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04/10 2023
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HÔPITAL NORD-OUEST VAL-D'OISE (NOVO): LE CHOIX DU SCÉNARIO DE RECONSTRUCTION À PONTOISE ATTENDU EN JANVIER 2024

PONTOISE, 4 octobre 2023 (APMnews) - Le projet immobilier de l'hôpital Nord-Ouest Val-d'Oise (Novo), qui pourrait coûter environ 1 milliard d'euros (Md€), devrait franchir une nouvelle étape en janvier 2024, avec un passage en comité de pilotage de l'investissement hospitalier et le choix du scénario de reconstruction du site de Pontoise, a indiqué son directeur, Alexandre Aubert, lors d'un entretien à APMnews la semaine dernière.

L'hôpital Novo (2.250 lits et places, six sites géographiques et 6.000 professionnels) est issu de la fusion au 1er janvier 2023 (cf dépêche du 13/01/2023 à 18:45) du groupe hospitalier Carnelle-Portes de l'Oise (GHCPO, Beaumont, Saint-Martin-du-Tertre), du groupement hospitalier intercommunal du Vexin (Ghiv, Marines, Aincourt et Magny-en-Vexin) et du centre hospitalier (CH) de Pontoise, établissement support du groupement hospitalier de territoire (GHT).

Son projet territorial d'investissement est suivi dans le cadre du Conseil national de l'investissement en santé (Cnis) (cf dépêche du 21/02/2020 à 10:45). Il est entré officiellement dans la première des trois phases de la procédure en octobre 2022, a rappelé le directeur.

Les experts du conseil scientifique de l'investissement en santé (Csis) ont effectué une première visite en mars mais ont dû revenir, le projet portant sur plusieurs sites et se doublant d'un investissement dans le secteur médico-social.

Au total, le coût avoisinant le milliard d'euros, il a été demandé à l'hôpital d'aller au-delà d'un simple schéma directeur immobilier. Habituellement, ce schéma suffit pour la première phase qui s'achève par le choix d'un scénario en comité de pilotage (Copil), avant d'élaborer lors de la phase suivante un préprogramme puis un programme, ce qui augmente souvent le coût de 20% à 40%, a relaté le directeur.

L'hôpital Novo a été invité à proposer d'emblée plusieurs scénarios avec quasiment des préprogrammes pour chacun. "Ca a demandé un énorme travail, en lien avec les experts et l'ARS [agence régionale de santé]" Ile-de-France, a commenté le directeur. Le projet a été soumis le 3 juillet et l'ARS s'est donnée huit jours, au lieu d'un mois normalement, pour émettre son rapport sur les scénarios, puis "les experts se sont penchés" sur le projet pendant l'été, a-t-il poursuivi.

Comme "le temps joue contre nous", "on a tout fait pour être prêts" pour le Copil de début d'automne. Mais, l'ordre du jour étant déjà chargé, il a finalement été décidé que le projet passerait en janvier devant le comité de pilotage.

Une reconstruction partielle du site de Pontoise privilégiée

Les variations entre les cinq scénarios proposés portent sur les modalités de reconstruction du site de Pontoise.

Les deux premiers scénarios visent à tout reconstruire soit au Nord, soit au Sud du site (30 hectares), en ne récupérant aucun des bâtiments actuels (destruction ou vente). "On les a travaillés pour être sûrs", afin de comparer l'investissement et le coût d'exploitation sur les 30 ans qui viennent, a expliqué le directeur.

Ils ont toutefois été "assez vite écartés". Même si la construction ne perturbe pas trop l'activité et si les bâtiments sont plus performants au niveau logistique et énergétique, ces projets sont plus chers ("au-delà de 1 Md€") et conduisent à abandonner des bâtiments "relativement récents" encore en cours d'amortissement (le bâtiment Sud, qui regroupe la cardiologie et la médecine nucléaire et a 10 ans environ, et le bâtiment femme-enfant qui a moins de 15 ans).

Les trois autres scénarios tablent sur une reconstruction partielle. Ils diffèrent notamment sur le projet de plateforme logistique, "vraie urgence", qui doit remplacer les trois plateformes actuelles à Aincourt, Beaumont et Pontoise, toutes "dans un état catastrophique", a observé Alexandre Aubert.

L'idée est soit de faire une extension puis une réhabilitation à Pontoise, soit de reconstruire un nouveau plateau à Pontoise. La réhabilitation/extension pose plusieurs problèmes, notamment l'espace contraint, un bruit important en raison des camions qui devront tourner entre le bâtiment Sud et l'établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et un déroulé en deux temps pour continuer l'exploitation.

Le directeur souhaite par ailleurs faire passer tous les flux logistiques et les véhicules d'urgence par l'accès Nord, actuellement un simple chemin de terre qui sera transformé en route. Cela permettrait de désengorger l'accès au site de Pontoise, qui se fait uniquement par le Sud.

Dans le scénario 5, qui a la préférence des différents acteurs, le plateau logistique est reconstruit au Nord à la place du parking et de l'héliport, isolé et facile d'accès pour les camions. Un nouveau bâtiment médico-chirurgical (BMC) serait construit au Sud du site, sur une parcelle où est actuellement située l'administration, avec un héliport sur le toit. "On y mettrait aussi les soins médicaux et de réadaptation [SMR, ex-SSR] d'Aincourt", a expliqué le directeur. Le BMC actuel serait détruit ou transformé en parking.

Ce scénario, le plus performant en coûts d'investissement et de fonctionnement sur les 20 ou 30 prochaines années, permet de conserver des "aires de dégagement" pour une éventuelle évolution (reconstruction ou extension) en 2050, a anticipé Alexandre Aubert.

Tous les scénarios sont par ailleurs identiques pour les projets des autres sites: reconstruction pour Magny-en-Vexin sur un nouveau site (Ehpad, médecine, petit plateau technique et deux maisons d'accueil spécialisées -MAS), départ du site de Saint-Martin-du-Tertre et réhabilitation de Beaumont pour la médecine, chirurgie, obstétrique (MCO), les SMR et la psychiatrie.

Au total, le coût des scénarios est compris entre 900 millions d'euros (M€) et 1,3 Md€, avec 940 M€ (dont 700 M€ pour Pontoise) pour le scénario privilégié, a précisé Alexandre Aubert.

Afin de sortir de la phase 1 sans réserve lors du Copil de janvier 2024, la direction travaille déjà avec l'ARS sur les questions de financement et sur un séquençage du projet. Elle ne connaît ni le montant de l'aide de l'ARS ni celle du soutien national promis en 2021 par Jean Castex, alors premier ministre (cf dépêche du 07/05/2021 à 18:23), a observé le directeur.

Il envisage le plateau logistique en séquence 1 à l'horizon 2027. S'agissant du nouveau BMC, il a avancé l'idée d'un immense parallélépipède mais également celle de deux cubes vers 2032 ou l'un en séquence 2 (plateau technique, ambulatoire et soins critiques) un peu plus tôt et l'autre en 3 (hospitalisation conventionnelle, le SMR à terme) vers 2035.

En attendant, l'hôpital travaille avec l'ARS pour décider des investissements à réaliser au cours des prochaines années sans "amputer" la capacité d'investissement. Par exemple, "il faut se poser la question jusqu'où on investit" dans la sécurité incendie du BMC actuel s'il doit devenir un parking dans 10 ans.

En 2022, 23 M€ ont été investis, notamment pour des travaux lourds (plateau technique, bloc opératoire, hématologie, laboratoire, pharmacie), des travaux sécuritaires et réglementaires (incendie, électricité...) et des évolutions biomédicales.

Deux IRM et deux scanners ont été changés en 2022. "Une IRM est amortie sur sept ans maximum et, comme l'établissement n'ouvrira pas ses portes avant 10 ans, ce n'est pas un problème", a observé le directeur. Des investissements très lourds prévus cette année sur la médecine nucléaire ne posent pas non plus de difficultés car la spécialité restera dans le bâtiment Sud dans tous les scénarios.

"On lance l'appel d'offres" pour le bloc opératoire, notamment le robot, une salle de cardiologie interventionnelle et une salle de gastro-entérologie interventionnelle. Des travaux lourds sur la stérilisation sont prévus (basse température pour le robot) et l'hôpital est en train de reconstruire l'unité de reconstitution des cytotoxiques.

Il est prévu 40 M€ d'investissements en 2023, mais le montant réalisé risque d'être inférieur pour des "raisons humaines et matérielles" car ni les entreprises, ni les équipes, ni les commandes de matériel ne suivent actuellement.

De nouvelles activités prévues dans le PRS

En matière de ressources humaines, l'hôpital a dû fermer des lits cet été par manque de personnel, pour la deuxième année, alors que cela ne se faisait pas auparavant. Le directeur estime néanmoins être confronté à moins de difficultés que les établissements de Paris ou de la petite couronne, même s'il a dû augmenter ses dépenses de RH en raison de la hausse de l'intérim et des heures supplémentaires.

S'agissant des urgences, elles n'ont jamais été fermées mais une régulation a été instaurée, les patients se présentant d'eux-mêmes aux urgences de Pontoise ayant été parfois réorientés vers la maison médicale de garde, située en face.

Dans le futur projet d'établissement, qui sera finalisé au premier semestre 2024, le projet social sera fondé sur l'attractivité, la fidélisation et la qualité de vie au travail, a-t-il indiqué.

Le futur projet régional de santé (PRS) prévoit que l'établissement dispose d'une activité de procréation médicalement assistée (PMA) pour devenir le premier laboratoire public de PMA du Val-d'Oise. Il souhaiterait aussi se lancer avec le service d'hématologie dans le traitement par les CAR-T cells et développer l'activité thérapeutique de la médecine nucléaire.

Sur le plan financier, les établissements ayant fusionné pour constituer l'hôpital Novo ont fini l'exercice 2022 sur un déficit de 17 M€ (3%), en cumulant les résultats (incluant les budgets annexes), sur un total de produits de 550 M€. L'hôpital a retrouvé globalement son niveau d'activité d'avant crise, le dépassant même en chirurgie ou en cancérologie, mais sans toutefois retrouver son niveau de recettes, en raison du développement de l'ambulatoire. La direction s'attend à un déficit en 2023.

Le directeur a observé que la fusion avait simplifié le travail administratif mais avait également relevé la barre s'agissant de la certification des comptes, tous les sites étant désormais concernés. Même s'ils se voyaient tous appliquer les mêmes règles financières qu'à Pontoise, il reste un "gros travail" à faire, a observé Alexandre Aubert.

Enfin, il a évoqué le déménagement le 23 septembre des résidents des Ehpad de Viarmes et de Luzarches au sein de l'Ehpad neuf de Carnelle-Pays-de-France (150 lits) à Viarmes, en direction commune avec l'hôpital Novo depuis le 1er janvier afin d'aider ce dernier Ehpad public autonome du Val-d'Oise à survivre. Une convention constitutive de GHT n'a pas encore été signée entre cet établissement et l'hôpital Novo, mais cela n'est pas exclu, a avancé le directeur. Une fusion pourrait aussi être envisagée.

cb/ed/APMnews

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PONTOISE, 4 octobre 2023 (APMnews) - Le projet immobilier de l'hôpital Nord-Ouest Val-d'Oise (Novo), qui pourrait coûter environ 1 milliard d'euros (Md€), devrait franchir une nouvelle étape en janvier 2024, avec un passage en comité de pilotage de l'investissement hospitalier et le choix du scénario de reconstruction du site de Pontoise, a indiqué son directeur, Alexandre Aubert, lors d'un entretien à APMnews la semaine dernière.

L'hôpital Novo (2.250 lits et places, six sites géographiques et 6.000 professionnels) est issu de la fusion au 1er janvier 2023 (cf dépêche du 13/01/2023 à 18:45) du groupe hospitalier Carnelle-Portes de l'Oise (GHCPO, Beaumont, Saint-Martin-du-Tertre), du groupement hospitalier intercommunal du Vexin (Ghiv, Marines, Aincourt et Magny-en-Vexin) et du centre hospitalier (CH) de Pontoise, établissement support du groupement hospitalier de territoire (GHT).

Son projet territorial d'investissement est suivi dans le cadre du Conseil national de l'investissement en santé (Cnis) (cf dépêche du 21/02/2020 à 10:45). Il est entré officiellement dans la première des trois phases de la procédure en octobre 2022, a rappelé le directeur.

Les experts du conseil scientifique de l'investissement en santé (Csis) ont effectué une première visite en mars mais ont dû revenir, le projet portant sur plusieurs sites et se doublant d'un investissement dans le secteur médico-social.

Au total, le coût avoisinant le milliard d'euros, il a été demandé à l'hôpital d'aller au-delà d'un simple schéma directeur immobilier. Habituellement, ce schéma suffit pour la première phase qui s'achève par le choix d'un scénario en comité de pilotage (Copil), avant d'élaborer lors de la phase suivante un préprogramme puis un programme, ce qui augmente souvent le coût de 20% à 40%, a relaté le directeur.

L'hôpital Novo a été invité à proposer d'emblée plusieurs scénarios avec quasiment des préprogrammes pour chacun. "Ca a demandé un énorme travail, en lien avec les experts et l'ARS [agence régionale de santé]" Ile-de-France, a commenté le directeur. Le projet a été soumis le 3 juillet et l'ARS s'est donnée huit jours, au lieu d'un mois normalement, pour émettre son rapport sur les scénarios, puis "les experts se sont penchés" sur le projet pendant l'été, a-t-il poursuivi.

Comme "le temps joue contre nous", "on a tout fait pour être prêts" pour le Copil de début d'automne. Mais, l'ordre du jour étant déjà chargé, il a finalement été décidé que le projet passerait en janvier devant le comité de pilotage.

Une reconstruction partielle du site de Pontoise privilégiée

Les variations entre les cinq scénarios proposés portent sur les modalités de reconstruction du site de Pontoise.

Les deux premiers scénarios visent à tout reconstruire soit au Nord, soit au Sud du site (30 hectares), en ne récupérant aucun des bâtiments actuels (destruction ou vente). "On les a travaillés pour être sûrs", afin de comparer l'investissement et le coût d'exploitation sur les 30 ans qui viennent, a expliqué le directeur.

Ils ont toutefois été "assez vite écartés". Même si la construction ne perturbe pas trop l'activité et si les bâtiments sont plus performants au niveau logistique et énergétique, ces projets sont plus chers ("au-delà de 1 Md€") et conduisent à abandonner des bâtiments "relativement récents" encore en cours d'amortissement (le bâtiment Sud, qui regroupe la cardiologie et la médecine nucléaire et a 10 ans environ, et le bâtiment femme-enfant qui a moins de 15 ans).

Les trois autres scénarios tablent sur une reconstruction partielle. Ils diffèrent notamment sur le projet de plateforme logistique, "vraie urgence", qui doit remplacer les trois plateformes actuelles à Aincourt, Beaumont et Pontoise, toutes "dans un état catastrophique", a observé Alexandre Aubert.

L'idée est soit de faire une extension puis une réhabilitation à Pontoise, soit de reconstruire un nouveau plateau à Pontoise. La réhabilitation/extension pose plusieurs problèmes, notamment l'espace contraint, un bruit important en raison des camions qui devront tourner entre le bâtiment Sud et l'établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et un déroulé en deux temps pour continuer l'exploitation.

Le directeur souhaite par ailleurs faire passer tous les flux logistiques et les véhicules d'urgence par l'accès Nord, actuellement un simple chemin de terre qui sera transformé en route. Cela permettrait de désengorger l'accès au site de Pontoise, qui se fait uniquement par le Sud.

Dans le scénario 5, qui a la préférence des différents acteurs, le plateau logistique est reconstruit au Nord à la place du parking et de l'héliport, isolé et facile d'accès pour les camions. Un nouveau bâtiment médico-chirurgical (BMC) serait construit au Sud du site, sur une parcelle où est actuellement située l'administration, avec un héliport sur le toit. "On y mettrait aussi les soins médicaux et de réadaptation [SMR, ex-SSR] d'Aincourt", a expliqué le directeur. Le BMC actuel serait détruit ou transformé en parking.

Ce scénario, le plus performant en coûts d'investissement et de fonctionnement sur les 20 ou 30 prochaines années, permet de conserver des "aires de dégagement" pour une éventuelle évolution (reconstruction ou extension) en 2050, a anticipé Alexandre Aubert.

Tous les scénarios sont par ailleurs identiques pour les projets des autres sites: reconstruction pour Magny-en-Vexin sur un nouveau site (Ehpad, médecine, petit plateau technique et deux maisons d'accueil spécialisées -MAS), départ du site de Saint-Martin-du-Tertre et réhabilitation de Beaumont pour la médecine, chirurgie, obstétrique (MCO), les SMR et la psychiatrie.

Au total, le coût des scénarios est compris entre 900 millions d'euros (M€) et 1,3 Md€, avec 940 M€ (dont 700 M€ pour Pontoise) pour le scénario privilégié, a précisé Alexandre Aubert.

Afin de sortir de la phase 1 sans réserve lors du Copil de janvier 2024, la direction travaille déjà avec l'ARS sur les questions de financement et sur un séquençage du projet. Elle ne connaît ni le montant de l'aide de l'ARS ni celle du soutien national promis en 2021 par Jean Castex, alors premier ministre (cf dépêche du 07/05/2021 à 18:23), a observé le directeur.

Il envisage le plateau logistique en séquence 1 à l'horizon 2027. S'agissant du nouveau BMC, il a avancé l'idée d'un immense parallélépipède mais également celle de deux cubes vers 2032 ou l'un en séquence 2 (plateau technique, ambulatoire et soins critiques) un peu plus tôt et l'autre en 3 (hospitalisation conventionnelle, le SMR à terme) vers 2035.

En attendant, l'hôpital travaille avec l'ARS pour décider des investissements à réaliser au cours des prochaines années sans "amputer" la capacité d'investissement. Par exemple, "il faut se poser la question jusqu'où on investit" dans la sécurité incendie du BMC actuel s'il doit devenir un parking dans 10 ans.

En 2022, 23 M€ ont été investis, notamment pour des travaux lourds (plateau technique, bloc opératoire, hématologie, laboratoire, pharmacie), des travaux sécuritaires et réglementaires (incendie, électricité...) et des évolutions biomédicales.

Deux IRM et deux scanners ont été changés en 2022. "Une IRM est amortie sur sept ans maximum et, comme l'établissement n'ouvrira pas ses portes avant 10 ans, ce n'est pas un problème", a observé le directeur. Des investissements très lourds prévus cette année sur la médecine nucléaire ne posent pas non plus de difficultés car la spécialité restera dans le bâtiment Sud dans tous les scénarios.

"On lance l'appel d'offres" pour le bloc opératoire, notamment le robot, une salle de cardiologie interventionnelle et une salle de gastro-entérologie interventionnelle. Des travaux lourds sur la stérilisation sont prévus (basse température pour le robot) et l'hôpital est en train de reconstruire l'unité de reconstitution des cytotoxiques.

Il est prévu 40 M€ d'investissements en 2023, mais le montant réalisé risque d'être inférieur pour des "raisons humaines et matérielles" car ni les entreprises, ni les équipes, ni les commandes de matériel ne suivent actuellement.

De nouvelles activités prévues dans le PRS

En matière de ressources humaines, l'hôpital a dû fermer des lits cet été par manque de personnel, pour la deuxième année, alors que cela ne se faisait pas auparavant. Le directeur estime néanmoins être confronté à moins de difficultés que les établissements de Paris ou de la petite couronne, même s'il a dû augmenter ses dépenses de RH en raison de la hausse de l'intérim et des heures supplémentaires.

S'agissant des urgences, elles n'ont jamais été fermées mais une régulation a été instaurée, les patients se présentant d'eux-mêmes aux urgences de Pontoise ayant été parfois réorientés vers la maison médicale de garde, située en face.

Dans le futur projet d'établissement, qui sera finalisé au premier semestre 2024, le projet social sera fondé sur l'attractivité, la fidélisation et la qualité de vie au travail, a-t-il indiqué.

Le futur projet régional de santé (PRS) prévoit que l'établissement dispose d'une activité de procréation médicalement assistée (PMA) pour devenir le premier laboratoire public de PMA du Val-d'Oise. Il souhaiterait aussi se lancer avec le service d'hématologie dans le traitement par les CAR-T cells et développer l'activité thérapeutique de la médecine nucléaire.

Sur le plan financier, les établissements ayant fusionné pour constituer l'hôpital Novo ont fini l'exercice 2022 sur un déficit de 17 M€ (3%), en cumulant les résultats (incluant les budgets annexes), sur un total de produits de 550 M€. L'hôpital a retrouvé globalement son niveau d'activité d'avant crise, le dépassant même en chirurgie ou en cancérologie, mais sans toutefois retrouver son niveau de recettes, en raison du développement de l'ambulatoire. La direction s'attend à un déficit en 2023.

Le directeur a observé que la fusion avait simplifié le travail administratif mais avait également relevé la barre s'agissant de la certification des comptes, tous les sites étant désormais concernés. Même s'ils se voyaient tous appliquer les mêmes règles financières qu'à Pontoise, il reste un "gros travail" à faire, a observé Alexandre Aubert.

Enfin, il a évoqué le déménagement le 23 septembre des résidents des Ehpad de Viarmes et de Luzarches au sein de l'Ehpad neuf de Carnelle-Pays-de-France (150 lits) à Viarmes, en direction commune avec l'hôpital Novo depuis le 1er janvier afin d'aider ce dernier Ehpad public autonome du Val-d'Oise à survivre. Une convention constitutive de GHT n'a pas encore été signée entre cet établissement et l'hôpital Novo, mais cela n'est pas exclu, a avancé le directeur. Une fusion pourrait aussi être envisagée.

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