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04/03 2020
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ILE-DE-FRANCE: L'ARS SE PRÉPARE À LA PHASE 3 DE L'ÉPIDÉMIE DE CORONAVIRUS

PARIS, 4 mars 2020 (APMnews) - L'agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France anticipe la phase 3 de l'épidémie de coronavirus avec l'activation d'établissements de "2e ligne bis", a expliqué mercredi à APMnews Didier Jaffre, directeur de l'offre de soins de l'agence.

Didier Jaffre a souligné que des points de situation étaient établis chaque jour avec les 8 Samu franciliens, l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) et les établissements supports des groupements hospitaliers de territoire (GHT), avant la réunion quotidienne de la cellule de crise, à 16 heures.

L'ARS faisait état mercredi de 53 cas avérés de contamination au coronavirus Sars-CoV-2.

"Depuis trois semaines, nous accompagnons par exemple l'hôpital Bichat pour faire en sorte que les patients hospitalisés dans les Smit [services des maladies infectieuses et tropicales] puissent trouver une place plus rapidement en SSR [soins de suite et de réadaptation]", a-t-il expliqué.

"Nous avons un travail collégial de très grande qualité qui permet d'anticiper sereinement le passage en phase 3 du système", a fait valoir Didier Jaffre, insistant sur le fait qu'il "faut non seulement prendre en charge les malades atteints du Covid-19, mais aussi faire en sorte que les autres malades" puissent continuer à l'être.

En Ile-de-France, les hôpitaux Bichat et Pitié-Salpêtrière (AP-HP) ont été désignés établissements de référence, rappelle-t-on.

"Lundi après-midi nous avons activé les établissements de 2e ligne", qui sont au sein de l'AP-HP les sites d'Avicenne, Mondor, Bicêtre et Paul-Brousse, auxquels s'ajoutent les centres hospitaliers sièges de Samu en grande couronne. Il s'agit donc du CH de Versailles (Yvelines), de l'hôpital de Melun (Seine-et-Marne), du centre hospitalier Sud-Francilien (Corbeil-Essonnes) et du CH de Pontoise (Val-d'Oise).

"Ils sont activés, opérationnels pour la plupart d'entre eux, pour prendre en charge des malades atteints du Covid-19, faire des prélèvements et des PCR de dépistage."

"Hier [mardi], nous avons pris la décision d'activer les établissements dits de 2e ligne bis, qui sont une particularité francilienne", a ajouté Didier Jaffre, citant le centre hospitalier intercommunal (CHI) de Poissy-Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), le CHI de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), le CH de Saint-Denis et le site de Marne-la-Vallée du Grand hôpital de l'Est francilien.

Ces établissements "sont en phase de préparation, de manière à ce qu'ils soient opérationnels dès le jour où nous déciderons qu'ils le soient", a expliqué Didier Jaffre.

"On a dorénavant huit établissements passés 'établissements de référence'", ce qui conduit à "un changement des circuits" et nécessite "un partage d'informations en temps réel entre l'ensemble des professions". Par exemple, "dans les Yvelines, les prélèvements vont être envoyés à Versailles, et non plus à la Pitié-Salpêtrière".

"Les établissements de troisième ligne -tous les autres centres hospitaliers ayant un service des urgences-, en cas de passage en phase 3 et d'hospitalisation massive de patients atteints de Covid-19 dans les établissements de 1ère et 2e lignes, joueront un rôle essentiel dans la prise en charge des autres malades", a spécifié Didier Jaffre.

En anticipation de la phase 3 (l'épidémie est encore en phase 2), "nous avons obtenu, comme dans d'autres régions, l'autorisation de la direction générale de la santé, en accord avec les professionnels, de faire prendre en charge, à titre dérogatoire, quelques malades à domicile, qui ne présentent aucun signe de gravité, suivis par leur hôpital de référence", a précisé Didier Jaffre. Quatre patients sont actuellement concernés, a-t-il précisé.

Une doctrine nationale pour la phase 3 est par ailleurs en préparation, en lien avec les médecins libéraux.

Dès lundi, le directeur général de l'AP-HP, Martin Hirsch, a pour sa part annoncé dans plusieurs médias l'intention du CHU francilien d'hospitaliser seulement les patients atteints de formes graves du Covid-19 et ceux qui sont fragilisés.

"Jusqu'à présent, on pouvait se dire qu'on pouvait accueillir tout cas individuel, [pour l'] hospitaliser", a-t-il expliqué lundi sur RTL. "On est dans une situation où l'on retrouve le rôle hospitalier, qui est de prendre les cas les plus difficiles, d'aider l'ensemble du système de santé à s'organiser", a-t-il argué.

Interrogé sur ce point par APMnews mardi, lors de sa conférence de presse, Jérôme Salomon, directeur général de la santé (DGS), a répondu que cette stratégie semblait "tout à fait logique puisque 80% des cas sont bénins".

A l'instar de ce qui est déjà pratiqué dans d'autres pays, "il n’y a pas beaucoup de sens, surtout si dans les prochains jours il y a beaucoup de cas, à ce que ces cas soient systématiquement hospitalisés", a-t-il commenté, évoquant les formes asymtomatiques de la maladie. "Ces 38 [patients] pourraient parfaitement bénéficier d’un maintien à domicile", a-t-il poursuivi.

L'organisation entre la ville et l'hôpital est "un travail qui est en cours et qui doit évidemment être décliné selon les spécificités des territoires", a-t-il également spécifié.

S'agissant de l'hospitalisation, Didier Jaffre a rappelé que, selon le "cahier des charges" national, les établissements de 1ère et 2e lignes doivent notamment respecter "le circuit de la marche en avant" pour éviter la propagation du virus et avoir des capacités réservées dans les services des maladies infectieuses et de réanimation.

Certains établissements de 2e ligne ont commencé à prendre en charge des malades, a-t-il fait savoir, citant notamment le CH de Versailles.

"Nous sommes vigilants sur le fait que [les établissements] disposent de suffisamment de personnel" pour préserver la capacité nécessaire, a relevé Didier Jaffre, qui a rappelé l'existence de "tensions sur les effectifs" à l'AP-HP.

Sur l'éviction du personnel ayant été en contact avec des malades atteints du Covid-19, "la doctrine a changé", a-t-il confirmé. Ils ne sont plus mis à l'isolement mais reviennent travailler avec un masque chirurgical. Ainsi, sur la cinquantaine de professionnels qui avaient été mis à l'isolement à l'hôpital Tenon, "la plupart sont revenus, ce qui a permis de rouvrir les urgences", qui n'accueillaient plus de patients transférés par le Samu.

"Les établissements de 1er et 2e lignes ont été approvisionnés de 32.000 masques [chirurgicaux] et nous faisons un suivi journalier des stocks de masques des établissements qui ont un service des urgences", a précisé Didier Jaffre.

Interrogée sur la suractivité des centres 15 liée à l’épidémie, l’ARS a indiqué que "le 15 a renforcé ses effectifs pour faire face à, en moyenne, entre 300 et 500 (pics pour le Samu 75) appels concernant le coronavirus".

Dans un communiqué de mercredi, la région Ile-de-France a précisé les mesures qu'elle a prises face à la crise sanitaire. "Dans les transports, à ce stade, aucune restriction n’a été demandée par les autorités sanitaires. Dès la semaine dernière, nous avons néanmoins diffusé sur les écrans des Transiliens les consignes de prévention et les gestes barrières à adopter", souligne le conseil régional.

"La même information est en cours de déploiement dans les stations de métro, les gares, les bus et tram. Des annonces sonores de prévention en français et en anglais sont également diffusées dans le métro", a-t-elle spécifié, observant "que certains chauffeurs de bus ont exercé leur droit de retrait".

mlb-sb/ab/APMnews

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PARIS, 4 mars 2020 (APMnews) - L'agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France anticipe la phase 3 de l'épidémie de coronavirus avec l'activation d'établissements de "2e ligne bis", a expliqué mercredi à APMnews Didier Jaffre, directeur de l'offre de soins de l'agence.

Didier Jaffre a souligné que des points de situation étaient établis chaque jour avec les 8 Samu franciliens, l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) et les établissements supports des groupements hospitaliers de territoire (GHT), avant la réunion quotidienne de la cellule de crise, à 16 heures.

L'ARS faisait état mercredi de 53 cas avérés de contamination au coronavirus Sars-CoV-2.

"Depuis trois semaines, nous accompagnons par exemple l'hôpital Bichat pour faire en sorte que les patients hospitalisés dans les Smit [services des maladies infectieuses et tropicales] puissent trouver une place plus rapidement en SSR [soins de suite et de réadaptation]", a-t-il expliqué.

"Nous avons un travail collégial de très grande qualité qui permet d'anticiper sereinement le passage en phase 3 du système", a fait valoir Didier Jaffre, insistant sur le fait qu'il "faut non seulement prendre en charge les malades atteints du Covid-19, mais aussi faire en sorte que les autres malades" puissent continuer à l'être.

En Ile-de-France, les hôpitaux Bichat et Pitié-Salpêtrière (AP-HP) ont été désignés établissements de référence, rappelle-t-on.

"Lundi après-midi nous avons activé les établissements de 2e ligne", qui sont au sein de l'AP-HP les sites d'Avicenne, Mondor, Bicêtre et Paul-Brousse, auxquels s'ajoutent les centres hospitaliers sièges de Samu en grande couronne. Il s'agit donc du CH de Versailles (Yvelines), de l'hôpital de Melun (Seine-et-Marne), du centre hospitalier Sud-Francilien (Corbeil-Essonnes) et du CH de Pontoise (Val-d'Oise).

"Ils sont activés, opérationnels pour la plupart d'entre eux, pour prendre en charge des malades atteints du Covid-19, faire des prélèvements et des PCR de dépistage."

"Hier [mardi], nous avons pris la décision d'activer les établissements dits de 2e ligne bis, qui sont une particularité francilienne", a ajouté Didier Jaffre, citant le centre hospitalier intercommunal (CHI) de Poissy-Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), le CHI de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), le CH de Saint-Denis et le site de Marne-la-Vallée du Grand hôpital de l'Est francilien.

Ces établissements "sont en phase de préparation, de manière à ce qu'ils soient opérationnels dès le jour où nous déciderons qu'ils le soient", a expliqué Didier Jaffre.

"On a dorénavant huit établissements passés 'établissements de référence'", ce qui conduit à "un changement des circuits" et nécessite "un partage d'informations en temps réel entre l'ensemble des professions". Par exemple, "dans les Yvelines, les prélèvements vont être envoyés à Versailles, et non plus à la Pitié-Salpêtrière".

"Les établissements de troisième ligne -tous les autres centres hospitaliers ayant un service des urgences-, en cas de passage en phase 3 et d'hospitalisation massive de patients atteints de Covid-19 dans les établissements de 1ère et 2e lignes, joueront un rôle essentiel dans la prise en charge des autres malades", a spécifié Didier Jaffre.

En anticipation de la phase 3 (l'épidémie est encore en phase 2), "nous avons obtenu, comme dans d'autres régions, l'autorisation de la direction générale de la santé, en accord avec les professionnels, de faire prendre en charge, à titre dérogatoire, quelques malades à domicile, qui ne présentent aucun signe de gravité, suivis par leur hôpital de référence", a précisé Didier Jaffre. Quatre patients sont actuellement concernés, a-t-il précisé.

Une doctrine nationale pour la phase 3 est par ailleurs en préparation, en lien avec les médecins libéraux.

Dès lundi, le directeur général de l'AP-HP, Martin Hirsch, a pour sa part annoncé dans plusieurs médias l'intention du CHU francilien d'hospitaliser seulement les patients atteints de formes graves du Covid-19 et ceux qui sont fragilisés.

"Jusqu'à présent, on pouvait se dire qu'on pouvait accueillir tout cas individuel, [pour l'] hospitaliser", a-t-il expliqué lundi sur RTL. "On est dans une situation où l'on retrouve le rôle hospitalier, qui est de prendre les cas les plus difficiles, d'aider l'ensemble du système de santé à s'organiser", a-t-il argué.

Interrogé sur ce point par APMnews mardi, lors de sa conférence de presse, Jérôme Salomon, directeur général de la santé (DGS), a répondu que cette stratégie semblait "tout à fait logique puisque 80% des cas sont bénins".

A l'instar de ce qui est déjà pratiqué dans d'autres pays, "il n’y a pas beaucoup de sens, surtout si dans les prochains jours il y a beaucoup de cas, à ce que ces cas soient systématiquement hospitalisés", a-t-il commenté, évoquant les formes asymtomatiques de la maladie. "Ces 38 [patients] pourraient parfaitement bénéficier d’un maintien à domicile", a-t-il poursuivi.

L'organisation entre la ville et l'hôpital est "un travail qui est en cours et qui doit évidemment être décliné selon les spécificités des territoires", a-t-il également spécifié.

S'agissant de l'hospitalisation, Didier Jaffre a rappelé que, selon le "cahier des charges" national, les établissements de 1ère et 2e lignes doivent notamment respecter "le circuit de la marche en avant" pour éviter la propagation du virus et avoir des capacités réservées dans les services des maladies infectieuses et de réanimation.

Certains établissements de 2e ligne ont commencé à prendre en charge des malades, a-t-il fait savoir, citant notamment le CH de Versailles.

"Nous sommes vigilants sur le fait que [les établissements] disposent de suffisamment de personnel" pour préserver la capacité nécessaire, a relevé Didier Jaffre, qui a rappelé l'existence de "tensions sur les effectifs" à l'AP-HP.

Sur l'éviction du personnel ayant été en contact avec des malades atteints du Covid-19, "la doctrine a changé", a-t-il confirmé. Ils ne sont plus mis à l'isolement mais reviennent travailler avec un masque chirurgical. Ainsi, sur la cinquantaine de professionnels qui avaient été mis à l'isolement à l'hôpital Tenon, "la plupart sont revenus, ce qui a permis de rouvrir les urgences", qui n'accueillaient plus de patients transférés par le Samu.

"Les établissements de 1er et 2e lignes ont été approvisionnés de 32.000 masques [chirurgicaux] et nous faisons un suivi journalier des stocks de masques des établissements qui ont un service des urgences", a précisé Didier Jaffre.

Interrogée sur la suractivité des centres 15 liée à l’épidémie, l’ARS a indiqué que "le 15 a renforcé ses effectifs pour faire face à, en moyenne, entre 300 et 500 (pics pour le Samu 75) appels concernant le coronavirus".

Dans un communiqué de mercredi, la région Ile-de-France a précisé les mesures qu'elle a prises face à la crise sanitaire. "Dans les transports, à ce stade, aucune restriction n’a été demandée par les autorités sanitaires. Dès la semaine dernière, nous avons néanmoins diffusé sur les écrans des Transiliens les consignes de prévention et les gestes barrières à adopter", souligne le conseil régional.

"La même information est en cours de déploiement dans les stations de métro, les gares, les bus et tram. Des annonces sonores de prévention en français et en anglais sont également diffusées dans le métro", a-t-elle spécifié, observant "que certains chauffeurs de bus ont exercé leur droit de retrait".

mlb-sb/ab/APMnews

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