Actualités de l'Urgence - APM

"En 2023, la santé mentale des jeunes reste dégradée", déplore l'agence sanitaire.

Elle a lancé lundi un dispositif baptisé "Le Fil Good" afin de "sensibiliser les jeunes de 11 à 24 ans aux comportements bénéfiques à leur bien-être psychique et à leur santé mentale". Il comprend cinq vidéos conçues avec le média Explore et qui seront diffusées jusqu'à la fin de l'année sur les réseaux sociaux (TikTok, Snapchat, YouTube, Facebook et Instagram).

Ces vidéos, qui présentent des conseils pour "agir positivement sur la santé mentale" (activité physique, sommeil, loisirs…), sont aussi l'occasion de rappeler "qu'en cas de mal-être, il faut en parler, à une personne de confiance ou à un écoutant du dispositif Fil Santé Jeunes", note SPF.

Les indicateurs de santé mentale produits à partir des données de passages aux urgences (réseau Oscour) et des actes médicaux SOS Médecins montrent qu'en septembre 2023, comme à chaque période de rentrée scolaire, il y a une hausse chez les moins de 18 ans des gestes et idées suicidaires, des troubles de l'humeur et des troubles anxieux. Les niveaux observés étaient comparables à ceux des années 2021 et 2022 (sauf celui des passages aux urgences pour idées suicidaires chez les 11-17 ans, qui étaient plus élevés).

Chez les jeunes adultes (18-24 ans) en revanche, "les niveaux des passages aux urgences pour idées suicidaires, comme ceux des actes médicaux SOS Médecins pour angoisse, étaient nettement supérieurs à ceux des années précédentes", alerte SPF.

Passages aux urgences pour idées suicidaires (gauche) et gestes suicidaires (droite) chez les 18-24 ans (source: SPF)

Ceci s'observait aussi, mais dans une "moindre mesure", pour les passages aux urgences pour geste suicidaire et troubles de l'humeur, et les actes SOS Médecins pour états dépressifs, chez les 18-24 ans.

SPF rappelle par ailleurs, sur la base des enseignements apportés par les enquêtes CoviPrev menées en mai et septembre 2022, que plus d'un tiers des 18-24 ans "estime ne pas prendre soin de sa santé mentale".

Ces jeunes adultes "se préoccupent en moyenne moins de leur santé mentale ou de leur bien-être (comme de leur santé en général) que leurs aînés", pointe l'agence sanitaire. "Ils sont moins nombreux à penser pouvoir agir sur celle-ci, moins enclins à en parler avec leur médecin, et croient moins fréquemment en l'existence de solutions efficaces pour soigner l'anxiété ou la dépression."

A noter que la 34e édition des semaines d'information sur la santé mentale, qui s'adressent au grand public, a été lancée lundi et se poursuit jusqu'au 22 octobre, sous le "haut patronage du ministre de la santé et de la prévention, Aurélien Rousseau". Le thème développé cette année est: "A tous les âges de la vie, ma santé mentale est un droit".

sb/nc/APMnews