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13/01 2021
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ILE-DE-FRANCE: 11 CAS DE CONTAMINATION AU VARIANT ANGLAIS DU SARS-COV-2 CONFIRMÉS ET UNE QUARANTAINE DE SUSPICIONS (AURÉLIEN ROUSSEAU)

PARIS, 13 janvier 2021 (APMnews) - En Ile-de-France, 11 cas de contamination au variant anglais du Sars-CoV-2 ont été confirmés, auxquels s'ajoute une quarantaine de suspicions, a expliqué Aurélien Rousseau, directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France, mercredi au micro de BFM-TV.

"On est en train de mener une traque pour débusquer [le virus] et dès qu'on a une suspicion on se projette, on va essayer de plaquer ce variant au sol", a exposé le directeur général de l'ARS. Il a évoqué "une bataille de tous les instants" pour " étouffer tous les foyers liés au variant britannique".

La semaine dernière à Bagneux (Hauts-de-Seine), une opération de dépistage "massive" a été mise en place avec la mairie et la préfecture, après l'identification d'un cas de contamination au variant britannique du Sars-CoV-2, a-t-il rappelé (cf dépêche du 11/01/2021 à 18:43).

"Ce sont 1.700 personnes qui sont allées se faire dépister", parmi lesquelles il y a eu "13 prélèvements positifs". Samedi, "deux d'entre eux nous faisaient penser au variant" et "le dimanche matin, des équipes mobiles sont allées chez ces personnes, pour aller prélever leur famille, leur donner des conseils, et surtout les inviter à respecter avant tout l'isolement", a-t-il ajouté, rappelant que la principale caractéristique de ce variant est d'être plus contagieux.

"C'est une nouvelle ligne de front", qui "nous demande de modifier, d'accélérer et de renforcer" les dispositifs de traçage et de prévention.

"Par exemple, si une personne est cas contact d'une [autre] qui a le variant, on va lui téléphoner tous les jours pour vérifier qu'elle respecte l'isolement." "Dès que l'on a une suspicion sur un test PCR", parce que la personne a fait un voyage ou a été en contact avec quelqu'un qui revient de l'étranger, "on va passer ce prélèvement en technique Thermo Fischer", pour repérer le virus.

En Ile-de-France, "aujourd'hui on a 11 cas confirmés" de contamination au variant britannique du Sars-CoV-2, a précisé Aurélien Rousseau. Pour 9 d'entre eux, "on considère que l'épisode est clos, on a compris qui avait contaminé, on a limité les chaînes de contamination".

Pour deux, "l'enquête est encore en cours". Notamment, "on n'a toujours pas compris par qui a été contaminé" le cas identifié à Bagneux.

"On a ensuite une quarantaine de cas pour lesquels on a une discordance dans prélèvements", qui ne sont donc pas confirmés mais aussi mis à l'isolement, ainsi que leurs contacts.

D'autres suspicions sont "plus faibles", nécessitant de refaire les tests pour identifier le variant.

Interrogé sur la prévalence du variant chez les enfants, Aurélien Rousseau a souligné que les autorités ont eu "deux énormes craintes avec le variant". La première était celle d'une mortalité plus forte, la deuxième était que "la répartition par âge des cas graves soit plus importante".

Sur ces deux points, "à ce stade, ce n'est pas confirmé", a répondu le directeur général de l'ARS. "On a un peu plus d'enfants qui ont [le variant] mais qui ne développent pas de formes graves". Au vu de la contagiosité du variant, "on va devoir s'adapter à un ennemi qui change de nature", a-t-il pointé.

Eviter un "effet démultiplicateur"

Par ailleurs, "on va devoir avoir toutes les écoutilles ouvertes, car il y a le variant britannique", qui pour l'heure est le seul à avoir été détecté en Ile-de-France, mais "il peut y en avoir d'autres", "on sait que d'autres vont venir", a-t-il alerté.

La région "est une plaque tournante, même si on va renforcer les contrôles aux aéroports, on sait que, par plein de canaux", les virus peuvent arriver, a-t-il expliqué, appelant à la vigilance sur le respect de gestes barrières.

S'agissant de l'évolution de l'épidémie en Ile-de-France, Aurélien Rousseau a relevé que, "depuis une semaine, on a pris une quarantaine de points d'incidence", pour arriver "à nouveau proche des 200 cas pour 100.000" habitants, soit environ "le niveau de mi-novembre" 2020.

"Cela veut dire qu'il y a bien un impact des fêtes" et qu'il faut "limiter cette propagation". "Si, à un moment, le variant anglais devient une espèce de relais, ça va avoir un effet démultiplicateur."

"Il va falloir prendre de nouvelles mesures", "il va falloir les calibrer, les décider collectivement", a-t-il seulement esquissé, interrogé sur la perspective d'un reconfinement. Les mesures doivent être justifiées en reposant sur "des preuves et des éléments éclairés par les scientifiques, c'est ce qui va se produire et est en train d'être discuté ces jours-ci".

"Aujourd'hui, on a 558 personnes [Covid +] en réanimation en Ile-de-France, c'est-à-dire 49,8% de nos capacités initiales", a souligné Aurélien Rousseau. "C'est stable depuis plusieurs semaines, on n'arrive pas à faire baisser ce chiffre. Cela veut dire que si on a un rebond, on part de très haut. Hier, on a eu 46 nouvelles entrées en réanimation, c'est beaucoup."

"On est toujours dans cette fin de deuxième vague, qui a été plus meurtrière que la première", a-t-il relevé.

"On continue d'être mobilisés", notamment "dans les Ehpad [établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes], pour essayer de limiter la contamination".

En Ile-de-France, un peu plus de 40.000 personnes ont été vaccinées en Ile-de-France, dont "8.000 qui sont en Ehpad". "Il y a beaucoup de professionnels de santé, on a vacciné hier plus de 10.000 personnes, donc le rythme est très soutenu, et il va s'accélérer la semaine prochaine, puisqu'on ouvrira plus de 100 centres de vaccination en complément de la campagne dans les Ehpad".

Le gouvernement a annoncé que la campagne de vaccination auprès des personnes âgées de plus de 75 ans vivant à domicile débute le lundi 18 janvier, rappelle-t-on.

"On finalise avec les collectivités et avec les préfets la mise en place de ces centres et la répartition des doses", a précisé Aurélien Rousseau.

mlb/ab/APMnews

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PARIS, 13 janvier 2021 (APMnews) - En Ile-de-France, 11 cas de contamination au variant anglais du Sars-CoV-2 ont été confirmés, auxquels s'ajoute une quarantaine de suspicions, a expliqué Aurélien Rousseau, directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France, mercredi au micro de BFM-TV.

"On est en train de mener une traque pour débusquer [le virus] et dès qu'on a une suspicion on se projette, on va essayer de plaquer ce variant au sol", a exposé le directeur général de l'ARS. Il a évoqué "une bataille de tous les instants" pour " étouffer tous les foyers liés au variant britannique".

La semaine dernière à Bagneux (Hauts-de-Seine), une opération de dépistage "massive" a été mise en place avec la mairie et la préfecture, après l'identification d'un cas de contamination au variant britannique du Sars-CoV-2, a-t-il rappelé (cf dépêche du 11/01/2021 à 18:43).

"Ce sont 1.700 personnes qui sont allées se faire dépister", parmi lesquelles il y a eu "13 prélèvements positifs". Samedi, "deux d'entre eux nous faisaient penser au variant" et "le dimanche matin, des équipes mobiles sont allées chez ces personnes, pour aller prélever leur famille, leur donner des conseils, et surtout les inviter à respecter avant tout l'isolement", a-t-il ajouté, rappelant que la principale caractéristique de ce variant est d'être plus contagieux.

"C'est une nouvelle ligne de front", qui "nous demande de modifier, d'accélérer et de renforcer" les dispositifs de traçage et de prévention.

"Par exemple, si une personne est cas contact d'une [autre] qui a le variant, on va lui téléphoner tous les jours pour vérifier qu'elle respecte l'isolement." "Dès que l'on a une suspicion sur un test PCR", parce que la personne a fait un voyage ou a été en contact avec quelqu'un qui revient de l'étranger, "on va passer ce prélèvement en technique Thermo Fischer", pour repérer le virus.

En Ile-de-France, "aujourd'hui on a 11 cas confirmés" de contamination au variant britannique du Sars-CoV-2, a précisé Aurélien Rousseau. Pour 9 d'entre eux, "on considère que l'épisode est clos, on a compris qui avait contaminé, on a limité les chaînes de contamination".

Pour deux, "l'enquête est encore en cours". Notamment, "on n'a toujours pas compris par qui a été contaminé" le cas identifié à Bagneux.

"On a ensuite une quarantaine de cas pour lesquels on a une discordance dans prélèvements", qui ne sont donc pas confirmés mais aussi mis à l'isolement, ainsi que leurs contacts.

D'autres suspicions sont "plus faibles", nécessitant de refaire les tests pour identifier le variant.

Interrogé sur la prévalence du variant chez les enfants, Aurélien Rousseau a souligné que les autorités ont eu "deux énormes craintes avec le variant". La première était celle d'une mortalité plus forte, la deuxième était que "la répartition par âge des cas graves soit plus importante".

Sur ces deux points, "à ce stade, ce n'est pas confirmé", a répondu le directeur général de l'ARS. "On a un peu plus d'enfants qui ont [le variant] mais qui ne développent pas de formes graves". Au vu de la contagiosité du variant, "on va devoir s'adapter à un ennemi qui change de nature", a-t-il pointé.

Eviter un "effet démultiplicateur"

Par ailleurs, "on va devoir avoir toutes les écoutilles ouvertes, car il y a le variant britannique", qui pour l'heure est le seul à avoir été détecté en Ile-de-France, mais "il peut y en avoir d'autres", "on sait que d'autres vont venir", a-t-il alerté.

La région "est une plaque tournante, même si on va renforcer les contrôles aux aéroports, on sait que, par plein de canaux", les virus peuvent arriver, a-t-il expliqué, appelant à la vigilance sur le respect de gestes barrières.

S'agissant de l'évolution de l'épidémie en Ile-de-France, Aurélien Rousseau a relevé que, "depuis une semaine, on a pris une quarantaine de points d'incidence", pour arriver "à nouveau proche des 200 cas pour 100.000" habitants, soit environ "le niveau de mi-novembre" 2020.

"Cela veut dire qu'il y a bien un impact des fêtes" et qu'il faut "limiter cette propagation". "Si, à un moment, le variant anglais devient une espèce de relais, ça va avoir un effet démultiplicateur."

"Il va falloir prendre de nouvelles mesures", "il va falloir les calibrer, les décider collectivement", a-t-il seulement esquissé, interrogé sur la perspective d'un reconfinement. Les mesures doivent être justifiées en reposant sur "des preuves et des éléments éclairés par les scientifiques, c'est ce qui va se produire et est en train d'être discuté ces jours-ci".

"Aujourd'hui, on a 558 personnes [Covid +] en réanimation en Ile-de-France, c'est-à-dire 49,8% de nos capacités initiales", a souligné Aurélien Rousseau. "C'est stable depuis plusieurs semaines, on n'arrive pas à faire baisser ce chiffre. Cela veut dire que si on a un rebond, on part de très haut. Hier, on a eu 46 nouvelles entrées en réanimation, c'est beaucoup."

"On est toujours dans cette fin de deuxième vague, qui a été plus meurtrière que la première", a-t-il relevé.

"On continue d'être mobilisés", notamment "dans les Ehpad [établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes], pour essayer de limiter la contamination".

En Ile-de-France, un peu plus de 40.000 personnes ont été vaccinées en Ile-de-France, dont "8.000 qui sont en Ehpad". "Il y a beaucoup de professionnels de santé, on a vacciné hier plus de 10.000 personnes, donc le rythme est très soutenu, et il va s'accélérer la semaine prochaine, puisqu'on ouvrira plus de 100 centres de vaccination en complément de la campagne dans les Ehpad".

Le gouvernement a annoncé que la campagne de vaccination auprès des personnes âgées de plus de 75 ans vivant à domicile débute le lundi 18 janvier, rappelle-t-on.

"On finalise avec les collectivités et avec les préfets la mise en place de ces centres et la répartition des doses", a précisé Aurélien Rousseau.

mlb/ab/APMnews

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