivité" des établissements. Concernant la mise en œuvre de l'index relatif à l'égalité professionnelle, "pour 80% des établissements, le score est supérieur à 75".

S'agissant des nominations équilibrées, "75% des établissements concernés indiquent que les emplois soumis au dispositif respectent le taux de 40% de personnes de chaque sexe".

La même proportion de répondants déclarent "voir adopté ou bien être en cours d'élaboration d'un projet managérial, intégré au projet d'établissement, comme prévu par la loi 'Rist 1' du 26 avril 2021".

Urgences: une situation dégradée pour 30% des répondants cet été

Les représentants de la FHF ont également, lors de cette conférence de presse, fait le bilan de la période estivale dans les hôpitaux publics. Ces derniers ont "non seulement tenu bon pendant l'été, mais sont restés pleinement mobilisés et organisés", a souligné Zaynab Riet.

Les tensions n'ont pour autant "pas disparu, bien au contraire", et ont même été renforcées par les épisodes caniculaires.

"Bien souvent, les établissements publics restent les seuls en première ligne, trop souvent, hélas, peu soutenus, parfois même isolés dans des environnements où la coopération avec d'autres acteurs de santé, notamment privés, se révèle limitée", a-t-elle déploré.

"Trop souvent, ils doivent composer avec la fermeture ou la réduction capacitaire non partagée et non anticipée d'établissements privés voisins, ce qui fragilise l'organisation territoriale des soins non programmés".

La déléguée générale de la FHF a de nouveau demandé "des réformes structurelles pour recentrer les moyens sur les établissements qui assurent l'essentiel des prises en charge, y compris durant l'été".

Cette année, "90% des CHU et plus de 60% des CH" (277 sites d'urgences) ont répondu à l'enquête flash de la FHF sur les urgences.

Pour 50% des répondants, la situation est restée stable. Elle s'est dégradée pour 30% et elle s'est améliorée pour 20%. En 2024, les établissements étaient 46% à juger la situation comparable à celle de l'année précédente et 39% qu'elle s'était dégradée (cf dépêche du 04/09/2024 à 16:43).

Dans leur majorité, les établissements ont fait savoir que l'activité a été stable par rapport à l'année dernière (44%), ou en augmentation (47%), seulement 9% ayant rapporté qu'elle était en baisse par rapport à l'été 2024.

L'accès aux lits d'aval reste une difficulté comparable à celle de 2024 pour 57% des établissements et s'est même dégradé pour 25% d'entre eux. Il s'est amélioré pour 18%.

La disponibilité en lits d'aval en médecine, chirurgie, obstétrique (MCO, 61%) et le manque d'effectifs médicaux (60%) restent "les deux raisons majeures" des difficultés identifiées par les établissements, a souligné Vincent Ollivier, responsable adjoint du pôle Offres à la FHF.

Suivent les difficultés d'accès aux lits d'aval en soins médicaux et de réadaptation (SMR, 45%), en psychiatrie (38%) et la fermeture d'autres services d'urgence sur le territoire (37%). Le manque d'effectifs paramédicaux est une raison rapportée par 28% des répondants, "ce qui est en diminution par rapport à l'année dernière", a-t-il relevé.

Quant aux solutions mise en œuvre, "les établissements, pour 62%, évoquent le recours aux heures supplémentaires ou au TTA [temps de travail additionnel] pour les personnels médicaux", ou à l'intérim (43%).

Ils sont 31% à mentionner une réorientation à l'arrivée aux urgences et la même proportion à préciser qu'ils ont instauré une régulation préalable par le 15.

Parmi les répondants, 26% disent avoir fermé ponctuellement ou réduit leurs lignes de Smur.

Dans son enquête, la FHF s'est "intéressée à la solidarité territoriale, qui est essentielle", a souligné Vincent Ollivier.

Dans ce volet, les résultats montrent que 12% des établissements répondants ont dû fermer au moins une fois leur service d'urgences cet été, contre 18% pendant l'été 2024.

Les ARS "sont en soutien dans les situations de tension, notamment pour l'organisation de cellules de veille et de réunions territoriales pour l'orientation des patients".

S'agissant de la coopération territoriale proprement dite, "38% des établissements qui ont répondu indiquent que la médecine de ville a été fortement ou partiellement mobilisée durant l'été", a-t-il précisé.

"Ils sont 72%" à rapporter "que les cliniques privées ont été faiblement voire pas du tout mobilisées sur leur territoire", selon la FHF.

mlb/nc/APMnews

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PARIS, 2 septembre 2025 (APMnews) - Les indicateurs positifs se confirment en matière de ressources humaines des hôpitaux publics, selon les résultats de l'enquête annuelle présentés mardi lors de sa conférence de rentrée par la Fédération hospitalière de France (FHF), laquelle a également fait état d'une situation des urgences qui, pour la majorité des établissements, est restée stable ou s'est dégradée cet été.

Ces résultats montrent qu'après une année 2023 (cf dépêche du 04/09/2024 à 15:03) "laissant apparaître des signaux encourageants, 2024 vient confirmer cette dynamique, plutôt favorable pour [les établissements publics], malgré un contexte particulièrement contraint", a fait observer Zaynab Riet, déléguée générale de la FHF. "Après les années Covid, il est fondamental de préserver et de prolonger cette embellie, qui demeure fragile."

L'enquête, portant sur 2024, a été menée auprès d'un "échantillon significatif, représentant 45% des effectifs hospitaliers publics", précise la fédération dans la présentation des résultats.

La tendance confirme l'efficacité "des démarches entreprises par les établissements en matière de recrutement, malgré un contexte qui reste contraint", et valide les effets des "évolutions réglementaires qui ont été soutenues par la FHF", a présenté Rodolphe Soulié, responsable du pôle RH à la fédération.

Concernant les effectifs médicaux, en 2024, la quasi-totalité des établissements (96%) ont continué de rencontrer des difficultés de recrutement. En revanche, le nombre d'établissements qui éprouvent des difficultés généralisées sur le personnel médical "a largement diminué" (un peu plus d'un tiers, contre environ un quart en 2023).

Les problèmes se concentrent davantage sur certaines disciplines (62% des répondants, contre 47% en 2023): la gériatrie (60%), les urgences (55%), l'anesthésie (50%), la psychiatrie (38%) et la radiologie (36%).

Comme en 2023, les spécialités les plus ciblées se concentrent sur les disciplines médicales, plus rarement sur les disciplines chirurgicales.

S'agissant du personnel soignant non médical, les sages-femmes et les non-soignants, "le début d'embellie observée en 2023 se confirme en 2024", selon l'enquête de la FHF.

Les difficultés de recrutement généralisées reculent pour concerner 9% des répondants, contre 25% en 2023.

Les métiers infirmiers demeurent les plus en tension, en moyenne, à l'échelle nationale. Néanmoins, "on est moins sur des logiques de métiers à difficultés particulières", celles-ci concernant davantage des "environnements d'exercice", a relevé Rodolphe Soulié. Sont ainsi cités la gériatrie, les blocs opératoires et interventionnels, le travail de nuit, en organisations fixes ou alternantes.

En matière d'absentéisme, les "bonnes orientations observées en 2023 se sont largement confirmées en 2024", avec un taux de 9,2% contre 9,5% en 2023 et 11% en 2022, alors qu'il "a tendance à augmenter de manière générale" dans les autres secteurs, a-t-il pointé.

"Certains établissements ont même retrouvé leur niveau d'absentéisme d'avant-crise Covid, notamment les CHU", a constaté Rodolphe Soulié, précisant toutefois qu'il reste "des hétérogénéités entre le secteur médico-social et le secteur sanitaire".

A la suite de l'encadrement de l'intérim, "qui a produit ses premiers effets dès l'été 2024 pour le personnel soignant non médical" (cf dépêche du 23/05/2025 à 17:33), les deux tiers des répondants constatent notamment une amélioration des recrutements de professionnels en sortie d'institut de formation paramédicale, selon l'enquête de la FHF.

"La situation peut toutefois s'avérer contrastée en fonction de la localisation géographique et de la nature des établissements", précise la fédération.

La mise en place de "l'encadrement révisé du recours aux contrats de motif 2" pour les praticiens contractuels (cf dépêche du 05/12/2024 à 11:53), "qui était également attendu et sollicité par l'ensemble des acteurs, donne satisfaction à 80% des établissements", avec toutefois pour certains des difficultés persistantes "sur la sécurisation de la permanence des soins qui appelleront des propositions complémentaires", a détaillé Rodolphe Soulié.

Il a cité d'autres sujets qui "font partie des éléments d'attractivité" des établissements. Concernant la mise en œuvre de l'index relatif à l'égalité professionnelle, "pour 80% des établissements, le score est supérieur à 75".

S'agissant des nominations équilibrées, "75% des établissements concernés indiquent que les emplois soumis au dispositif respectent le taux de 40% de personnes de chaque sexe".

La même proportion de répondants déclarent "voir adopté ou bien être en cours d'élaboration d'un projet managérial, intégré au projet d'établissement, comme prévu par la loi 'Rist 1' du 26 avril 2021".

Urgences: une situation dégradée pour 30% des répondants cet été

Les représentants de la FHF ont également, lors de cette conférence de presse, fait le bilan de la période estivale dans les hôpitaux publics. Ces derniers ont "non seulement tenu bon pendant l'été, mais sont restés pleinement mobilisés et organisés", a souligné Zaynab Riet.

Les tensions n'ont pour autant "pas disparu, bien au contraire", et ont même été renforcées par les épisodes caniculaires.

"Bien souvent, les établissements publics restent les seuls en première ligne, trop souvent, hélas, peu soutenus, parfois même isolés dans des environnements où la coopération avec d'autres acteurs de santé, notamment privés, se révèle limitée", a-t-elle déploré.

"Trop souvent, ils doivent composer avec la fermeture ou la réduction capacitaire non partagée et non anticipée d'établissements privés voisins, ce qui fragilise l'organisation territoriale des soins non programmés".

La déléguée générale de la FHF a de nouveau demandé "des réformes structurelles pour recentrer les moyens sur les établissements qui assurent l'essentiel des prises en charge, y compris durant l'été".

Cette année, "90% des CHU et plus de 60% des CH" (277 sites d'urgences) ont répondu à l'enquête flash de la FHF sur les urgences.

Pour 50% des répondants, la situation est restée stable. Elle s'est dégradée pour 30% et elle s'est améliorée pour 20%. En 2024, les établissements étaient 46% à juger la situation comparable à celle de l'année précédente et 39% qu'elle s'était dégradée (cf dépêche du 04/09/2024 à 16:43).

Dans leur majorité, les établissements ont fait savoir que l'activité a été stable par rapport à l'année dernière (44%), ou en augmentation (47%), seulement 9% ayant rapporté qu'elle était en baisse par rapport à l'été 2024.

L'accès aux lits d'aval reste une difficulté comparable à celle de 2024 pour 57% des établissements et s'est même dégradé pour 25% d'entre eux. Il s'est amélioré pour 18%.

La disponibilité en lits d'aval en médecine, chirurgie, obstétrique (MCO, 61%) et le manque d'effectifs médicaux (60%) restent "les deux raisons majeures" des difficultés identifiées par les établissements, a souligné Vincent Ollivier, responsable adjoint du pôle Offres à la FHF.

Suivent les difficultés d'accès aux lits d'aval en soins médicaux et de réadaptation (SMR, 45%), en psychiatrie (38%) et la fermeture d'autres services d'urgence sur le territoire (37%). Le manque d'effectifs paramédicaux est une raison rapportée par 28% des répondants, "ce qui est en diminution par rapport à l'année dernière", a-t-il relevé.

Quant aux solutions mise en œuvre, "les établissements, pour 62%, évoquent le recours aux heures supplémentaires ou au TTA [temps de travail additionnel] pour les personnels médicaux", ou à l'intérim (43%).

Ils sont 31% à mentionner une réorientation à l'arrivée aux urgences et la même proportion à préciser qu'ils ont instauré une régulation préalable par le 15.

Parmi les répondants, 26% disent avoir fermé ponctuellement ou réduit leurs lignes de Smur.

Dans son enquête, la FHF s'est "intéressée à la solidarité territoriale, qui est essentielle", a souligné Vincent Ollivier.

Dans ce volet, les résultats montrent que 12% des établissements répondants ont dû fermer au moins une fois leur service d'urgences cet été, contre 18% pendant l'été 2024.

Les ARS "sont en soutien dans les situations de tension, notamment pour l'organisation de cellules de veille et de réunions territoriales pour l'orientation des patients".

S'agissant de la coopération territoriale proprement dite, "38% des établissements qui ont répondu indiquent que la médecine de ville a été fortement ou partiellement mobilisée durant l'été", a-t-il précisé.

"Ils sont 72%" à rapporter "que les cliniques privées ont été faiblement voire pas du tout mobilisées sur leur territoire", selon la FHF.

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